FICHE DE LECTURES HISTOIRE GEOGRAPHIE
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  • fiche de lecture - matière : histoire
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Nadine Bouette, professeur d'histoire géographie - 2008 FICHE DE LECTURES HISTOIRE GEOGRAPHIE NIVEAU DE CLASSE CONCERNE : quatrième – seconde – sections européennes (anglais et espagnol) THEME OU REFERENCES DE L'OUVRAGE : Julián MONTEMAYOR : Les sociétés anglaise, espagnole et française au XVII siècle, collection ellipses, 2006, 348 pages. Auteur de la fiche : Nadine Bouette Peu d'ouvrages collectifs ont une cohérence d'ensemble, et la qualité des chapitres alterne souvent en fonction des thèmes et des auteurs.
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  • capacité d'adaptation de la cellule familiale
  • centre de sociabilité savante et d'échanges avec l'apparition précoce
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FICHE DE LECTURES HISTOIREGEOGRAPHIE NIVEAU DE CLASSE CONCERNE : quatrième – seconde – sections européennes (anglais et espagnol) THEME OU REFERENCES DE L'OUVRAGE : Julián MONTEMAYOR :Les sociétés anglaise, espagnole et française au XVII siècle, collection ellipses, 2006, 348 pages. Auteur de la fiche : Nadine Bouette Peu d’ouvrages collectifs ont une cohérence d’ensemble, et la qualité des chapitres alterne souvent en fonction des thèmes et des auteurs. Ce livre ne fait pas exception. Les objectifs de Julián MONTEMAYOR énoncés dans la présentation pour construire une histoire comparée des sociétés au XVII siècle ne sont pas remplis au fil des chapitres où l’absence de cohérence d’un chapitre à l’autre et les multiples répétitions tranchent avec l’ambitieuse et pertinente introduction. De plus, il est fort dommage que de nombreux auteurs (mais pas tous !) ne citent pas leurs sources et utilisent à foison des expressions sans faire référence aux auteurs utilisés. Ceci est d’autant plus dommage que l’ouvrage s’adresse à des candidats aux concours. Le livre est organisé en quatre parties. La première,les voisinages, présente l’Angleterre et l’Espagne au XVII siècle. La deuxième,les repérages, comporte plusieurs chapitres thématiques où les titres qui semblent mettre en évidence une approche comparatiste sont parfois trompeurs. La troisième partie,les éclairages, portent sur des lieux et acteurs spécifiques. Enfin la dernière partie, lesdissertations corrigées, peut s’avérer utile avec les analyses des différents sujets pour les candidats. CONTENU : Partie 1 : Voisinages Chapitre 1 : l’Angleterre du XVII siècle, une société d’Ancien Régime ?B. COTTRET Lesdébats historiographiques sont rappelés à propos du Parlement et de la gentry. La structure binaire du Parlement anglais et l’absence de sociétés d’ordres sont des particularités qui donnent à la société anglaise un visage singulier. On estime que 27% à 40% de la population masculine votent en 1640, soit 1/3 des Anglais. Résultat qui tend vers une pratique démocratique ? L’auteur nuance en précisant qu’il n’existe parfois qu’un seul candidat !La place de la gentry et du clergé fait débat dans les années 1640-1660. Les travaux récents des historiens montrent qu’il existe une gentry éclatée: l’une est classique, l’autre a une base urbaine et non terrienne en plein ascension depuis le XV siècle. Cependant il y a unification culturelle de la gentry au cours du XVI et XVII siècles : c’est une élite anglaise qui partage ses séjours entre ville et campagne. L’auteur critique les présentations de la société anglaise par deux auteurs Thomas Wilson en 1600 et Gregory King en 1696. Chapitre 2 : L’Espagne au XVII siècle, une société qui se bloqueJ. MONTEMAYOR  AuXVII siècle, les royaumes d’Espagne sont confrontés à la crise; c’est le passage d’une position hégémonique à une position secondaire sur la scène internationale jusqu’en 1713, une crise sociale et démographique qui se traduit par une baisse de la population et l’omniprésence du clergé et de la noblesse, enfin une crise économique qui voit l’Espagne peu profiter des atouts de l’Amérique.  Lestyle de gouvernement change avec l’affirmation d’un favori, unvalido(la famille Sandoral : duc de Lerma, duc d’Uceda, duc d’Olivarès) qui s’appuie sur un réseau de créatures et des membres de la haute noblesse aux dépens de la petite noblesse et de la bourgeoisie. Le roi doit tenir compte descortès quine réunissent que le Tiers Etat depuis 1538, et à partir de 1665 lescortèsne sont plus réunies : les impôts sont alors négociés entre les villes et la monarchie ce qui renforce le rôle des oligarchies locales. Dans les campagnes ce sont les seigneurs qui exercent la justice, gouvernent au nom du roi et s’occupent de l’administration.  Leclergé et la noblesse sont des acteurs majeurs de la société espagnole. Par sa présence dans les villes (ordres réguliers), sa réputation internationale (Jésuites, Carmélites), par les impôts versés au roi, par le nombre croissant de clercs, par son encadrement de la société, le clergé est prédominant. La noblesse est le référent de Nadine Bouette, professeur d’histoire géographie - 2008
l’ordre social. L’auteur distingue plusieurs noblesses (classification reprise dans le chapitre 7). Letercer estadoouel Común regroupela majorité de la population avec une grande variété comme dans les autres Etats européens. La noblesse a un goût ostentatoire que les bourgeoisies marchandes adoptent. Le XVII siècle voit l’ascension sociale des marchands par le jeu des stratégies familiales et matrimoniales (majorat, endogamie, réseau). C’est une société cependant bloquée où le champ des possibles de la bourgeoisie est extrêmement réduit.  Uneparticularité de l’Espagne est présentée : lalimpieza de sangreest une exigence née au XV siècle dans un contexte antijuif et qui s’est accentuée au XVI siècle avec l’ascension sociale des convertis. Cet élément de légitimation, qui vient s’ajouter à une sélection par la fortune et la naissance, est accepté par l’ensemble de la société. Partie 2 : Repérages Chapitre 3 : Population et famille au XVII siècle (France, Angleterre et Espagne)S. MINVIELLE  Lesdifférentes sources (registres paroissiaux en France et Angleterre,censosEspagne) mettent en en évidence la vulnérabilité des hommes face à la mort et la capacité d’adaptation de la cellule familiale. Les bilans démographiques sont contrastés: la France regroupe 18% de la population européenne, l’Espagne 6 à 7 %, l’Angleterre 4%. La croissance démographique est plus forte pour l’Angleterre au XVII siècle, et différente dans le temps pour la France et l’Espagne. La répartition des hommes est inégale et dès le XVI siècle nord de la France et le sud de l’Angleterre constituent l’espace des fortes densités européennes (Londres est la ville européenne la plus importante en 1700 avec 550000 habitants, Paris avec 510000 habitants, Madrid 140 000 habitants). S’agit-il de populations immobiles ? Les migrations saisonnières et temporaires de différentes natures et les départs pour l’Amérique (depuis l’Angleterre et l’Espagne) relativise l’immobilisme. Les comportements démographiques d’Ancien Régime se caractérisent par une nuptialité élevée mais régulée, une fécondité de 5 à 6 enfants par femme et un taux de mortalité infantile élevéavec une différence selon les catégories sociales et les régions.  Faceà la fragilité de l’existence, la famille développe des solidarités qui s’expriment lors des baptêmes (à la fois entrée dans la communauté chrétienne et reconnaissance officielle de l’enfant par le père, transmission d’un prénom familial) et lors des décès notamment des adultes ayant des enfants mineurs qui sont alors placés sous tutelle. La famille reste au cœur d’un processus de transmission et d’ascension sociale visiblement plus rapide en Angleterre qu’en France. Chapitre 4 : Les paysanneries anglaise, française et espagnoleP. FOURNIER  L’historiographiedes sociétés rurales anglaise, française et espagnole comporte des spécificités liées aux problématiques nationales (questionnement sur les origines de la révolution industrielle, déclin de la monarchie espagnole ou siècle de Louis XIV…). Ce chapitre porte uniquement sur les paysanneries, et non les groupes sociaux ruraux. L’auteur ne rappelle pas l’apport des travaux d’histoire comparée France/Angleterre qui ont été faits sur la question des paysans à l’époque moderne.  Aprèsavoir rappelé le poids et la diversité de la condition paysanne qui repose sur l’ambiguïté du statut de la terre, l’auteur montre qu’il est difficile de parler de crise de la paysannerie. Cependant il y a une accentuation des difficultés sociales plus fortes en Angleterre avec le système des enclosures au profit de la gentry et de l’aristocratie foncière, une stabilité de la propriété en France et moindre en Espagne. Ce qui conduit l’auteur à évoquer les tensions sociales comme les révèlent les procès pour sorcellerie, bien moins punie en Espagne par l’Inquisition, occupée à chasser Morisques et juifs. La géographie et la chronologie des grandes révoltes du XVII siècle sont rappelées sommairement pour montrer que la notion de crise liée à la conjoncture doit être relue. Chapitre 5 : Le monde du travail urbain : artisans et ouvriers en Angleterre, Espagne et France au XVIIP. DELSALLE etchapitre 15 : Ouvriers et fabriquesA. BECCHIA  Cechapitre reprend des généralités et des exemples très connus pour montrer un travail artisanal domestique, encadré en villes dans les corporations et guildes, et en relation avec les campagnes. Les principales différences sont le maintien de l’esclavage en Espagne (65% des propriétaires d’esclaves sont des roturiers), la production manufacturière dépréciée et en crise en Espagne, alors qu’elle connaît un essor en Angleterre (surtout Londres) et en France. Point commun dans ces trois Etats : il n’existe pas de conscience de classe. Les corps de métiers participent à la vie religieuse et sociale de la ville mais sont exclus de la vie politique. Le chapitre 15 montre que cet artisanat domestique emprunte des circuits de plus en plus complexes avec l’essor du capitalisme et insiste sur le rôle de l’Etat. Nadine Bouette, professeur d’histoire géographie - 2008
Chapitre 6 : Gens de financesA. BECCHIA  Penserqu’étudier les gens de finances se limite à une approche économique est erroné : les financiers se retrouvent dans les domaines politiques, économiques et religieux dans un contexte de déficit budgétaire des monarchies. Ils sont critiqués et enviés. Ce groupe social très réduit s’appuie sur des logiques de concurrence et de complémentarité dans le cadre de réseaux de sociabilité entre financiers, agents du roi et noblesse de Cour. Présentés comme les «sangsues du peuple» par les écrivains, ils sont décriés: cette image façonne profondément les mentalités. Ils participent aux innovations financières (billets d’Etat, création de la Banque d’Angleterre en 1694, technique de crédit et de fiscalité). Ils sont plus nombreux au XVII siècle. Chapitre 7 : Noblesses et bourgeoisies en Angleterre, Espagne et France au XVII siècleF. PERNOT  Etrenoble, c’est appartenir à un ordre. La diversité de la noblesse impose une hiérarchie. L’auteur distingue une noblesse ancienne ou d’épée (10 à 15% de la noblesse française soit environ 200 familles) ou les Grands qui se disputent la faveur royale à la Cour et les hautes charges et peuvent être une menace potentielle pour le pouvoir comme lors de la Fronde ou des guerres de religion; appelésLandlords en Angleterre, les tituladosou Grands d’Espagne. La noblesse provinciale d’épée a un rôle militaire et social qui tend à disparaître au profit d’un rôle plus administratif comme lescaballeros. Vient ensuite une noblesse administrative ou de robe surtout présente dans les Parlements en France, cliente des Grands et en voie d’appauvrissement au XVII siècle comme leshidalgosetletradosespagnols. Enfin une noblesse récente ou de robe, anoblie par décision royale, et qui fait figure de parvenue tout en étant indispensable à un ordre qui doit se renouveler. La noblesse espagnole est surtout urbaine et compte 40% de la population totale (surtout concentrée dans le Nord) contrairement à la France où la noblesse ne compte que 2% voir 1% à la fin du XVII, et une tendance inverse pour l’Angleterre. Etre noble c’est posséder une idéologie où l’éthique est raciste, militariste et réactionnaire. C’est posséder le sens de l’honneur et du commandement (lavirtuouhonraen espagnol), faire preuve de fidélité et de générosité, venir d’une famille « bien née », se divertir et paraître de manière ostentatoire. En Espagne, s’ajoute à cela lalimpieza de sangre. Etre conscient d’appartenir à un ordre bien distinct des autres et de pouvoir faire face à l’Etat. Cette éthique est confrontée à la conjoncture économique et en crise, elle devient une éthique fermée et figée en France et en Espagne à la fin du XVII siècle. Etre noble, c’est survivre face à la forte mortalité, le « don du sang » pour le royaume, les duels maintes fois interdits par la monarchie française. Ainsi l’ordre doit s’ouvrir pour se renouveler :la noblesse de roture est multipliée par dix entre le XVI et XVII siècle (vénalité des offices, anoblissement par charges).  Lesvaleurs défendues par les bourgeoisies sont différentes: elles sont attachées à l’ordre public, la sécurité alimentaire et militaire, la famille, le travail non manuel, l’argent, la propriété. Il y a des hiérarchies de richesses et non de naissance. Elles sont essentiellement urbaines, divisées en catégories de métiers. C’est une catégorie sociale motrice de la société, une élite du Tiers Etat en France et en Angleterre par son activité économique et sa curiosité culturelle. En Espagne, la bourgeoisie est plus restreinte (sauf en Catalogne). C’est un « groupe social fuyant » (Alain HUGON) qui tente d’échapper par l’anoblissement à sa condition contrairement à la bourgeoisie anglaise qui a des modes de vie et des intérêts très proches de la noblesse. Chapitre 8 : Les villes françaises et espagnoles face aux malheurs des temps au XVII siècleV. LAFAGE et JL LAFFONT Le chapitre tente de répondre au paradoxe suivant : les villes sont des espaces mortifères et sont perçues par les contemporains comme des espaces protégés. Les villes sont des lieux de pouvoir où se jouent les permanences du Moyen Age et les mutations de l’époque moderne. Les villes sont durement touchées par les malheurs des temps: les crises de mortalité rythment l’histoire urbaine (la peste jusqu’aux années 1680, les crises de subsistances, le typhus en Espagne) sans oublier un milieu pathogène et dangereux hérité du Moyen Age (problème de l’hygiène, question d’accès à l’eau). Les villes redoutent aussi le feu, les inondations et les séismes (Sud de l’Espagne). Les villes françaises sont plus touchées par la guerre que les villes espagnoles. Les conséquences des malheurs des temps sur les sociétés urbaines se traduisent par une désorganisation sociale et économique, des conséquences mentales avec la mise à mal des repères structurants qui se traduit parfois par une désobéissance des populations «temps d’une déshumanisation du mort dans sa dimension profondément chrétienne ». Les révoltes urbaines françaises et espagnoles sont courtes et violentes, les femmes y jouent un rôle important, la répression vise les meneurs pour l’exemple. L’Espagne a des spécificités : des révoltes anti-seigneuriales et des révoltes séparatistes, et la paupérisation qui se traduit par des abandons d’enfants et la prostitution, qui sont plus tardifs et moindres en France. L’action des pouvoirs publics à l’échelle locale et/ou régionale se heurte à un certain rapport à la mort et à Dieu, aux manques de moyens et de connaissances. Le fléau est vécu souvent comme un châtiment divin ; ce qui conduit à des processions et aux cultes de saints intercesseurs. Cependant partout cette acceptation de la mort s’accompagne d’une recherche de nouvelles causes pour prévenir et adopter des mesures spécifiques (cordon sanitaire, quarantaine, commissions sanitaires permanentes en Espagne et temporaires en France…). Face à la pauvreté, c’est l’Eglise qui intervient par la construction d’hôpitaux (Bicêtre pour les hommes, Salpétrière pour Nadine Bouette, professeur d’histoire géographie - 2008
les femmes), mais l’image du pauvre change: de la dimension évangélique au XVI siècle, il passe à une dimension inquiétante et devient le bouc émissaire. Chapitre 9: Exclusion, marginalité, violence dans les sociétés française, anglaise et espagnole au XVII siècleR. CALVET  L’erranceest un phénomène fréquent, mais au XVII siècle il y a une multiplication de la réglementation pour éviter que la mendicité ne se transforme en criminalité. C’est au XVII siècle qu’est inventé le concept de marginalité. Pour lutter contre cette «dérive sociale » qu’est la marginalité, il existe en Espagne l’Inquisition, véritable instrument d’exclusion, qui exerce un réel pouvoir par la peur et en France les établissements d’internement.  Laviolence est un objet d’étude historiographique depuis plusieurs décennies. La violence à grande échelle est liée au contexte politique (la Fronde, les révolutions anglaises) et au contexte économique (les révoltes paysannes). Malgré des mœurs de plus en plus policées, il existe une culture de la violence : c’est un moyen d’affirmer sa valeur personnelle, un marqueur d’identité pour la noblesse, un idéal. Le processus de « civilisation des mœurs » (Norbert ELIAS) est lent et touche surtout les villes tandis que la sociabilité entre les couches sociales est caractérisée par des interactions violentes en milieu rural (Robert MUCHEMBLED). Chapitre 10 : Le contrôle social au XVII siècle (France, Espagne, Angleterre)O. CAPORUSSI  L’auteurdistingue le favori et les Eglises comme acteurs du contrôle social. Le favori est un intermédiaire entre le roi et les pouvoirs locaux. Les Eglises catholiques connaissent une croissance démographique avec la fondation de maisons religieuses en ville pour encadrer les laïcs. L’auteur rappelle une typologie des révoltes en expliquant plusieurs exemples. La surveillance et la régulation des sociétés sont assurées en Espagne par les tribunaux du Saint Office pour la justice ecclésiastique et lecorregidor lajustice royale. En France, il y a une multiplicité juridictionnelle tout comme en Angleterre. Chapitre 11 : Religion et société : les catholiques en Espagne et en FranceS. GOMIS  Cechapitre étudie l’impact de la Contre Réforme catholique autour de trois axes: la paroisse, espace vécu du croyant «du berceau à la tombe», vivre sa foi qui reprend des points très généraux, spiritualité et superstitions qui font redondance avec certains aspects développés dans les chapitres précédents. Partie 3 : Eclairages Chapitre 12 : les minorités religieusesY. KRUMENACKER  Latolérance au XVII siècle est le fait d’accepter l’installation d’une minorité sur un territoire. Elle est variable selon les Etats et les périodes : elle tend à disparaître pour les protestants français de 1598 à 1685 (avec un statut spécifique pour l’Alsace) et à se maintenir pour les Juifs dans les villes marchandes et frontalières. Elle est présente en Angleterre pour les catholiques et non-conformistes alors qu’elle n’existe pas en Espagne après l’expulsion des Morisques en 1609 et la poursuite desjudaïsantsLes minorités sont elles des élites portugais. sociales ? En France, à côté d’une élite protestante bourgeoise et urbaine existent de nombreux « nécessiteux ». En Angleterre, les puritains et dissidents sont liés à la gentry, et on trouve les groupes les plus radicaux parmi les couches populaires. Enfin l’auteur revient sur la relation entre protestantisme et alphabétisation qu’il nuance, et la thèse de Max WEBER (1905) qui est contredite. Chapitre 13 : les sociétés littorales au XVII siècleC. PFISTER  Aprèsavoir rappelé la suprématie batave, l’auteur insiste sur le rôle de l’Etat (expansion coloniale et création d’une flotte de guerre permanente) dans la transformation des littoraux avec la création des arsenaux. La supériorité maritime change au cours du XVII siècle : espagnole jusqu’en 1588, néerlandaise jusqu’aux années 1630, française jusqu’en 1692, puis anglaise au XVIII siècle. C’est l’affirmation de l’Etat sur mer qui passe par une économie renouvelée : les travaux de Michel MORINEAU sur lacasa de contrataciónrappelés ainsi sont que le fonctionnement des Compagnies à monopole. C’est une société littorale recomposée, exposée aux épidémies et dépendante des commandes de l’Etat qui renforce son contrôle sur les « gens de mer », marquée par la solitude et l’absence des hommes à terre. Chapitre 14 : la société londonienne au XVIIP. BRIOIST  C’estun chapitre dense qui apporte une mise au point historiographique. L’auteur part des sources et confronte les différentes interprétations sans négliger l’apport des philosophes et sociologues. Pour comprendre la complexité sociale de la ville, l’auteur plante le décor et cherche à comprendre comment les autorités ont Nadine Bouette, professeur d’histoire géographie - 2008
réussi à contrôler la croissance urbaine de Londres, la mobilité sociale des Londoniens, l’apparition d’un espace public intellectuel et politique. La géographie et la physionomie de Londres mettent à mal un modèle géographique centre/périphéries. Le Grand Incendie de 1666 joue un rôle d’accélérateur dans les mutations urbaines :c’est le projet de Christopher Wren qui est retenu. Malgré une «monstruosité »démographique, Londres connaît une relative paix sociale: les explications font débat en Angleterre entre deux courants d’historiens. Londres aurait elle facilité une mobilité sociale ? L’auteur nuance en rappelant que les catégories les plus démunies ne connaissent pas d’ascension sociale alors que le XVII siècle profite aux marchands et hommes de loi, enfin la noblesse est sortie de la crise du XVII siècle. Londres est un centre de sociabilité savante et d’échanges avec l’apparition précoce d’un espace public intellectuel et politique : les académies, les « clubs » dans les cafés jusqu’aux années 1670 qui participent à la naissance des grandes tendances politiques, le théâtre où existe une certaine mixité sociale. Londres est une ville en mutation tout au long du XVII siècle, un exemple emblématique du siècle. Chapitre 16 : Erudits et savantsA. BECCHIA  LeXVII siècle marque une professionnalisation des savants dans le cadre des Académies, de cercles, de lieux de recherche comme le Collège Royal ou la Royal Society. C’est un ensemble de réseaux liés par des échanges épistolaires et surtout la publication de revues périodiques. Savants et érudits contribuent à modifier les mentalités (Descartes, Newton…): il semble exagéré de parler de «révolution scientifique» même si les hommes sont convaincus que l’univers obéit à des lois fixes qui peuvent être déchiffrées. L’émancipation des sciences face à la tradition et la religion commence, et la vision linéaire d’un progrès s’impose tandis que l’homme apparaît aussi seul et petit dans l’univers: c’est la «crise de la conscience européenne» (Paul HAZARD). Chapitre 17 : Les hommes et la catastrophe dans la France au XVII siècleR. FAVIER  Lechapitre traite la vulnérabilité des hommes face aux aléas naturels en citant les sources et les points de vue des historiens. Le « fléau » est perçu comme châtiment de Dieu, mais les contemporains cherchent aussi d’autres raisons que le Ciel. Ainsi les populations ne sont pas toujours fatalistes (G. QUENET): elles construisent une mémoire du risque pour trouver des solutions de protection, de prévention et d’urgence contre les inondations et la peste. Les autorités participent (pouvoir local et clergé) à la gestion des catastrophes. Enfin, la catastrophe est instrumentalisée et objet de propagande royale pour montrer un « Etat secourable ».
Nadine Bouette, professeur d’histoire géographie - 2008
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