Dans un écosystème équilibré, il y a très peu de problèmes : les plantes sauvages, injustement appelées mauvaises herbes », vivent en harmonie avec leur biotope et sont rarement malades ou attaquées par les prédateurs. Rarement ne veut pas dire jamais... Pour prévenir et guérir les attaques fongiques ou dinsectes, voici quelquesconseils et recettes “maison”.
Les maladies et les ravageurs ont leur utilité au sein de lécosystème :ils éliminent les plantes faibles,les décomposent, les réintégrant ainsi dans le cycle de lhumus. Ils nous renseignent sur la qualité phytosani-taire des plants et du sol. Une sélection naturelle des plants les plus forts ou les plus adaptés à lendroit se fait. Les ennuis commencent quand on défriche un lieu pour y implanter un jardin : le travail du sol, aussi léger soit il, perturbe la vie du sol et de tous ceux qui en dépendent (insectes utiles » ou nuisibles », chenilles et papillons, oiseaux... ). De plus, nous allons y intro-duire des plantes exogènes (tomates, courges, haricots, originaires dAmérique du Sud) qui ne sont absolu-ment pas aclimatées (doù limportance de faire ses propres semences... ) et ont bien souvent dénormes besoins en eau et nutriments. Tous ces légumes intro-duits devraient être appelés mauvaises herbes : ce sont eux qui vont nous créer des problèmes. Pour éviter ces tracas, il faut développer des pratiques agricoles res-pectueuses de la vie du sol, de la végétation et des ani-maux : ■planter des haies, des massifs darbustes et des fleurs en laissant une large place aux espèces locales (réhabi-litons ronces, lierres, sureau...) ; ■creuser une mare et la peupler de quelques plantes aquatiques locales : libellules et autres viendront vite y nicher et mangeront nos moustiques, pucerons et autres sales bébêtes » ; ■épandre du compost, le plus mûr possible, pour nourrir et stimuler la vie du sol qui, en autorégulant les populations des divers micro-organismes, limitera le développement de champignons path ogèneset le développement des larves prédatrices ; ■ne jamais laisser le sol à nu : engrais verts ou paillage ; ■pratiquer des rotations : avec la culture successive de plantes de la même famille sur une parcelle donnée, on évite linstallation et la pullulation de ravageurs. ■associer diverses plantes entre elles sans oublier les aromatiques et les fleurs ■respecter les distances de plantation ■doser larrosage
Malgré ces bons soins, il se peut que de mauvaises conditions climatiques fragilisent les plantes, les ren-dant ainsi sensibles aux attaques fongiques ou din-sectes. On aura alors recours aux traitements phyto-thérapeutiques : les tisanes, décoctions et extraits fer-mentés, encore appelés purins lorsquils sont mal faits. Pour bien les réussir, bien les brasser tous les jours et filtrer dès que la fermentation est terminée. On peut aussi verser du petit lait pour obtenir une lacto-fer-
mentation : odeur fleurie» garantie.
Néanmoins, lesextraits fermentés devraient être réservés à la fertilisa-tion : car même si les bactéries et les champignons quils contiennent lut-tent contre les pathogènes, ils sont dans un processus de dégradation des matières organiques et peuvent être sources dautres problèmes. Les tisanes et décoctions sont à ce point plus saines » et, de ce fait, plus effi-caces en préventifcomme en cura-tif. Valo en action,avec son précieux pulvérisateur en cuivre Traitements préventifs : les tisanes et décoctions Une recette toute simple qui économise leau, lénergie et réduit le volume des récipients : couvrir les plantes deau, chauffer jusquà ébullition pour les tisanes et laisser bouillir les décoctions jusquà lobtention dun liquide très foncé. Laisser refroidir, filtrer. Diluer ensuite pour obtenir une tisane de couleur pâle. Les plantes utilisées ne sont pas toxiques pour les plantes traitées, aucun risque de surdosage. Décoction de prêle: La prêle est un éliciteur, cest-à-dire quelle stimule le système de défenses naturelles des plantes. Dautre part, elle contient beaucoup de silice, renforçant de ce fait les tissus des plantes qui deviendront ainsi moins appétissantes aux insectes piqueurs et suceurs.Son emploi préventifpermet déviter beaucoup de problèmes au jardin. On peut aussi utiliser la décoction décorces de chêne (50 grammes par hectare) ou la tisane de camomille matri-caire. A lapparition dune pathologie, on recherchera dautres préparations naturelles plus spécifiques(voir biblio). Une décoction de prêle sera utilisée directement sur le sol dès les premiers beaux jours, pulvérisée régu-lièrement sur les semis et sur les jeunes plants lors de la plantation, lorsque les conditions climatiques favori-sent le développement de maladies. On y adjoint une tisane dorties pour renforcer ses effets.
On peut utiliser cette décoction sur les fruitiers et autres arbres sensibles au moins deux fois par an : au printemps, avant le gonflement des bourgeons et à lautomne à la chute des feuilles, sans oublier den pul-vériser du sol jusquà laplomb de la couronne des arbres. Ceux-ci peuvent, en outre, bénéficier dun badi-geon hivernal qui protègera les écorces et étouffera les larves qui y nichent.(lire recette page suivante)