Généralités sur la Médecine Tropicale Actualités 2011

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Généralités sur la Médecine Tropicale Actualités 2011 Professeur Pierre Aubry. Mise à jour le 26/09/2011 1. Introduction L'enseignement de la Médecine Tropicale est destiné aux médecins dont l'objectif est d'exercer sous les tropiques. La Médecine Tropicale comprend les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles spécifiques aux tropiques ou devenues, du fait de l'amélioration de l'hygiène dans les pays tempérés, essentiellement tropicales. La morbidité et la mortalité en zones tropicales sont encore dues en premier aux maladies infectieuses.
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Généralités sur la Médecine Tropicale Actualités 2011 Professeur Pierre Aubry. Mise à jour le 26/09/2011 1. Introduction Lenseignement de la Médecine Tropicale est destiné aux médecins dont lobjectif est dexercer sous les tropiques. La Médecine Tropicale comprend les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles spécifiques aux tropiques ou devenues, du fait de lamélioration de lhygiène dans les pays tempérés, essentiellement tropicales. La morbidité et la mortalité en zones tropicales sont encore dues en premier aux maladies infectieuses. Au cours des 30 dernières années, une trentaine de nouveaux agents infectieux ont été identifiés en bactériologie (ex :Helicobacter pylori, 1983), en parasitologie (ex : les microsporidies, 1985), en mycologie (ex :Penicillium marneffi, 1992) et en virologie (ex :VIH11983,VIH21985). e Cet article a pour but de répondre, en ce début du XXIsiècle, à cinq questions : - Quest ce que les Tropiques ? - Quels sont les principaux indicateurs pour différencier les pays du Sud et les pays du Nord ? - Quelles sont les maladies les plus préoccupantes sous les tropiques ? - Quelles sont les originalités de la Médecine Tropicale ? - Quels sont les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et, en particulier, les objectifs concernant la santé ? 2. Les Tropiques Les Tropiques sont les deux parallèles du globe terrestre de latitude 23° 26° Nord et Sud. Celui de lhémisphère Nord est le Tropique du Cancer, celui de lhémisphère Sud le Tropique du Capricorne. Ils délimitent la zone intertropicale ou, dans le langage courant, les tropiques. Les tropiques sont donc une vaste zone géographique qui va de lAsie à lAmérique latine en passant par lAfrique. Le dénominateur commun est une température toujours élevée (moyenne du mois le plus froid supérieure à 18°C). Cest, en pratique, laire du paludisme àPlasmodium falciparum. LAsie, lAmérique latine et lAfrique, continents alors marqués par la pauvreté, lanalphabétisme, la croissance démographique et la domination économique étaient regroupées dans les années 60 sous le terme de Tiers-monde. La composition du Tiers-monde a indiscutablement évolué. Certains pays dAsie sont devenus riches dans les années 80. Les autres continuent à faire partie des Pays En Développement (PED) que lon regroupe actuellement sous létiquette de Pays du Sud. Les Pays du Sud sont plus ou moins avancés sur la voie du développement. Linégalité se creuse de plus en plus entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres, en particulier les pays les moins avancés (PMA) qui regroupent actuellement 49 pays (sur les 231 pays du monde), dont 33 sont situés en Afrique, là où le revenu par habitant est inférieur à 300 US$ par an. Les PMA sont caractérisés par la faiblesse des revenus, la faiblesse des ressources humaines et la vulnérabilité économique. 3. Les principaux indicateurs 3.1. Le produit national brut(PNB) est la production des biens et des services marchands créée par un pays, que cette production se déroule sur le sol national ou à l'étranger. Il permet un classement du plus puissant au plus faible. Le PNB par habitant est le quotient du PNB par la taille de la population. Le PNB par habitant était en 2009, de 203 675 à Monaco (rang 1/231), de 45 772 aux Etats-Unis d'Amérique (16), de 7 168 aux Seychelles (102), de 6 986 à Maurice (104), de 805 aux Comores (198), de 434 à Madagascar (216), de 151 en République Démocratique du Congo (231). 3.2.Une des plus grandes inquiétudes de l'OMS concernele coût des soins de santé.Il s'agit d'une préoccupation réaliste car 100 millions de personnes tombent dans la pauvreté chaque année en
payant pour les soins qu'ils reçoivent. Des millions d'autres sont incapables d'avoir accès à quelque soin de santé que ce soit. Les dépenses de santé par habitant sélèvent à 3 100 US$ (environ 11% du PIB) dans les pays riches, à 81 US$ (6% du PIB) dans lensemble des PED, à 37 US$ (5,5% du PIB) en Afrique subsaharienne. 3.3. Le taux de mortalité maternelleest de 640/100 000 naissances vivantes en Afrique et de 280 en Asie du sud (France : 9,6/100 000). Si on note une réduction notable de la mortalité maternelle au niveau mondial depuis deux décennies, les progrès sont très lents ou inexistants dans plus de 30 pays, dont 23 en Afrique. 3.4. Le taux de mortalité infantile :nombre d'enfants qui décèdent avant leur cinquième le anniversaire a chuté de 30%, passant de 12,5 millions en 1990 à 8,8 millions en 2008. Mais, un enfant né dans un des pays les moins avancés risque 14 fois plus de mourir pendant les 28 premiers jours de vie qu'un enfant né dans un pays industrialisé (République Démocratique du Congo : 199/1000, France : 3,7/ 1000). 3.5. La densité des personnels de santé : selonl'OMS, pour qu'un système de santé fonctionne, il faut, au minimum, 10 infirmières et sages-femmes pour 10 000 personnes. Or, on en recense moins de 5 dans des pays du sud, comme le Libéria (versus plusde 80 en Europe). De plus, l'exode des personnels de santé du continent africain vers l'Europe risque de s'accentuer pour répondre aux besoins d'une population européenne de plus en plus vieillissante. Or, il est prouvé que le nombre et la valeur des personnels de santé influe de manière positive sur la couverture vaccinale, lextension des soins de santé primaire et la survie de lenfant et de la mère. 3.6. Le nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potableest de 1,1 milliard et 2,6 milliards manquent d'installations sanitaires de base sur une population mondiale de 6,8 milliards de personnes. La proportion des gens ayant accès à l'eau potable n'est que de 41,5% en Afrique subsaharienne. 4. Les maladies les plus préoccupantes sous les tropiques Trois maladies sont actuellement les plus préoccupantes sous les tropiques : le paludisme, l'infection à VIH/Sida et la tuberculose. Elles ont fait lobjet du Fonds Mondial (FM) lancé à Ahudja en avril 2001 par le Secrétaire Général de lONU Kofi Annan. 4.1. Le paludisme En 2010, le paludisme touche encore 108 pays ; 2 milliards 400 millions de personnes y sont exposées; il y a 300 à 500 millions daccès par an ; 800 000 décès, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans. Quatre vingt cinq pour cent des cas de paludisme intéressent les pays dAfrique subsaharienne, 10% l'Asie du sud-est ; 89% des décès intéressent l'Afrique sub-saharienne, 6% l'Asie du sud-est. La situation s'améliore et 750 000 enfants ont été  sauvés » dans 34 pays africains au cours de ces dix dernières années, grâce en particulier aux moustiquaires imprégnées d'insecticides. Mais, le réchauffement climatique crée des conditions favorables à la transmission des hématozoaires dans des régions où le paludisme avait disparu. La résistance dePlasmodiumfalciparumà la chloroquine et à la sulfadoxine-pyriméthamine impose les traitements antipaludiques basés sur des associations, comportant toujours un dérivé de lartémisinine. 4.2. Linfection à VIH/Sida Si l'Afrique sub-saharienne reste la région la plus largement touchée en 2009 par le VIH avec 22 500 000 PVVS sur 33 300 000 dans le monde, la plupart des épidémies nationales se sont stabilisées ou ont commencé à décliner. La prévalence globale est en diminution et le nombre des nouvelles infections est en baisse significative. La transmission hétérosexuelle est largement prédominante (87% en Afrique noire). La lutte contre lépidémie de VIH/Sida passe par plusieurs stratégies qui, conjuguées, ont limité son extension, en particulier un large accès aux médicaments antirétroviraux (ARV) et une large diffusion des moyens de prévention. En 2009, 5,2 millions de patients sont sous ARV. Lemploi de médicaments génériques a permis de baisser le coût des traitements à moins de 250 US$ par personne et par an. Un accord a été signé le 30/08/2003: les 146 pays membres de lOrganisation Mondiale du Commerce (OMC) ont donné leur feu vert à limportation par les pays du Sud de médicaments génériques dont les ARV. Laccès à un conseil de dépistage des femmes enceintes, la mise en place de la stratégie de prévention par les ARV pour la mère et le nouveau-né, la prise en compte du problème de lallaitement maternel constituent les trois enjeux pour la prévention de la transmission mère enfant (PTME). 4.3. La tuberculose 9 400 000 nouveaux cas en 2009, 1 100 0000 étant VIH positifs, la situation de la tuberculose reste très inquiétante dans les PED du fait de la conjonction sida tuberculose. La stratégie DOTS (Directly
Observed Treatment Short course), traitement de brève durée sous surveillance directe dont le coût efficacité a été prouvé, n'a pas donné les résultats escomptés dans la Région africaine. Compte tenu de la pénurie des ressources, ces trois maladies à forte mortalité sont devenues prioritaires au détriment desmaladies tropicales négligées.5. Les originalités de la Médecine Tropicale La Médecine Tropicale présente plusieurs originalités par rapport à la médecine des pays tempérés. 5.1. Originalité nosologique Certaines maladies nexistent que sous les Tropiques. Prenons comme exemples la Trypanosomiase humaine africaine (THA), la Fièvre Jaune, l'Onchocercose. 5.1.1. Le réémergence de laTrypanosomiase Humaine Africaine(THA) ou Maladie du Sommeil.Strictement africaine, elle a ravagé »lAfrique subsaharienne dans les années 1930 et a été contrôlée en 1960 grâce aux campagnes de dépistage des équipes mobiles (Jamot, 1932). Elle est redevenue un fléau pour lAfrique : son extension dans les foyers anciens (République Démocratique du Congo, Sud Soudan, Angola) et sa propagation dans de nouvelles zones font quelle est redevenue une menace pour 55 millions de personnes dans 36 pays au sud du Sahara. 5.1.2. La réémergence de la Fièvre Jaune.aurait du disparaître de la planète par lutilisation Elle massive et continue des vaccins anti-amarils qui datent de 1932 (Institut Pasteur de Dakar) et de 1937 (Institut Rockefeller). Le nombre de cas a très nettement augmenté en Afrique depuis 1980, en particulier en Afrique de l'Ouest. La Fièvre jaune a touché quatre capitales africaines depuis 2001, mettant en péril par les transports, en particulier aériens, les populations du reste du monde tropical jusque là indemnes de la maladie 5.1.3. Le recul de lOnchocercose (cécité des rivières). LeProgramme de Lutte contre lOnchocercose en Afrique de louest (OCP) a débuté en 1974 et sest terminé en 2002. Deux méthodes de lutte sont utilisées : la lutte contre le vecteur au stade larvaire, stade le plus vulnérable et depuis 1980 le traitement par livermectine. Le bilan de lOCP est très positif : 1 500 000 sujets infectés guéris, 25 millions dhectares de terres  récupérées» pouvant nourrir 17 millions de personnes. Le coût est de 437 millions de dollars, soit 0,45 dollar par personne et par an. Même si lindustrie pharmaceutique a fourni gratuitement livermectine, les bons résultats de la lutte contre lonchocercose en Afrique de l'ouest, pour un coût relativement peu élevé, montrent que la lutte contre les maladies transmissibles est possible en Afrique. 5.2. Originalité de prévalence Des maladies, certaines émergentes, ont une prévalence très élevée en zone tropicale. Linfection à VIH/Sida en est un exemple déjà évoqué. Un autre exemple :lhépatite à virus B(HVB). Il y a dans le monde 2 milliards de personnes infectées par le VHB, plus de 360 000 000 sont infectées de façon chronique, dont 600 000 décèdent chaque année. On trouve dans locéan Indien deux des niveaux classiques de séroprévalence du VHB : - un niveau faible (< 1,50%) dû au développement socio-économique et à la vaccination : cest le cas de lIle de La Réunion (0,7%), - un niveau élevé (> 15%) avec transmission mère enfant et transmission sexuelle: cest le cas de Madagascar (16%). La complication principale est la cirrhose avec risque de carcinome hépatocellulaire dont lincidence est dau moins un pour mille. Ceci conforte la position de lOMS sur la vaccination contre lHVB (communiqué OMS/67 du 02/10/1998) :  LOMS recommande vivement à tous les pays utilisant déjà de façon systématique le vaccin anti hépatite B dans le cadre de leurs programmes de vaccination nationaux de continuer à le faire et aux pays qui nutilisent pas encore le vaccin de commencer à le faire dès que possible ». Les bénéfices socioéconomiques dune politique efficace de prévention sont importants : il est prouvé que la vaccination de tous les nourrissons et des adolescents contre le VHB entraîne une réduction du taux des porteurs de 90 % en 25 ans. On peut donc espérer une diminution de cet ordre en 2025 si cette stratégie est efficacement menée dans le monde, en particulier en Afrique noire. 5.3. Originalité de pathologie dadditionLe duo diaboliquesida tuberculosecouple: le » a déjà été évoqué. Un autre exemple schistosomes salmonelles» : les schistosomoses ou bilharzioses sont la deuxième endémie parasitaire mondiale : 200 millions de sujets infectés, 800 000 décès par an. Les schistosomes ont le pouvoir de fixer sur leur paroi un certain nombre de germes pathogènes, en particulier les salmonelles.
La co-infection est à lorigine de formes atypiques et prolongées de salmonelloses souvent associées à des échecs thérapeutiques. Le traitement concomitant des schistosomoses permet la guérison de linfection bactérienne par les antibiotiques. 5.4. Originalité de terrain Des agressions multiples concomitantes sévissent dans un environnement où les populations malnutries, porteuses d'anomalies génétiques (hémoglobinopathies, déficit en G6PD) sont beaucoup plus sensibles aux agents pathogènes. Un exemple : le syndrome  diarrhée malnutrition », véritable problème de santé publique dans les PED. La malnutrition protéino-énergétique (MPE) est la conséquence dune consommation insuffisante de protéines, et dautres nutriments énergétiques et de vitamines, pendant les premières années de la vie. Deux cent millions denfants sont en Afrique atteints de MPE chronique. A la moindre catastrophe (sécheresse, guerre, épidémies,...), lenfant présente une MPE aiguë de type marasme, kwashiorkor ou kwashiorkor marastique. Les diarrhées favorisées par les difficultés daccessibilité à leau potable, la carence en vitamine A, la prévalence élevée des agents pathogènes dans lenvironnement sont un des facteurs essentiels du risque nutritionnel. 5.5. Originalité socio-économique Les problèmes socio-économiques sont quotidiennement présents en zone tropicale quel que soit le lieu de travail. Peut-on pour autant sadapter à la précarité ? La kwashiorkor de famine de lenfant, la malnutrition liée à linfection par les virus de limmunodéficience acquise de ladulte ont des causes multiples. Laccentuation de la pauvreté et son extension à de nouveaux groupes de population, la diminution de la disponibilité alimentaire, les catastrophes naturelles (inondations, sécheresse) ou créées par lhomme (guerres), les déplacements de population, lexode rural, la progression de la désertification, la croissance démographique qui dépasse dans certains pays la croissance économique et celle de la production agricole, le jeune âge de la population non encore productive sont autant de déterminants importants dans la survenue et laggravation de la malnutrition dans les PED, en particulier en Afrique subsaharienne. La précarité est particulièrement visible dans les camps de réfugiés où manquent leau potable, les matériaux pour la fabrication dabris temporaires, le savon, les nattes, les couvertures, ... et où lon assiste à une recrudescence des maladies dues à lentassement, aux conditions climatiques (saison des pluies). La situation sanitaire est nettement aggravée par la haute prévalence de linfection à VIH/Sida et la crise alimentaire toujours plus accentuée. 6. Les objectifs du Millénaire pour le développement Les huit objectifs du Millénaire pour le développement sont les suivants : - éradiquer l'extrême pauvreté et la faim (1), - assurer l'éducation primaire pour tous (2),  -promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (3),  -réduire la mortalité de l'enfant de moins de cinq ans (4)  -améliorer la santé maternelle (5),  -combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies (6),  -assurer un environnement durable (7),  -mettre en place un partenariat mondial pour le développement (8). Trois des huit OMD concernent directement la santé : OMD 4, 5, 6. -L'objectif4,réduirelamortalitédesenfantsdemoinsdecinqans,apourciblederéduiredesdeuxtiers, entre 1990 et 2015, le taux des mortalité des enfants de moins de cinq ans, -L'objectif5,améliorerlasantématernelleapourciblederéduirede80%,entre1990et2015,letauxde mortalité maternelle (5A) et d'assurer l'accès universel aux soins de santé de la reproduction (5B). -L'objectif6,combattreleViH/Sida,lepaludismeetd'autresmaladiesadeuxcibles:leVIH/Sidaetlepaludisme, dont nous avons vu l'évolution favorable depuis 10 ans. Quels sont les résultats à mi-parcours en ce qui concerne la mortalité infantile et la mortalité maternelle ? - En ce qui concerne la mortalité de l'enfant, l'OMD 4 n'est pas encore atteint. Sans doute, le nombre d'enfants qui décèdent avant leur cinquième anniversaire a chuté de 30%, passant de 12,5 millions en 1990 à 8,8 millions en 2008. Cependant, chaque année, diarrhées et pneumonies tuent encore plus de 3 millions d'enfants : 1,6 million sont dus à la pneumonie, 1,5 à la diarrhée. Parmi les 11 millions
d'enfants qui décèdent avant l'âge de 5 ans chaque année, 40% d'entre eux meurent durant la période néonatale. Les principales pathologies néonatales sont l'infection néonatale, la prématurité et l'asphyxie néonatale. En Afrique subsaharienne, 1 enfant sur 8 meurt avant d'avoir atteint l'âge de 5 ans. D'ou l'importance des vaccinations, de la délivrance de moustiquaires imprégnées d'insecticides, de la prévention de la transmission mère-enfant de l'infection à VIH/Sida, de l'allaitement maternel, de l'amélioration des soins néonataux, de la supplémentation en vitamine A, de la supplémentation alimentaire entre 6 et 9 mois, de l'assainissement de l'eau,... Il faut associer à ce programme préventif la mise en place de moyens permettant la prise en charge des enfants atteints des pathologies les plus fréquentes (diarrhées, infections respiratoires aiguës,malnutrition). - De même, en ce qui concerne la mortalité maternelle, les objectifs ne sont pas encore atteints, même si des études récentes ont montré une réduction notable de la mortalité maternelle au niveau mondial. Les décès maternels annuels sont passés d'un demi-million à 350 000. Les cinq causes majeures de mortalité maternelle (hémorragie, infection, éclampsie, dystocie, avortement) sont généralement évitables. Mais les inégalités sont énormes : le risque pour une femme adulte de mourir d'une cause relative à une grossesse au cours de sa vie est de 1/11 en Afghanistan, de 1/31 en moyenne en Afrique subsaharienne, de 1/4 300 dans les pays les plus riches. Les trois stratégies de réduction de la mortalité maternelle sont la planification familiale et le contrôle des naissances, l'assistance professionnelle durant la grossesse et plus particulièrement à l'accouchement, l'accès aux soins obstétricaux et néonataux d'urgence. 7. Conclusions Lenseignement de la Médecine Tropicale est toujours une priorité. Il faut lenseigner partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, car aucun pays nest actuellement à labri de lexplosion dune maladie tropicale oubliée ou méconnue (lenseignement de la Médecine Tropicale comprend naturellement la pathologie dimportation). Les exemples sont nombreux et toujours dramatiques : réémergence de la peste en Inde en 1994 et du typhus exanthématique au Burundi en 1995; émergence du choléra à Madagascar en 1999, de l'infection au virusWest Nileen Amérique du nord en 1999, de la Fièvre de la Vallée du Rift en Arabie Saoudite au Yémen en 2000, du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) dans le monde en 2003, de la grippe aviaire humaine à A/H5N1 en Asie en 2004 et 2005, de linfection à virusChikungunyadans lOcéan indien en 2006 avec des formes graves jusqualors inconnues, puis de son extension à lItalie pendant lété 2007, de la grippe A(H1N1) au Mexique et dans le monde en 2009, sans oublier les cas de bioterrorisme infectieux (le bacille du charbon a été utilisé comme arme bactériologique aux Etats-Unis dAmérique en 2001). Note : Il est rappelé que l'OMS comporte six Régions : - La Région Afrique, - La Région des Amériques, - La Région de l'Asie du sud-est, - La Région Europe, - La Région de la Méditerranée orientale - La Région du Pacifique occidental. Les Régions de l'OMS ne sont pas calquées »sur la géographie : ainsi, en ce qui concerne le Continent Africain, le Maroc, la Tunisie, la Lybie, l'Egypte, le Soudan et la Somalie font partie de la Région de la Méditerranée orientale. Pour en savoir plus- Rapport du Haut Conseil de la Coopération Internationale. La Coopération dans le secteur de la santé avec les pays en développement. République Française, 2002. - Bryce J., Black R.E., Walker N;, Bhutta Z.A., Lawn J.E.. Can the world afford to save the lives of 6 millions children each year?Lancet, 2005, 365, 2193-2200. - OMS. Donnons sa chance à chaque mère et à chaque enfant. Rapport sur la santé dans le monde 2005. - Lopez A.D., Mathers C.D., EzzaTi M., Jamison D., Murray C.J.L. The global and regional burden of disease and risk factors, 2001: systematic analysis of population health data.Lancet, 2006, 367, 1747-1757. - Richard-Lenoble D. La médecine tropicale, une médecine générale dans un environnement particulier.Cahiers Santé, 2006, 16, 213-214. - Avis et Rapports du Conseil Economique et Social. La Coopération Sanitaire Française dans les pays en développement. 2006. Avis présenté par Marc Gentilini.Les Editions des Journaux Officiels.
- OMS. Travailler ensemble pour la santé. Rapport sue la santé dans le monde 2006. - OMS. Un avenir plus sûr. La sécurité sanitaire mondiale au XXIème siècle. Rapport sur la santé dans le monde 2007. - OMS. Soins de santé primaire, maintenant plus que jamais. Rapport sur la santé dans le monde 2008. - OMS. Accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé, 2010. - OMS. Le financement des systèmes de santé. Le chemin vers une couverture universelle. Rapport sur la santé dans le monde, 2010. - Kerouedan D. Enjeux politiques de l'évaluation du Fonds mondial de lutte contre le sida, la rtuberculose et le paludisme.Méd. Trop., 2010, 70, 19-27. - Rey J.L. Politique de santé des pays en développement (PED) et relations internationales.Méd.Trop., 2011, 71, 109-110. - Kérouedan D. Santé internationale. Les enjeux de santé au Sud. Paris. Presses de Sciences Po, 2011, 585 pages. - OMS. Agir pour réduire l'impact des maladies tropicales négligées - Résumé.REH, 2011, 86, 113-120.- Atlaséco 2011. Médiaobs éditions, 216 pages. - de Bernis L. Santé maternelle et néonatale : un investissement plus que jamais nécessaire !MedTrop, 2011, 71, 321-330. - Fontaine O., Qazi S., Aboubaker S. Santé de l'enfant : enjeux pour atteindre l'objectif du millénaire pour le développement 4.Méd. Trop., 2011, 71, 343-346. - Ka A.S. Néonatalogie en milieu tropical enjeux et défis.Med. Trop., 2011, 71, 347-348.
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