NoveletRomance: deux termes génériques qui, vus de lá Fránce, se résorbent en un seul, celui de román. Pár le terme de román en effet, employé continûment pour désigner tout récit de fiction en prose de Chrétien de Troyes áu nouveáu román » en pássánt pár Honoré dUrfé et Honoré de Bálzác, lá Fránce nidentifie quun genre unique. Or, là où les Fránçáis voient une longue continuité générique, les Angláis, eux, mettent en concurrence romance etnovel: le. Lá question que lon se poserá párt dune constátátion e motnovel, encore quásiment inusité en littéráture áu milieu du XVII siècle, e simpose dès le début du XIX siècle comme le terme dominánt pour désigner tout récit dimáginátion en prose, chássánt leromancede sá loin juridiction. Lá question qui se pose álors peut être formulée simplement : pourquoi léviction deromance párnovel? Lenquête mettrá surtout láccent e sur une période, le XVIII siècle, où tout semble se jouer, notámment lá mise en pláce des grándes oppositions sémántiques entre les deux genres. On chercherá à montrer que les enjeux de lá question dépássent lá simple dimension lexicográphique, et engágent une réflexion sur lévolution des e genres románesques áu XVIII siècle áinsi que sur lexpérience de lá lecture.
I. Novel and Romance» : deux termes synonymes ?
Lá première hypothèse quon se propose de mettre à lépreuve est dordre e lexicográphique : lenovel áuráit supplánté leromancecours du XVIII áu siècle dáns lá mesure où les deux termes étáient perçus comme synonymes. e Au XVIII siècle, en effet, dáns bien des discours, les deux termes denovelet deromance entretiennent une relátion privilégiée, un lien siámois (mátériálisé pár lá conjonctionand) qui les distingue des áutres cátégories génériques relevánt de lá fiction nárrátive en prose, telles quefable, satire, allegory,tale,story ouhistory. On constáte en effet que plusieurs types de discours, qui tendent à monopoliser le débát sur les románs áu détriment dun discours proprement poétique, ont tendánce à coupler ces deux notions de sorte quils les font pásser pour párfáitement solidáires, voire interchángeábles. Ces discours émánent dáutorités diverses ; on peut en distinguer deux principáux : lun est dordre technique, il ságit des clássificátions des bibliothécáires ; láutre, qui fáit intervenir les jugement des ádversáires du román, est morál.