Le spectacle est de mauvais augure. Le pipeau ne sonne pas juste. Allumez la radio, regardez la télé, lisez journaux et hebdos, le disque est usé. Vous entendrez la symphonie du OUI, jouée sur les thè mesimperiosod’une soidisant catastrophe annon cée du NON, celui plusandante et guilleret du OUI, le tout dans une orchestration finement distillée. Pourtant, pour tout accord majeur,on n’entend qu’un seul son de cloche,et encore, qui sonne faux. Le MRC faitil figure de troublefête ? Encore faudrait il qu’on l’entende, lui comme d’autres mouvements. Les médias font commerce d’un débat public de fond qu’ils stérilisent aussitôt euxmêmes ! On nous avait pourtant annoncé un choix... et, en démocratie, qui dit «choix» dit «équité». Equité de temps de pa role, de moyens accordés aux parties en présence, et surtout neu tralité du gouvernement en place, comme l’exige la loi, alors que nous allons assister à une véritablecampagne officielle. Et puis, avant qu’elle nous demande ceblanc-seingque certains s’apprêtent à délivrer, le véritable exercice démocratique aurait exigé de l’Europe qu’elle présentâtson bilan. De miracle, point… Les Cassandres, hostiles au NON, nous pré disent la réclusion criminelle à perpétuité en cas de rejet du Traité. Exclus de l’Europe et de son marché pour cent ans. Beh voyons ! Est-ce à direque le Président de la République, initiateur du réfé rendum, estun irresponsablepour risquer ainsi son pays aux rigueurs de l’hiver éternel ? Ou est-ce à dire plutôtqu’on prend les citoyens pour des ca nards sauvages, à vouloir leur donner le choix entre un OUI mou tonnier et un OUI poltron ?…Souvenonsnous de l’expérience sin gulière du Danemark en 92 et de l’Irlande en 97 qui avaient vu leur NON annulé par les autres pays. Nul doute alors, comme les chantres du libéralisme déchaîné le suggèrent, que les pays hosti les au Traité, tels de mauvais élèves, voteront et revoteront en core, jusqu’à ce que le OUI émerge. On appelle ça le respect de la vox populi...
Les moments forts : (voir page 12 de ce numéro)
Jeunes Républicains et Citoyens
Démocratie et Europe Sociale
L’Europe « sociale » par exemple, nous est reven due à la sauvette par un centregauche acquis à droite depuis quasiment vingt ans. Grimé en mar chand de mythes, malgré ses travers chroniques de bonimenteur, il aimerait bien quelques rappels aux applaudissements ! Dans l’organisation tex tuelle même du «Traité établissant une Constitution», les pre miers rangs sont donnés aux cadres juridiques régissantles marchésetla concurrence, le deuxième balcon aux droits fondamentaux (la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme n’étaitelle qu’un vœu pieux ?) et le poulailler réservé au droit du travail et droit social. La place et le choix des mots a son importance, «droit de travailler» n’est pas le droit AU travail, ni encore moins droit DU travail. Sans parler ici des problèmes de traduction dans une dizaine de langues. Le pré ambule, lui, d’un lyrisme rare,n’a aucune valeur exécutive, ce n’est qu’une déclaration formelle de principes. On chauffe la salle pour ceux qui ne restent pas pendant le spectacle ou qui n’ont pas lu la pièce. Enfin, ce serait bien la première fois qu’une Constitution (au nom usurpé) proposera non seulement de fixer des règles de fonctionnement institutionnel, mais aussi d’indiquer une idéolo gie politique. Nous vivons une bien étrange époque. Pléthore d’articles plaident en faveur du NON. On peut n’en retenir qu’un, leIII-166, hautement négateur des efforts du Monde du Travail et des nations, accumulés dans chaque pays depuis plus d’un siècle :la libéralisation des «Services Publics» rebaptisés«Services d’Intérêt Economique Général»sous la baguette d’un chef d’orchestre toutpuissant : la libre concur rence. Bravo !… Certains signataires du Traité de Nice à l’épo que avaient trouvé le texte pas trop mauvais et modifiable. Les mêmes le trouvent à présent «calamiteux».Que lui trouveront ils demain à cetteConstitutionappellent de leurs qu’ils vœux ? Ce que nous disons nous. Que le tour en est mauvais, et les dommages irréversibles. Benoît Rivillon
Samedi 12 mars :Le sort des femmes dans l’Europe, avecAimée GOURDOL Mercredi 16 Mars :Un café citoyen avecJeanYves AUTEXIER Mardi 29 Mars:Un café citoyen avecMargarita MODRONOetRenaud RAMILLON