Comment motiver et faire travailler efficacement les élèves

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1DÉBAT NATIONAL SUR L’AVENIR DE L’É COLELES SUJETS PROSPECTIFSFicheDomaine – Les modalités de la r éussite éduca tiven°08Sujet – Comment m otiver e t f aire tra vailler effic acement les él èves ?Mots cl és as sociés au suj et : pédagogie di fférenciée ; ou tils p édagogiques ;interdisciplinarité ; sens de s progr ammes ; taill e d es cla sses ; re doublement1. Définition du sujetLorsqu’ils évoquent les maux dont ils souffrent à l’École, les élèves se plaignent de l’e nnui,de la lourdeur du travail, du manque de communication avec leurs professeurs, de la passivitéobligée. Nombre de professeurs se plaignent quant à eux de l’a bsence de motivation et detravail des élèves, de leur indiscipline ainsi que de leur manque d’ appétence pour la culturescolaire ; non sans quelques bonnes raisons : alors qu’a utrefois l’élève montrant un excès dezèle par rapport à la participation « normale » aux activités scolaires était traité de « fayot »par ses camarades, dans certaines classes aujourd’hui on utilise les expressions de « bouffon »ou d’ « intello » (les termes ont un sens équivalent) pour désigner l’élève qui réalisesimplement un minimum de travail scolaire et s’ intéresse un tant soit peu à la vie du cours.Sur fond d’un tel rejet de la culture scolaire, le problème pédagogique de la motivation et del’incitation au t ravail de vient un e njeu c entral de la ré flexion su r l ’É cole. Le débat sur les méthodes pédagogiques fait toutefois apparaître un ...
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ÉBAT NATIONAL SUR L
AVENIR DE L
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COLE
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ES SUJETS PROSPECTIFS
Domaine – Les modalités de la réussite éducative
Fiche
n°08
Sujet – Comment motiver et faire travailler efficacement les élèves ?
Mots clés associés au sujet :
pédagogie différenciée ; outils pédagogiques ;
interdisciplinarité ; sens des programmes ; taille des classes ; redoublement
1. Définition du sujet
Lorsqu’ils évoquent les maux dont ils souffrent à l’École, les élèves se plaignent de l’ennui,
de la lourdeur du travail, du manque de communication avec leurs professeurs, de la passivité
obligée. Nombre de professeurs se plaignent quant à eux de l’absence de motivation et de
travail des élèves, de leur indiscipline ainsi que de leur manque d’appétence pour la culture
scolaire ; non sans quelques bonnes raisons : alors qu’autrefois l’élève montrant un excès de
zèle par rapport à la participation « normale » aux activités scolaires était traité de «fayot »
par ses camarades, dans certaines classes aujourd’hui on utilise les expressions de «bouffon »
ou d’ « intello » (les termes ont un sens équivalent) pour désigner l’élève qui réalise
simplement un minimum de travail scolaire et s’intéresse un tant soit peu à la vie du cours.
Sur fond d’un tel rejet de la culture scolaire, le problème pédagogique de la motivation et de
l’incitation au travail devient un enjeu central de la réflexion sur l’École.
Le débat sur les méthodes pédagogiques fait toutefois apparaître un désaccord fondamental.
Les principes de l’autonomie et de l’épanouissement de l’enfant conduisent à
promouvoir les pédagogies actives et ludiques tandis que la référence à l’autorité des
savoirs est mobilisée en vue de rappeler la nécessité de l’effort et de la discipline à
l’École
. Ces conceptions pédagogiques contradictoires ne manquent pas de bons arguments à
faire valoir : les uns considèrent que l’efficacité pédagogique exige de partir de l’élève et de
ses goûts, qu’elle suppose un minimum de plaisir d’apprendre, que l’École doit s’adapter à
une société affranchie de l’autorité traditionnelle - qui connaît en outre de nombreuses
mutations économiques, technologiques et culturelles-, qu’il lui faut pour cela justifier le sens
des apprentissages aux yeux des élèves et promouvoir des pratiques pédagogiques nouvelles ;
les autres rappellent que les jeunes ne peuvent entrer dans le monde des adultes sans découvrir
des savoirs et des règles que l’on ne peut inventer soi-même, que l’on ne peut «apprendre à
apprendre » sans avoir été préalablement instruit, que les exercices et les sanctions
traditionnels ont fait leurs preuves à la différence des innovations introduites au cours de ces
dernières années.
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Cette querelle conduit à s’interroger sur la possibilité de s’accorder sur les méthodes
pédagogiques destinées à faire travailler et progresser les élèves.
Peut-on faire le point sur
ces méthodes, sur le travail réellement effectué par les élèves au cours de leur scolarité
ainsi que sur sa fécondité ? L’institution doit-elle définir de grandes orientations en
matière de pédagogie pour les imposer aux enseignants - à travers d’une part la
formation qu’ils reçoivent dans les IUFM et l’action de l’inspection d’autre part ? Faut-
il à l’inverse, compte tenu des divergences existantes, conférer aux établissements et aux
enseignants une plus grande autonomie en ce domaine ?
2. Etat des lieux
Depuis longtemps, l’institution et les enseignants tentent de
lutter contre l’ennui, la
passivité et la lourdeur supposée des programmes.
L’ouverture de l’école à travers les
classes de découvertes dans le premier degré, les voyages et séjours linguistiques et les visites
de musées par exemple, attestent de cette volonté de lutter contre la passivité. Au quotidien,
les travaux pratiques, les travaux dirigés, les recherches documentaires conduites dans les
centres de documentation et d’information sont autant de moments au cours desquels l’élève
est plus actif. Les programmes sont régulièrement adaptés à ces évolutions.
Au cours de ces dernières décennies, l’institution a, de plus, invité les enseignants à adapter
leurs démarches pédagogiques aux besoins des élèves : sous le générique de «
pédagogie
différenciée
» on cherche à trouver des solutions au problème posé par l’hétérogénéité des
classes et à celui des goûts et des talents différents des élèves. A côté de l’individualisation
des pratiques au sein même de la classe, de nombreux dispositifs ont été soit expérimentés
soit généralisés :
-
les travaux en groupes restreints ;
-
les études dirigées, dans les écoles et les collèges ;
-
la « pédagogie du détour » mise en œuvre dans les parcours diversifiés lancés en classe de
cinquième en 1998 et très vite abandonnés ;
-
les « modules » inscrits dans les horaires des classes de seconde des lycées
d’enseignement général et technologique en 1992, puis étendus aux classes de premières
et aux lycées professionnels ;
-
l’aide individualisée en seconde à compter de 1998 ;
Ces divers dispositifs visent tous à répondre de manière différenciée aux besoins évalués de
groupes d’élèves. Leur efficacité n’a cependant pas été démontrée; innovants dans leur
conception, ils ont rencontré réserve ou hostilité de la part d’enseignants peu préparés à
changer leurs méthodes et inquiets de constater la réduction des horaires dédiés à
l’enseignement des disciplines stricto-sensu.
La volonté de
donner plus de sens aux apprentissages se traduit par les tentatives
d’amélioration des programmes et la promotion de l’interdisciplinarité et du travail de
groupe.
A la suite de la loi d’orientation de 1989 a ainsi été créée, en 1992, une instance
indépendante de réflexion, le Conseil national des programmes (CNP), qui a depuis impulsé la
rénovation des programmes de l’école maternelle au lycée, en vue de tempérer leur
encyclopédisme et leur élitisme. La volonté de donner du sens en établissant des liens entre les
disciplines et celle de favoriser l’acquisition de plus d’
autonomie
transparaissent dans les
itinéraires de découverte en classe de cinquième et de quatrième et
les travaux personnels
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encadrés
et
projets personnels à caractère professionnel
des
lycées et
lycées
professionnels. Encore trop récents pour être évalués, ces dispositifs semblent intéresser et
motiver les élèves, même si la question de leur validation n’est que partiellement résolue.
La sanction et de la valorisation
tiennent manifestement une place importante dans les
motivations des élèves. Faut-il privilégier la sanction – en considérant que la peur de l’échec,
la peur du
redoublement
par exemple, est en mesure d’inciter les élèves à travailler – ou bien
faut-il modifier la nature de l’évaluation dans le sens d’une plus grande valorisation de
l’élève, de ses efforts ou de ses progrès ?
Les conditions du travail scolaire
font l’objet de nombreux débats difficiles à trancher.
Deux questions sont particulièrement sensibles : celle d’abord
des rythmes scolaires
, qui
porte sur les emplois du temps, le calendrier des vacances et l’organisation de la semaine de
travail (débat relatif à la semaine à quatre jour et au problème de la libération du samedi
matin). Celle ensuite de
la taille des classes
: la lourdeur des effectifs des classes conditionne
souvent le confort du travail, ne serait-ce que parce qu’il confine les élèves dans un espace
réduit qui accentue la sensation de contrainte. La question de l’efficacité de la réduction de la
taille des classes doit cependant être posée : est-il plus opportun d’affecter les moyens à
l’allègement de l’ensemble des classes ou bien faut-il davantage les consacrer à la mise en
place ciblée de groupes à effectifs réduits (aide individualisée, groupes de soutien,
enseignement des langues, etc.) ?
L’accès à l’information et aux ressources
s’est notablement développé ces dernières années,
tous les lycées et collèges et de nombreuses écoles primaires disposent aujourd’hui d’un ou de
plusieurs centres de ressources (CDI, salles multimédia) qui complètent
les outils
pédagogiques traditionnels
que l’on trouve sur le marché : les manuels scolaires (gratuits
pour les familles, à l’école, au collège et dans les lycées de certaines régions), les cahiers
d’activité, les cassettes audio, les cartes murales et les transparents pour retro-projecteurs. A
ces outils s’ajoutent ceux conçus au quotidien par les enseignants et en particulier toutes les
photocopies qui sont souvent des montages faits à partir des manuels existants. Les manuels
ont une double vocation : ils permettent au professeur de disposer d’un support pour son cours
et constituent pour les élèves un outil de référence, voire de soutien ; ils ne sont toutefois pas
toujours suffisamment compréhensibles pour le non-spécialiste, de sorte que leur maniement
est parfois difficile et peut laisser démunis les parents désireux d’aider leurs enfants ainsi que
les élèves qui auraient le plus besoin d’en exploiter les ressources. L’utilisation
des outils
multimédias
– de plus en plus fréquente dans le second degré - induit des transformations
importantes dans l’organisation pédagogique. L’évaluation de l’apport pédagogique de ces
nouveaux outils, à tous les niveaux du système éducatif, constitue un enjeu majeur dans la
mesure où elle conditionne les décisions que l’institution devra prendre en ce domaine,
notamment en termes de moyens à investir. Est-il exact – comme certains utilisateurs
l’avancent – que l’outil informatique change l’approche du travail scolaire, favorisant
l’implication la concentration et l’apprentissage des élèves ? Permet-il de mieux prendre en
compte la diversité des élèves et des situations d’apprentissage ? Le multimédia qui facilite le
décloisonnement des disciplines apparaît comme très adapté aux démarches pédagogiques
inhérentes aux " nouveaux dispositifs " : travaux personnels de l’élève, itinéraires diversifiés,
parcours croisés, etc
.
Si l’on considère qu’il est souhaitable de généraliser l’usage de ces outils
multimédias, il convient de s’interroger sur ce qui peut y faire obstacle (difficultés techniques,
en particulier liées à la maintenance, mais surtout insuffisance de leur maîtrise par les
enseignants). A titre expérimental existe déjà l’utilisation d’ordinateurs portables individuels
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sur lesquels ont été installées des versions électroniques de manuels papier : c’est le cas dans
le département des Landes où le conseil général a doté 4000 collégiens d’ordinateurs portables
depuis la rentrée 2001.
3. Questions à débattre
Diagnostic
Les élèves travaillent-ils trop ou pas assez à l’École (et le soir après l’École) ?
Quels sont les facteurs de démotivation des élèves ?
Quel bilan établir des réformes pédagogiques mises en oeuvre
?
Quel bilan établir de la formation pédagogique délivrée aux enseignants dans les IUFM ?
Principes pédagogiques
Faut-il « enseigner moins pour enseigner mieux », y compris en réduisant les programmes,
pour mettre l’accent sur la maîtrise effective des élèves ?
Faut-il réaffirmer les notions d’effort et de travail ?
Comment développer le désir d’apprendre face à l’ennui et au désintérêt scolaire? Comment
développer chez les élèves le plaisir d’apprendre et de comprendre ?
Comment redonner un sens - aux yeux des élèves – aux savoirs et aux apprentissages ?
Dans quelle mesure, et à quelles conditions, l’hétérogénéité des classes favorise-t-elle le
progrès des élèves ?
Comment pondérer, selon les disciplines, la transmission des connaissances et l’acquisition
des compétences ?
Faut-il changer la pédagogie pour faire davantage travailler les élèves ?
Faut-il, et si oui comment, valoriser et diffuser les pratiques éducatives innovantes ?
Faut-il imposer aux établissements et aux enseignants des choix pédagogiques ou bien faut-il
à l’inverse développer leur autonomie en ce domaine ?
La pédagogie différenciée
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Quels personnels et quelles structures mettre en place pour l’accompagnement et le suivi
personnalisé de chaque élève ?
Vaut-il mieux que l’enseignant adapte le rythme et le contenu aux difficultés des élèves ou
qu’il suive strictement le programme dans son intégralité ?
Méthodes et outils pédagogiques
A quelles conditions le redoublement est-il efficace ?
La sanction contribue-t-elle efficacement à inciter les élèves au travail ?
Pour encourager les élèves la notation doit-elle plutôt être encourageante, par exemple en
évaluant le progrès de l’élève, ou plutôt « sanctionnante », en soulignant davantage ses
erreurs ?
Faut-il maintenir « les devoirs à la maison » ?
Faut-il toujours tout expliquer aux élèves ?
Faut-il restaurer la fonction de « répétiteur » ?
Quel usage faut-il faire des manuels scolaires ?
Quelle est la " plus value " pédagogique apportée par l'utilisation du multimédia dans
l'éducation (pour l'enseignant comme pour l'élève) ?
Les Itinéraires de découvertes, les Travaux Pratiques Encadrés et les Projets Personnels à
Caractère Professionnel permettent-ils aux collégiens et aux lycéens de travailler mieux et
davantage ? Faut-il leur conférer un caractère obligatoire ou facultatif ?
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