PLUTARQUE Parallèle de Périclès et de Fabius Traduction D. Ricard, 1830 (La numérotation a été modernisée) XXVIII [I]. Voilà ce que l’histoire nous a transmis de la vie de ces deux hommes célèbres. Mais comme ils ont laissé l’un et l’autre de grands exemples de vertus militaires et politiques, commençons à les comparer entre eux sous le premier rapport. Quand Périclès vint à la tête des affaires, le peuple d’Athènes était au comble de la prospérité, et ne devait qu’à lui-même sa grandeur et sa puissance : il semble donc que ce soit à la force et à la félicité publiques que Périclès a dû la gloire de maintenir sa patrie dans cet état florissant, et de la garantir de tout revers. Fabius, au contraire, ayant pris la conduite du gouvernement dans les temps les plus désastreux et les plus humiliants pour Rome, ne pouvait, par ses grands exploits, la soutenir dans la prospérité; mais d’un état presque désespéré il la fit passer aune situation meilleure. D’ailleurs Périclès, après les victoires de Cimon, les trophées de Myronides et de Léocrates, les grands et nombreux exploits de Tolmidas, eut plutôt à entretenir Athènes dans les jeux et dans les fêtes,qu’à la reconquérir ou à la conserver par les armes.