Productivité totale des facteurs1 Jean Marie Harribey
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Description

Niveau: Supérieur, Bac+5
Productivité totale des facteurs1 Jean-Marie Harribey La productivité totale des facteurs (PTF) est une mesure du «ÊrésiduÊ» de la croissance lorsqu'on décompose le taux de croissance obtenu à partir d'une fonction de production Cobb-Douglas à rendements constants. Elle est voisine de la productivité globale. La première est obtenue avec pour dénominateur la moyenne géométrique pondérée des facteurs de production. La seconde avec une moyenne arithmétique.2 Q = F(K, L, t) (1) par exempleÊ: Qt =At Kt a Lt 1-a (2) Définition La dérivée logarithmique par rapport au temps d'une variable x estÊégale au rapport de la dérivée de x par rapport au temps et de xÊ : dLogx / dt = (dx/dt) / x = x'/x. Or cela est aussi égal au taux de croissance de cette variable que l'on note iciÊ: x. Pour alléger les notations, on enlève les indices t dans (2). Log Q = Log A + a Log K + (1 - a) Log L € dLogQ dt = dLogA dt +a dLogK dt +(1?a) dLogL dt Q = A + aK + (1 - a)L (3) A est le taux de croissance de la PTF ou «Êprogrès techniqueÊ»Ê: A = Q - aK - (1 - a)L = Q - aK - (1 - a)L + aQ - aQ = aQ - aK + Q - aQ - L

  • productivité du travail

  • baisse de la productivité marginale du capital

  • ∂q ∂l

  • taux de croissance de la ptf

  • substitution capital

  • revenu

  • aq aq

  • dt


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Langue Français

Extrait

Productivité totale des facteurs
1
Jean-Marie Harribey
La productivité totale des facteurs (PTF) est une mesure du « résidu » de la
croissance lorsqu’on décompose le taux de croissance obtenu à partir d’une fonction
de production Cobb-Douglas à rendements constants.
Elle est voisine de la productivité globale. La première est obtenue avec pour
dénominateur la moyenne géométrique pondérée des facteurs de production. La
seconde avec une moyenne arithmétique.
2
Q =
F(
K, L, t
)
(1)
par exemple :
Q
t
=A
t
K
t
a
L
t
1
-a
(2)
Définition
La dérivée logarithmique par rapport au temps d’une variable
x
est égale au
rapport de la dérivée de
x
par rapport au temps et de
x
: dLog
x
/ d
t
= (d
x
/d
t
) /
x
=
x’/x.
Or cela est aussi égal au taux de croissance de cette variable que l’on note ici :
x.
Pour alléger les notations, on enlève les indices
t
dans (2).
Log
Q =
Log
A +
a
Log
K
+ (1 -
a
) Log
L
dLog
Q
d
t
=
dLog
A
d
t
+
a
dLog
K
d
t
+
(1
-
a
)
dLog
L
d
t
Q
=
A
+
aK
+ (1
- a
)
L
(3)
A
est le taux de croissance de la PTF ou « progrès technique » :
A
=
Q -
aK
- (1
- a
)
L
= Q - aK -
(1
- a
)
L + aQ - aQ = aQ - aK + Q - aQ - L + aL
= a
(
Q - K
) + (1 -
a
) (
Q - L
)
(4)
= taux de variation de la productivité du capital pondéré par la part du capital
dans le revenu + taux de variation de la productivité du travail pondéré par la part du
travail dans le revenu.
Ainsi on peut décomposer le taux de croissance économique comme la somme
du taux de variation de la quantité de capital pondéré par la part du capital dans le
revenu, du taux de variation de la quantité de travail pondéré par la part du travail,
dans le revenu, du taux de variation de la productivité du capital pondéré par la part
du capital dans le revenu et du taux de variation de la productivité du travail pondéré
par la part du travail dans le revenu :
Q
=
aK
+ (1
- a
)
L + a
(
Q - K
) + (1 -
a
) (
Q - L
)
(3bis)
Autre manière de procéder à partir de (1) :
Q
.
=
d
Q
d
t
=
Q
K
d
K
d
t
+
Q
L
d
L
d
t
+
Q
t
Q
.
Q
=
Q
K
K
Q
d
K
d
t
1
K
+
Q
L
L
Q
d
L
d
t
1
L
+
Q
t
1
Q
Si les rendements sont constants, en vertu du théorème d’Euler :
Q
=
Q
K
K
+
Q
L
L
1
. Pour un complément voir J.M. Harribey, « Valeur, prix de (re )production et développement
économique », Document de travail n° 58 du CED, Université Bordeaux IV, 2001,
http://harribey.u-
bordeaux4.fr/travaux/valeur/valeur-developpement.pdf
. Voir aussi le dossier « La fonction de
production
dans
l’analyse
néo-classique »,
http://harribey.u-bordeaux4.fr/cours/fonction-
production.pdf
.
2
. Voir P. Dubois, « Production et productivité »,
in
X. Greffe, J. Mairesse, J.L. Reiffers,
Encyclopédie
économique
, Paris, Economica, 1990, tome 1, p. 817-846.
2
avec
Q
K
=
i
et
Q
L
=
w
, c’est-à-dire les taux de rémunération du capital et du
travail ou encore leurs productivités marginales.
Alors :
Q
K
K
=
aK
a
-
1
L
1
-
a
K
=
aQ
Q
L
L
=
(1
-
a
)
K
a
L
1
-
a
-
1
L
=
(1
-
a
)
Q
D’où :
Q
-
=
Q
.
Q
=
a
Q
Q
K
.
K
+
(1
-
a
)
Q
Q
L
.
L
+
Q
t
1
Q
=
a
K
.
K
+
(1
-
a
)
L
.
L
+
Q
t
1
Q
Q = aK +
(1-
a
)
L
+ (d
Q
/d
t
) /
Q
(3 ter)
Le taux de croissance de la PTF : ( d
Q
/d
t
) /
Q = Q -
aK
- (1
-a
)
L
(4bis)
Optique de la répartition
Production = profits + salaires
Q = iK + wL
Q
.
=
d
Q
d
t
=
iK
d
i
d
t
1
i
+
iK
d
K
d
t
1
K
+
wL
d
w
d
t
1
w
+
wL
d
L
d
t
1
L
=
iK
(
d
i
d
t
1
i
+
d
K
d
t
1
K
)
+
wL
(
d
w
d
t
1
w
+
d
L
d
t
1
L
)
Q
=
Q
.
Q
=
iK
Q
(
d
i
d
t
1
i
+
d
K
d
t
1
K
)
+
wL
Q
(
d
w
d
t
1
w
+
d
L
d
t
1
L
)
=
a
(
i
+
K
) + (1-
a
) (
w
+
L
)
=
ai + aK +
(1-
a
)
w
+ (1-
a
)
L
= aK +
(1-
a
)
L
+
ai +
(1-
a
)
w
(5)
D’où :
Q - aK -
(1-
a
)
L = ai +
(1-
a
)
w
Le membre de gauche est la différence entre le taux de croissance économique
et les taux de croissance des facteurs de production pondérés par leur part dans le
produit total. Cette différence est le taux de croissance de la PTF sous sa forme
primale.
Le membre de droite représente le taux de croissance de la PTF sous sa forme
duale.
Remarques
Si on compare les équations (3bis) et (5)
Q
=
aK
+ (1
- a
)
L + a
(
Q - K
) + (1 -
a
) (
Q - L
)
(3bis)
Q = aK +
(1-
a
)
L
+
ai +
(1-
a
)
w
(5)
alors :
a
(
Q - K
) + (1 -
a
) (
Q - L
) =
ai +
(1-
a
)
w
(6) qui n’est autre que le taux
de croissance de la PTF
A
d’où :
i = Q – K
et
w = Q – L
, c’est-à-dire la répartition n’est pas modifiée si le
taux de variation de la rémunération du capital est égal à celui de la « productivité du
capital » et si le taux de variation du salaire est égal à celui de la productivité du
travail.
Si on compare les équations (3) et (5)
Q
=
A
+
aK
+ (1
- a
)
L
(3)
Q = aK +
(1-
a
)
L
+
ai +
(1-
a
)
w
(5)
alors
A = ai +
(1-
a
)
w
et on retrouve le résultat (6)
3
Application de la PTF
3
Si
a
= 1/3,
la production augmente de 5% = 0,05,
la quantité de capital augmente de 5%= 0,05,
celle de travail augmente de 1% = 0,01,
alors :
l’augmentation de la PTF est :
Q -
aK
- (1
-a
)
L
équation (3)
0,05 – 1/3 . 0,05 - 2/3 . 0,01 = 2,67%
Supposons qu’il n’y ait pas de progrès technique. Pour avoir la même
croissance de la production, avec une croissance identique de 1% de la population
active, il faudrait une augmentation du volume de capital :
aK
=
Q
- (1
-a
)
L
= 0,05
-
2/3 . 0,01 = 0,0433
d’où
K =
3 . 0,0433 = 13%.
Une telle croissance du capital (pour un travail dont le volume n’augmente que
de 1% comme initialement) va provoquer une baisse de la productivité marginale du
capital. Celle-ci étant le rapport de la variation de la production et de celle du capital,
elle sera mesurée par la différence entre le taux de croissance économique et le taux
de croissance du capital :
Q – K
=
aK
+ (1
-a
)
L
K = aK – K
+ (1
– a
)
L =– (
1
– a
)
K +
(1
– a
)
L =
(1
– a
) (
L – K
)
= (1 – 1/3) (0,01 – 0,13) = 2/3 . (– 0,12) = – 0,08 = – 8%.
Le taux de profit s’en ressentira.
Pour éviter cela, le progrès technique doit suppléer la substitution du capital au
travail.
Pour que la productivité marginale du capital se maintienne, il faut que :
Q – K
= 0, c’est-à-dire :
A
+
aK
+ (1
-a
)
L – K =
0
A
= (1
– a
) (
K – L
) = 8%.
3
. Cette application s’inspire de celle de A.
Parienty, « La mesure de la productivité des facteurs », IDEES, n°
133, octobre 2003, p. 30-35.
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