DE B A Y SER

icon

22

pages

icon

Français

icon

Documents

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe Tout savoir sur nos offres

icon

22

pages

icon

Français

icon

Ebook

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe Tout savoir sur nos offres

D E B A Y S E R D es s in s • T a b le a u x • S c u lp tu r es
  • valmont
  • chapelle renaissance de l'abbaye
  • havre de paix et de bonheur
  • famille par descendance
  • tombeau de nicolas d'estouteville
  • ruines
  • aquarelles
  • aquarelle
  • abbaye
  • tombeaux
  • tombeau
Voir icon arrow

Publié par

Nombre de lectures

28

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

DE BAYSER
Dessins • Tableaux • Sculpturesl
a
t
a
l
o
g
u
e
x
e
i
a
o
r
C D C
Novembre 2011
cat 3 : Vue intérieure de l’abside DE BAYSER
Dessins • Tableaux • Sculptures
69 rue Sainte Anne – 75002 Paris
Tel : 33 1 47 03 49 87 – Fax: 01 42 97 51 03
E-mail : galerie@debayser.com – www.debayser.comDELACROIX A VALMONT
La Normandie, « Le beau pays ! Le beau pays ! », s’exclame, exalté, Delacroix dans une lettre à Pierret
datée du 28 octobre 1829. Delacroix séjourne huit fois à l’abbaye de Valmont chez son cousin Alexandre
Marie Bataille (1777 – 1841), puis à la mort de celui-ci chez son cousin Louis-Auguste Bornot (1802-1888),
qui lui a succédé. Il y retrouve aussi ses deux cousins peintres, Léon Riesener et Hippolyte Gaultron (cat.
n°14 et 16). Delacroix trouve à Valmont un calme et une sérénité qui lui font défaut à Paris. Il ne quitte
jamais ses carnets pour ne pas manquer une couleur, un refet, un effet que la lumière normande lui
procure. Il s’enivre d’embruns marins, de chaumières lugubres, de chemins verdoyants, d’abbayes en
ruine et de parcs aux couleurs automnales.
Delacroix a quinze ans lorsqu’il se rend avec sa mère pour les deux mois d’été 1813 chez son cousin
Bataille, à l’abbaye de Valmont. L’ abbatiale, en ruine depuis la Révolution, envoûte le jeune Delacroix qui
arpente le parc « en rêvant parmi les ruines de cette église silencieuse, dont les murs sonores répétaient
1jusqu’au bruit de mes pas » . Ces dernières vacances avec sa mère, qui meurt l’année suivante, lui laissent
l’image d’un havre de paix et de bonheur loin des tracas de la vie d’adulte : « enfn j’étais le plus heureux
2des hommes » .
Delacroix séjourne pour la seconde fois à l’abbaye de Valmont seize ans plus tard, en 1829. C’est alors
un jeune peintre révolutionnaire, chef de fle de l’avant garde romantique. Il retrouve le domaine de
l’abbaye comme il l’avait laissé dans ses rêveries d’adolescent : « rien n’a bougé, hélas, que nous qui
3avons malheureusement fait du chemin depuis tout cela » . Delacroix séjourne deux mois à l’abbaye
en compagnie de Léon Riesener. Les ruines de l’abbatiale fascinent les deux peintres romantiques.
Delacroix croque de nombreuses fois les tombes gothiques de Nicolas et Jacques d’Estouteville (cat. n°4-
5-6-7). Avec Léon Riesener, il décide même de faire des moulages des diverses fgures des bas-reliefs des
tombeaux : « Tantôt, Eugène était tout feu pour le travail et faisait des aquarelles délicieuses qui ont été
vues à sa vente ; tantôt ne pouvant s’y mettre, il se mettait à mouler avec passion des fgurines qui ornent
4les tombeaux des Messieurs d’Estouteville, fondateurs de l’abbaye de Valmont. »
Lors de sa troisième visite à Valmont, en 1831, Delacroix recherche à l’abbaye le calme et la sérénité
nécessaires au repos de l’esprit : « Mon esprit dégagé du souci de s’occuper de mille soins insupportable
à ma nature, divague à son gré, jouit de son propre calme ». Au cours de ce séjour, Delacroix parcourt
la campagne normande, la côte d’Albâtre, les ruines de l’abbaye ; en témoigne notre Dessinateur dans les
ruines de l’Abbaye (cat. n°2), représentant peut-être Delacroix lui-même sur le motif, ou un de ses cousins
peintres.Delacroix revient à Valmont en 1834, où son cousin Bataille lui a préparé un bout de mur afn de s’essayer HIsTOIRE DE L’AbbA yE
à la fresque. Il a en effet reçu en commande la décoration du salon du Roi au Palais-Bourbon, et Delacroix
veut essayer au calme ce nouveau medium afn de décider s’il convient à ce grand chantier: « Cela est plus
commode que la détrempe : la diffculté consiste surtout à terminer et à arrondir convenablement les
formes : mais je crois que le changement qui s’opère dans les tons n’est pas aussi considérable que dans
la détrempe. Au reste, c’est fort long à sécher, et depuis 4 ou 5 jours que c’est fait, je ne suis pas encore
6certain que les tons aient recouvré leur éclat » . Le travail à fresque n’a pas du convenir à Delacroix car il • 1169 : fondation de l’abbaye bénédictine par Nicolas d’Estouteville
n’a jamais réutilisé cette technique ailleurs : « On conclura aisément de l’inconvénient que nous venons
7de signaler, que la fresque ne convient pas à nos climats » . Ces études de fresques, restées dans l’abbaye • vers 1400 : l’église abbatiale est détruite par un incendie et reconstruite en style gothique
jusqu’en 1992, sont aujourd’hui conservées au musée Delacroix.
• vers 1500 : réalisation des tombeaux de Nicolas d’Estouteville (mort en 1177), ainsi que de Jacques
d’Estouteville (1448 – 1489) et de sa femme, Louise d’Albret (morte en 1494)
• vers 1550 : reconstruction et restauration de l’abbaye par l’abbé Jean Ribaud
• 1562 : l’abbaye est pillée par les protestants
• 1589 : l’abbaye est pillée par les catholiques de la ligue
• 1671 : incendie de l’église et chute du clocher
• XVIIIème siècle: l’abbaye en piteux état est restaurée tout au long du XVIIIème siècle
Delacroix renoue avec Valmont pour quelques jours en 1840 et 1846. Il en profte pour faire une escapade • 1772 : transfert des tombeaux de la famille d’Estouteville dans une chapelle latérale avec l’accord
à Etretat, comme en atteste notre aquarelle (cat n°11), ainsi que quatre aquarelles exposées lors du
du prince de Monaco, héritier par les Grimaldi de la famille d’Estouteville.8Mémorial d’Eugène Delacroix . Il retourne de nouveau à Valmont du 7 au 24 octobre 1849, et parcourt,
comme à son habitude, la côte de Fécamp aux Petites-Dalles en passant par Saint-Pierre-en-Port et Cany. • 1789 : nationalisation des biens de l’Eglise par les Etats généraux
Il s’attarde dans le parc de Valmont pour « dessiner dans le jardin des masses d’arbres ; le soleil du matin
9y donne des effets charmants » (cat. n°10). Lors de ce séjour, Delacroix reconstitue un vitrail pour orner • 1791 : l’abbaye est vendue à M. Bataille.
le mur que son cousin Bornot fait construire afn de protéger des intempéries la chapelle Renaissance de
l’abbaye. • 1792 : son fls Alexandre-Marie Bataille, cousin de Delacroix,
reprend l’abbayeDelacroix est, à priori, retourné une dernière fois à Valmont en 1850, comme l’indique une lettre datée
10du 22 septembre 1850, adressée à son cousin Gaultron, où il décale la date de son arrivée . Delacroix
• 1813-1849 : neuf séjours de Delacroix à l’abbayecontinuera à séjourner ensuite en Normandie, principalement à Dieppe, où il se repose au bord de la
Manche, avec ses falaises si chères à ses souvenirs d’adolescent: « J’ai joui délicieusement de la mer. Je
• 1841 : Alexandre-Marie Bataille meurt sans descendant et lègue crois que le plus grand attrait des choses est dans les souvenirs qu’elles réveillent dans le cœur ou dans
l’esprit, mais surtout dans le cœur. Je pense toujours à Bataille, à Valmont, quand je m’y suis trouvé pour l’abbaye à son cousin Louis-Auguste Bornot. L’abbaye reste dans la
11la première fois, il y a tant d’années… » . famille par descendance
• 1864 : vente Delacroix, 22-27 février 1864, Louis-Auguste Bornot
achète le lot 597 : « Ruines de l’Abbaye de Valmont, vues extérieurs
et intérieurs. Détails d’architecture, tombeaux etc… / aquarelles,
sépias et croquis / 50 feuilles »
NOTES • 1994 : les bénédictines de Notre-Dame-du-Pré de Lisieux emménagent dans l’abbaye qui retrouve sa
1 Correspondance générale d’Eugène Delacroix, ed. André Joubin, Paris, 1936-38, vol.I, p.10
vocation spirituelle2. Corroix
3. Eugène Delacroix, Further Correspondance 1817-1863, préface et notes de Lee Johnson, Oxford, 1991, p.13
4. Riesener cité in E. Moreau-Nélaton, Delacroix, raconté par lui-même, ed. H. Laurens, Paris, 1916, Vol. I, p.108 • 2004 : fn du cycle de restauration de l’abbatiale qui est à nouveau d édiée à nouveau au culte.
5. lettre à Jean-Baptiste Pierret, Valmont 30 septembre 1831, musée du Louvre, inv. A.R.18L37
6. Corroix , ed. André Joubin, Paris, 1936-38, vol.I, p.380
7. Eugène Delacroix, Journal, ed. Plon-Nourrit et Cie, Paris 1895, T.III, p.229
8. voir Eugène Delacroix / Memorial, catalogue d’exposition, ed. Musées Nationaux, Paris 1963, n°405-406-407, p.307
9. Journal, T.I, p.400, jeudi 18 octobre 1849
10. Musée du Louvre, Inv. A.R.23L15
11. Journal, T.II, p.116, samedi 11septembre 1852o
a
t
a
g
u
e
l
ARbREs GéNéALOGIquEs
Arbre généalogique paternel
Transmission de l’Abbaye de Valmont
Cl

Voir icon more
Alternate Text