Samedi 21 août 2010 Banquise ensoleille le quatrième jour des Rencontres.
On trouvera plus de précision sur la "Banquise" du Théâtre Maât, escale dautant plus appréciée que les températures grimpent à une allure vertigineuse et quil ne faut pas tarderàprofiterdelafraîcheurdupôleNord,àlheuredunréchauffementclimatiqueaucur du spectacle. Car, comme le pingouin traditionnel ou le manchot empereur, le pingouin musicien est menacé dextinction. Contrairement à ses cousins, il est capable de sasseoir et de jouer du sax, du violoncelle ou de laccordéon diatonique. Fable musicale orchestrée par Hadi El Gammal dans le rôle de lartiste russe déclinant, "Banquise" souligne la folie des hommes en touchant le cur plutôt que lesprit. Cest toute la magie de la musique, également composée par Hadi El Gammal, et toujours présente dans les créations du Théâtre Maât.
Laurence Bertels
Samedi 21 août 2010 Les coeurs brûlent, la Banquise aussi
Il ny a pas que la météo qui se réchauffe à Huy en cette fin de semaine. Sur les planches, ça chauffe aussi. Les pingouins musiciens deBanquise(3 à 10 ans) du Théâtre Maât ont dailleurs lair tout penaud sur ce qui reste de leur iceberg, piste pour un cirque à labandon dans le Grand Nord. Mais Pravitch, le vieux concierge, a décidé de rejouer le grand numéro de Vladimir Vostok. Dans ses mains, le fouet de dompteur devient baguette de chef dorchestre, les trois pingouins savants caressent violoncelle, accordéon et saxophone, et le cirque reprend vie. Pravitch, qui se prend au jeu, enfile ses santiags, se taille une moustache à la Dali et, pris par sa mégalomanie, allume de plus en plus fort les projecteurs. Ce qui bien sûr, fait fondre un peu plus la croûte glacée. Métaphore de linconscience des hommes, de leur folie des grandeurs au mépris dune nature asphyxiée, la pièce fait parader ses pingouins comme des funambules sur un fil. La banquise – des rectangles blancs empilés en rangs serrés – finira par sécrouler complètement, les bouts de glaçons brisés formant, dans un ultime tour de force de Pravitch, un mur menaçant comme liceberg qui coula le Titanic...