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LA SALLE D’EXPERIENCES
1I – DES SALLES D’EXPERIENCES EXPERIMENTALES
Les salles d’expériences dont il est question ici sont celles qui fonctionnent depuis 1996 à
Bergerac sur le site de l’ancienne école de Caville rebaptisé « L’Ecole des Sciences ». La
description très linéaire de leur évolution de salles expérimentales vers le concept de « Centre
ressources départemental » est un parti pris pour mesurer l’évolution des conceptions sur le
dispositif en fonction des obstacles rencontrés.
I-1 L’historique
A la fin de l'année scolaire 1995/96, la ville de BERGERAC a fermé une école de la ville
(l’école de Caville), en accord avec les services locaux de l'Education Nationale (Inspection
de l’Education Nationale – Circonscription de Bergerac-Est). C'était une mesure technique
destinée à redéployer dans un bain scolaire normalisé les élèves d'une école qui s'était au fil
du temps transformée en ghetto scolaire pour enfants issus de l'immigration (90% des
effectifs ). Cette mesure très volontariste et assez inhabituelle posait de nombreux problèmes
pas toujours faciles à régler notamment ceux se rapportant à la disparition dans un quartier
sensible d’un service public. La fermeture d’une école est difficilement perçue comme une
amélioration des conditions d’enseignement même si c’était le but recherché. Il fut donc
décidé, en guise de compensation à ce qui pouvait apparaître comme une sanction, de
maintenir une activité dépendante de l’Education Nationale sur le site.
L’école de Caville bénéficiait de 2 postes supplémentaires dits de soutien (un par cycle
d’enseignement) en raison des difficultés scolaires rencontrées par une part significative des
élèves. Plutôt que de les redéployer sur la ville comme les autres maîtres de l’école, il fut
choisi par l’inspectrice de circonscription de les affecter à la mise en place et à l’animation
d’un dispositif innovant d’accompagnement des maîtres dans le champ de l’enseignement des
sciences identifié comme un secteur très peu performant du système éducatif. Ce choix était
en outre renforcé par l’arrivée annoncée sur le site d’un Centre de Culture Scientifique et
Technique (Créasciences) à l’initiative de la ville de Bergerac. Une collaboration en
partenariat sur le thème des sciences semblait prometteuse.
2I-2 Les objectifs du dispositif
Dans sa phase de gestation, “L’Ecole des Sciences” était un dispositif pédagogique composé
de ressources humaines : l’inspectrice de circonscription à l’initiative du projet, les deux
PEMF nommés sur les postes attachés au futur dispositif et quelques enseignants de la ville
de Bergerac volontaires pour engager une réflexion en équipe sur l’enseignement des
sciences. Il existait en outre un site constitué de salles de classe vides qui était le seul élément
matériel sur lequel s’appuyer.
Les objectifs généraux du dispositif étaient posés avant que soient envisagées des modalités
d’application :
1. Proposer un accompagnement de proximité et un espace de mutualisation des
pratiques pour faire des sciences expérimentales en prenant comme fil conducteur les
obstacles rencontrés par les enseignants.
2. Utiliser « l’entrée » des sciences comme levier de transformation des pratiques de
classe mettant en jeu des concepts mal intégrés tels que la maîtrise de la langue dans
tous les champs culturels, la polyvalence et l’interdisciplinarité ou encore la politique
des cycles.
3. Créer les conditions nécessaires pour permettre un transfert de ces nouvelles
compétences professionnelles vers les écoles de la ville laquelle était l’espace
géographique d’intervention défini.
4. Redéfinir les perspectives offertes par le partenariat avec le CCSTI « Créasciences » ,
structure ne faisant pas partie du système éducatif en veillant notamment à respecter
les prérogatives et missions de chaque partenaire.
Le problème des locaux et de leur aménagement - sans occulter ce que l’on allait y faire -
semblait le point crucial au niveau symbolique notamment en raison de l’histoire du site et des
polémiques qui avaient accompagné la fermeture de l’école de Caville. Aucune expérience
similaire de dispositif d’accompagnement périphérique à l’Ecole ne semblait pouvoir servir de
point de référence à l’exception des structures du type CCSTI qui offrent certes des services
3appréciables mais ne permettent généralement pas l’appropriation par les maîtres de
compétences pédagogiques transférables à d’autres champs culturels. Cette idée assez
singulière était en effet celle qui était à ce moment-là largement médiatisée par Georges
CHARPAK lequel avait été impressionné par les enfants de Chicago qui apprenaient à lire et
à écrire en faisant des sciences. Cette préoccupation se retrouvait dès la rentrée de septembre
1996 dans le cadre institutionnel avec la parution au B.O.E.N. du 19-7-1996 d’une circulaire
intitulée : « Développement de l’enseignement des sciences à l’école primaire ». Un cadre
incitatif était ainsi en train de se mettre en place nationalement et confortait l’équipe porteuse
du projet dans ses choix initiaux.
I-3 les enjeux pédagogiques supposés de la salle d’expériences
Tout d’abord, posséder une salle avec du matériel, des élevages et un mobilier adapté
permettrait de contextualiser le travail mené et de rendre ainsi signifiant pour l’enfant les
contraintes spécifiques imposées par la démarche scientifique.
La salle d’expériences parce qu’elle n’est pas conçue comme une salle de classe traditionnelle
(sont privilégiées les unités de travail autour de grandes tables de 4, avec une circulation
autour de chaque table) permettrait mieux à l’enseignant de changer de posture : le maître ne
serait plus “devant” mais aussi “autour et derrière” les élèves dans un rôle d’étayage. Il
s’agirait donc de la mise en pratique d’une centration sur l’élève.
L’élève apprendrait parfois seul ou en groupe mais aussi en grand groupe en échangeant, en
argumentant, en prenant conscience que d’autres n’ont pas les mêmes représentations.
L’enseignant serait par rapport à une posture frontale traditionnelle davantage dans un rôle de
médiateur, de facilitateur. Il s’efforcerait de favoriser la communication entre les élèves ,
l’accès libre au matériel, aux objets scientifiques et aux ressources B.C.D.
La salle devrait aussi permettre à l’élève de pouvoir lire, écrire, compter en
expérimentant. Cela ne peut se faire avec un mobilier classique qui impose des contraintes
4d’espace peu compatibles avec la pédagogie “Main à la pâte”. A travers un choix de mobilier,
c’est la cohérence des apprentissages qui est visée.
La B.C.D. située à proximité de la salle d’expériences permettrait de donner du sens aux
nouvelles conceptions de la maîtrise de la langue (nous ne lisons et n’écrivons pas que dans
un seul champ culturel).
Pour travailler en équipe, il faut se réunir et définir des organisations particulières. La salle
d’expériences parce qu’elle est utilisée par tous deviendrait un outil fédérateur et incitatif pour
une vision d’équipe cohérente au sein de l’école :
• Par rapport aux politiques d’achats : la salle d’expériences est le lieu où la gestion
du matériel pourrait s’organiser dans un espace d’utilisation mutualisée ( école / ville / bassin
d’écoles).
• Par rapport à la Cohérence et à la continuité des apprentissages : les équipes
pourraient mettre au point et utiliser des référents communs (cycle et/ou école) : cahier
d’expériences, progressions, évaluations, ...
• Par rapport au partenariat : “L’école est son propre recours” (charte du XXI°s).
Elle pourrait ainsi gérer et articuler les différents partenaires autour de la salle d’expériences.
I-4 la mise en œuvre initiale
I-4-1 Les espaces
Deux salles de classe ont été aménagées ainsi qu’une BCD au contenu quasi exclusivement
tourné vers les sciences mais privilégiant la variété des supports : livres documentaires,
encyclopédies, albums, revues, vidéos, CDRoms, ouvrages sur la didactique des sciences, la
pédagogie, … . La BCD a été située au centre du dispositif donnant ainsi symboliquement et
pratiquement un rôle éminent au savoir instit