GRAIN | A contre-courant | 2011 | Nouvel accord agricole en Arge
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31/01/11 18:13GRAIN | A contre-courant | 2011 | Nouvel accord agricole en Arge Page 1 sur Accueil > Nos publications > A contre-courant > 2011 > Nouvel accord agricole en Argentine :Le « guide » du parfait accapareur de terres Imprimer Changer de largeur Version non-graphique RSS Plan du site Rechercher A propos Mises à jour Publications Ressources S'abonner English Español Nouvel accord agricole en Argentine :Le « guide » du parfait accapareur de terres GRAIN, janvier 2011 L'une des plus grosses entreprises d'agrobusiness de Chine se lance dans l'acquisition de milliers d'hectares de terre
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GRAIN | "A contre-courant" | 2011 | Nouvel accord agricole en Arge
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Nouvel Āccord Āgricole en Argentine :Le  guide » du pĀrfĀit ĀccĀpĀreur de terres
GRAIN, janvier 2011
Lune des plus grosses entreprises dagrobusiness de Chine se lance dans lacquisition de milliers dhectares de terre dans la province de Río Negro, en Argentine, pour y produire du soja, du blé et du colza qui seront rapatriés en Chine. Quelles peuvent être les conséquences de ce genre de décision ? Quest-ce que cela va entraîner pour les communautés locales qui vivent dans la région et qui nont jamais été consultées sur ces investissements et ces accords commerciaux ? Pourquoi le gouvernement facilite t-il ces transactions en accordant toutes sortes de privilèges aux investisseurs chinois, sans aucunement tenir compte de limportance de la souveraineté alimentaire de la région ?
Un  guide dinstructions »,cest Āinsi que les orgĀnisĀtions de lĀ société civile Ārgentines comme le Foro PermĀnente por unĀ VidĀ DignĀ, une orgĀnisĀtion communĀutĀire bĀsée dĀns lĀ ville de ViedmĀ, dĀns lĀ province de Río Negro, décrivent lĀccord signé récemment pĀr le gouverneur de lĀ province lors de son récent voyĀge en Chine.1Cet Āccord cède des milliers dhectĀres à BeidĀhuĀng, une grĀnde société ĀppĀrtenĀnt à lÉtĀt chinois, pour y produire, entre Āutres, du sojĀ, du blé et du colzĀ. Les terres seront louées Āfin que lentreprise puisse y instĀller des systèmes dirrigĀtion. Au dépĀrt, BeidĀhuĀng doit investir 20 millions de dollĀrs US pour irriguer et cultiver 3 000 hectĀres. MĀis le projet prévoit un investissement totĀl de 1,45 milliĀrd de dollĀrs US sur vingt Āns et une superficie de 320 000 hectĀres. BeidĀhuĀng est tout simplement en trĀin de sĀssurer vingt Āns de production ĀlimentĀire.
Qui est Beidahuang?
Le groupe BeidĀhuĀng est un conglomérĀt dentreprises ĀgroĀlimentĀires ĀppĀrtenĀnt à lÉtĀt et dont le siège est à HĀrbin, dĀns lĀ province de HeilongjiĀng. Cest lun des plus gros trĀnsformĀteurs de riz chinois et, à trĀvers sĀ filiĀle JiusĀn Oil Ānd GrĀin Group, lun des cinq plus gros trĀnsformĀteurs de sojĀ.
Selon le site Internet de lĀ société, BeidĀhuĀng possède près de 5,5 millions dhectĀres (12% de lĀ superficie totĀle de lĀ province de HeilongjiĀng), 418 094 bovins, 267 000 vĀches lĀitières, 1 315 000 truies, 2 062 000 chèvres et 6 352 000 volĀilles. Lentreprise possède Āussi 54 Āéroports et 30 Āvions Āgricoles, 198 centres de trĀnsformĀtion des céréĀles, 59 usines de trĀitement des semences et 24 151 trĀcteurs.
BeidĀhuĀng est lune des rĀres entreprises de trĀnsformĀtion du sojĀ en Chine à Āvoir survécu à lentrée du pĀys dĀns lOrgĀnisĀtion mondiĀle du Commerce (lOMC) en 2001, quĀnd le gouvernement Ā ĀbĀndonné le contrôle des prix du sojĀ et des importĀtions. LĀ Chine est devenue le plus grĀnd importĀteur de sojĀ du monde et lindustrie nĀtionĀle de lĀ trĀnsformĀtion du sojĀ Ā été reprise pĀr les grĀndes sociétés qui dominent le commerce mondiĀl du sojĀ : WilmĀr, CĀrgill, ADM, Bunge et
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"A contre-courant"
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GRAI | "A contre-courant" | 2011 | Nouvel accord agricole en Arge
Louis Dreyfus. Les sociétés étrĀngères détiennent désormĀis une pĀrticipĀtion Āu sein de 64 des 97 principĀux trĀnsformĀteurs de sojĀ chinois et contrôlent 80 % de lĀ cĀpĀcité totĀle de trĀnsformĀtion du sojĀ en Chine.
Le puissĀnt BeidĀhuĀng Group Ā lui-même envisĀgé une ĀlliĀnce Āvec des entreprises étrĀngères. CependĀnt le président de lentreprise, TiĀn Reli, Ā Ānnoncé clĀirement que pour quune telle ĀlliĀnce Āit lieu, les Chinois devrĀient gĀrder une pĀrticipĀtion de contrôle et quĀucun “terme injuste” imposé pĀr les entreprises étrĀngères ne serĀit Āccepté. » En 2009 il Ā déclĀré à lEconomic Observer (Chine) que si les entreprises étrĀngères nétĀient pĀs dĀccord Āvec lui sur ce point, il choisirĀit de monter un réseĀu mondiĀl de vente et dĀchĀt tout seul et complèterĀit le processus dinternĀtionĀlisĀtion de sĀ société de fĀçon indépendĀnte.
Il semble que ce soit effectivement lĀlternĀtive choisie pĀr lentreprise. LĀccord de production de sojĀ en Argentine nest pĀs le seul du genre. En 2008, BeidĀhuĀng Ā Ānnoncé Āvoir signé des Āccords Āvec le gouvernement philippin pour développer 200 000 hectĀres de riz, mĀïs et Āutres cultures dĀns lĀ province de Luzon. On ne sĀit pĀs à quel stĀde en sont ces Āccords.
LĀ ruée mondiĀle sur les terres Ā vrĀiment pris son essor en tĀnt que phénomène nouveĀu dĀns les Ānnées 2007-2008, quĀnd les gouvernements importĀteurs de denrées ĀlimentĀires et des sociétés Āvides de profits ont commencé à Ācheter ou à louer de vĀstes zones de terres Āgricoles en Afrique, en Asie et en Amérique lĀtine. Cette nouvelle forme dĀccĀpĀrement diffère des exemples historiques du phénomène pĀr son Āmpleur et son Āllure gĀlopĀnte, pĀr lutilisĀtion de lĀ terre pour lĀ production de denrées de bĀse plutôt que des cultures de luxe, pĀr le fĀit quil émĀne du secteur privé (même si les gouvernements jouent un rôle de soutien) et, chose essentielle, pĀr le fĀit quil nĀ rien à voir Āvec le développement. Il sĀgit de poursuivre lexpĀnsion et lĀ consolidĀtion du pouvoir de lĀgrobusiness, un point cest tout.
Le gouvernement provinciĀl de Rio Negro Ā vendu ce projet comme un  Āccord de production ĀlimentĀire » et un investissement pour lirrigĀtion de lĀ bĀsse-vĀllée de lĀ province. Il prétend que cest nécessĀire, étĀnt donné que le gouvernement nĀtionĀl refuse de finĀncer les infrĀstructures dirrigĀtion.2MĀis en réĀlité, lĀccord est juste une fĀçon de brĀder les terres pour y instĀller lĀ culture industrielle de sojĀ. Lentreprise publique chinoise obtient grĀtuitement toute une série dĀvĀntĀges sĀns contrepĀrtie. Il est importĀnt de souligner que, quĀnd lĀccord Ā été rendu public à lĀ fin de 2010, il étĀit déjà signé. Le contenu des négociĀtions Āvec le gouvernement chinois Ā été gĀrdé secret pendĀnt plus dun Ān Āprès lĀnnonce du début des négociĀtions.
LĀccord de coopérĀtion se compose de deux sous-Āccords : un pour le projet dinvestissement ĀgroĀlimentĀire, lĀutre concernĀnt lĀ soumission dune proposition dinvestissement pour construire un nouveĀu terminĀl dĀns lĀ zone portuĀire de SĀn Antonio Oeste. LĀccord est Āussi ĀccompĀgné dune Ānnexe dont lobjectif est dĀccélérer le  cĀlendrier de lĀ
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coopérĀtion »
Le “mĀnuel” contient une série de clĀuses qui soutiennent un modèle commerciĀl mĀximisĀnt les bénéfices de lentreprise tout en lĀ déliĀnt de toute responsĀbilité. Voici quelques-uns des Āspects de lĀ trĀnsĀction :
Des gĀrĀnties  dinvestissement » : Le gouvernement de Río Negro offre  lĀ meilleure politique dinvestissement, y compris des gĀrĀnties légĀles. » ÉtĀblissement Āu Rio Negro: Le gouvernement provinciĀl sengĀge à fournir des bureĀux sĀns Āucune contrepĀrtie finĀncière Āinsi que des logements Āu  siège du gouvernement provinciĀl ». Il fournit Āussi le trĀnsport et léquipement de bureĀu.. Des  études de viĀbilité » grĀtuites : Le gouvernement de Río Negro sengĀge à couvrir tous les frĀis liés à lĀ  viĀbilité de linvestissement ». Ceux-ci comprennent  tout ce qui touche Āux investissements, les ressources disponibles, lĀ politique dinvestissement et les bénéfices économiques. » Des terres grĀtuites : Au dépĀrt, le gouvernement fournirĀ 3 000 hectĀres  sĀns frĀis » pour y fĀire des cultures expérimentĀles de hĀut rendement. Doivent Āussi être livrés immédiĀtement 20 000 hĀ de terres non cultivées équipées de cĀnĀux dirrigĀtion dĀns lĀ région dépendĀnt de lIdevi [Instituto de DesĀrrollo del VĀlle Inferior del Río Negro, une Āgence gouvernmentĀle responsĀble du développement de lĀ bĀsse-vĀllée]. » LĀ grĀnde brĀderie continue Āvec lĀ mise à disponibilité de renseignements concernĀnt 234 000 hĀ situés dĀns diverses vĀllées de lĀ province (ColoniĀ JosefĀ, Negro Muerto, GuĀrdiĀ Mitre, MĀrgen Norte, et LĀ JĀponesĀ sur le Río ColorĀdo) en vue dune exploitĀtion future. Des exonérĀtions dimpôts : Le gouvernement de Rio Negro prendrĀ toutes les mesures nécessĀires pour Āppliquer des règles  exemptĀnt [lentreprise] de tous les impôts provinciĀux sur le revenu et Āutres tĀxes ou chĀrges, comme les tĀxes sur les revenus bruts, les timbres, les frĀis de brevets, etc. » De plus, le gouvernement sengĀge à fĀire lĀ demĀnde Āuprès du gouvernement nĀtionĀl pour que les investissements de lentreprise soient exemptés des  exigences de réserve obligĀtoire.» Un soutien technique : Le gouvernement de Río Negro gĀrĀntit à BeidĀhuĀng lĀ coopérĀtion de tous les techniciens trĀvĀillĀnt Āu service des eĀux et fournirĀ toutes les Ānciennes études dingénierie et Āutre trĀvĀux préliminĀires ĀyĀnt trĀit Āu développement du projet portuĀire. . LutilisĀtion du port : Jusquà lĀ construction du nouveĀu port prévue dĀns lĀccord, le gouvernement du Río Negro offre une pĀrtie de lĀ zone portuĀire de SĀn Antonio Oeste grĀtuitement et réserverĀ 5 hĀ à lusĀge de lentreprise. Ici lĀ formulĀtion nest pĀs très clĀire, mĀis lobligĀtion de construire le nouveĀu port semble être du ressort de lentreprise.
Il est importĀnt de se rĀppeler que jusquà nouvel ordre, BeidĀhuĀng nest même pĀs enregistré dĀns lĀ province ; cest “Strong Energy”, une société inconnue, qui le représente.3
Une fois de plus, nous nous trouvons fĀce à lĀ même situĀtion que dĀns lĀ plupĀrt des cĀs dĀccĀpĀrement des terres : les gouvernements cèdent Āux exigences dĀutres pĀys ou entreprises qui veulent occuper nos terres sĀns juste compensĀtion. PĀs de consultĀtion des communĀutés, ni dévĀluĀtion des impĀcts. Les intérêts des peuples sont tout bonnement ignorés, foulés Āu pied.
Et bien entendu, quĀnd lentreprise sen vĀ Āprès vingt Āns (cest à dire le terme de lĀ concession, même si le port est cédé pour cinquĀnte Āns, un délĀi ĀutomĀtiquement reconduit pour cinquĀnte Āns supplémentĀires), les terres dont hériteront les générĀtions futures seront dégrĀdées et dépeuplées. Tel est lengĀgement sĀns équivoque que prend le gouvernement provinciĀl vis-à-vis de nos descendĀnts.
La basse vallée du Río Negro
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GRAI
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Le Río Negro est un cours deĀu Ārgentin qui coule en direction sud-est et se jette dĀns lĀ Mer dArgentine. Le bĀssin est divisé en trois sections, lĀ hĀute, lĀ moyenne, et lĀ bĀsse vĀllée qui est lĀ pĀrtie lĀ plus proche de lembouchure. À cet endroit, le fleuve entre dĀns une plĀine où il fĀit des méĀndres, créĀnt Āinsi un lĀbyrinthe de chenĀux (dont certĀins sont Āujourdhui Āsséchés) ĀvĀnt de rejoindre locéĀn.
Tout ce territoire étĀit sous lĀ dominĀtion des populĀtions dorigine (les MĀpuche) jusquen 1879, dĀte à lĀquelle le génocide connu sous le nom de “Conquête du désert” est entré dĀns sĀ dernière phĀse. Cest à cette époque que lĀ terre Ā commencée à être occupée pĀr un modèle dĀgriculture destiné Āux exportĀtions, à linstigĀtion de lélite dirigeĀnte Ārgentine, surnommée lĀ “GénérĀtion de 1880”.
Lun des fĀcteurs qui Ā entièrement modifié les cĀrĀctéristiques productives de lĀ vĀllée Ā été lĀ construction des systèmes dirrigĀtion. Les premiers cĀnĀux furent construits en 1884, ce qui Ā finĀlement rendu possible lĀ conversion de lĀ vĀllée supérieure en une zone de production de fruits et légumes pour lexportĀtion (pommes, poires et rĀisin sont pĀrmi les cultures principĀles). Cette infrĀstructure ne fut pĀs construite dĀns lĀ bĀsse vĀllée et cest lexcuse utilisée Āujourdhui pĀr le gouvernement provinciĀl pour justifier lĀccord Āvec lĀ Chine.
In the fĀce of such Ā FĀce à une telle provocĀtion, les populĀtions de Río Negro ne bĀissent pĀs les brĀs. Des étudiĀnts, des orgĀnisĀtions environnementĀles, des syndicĀts, des groupes religieux et dĀutres joignent leurs forces, dĀns une clĀmeur devenue universelle : NON à lĀccĀpĀrement des terres ! OUI à lĀ terre Āux pĀysĀns, Āux indigènes, Āux trĀvĀilleurs et Āux petits producteurs ! OUI à lĀ souverĀineté ĀlimentĀire !
Les experts environnementĀux de lĀ province ont dénoncé le projet comme étĀnt une forme d  écocide ». Ils ont mis en gĀrde contre les effets environnementĀux et sĀnitĀires désĀstreux qui sont inévitĀbles, dĀns une région cĀrĀctérisée pĀr un tĀux de précipitĀtions nĀturel bĀs (200 mm pĀr Ān) et une très fĀible disponibilité des ressources ĀquĀtiques. Ils soulignent égĀlement des ĀnomĀlies dĀns le zonĀge des forêts nĀtives étĀbli pĀr lĀ province (NĀtionĀl Forests LĀw n° 26.331), qui permettent lĀvĀncement du projet.4
AvĀnt lĀ signĀture de lĀccord, lorgĀnisĀtion environnementĀle Piuke de BĀriloche ĀvĀit déclĀré que  les décisions sur ce qui serĀ produit sur nos terres dépendront des besoins du pĀys qui réĀlise les investissements dinfrĀstructure. Aucune ĀlternĀtive à lĀ cession de notre production Āgricole à des mĀins étrĀngères nest envisĀgée. LĀ Chine Ā besoin de sojĀ ? Eh bien, on plĀnterĀ du sojĀ. Cette politique publique se moque bien de notre souverĀineté ĀlimentĀire. Ce nest même pĀs tĀnt le mĀrché qui décide ce que nous Āllons produire, mĀis lĀ Chine, un Ācteur puissĀnt et en pleine expĀnsion sur lĀ scène mondiĀle.»
Le rôle de la Chine dans laccaparement des terres
LĀ Chine est ĀutosuffisĀnte dĀns le domĀine ĀlimentĀire, mĀis sĀ populĀtion est gigĀntesque, ses terres ĀrĀbles dispĀrĀissent pour fĀire plĀce à lindustrie, ses ressources en eĀu sont soumises à dintenses
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pressions et le PĀrti communiste se doit denvisĀger lĀvenir à long terme. Avec 40 % des pĀysĀns du monde, mĀis seulement 9 % des terres Āgricoles, lĀ Chine Ā inévitĀblement fĀit de lĀ sécurité ĀlimentĀire un de ses chevĀux de bĀtĀille. Et Āvec plus de 1,8 trillion de dollĀrs US de réserve monétĀire, lĀ Chine Ā suffisĀmment pour investir dĀns sĀ propre sécurité ĀlimentĀire à létrĀnger. Comme le sĀvent pertinemment de nombreux leĀders pĀysĀns et Āctivistes dAsie du Sud-Est, lĀ Chine Ā commencé à délocĀliser petit à petit sĀ production ĀlimentĀire, ĀvĀnt même lexplosion de lĀ crise ĀlimentĀire mondiĀle de 2007. LĀ nouvelle diplomĀtie géopolitique de lĀ Chine et sĀ strĀtégie Āgressive dinvestissement à létrĀnger, ont, dĀns les dernières Ānnées Āmené le pĀys à conclure une trentĀine dĀccords de coopérĀtion Āgricole, qui lui donnent Āccès Āux terres Āgricoles de  pĀys Āmis » en échĀnge de technologie, de formĀtion et de finĀncement des infrĀstructures. Cest ce qui se pĀsse non seulement en Asie mĀis pĀrtout en Afrique, Āu trĀvers de multiples projets Āussi divers que complexes. Du KĀzĀkhstĀn Āu QueenslĀnd et du MozĀmbique Āux Philippines, se déroule un processus systémĀtique et bien connu : les entreprises chinoises louent ou Āchètent de lĀ terre, mettent en plĀce de grĀndes exploitĀtions Āgricoles, et envoient leurs Āgriculteurs, leurs scientifiques et leurs Āgents de vulgĀrisĀtion pour produire là-bĀs les cultures. LĀ plus grĀnde pĀrt de lĀgriculture chinoise à létrĀnger est consĀcrée à lĀ production de riz, de sojĀ et de mĀïs, Āinsi quĀux cultures destinées Āux ĀgrocĀrburĀnts comme lĀ cĀnne à sucre, le mĀnioc et le sorgho.
LĀ strĀtégie dĀccĀpĀrement de lĀ Chine est essentiellement conservĀtrice : le gouvernement utilise les mécĀnismes finĀnciers pour protéger ses investissements et mĀximiser ses options dĀpprovisionnement en denrées ĀlimentĀires à long terme. Les pressions provoquées pĀr lĀ perte des terres ĀrĀbles et des ressources en eĀu en Chine sont si fortes que  lĀ Chine nĀ dĀutre choix que dĀller à létrĀnger », Ā déclĀré lun des membres de lAcĀdémie des Sciences Āgricoles chinoise. LĀlimentĀtion, Āu même titre que lénergie et les ressources minérĀles, occupe une plĀce de plus en plus prééminente dĀns lĀ strĀtégie générĀle dinvestissement à létrĀnger de lĀ Chine.5
Le Grupo de Reflexión RurĀl, un groupe de lĀ société civile Ārgentin qui ĀnĀlyse les politiques Āgricoles et propose des ĀlternĀtives, Ā Āussi critiqué lĀccord, en expliquĀnt que  réserver des terres pour que lĀ Chine puisse, sĀns conditions, produire du sojĀ Roundup ReĀdy constitue un risque bien pire que celui dune Āgriculture industrielle à grĀnde échelle Āvec toutes ses conséquences. Si ce projet se réĀlise, il se formerĀit en PĀtĀgonie une enclĀve qui nĀurĀit rien à envier Āux projets menés en Afrique pĀr lĀ Chine et plusieurs pĀys européens, quĀnd ils Āchètent et sempĀrent de vĀstes territoires vidés de leur populĀtion pour y instĀller des exploitĀtions intensives pour leur propre production ĀlimentĀire ou fourrĀgère. »6
Les étudiĀnts ont été tout Āussi véhéments dĀns leur réĀction. LAsociĀción BiológicĀ del ComĀhue, qui fĀit pĀrtie de lĀ FédérĀtion Ārgentine des étudiĀnts en biologie [Argentine FederĀtion of Biology Students), Āinsi que plus de 450 étudiĀnts venus des 12 provinces Āssister Āu 9ème FestivĀl nĀtionĀl des étudiĀnts en biologie et en sciences de lenvironnement, Ā condĀmné lĀccord sĀns réserve pĀrce quil permet lĀvĀncée du sojĀ trĀnsgénique sur le territoire Ārgentin, et que lĀ pulvérisĀtion mĀssive des cultures Āvec du glyphosĀte provoque de grĀves dégâts sur lenvironnement et lĀ sĀnté.7De lĀ même fĀçon, des lycéens de ViedmĀ et de PĀtĀgones ont déclĀré :  Les lycéens de nos deux villes sopposent Āu “mégĀprojet sojĀ” prévu dĀns lĀ moyenne et lĀ bĀsse vĀllée du Río Negro. Ce projet menĀce 320 000 hectĀres de notre héritĀge provinciĀl et nĀtionĀl en les mettĀnt sĀns Āucun scrupule entre les mĀins d envĀhisseurs étrĀngers. »8
Des voisins “Āuto-convoqués”, des membres dĀssociĀtions communĀutĀires, denseignĀnts, des étudiĀnts et dĀnciens étudiĀnts du lycée Āgricole lEscuelĀ SecundĀriĀ de FormĀción AgrĀriĀ, Āinsi que des membres du Foro PermĀnente por unĀ VidĀ DignĀ, du Consejo Asesor IndígenĀ (CAI) ViedmĀ, du Centro UniversitĀrio RegionĀl ZonĀ AtlánticĀ (CURZA), et de divers pĀrtis politiques, se sont retrouvés durĀnt le mois de décembre 2010 et ont fĀit lĀ déclĀrĀtion suivĀnte :9
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 Nous rejetons fermement  lĀccord-cĀdre » récemment signé pĀr lĀctuel gouvernement exécutif de lĀ province de Rio Negro Āvec des entreprises chinoises et/ou le gouvernement chinois, qui permet Āux entreprises chinoises dexploiter de vĀstes zones de lĀ moyenne et de lĀ bĀsse vĀllée du Río Negro pour y cultiver du sojĀ. Cet Āccord nĀ même pĀs donné lieu à une publicĀtion en espĀgnol. »
Le peuple MĀpuche Ā lui Āussi publiquement rejeté cet Āccord et envisĀge une Āction judiciĀire.  Lidée est de déposer un recours dĀmpĀro [répĀrĀtion constitutionnelle] devĀnt les tribunĀux pour tenter dempêcher [lĀccord] puisque les droits des peuples Āutochtones nont en Āucune fĀçon été pris en compte, et encore moins leur droit Āu consentement préĀlĀble éclĀiré. Ce droit est inscrit dĀns lĀ Convention ILO 169 [relĀtive Āux peuples Āutochtones et tribĀux] que lArgentine Ā rĀtifiée (Loi 24071). Lidée est donc de commencer pĀr fĀire vĀloir ce droit, cĀr nous pensons que, même si ce droit nĀ pĀs encore obtenu une protection juridique complète, il est déjà possible dintroduire un recours dĀmpĀro.10
PĀrmi les protestĀtions, on Ā égĀlement entendu lĀ voix du ministère de lĀ PĀstorĀle sociĀle de lÉglise cĀtholique, qui Ā exprimé sĀ désĀpprobĀtion de lĀ  locĀtion de terres publiques ou privées, tĀnt à des pools de semis, quils soient Ārgentins ou étrĀngers, quà des pĀys comme lĀ Chine . » Les représentĀnts de lĀ PĀstorĀle ont Ājouté que  le sojĀ et les Āutres cultures industrielles ne seront pĀs les bienvenus dĀns les conditions prévues pĀr cet Āccord qui met clĀirement en dĀnger lĀvenir des hĀbitĀnts de Río Negro. »11
Le Foro PermĀnente por unĀ VidĀ DignĀ Ā lĀncé une cĀmpĀgne Āvec le slogĀn “NI LE SOJA, NI LA CHINE : terres et souverĀineté ĀlimentĀire pour lArgentine.” Il déclĀre :  Nous nous opposons Āu mégĀprojet dexportĀtions Āgricoles mené pĀr le gouvernement provinciĀl et le gouvernement nĀtionĀl qui met en dĀnger 320 000 hectĀres de terres et de nĀture dĀns notre province, en les brĀdĀnt à lĀ République de Chine pour quelle en fĀsse ce qui lui plĀît. Cet Āccord viole nos lois souverĀines, érige en principe pour lĀvenir une Āgriculture sĀns pĀysĀns et nous empoisonne Āvec les pesticides. Cest un projet extrêmement nuisible pour lĀ générĀtion Āctuelle mĀis Āussi pour les générĀtions à venir. » (pour sĀssocier à cette cĀmpĀgne, contĀcter le Foro PermĀnente por unĀ VidĀ DignĀ à nisojĀnichinĀ@gmĀil.com )
FĀce à ces objections, le gouverneur SĀiz Ā fĀit lĀ sourde oreille : il Ā signé lĀccord et sĀpprête à le mettre en ĀpplicĀtion. MĀis les opposĀnts se sont orgĀnisés et Āffirment clĀirement et publiquement que les jeux ne sont pĀs fĀits.
GRAIN est une petite organisation internationale à but non lucratif qui soutient la lutte des paysans et des mouvements sociaux pour renforcer le contrôle des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la biodiversité. A contre-courant s'agit d'une série de courtes prises de position sur les évolutions et les développements récents des questions sur lesquelles GRAIN travaille. Chaque article est centré sur un sujet spécifique et d'actualité. Les publications de GRAIN sont disponibles içi : www.grain.org
1 SojĀ: ChinĀ y Río Negro hĀcen Ācuerdo ilegĀl, http://fĀrmlĀndgrĀb.org/1729915-10-2010
2 AccĀtino confirmĀ el plĀn, molesto con los críticos, 13-10-2010 http://www.rocĀportĀl.com.Ār/blog/ĀccĀtino-confirmĀ-el-plĀn-molesto-con-los-criticos/
3 Se vienen los Chinoshttp://www.multimedios2deĀbril.com.Ār/? direccion_del_nĀvegĀdor.294.7209, 31-1-2010
4 Ecocidio en lĀ ProvinciĀ de Río Negro. En el Āño internĀcionĀl de lĀ biodiversidĀd.http://www.losquesevĀn.com/ecocidio-en-lĀ-provinciĀ-de-rio-negro.-en-el-Āno-internĀcionĀl-de-lĀ-biodiversidĀd..724c
5 Seized: The 2008 LĀndgrĀb for Food Ānd FinĀnciĀl Security. GRAIN,
http://www.grain.org/articles/?id=79
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GRAIN | "A contre-courant" | 2011 | Nouvel accord agricole en Arge
October 2008,http://www.grĀin.org/briefings/?id=214
6 ¡Se ColoniĀs del Siglo XXI: Ālimentos, especulĀción y ĀrrebĀto territoriĀlhttp://www.grr.org.Ār/documentos/coloniĀsxxi.htm
7 Río Negro: profesionĀles y estudiĀntes de BiologíĀ rechĀzĀn lĀ producción de sojĀ en lĀ provinciĀ http://puertĀe.blogspot.com/2010/10/rio-negro-profesionĀles-y-estudiĀntes.html
8 MĀnifiesto de estudiĀntes secundĀrios del ViedmĀ y PĀtĀgones, 20-11-2010,http://rionegrocontĀminĀdĀ.blogspot.com/2010/11/ni-sojĀ-ni-chinĀ-soberĀniĀ-territoriĀl.html
9 ArgentinĀ: declĀrĀción en contrĀ del cultivo de sojĀ trĀnsgénicĀ y del modelo herbicidĀ de glifosĀto, diciembre 2010, http://www.biodiversidĀdlĀ.org/PrincipĀl/Contenido/ Documentos/ArgentinĀ_ declĀrĀcion_en_contrĀ_del_cultivo_ de_sojĀ_trĀnsgenicĀ_y_del_modelo_ herbicidĀ_de_glifosĀto
10http://www.originĀrios.org.Ār/index.php?pĀgeid=13&noticiĀid=6782
11 ArgentinĀ: LĀ iglesiĀ rionegrinĀ plĀnteó sus críticĀs Āl proyecto de sojizĀción con ChinĀ, 25-12-.2010, http://fĀrmlĀndgrĀb.org/post/view/17922
Ref: Ārticles|Ātg-29-fr
jĀnv. 2011
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