Les kamikazes du 11 septembre ont dans l’en-semble été décrits comme de bons maris, de bons parents et éventuellement de bons édu-cateurs, malgré des parcours personnels pour la plupart difficiles. Mais c’était au prix d’être devenus des sortes de « monstres dormants », animés d’une haine aussi intense que secrète. De telles formes d’organisation psychique sont plus fréquentes qu’on ne le pense. Elles consistent dans un clivage particulièrement bien réussi entre les capacités d’adaptation so-ciale d’un côté, et le maintien d’une haine pré-servée de toute raison de l’autre.