Les Yeux noirs de Mikhalkov Nikita
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Les yeux noirs
Oci ciornieF deNikita Mikhalkov
FICHE FILM
Fiche technique
Italie - 1987-1h57
Réalisateur :
Nikita Mikhalkov
Scénario :
Alexander Adabachian
Nikita Mikhalkov
avec la collaboration de
Suso Cecchi d'Amico
inspiré de certains récits
d'Anton P. Tchekhov
Musique :
Francis Lai
Les yeux noirs
Interprètes :
Résumé Critique
Marcello Mastroianni
(Romano) Au début du siècle, sur un paquebot, un Ce film s’inspire de divers récits de
Silvana Mangano passager russe, Pavel, rencontre un Italien Tchekhov qu’on peut s’amuser à reconnaî-
d’une cinquantaine d’années, Romano, qui tre. Mais Nikita Mikhalkov a adroitement(Elisa)
lui raconte sa vie. Huit ans plus tôt, en lié la comédie, la caricature sociale et la
Marthe Keller Russie, Romano, architecte qui n’a rien nostalgie. La mise en scène se promène
(Tina) construit, menteur et fainéant, est le mari entre deux mondes, rendant ostensible-
d’Elisa, qu’il a choisie pour sa fortune. Et ment, à plusieurs reprises, hommage àElena Sofonova
I’amant de Tina, une amie de son épouse. Fedenco Fellini. Marcello Mastroianni, qui
(Anna) Elisa apprend que la banque familiale est reçut le Prix d’interprétation masculine au
Pina Cei menacée de faillite. Elle se dispute avec Festival de Cannes 1987, joue d’ailleurs
Romano. Il s’enfuit en Italie, aux thermes comme chez Fellini, et l’interprétation fémi-(La belle-mère)
de Montecatini. nine est un régal. Beauté des images et
Vsevolod Liaronov des décors, charme mélancolique de la
(Pavel) reconstitution d’époque, atmosphère roma-
nesque et Iyrique : ne manquez pas cela ! Innokenti Smoktunovski
Jacques Siclier
(Le gouverneur de Sisoiev) Télérama n°2204 avril 92
Roberto Herlitzka
(L'avocat)
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
Une œuvre débordante de charme comme celles-ci, pleine de finesse, de nuité, de larmes et de fous rires qu’en-
slave et de grâce italienne. malice, de pudeur et de rires. gendrent leurs élégantes névroses fin de
Conçu à partir de quelques nouvelles Dominique Jamet siècle. La caméra de Nikita Mikhalkov
d’Anton Pavlovich, ce film est aussi Le Quotidien de Paris, 11 mai 1987 est curieuse de leurs moindres réactions
beau, aussi tendre, aussi doux, aussi elle les capte au vol, virevolte d’un indi-
cruel, aussi déchirant que Partition ce à l'autre, s’attarde juste ce qu’il faut
inachevée pour piano mécanique (la Un voyage riche en surprises sur l’expression qui compte, repart en
plus belle adaptation de Tchekhov à ce Dans cette délicieuse fantaisie, Nikita quête d’un autre signe, va de rebond en
jour), mais il est aussi plus léger, plus Mikhalkov réussit à évoquer la bour- rebond sans reprendre souffle. Et le film
drôle, plus ironique. Cela tient du geoisie italienne du début du siècle avec file droit, heureux comme un trait de
miracle qu’un réalisateur russe, tournant ses travers attendrissants, un séjour Matisse dessinant, sans que le crayon
moitié en Italie, moitié en URSS, ait plein de gags dans une station thermale, soit levé, un corps de rêve.
réussi une œuvre qui déborde à ce point, un voyage riche en surprises dans la Claude Baignères
et de charme slave et de grâce italienne. Russie des tsars en suivant le récit peut- Le Figaro, 11 mai 1987
Claude-Marie Trémois être enjolivé mais toujours fascinant de
Télérama 20 mai 1987 Romano. C’est d’un bout à l’autre déli-
cieux et si la fin est conforme à notre La splendeur du faux
attente, cela n’enlève rien au charme de Les Yeux noirs est un chef-d’œuvre.
Les charmes et les limites du pas- ce récit plein d’élégance, d’esprit et de Construction géniale d’un scénario qui
tiche talent. jongle avec les textes, les références,
Mikhalkov, dont l’insertion dans le sys- Robert Chazal Ies langues, les lieux - pour former l’uni-
tème soviétique ne fut jamais un problè- France-Soir, 11 mai 1987 vers tragi-comique, confinant au pur bur-
me, a, au contraire de Tarkovsky dans lesque, parfois, d’une comédie douce-
Nostalghia, intégré l’ltalie dans son amère où évoluent sinueusemcnt des
univers avec délice, et si elle n’atteint ni Jolies idées de cinéma et clins personnages secrets quoique très volu-
la même ambition ni, bien sûr, la même d’œil subliminaux biles, plus esquissés que construits, sai-
émotion, son œuvre porte à son plus Le moins qu’on puisse dire, c’est que le sis dans leur apparence plutôt que dans
haut niveau les charmes et les limites film "fonctionne"... Il fonctionne très leur "charpente", mais toujours dessinés
du pastiche, l’ultime réminiscence des exactement à cette esthétique de l’ac- par une caméra au trait féroce et précis
volutes viscontiennes, la dernière fête cordéon qui, tantôt accélère (vers le bur- qui traque leurs mensonges. Car c’est à
dans le salon de musique sous les halos lesque ou le morceau de bravoure), tan- la plus fidèle représentation du menson-
des candélabres. Elle nous en dit plus tôt "décélère" (vers la minute d’émotion, ge - plus exactement de la dérision du
sur la menace qui pèse doublement sur I’âme slave ou la petite musique) une sens - qu’aboutit le jeu de Mikhalkov,
le vieil Occident et cet art magique, et matière vue avec cynisme et compas- via celui de ses comédiens.
peut-être éphémère : le cinéma. sion. La mise en scène mikhalkovienne Michèle Weinburger
Daniel Toscan du Plantier est une suite de signaux, de feux verts Cinéma 87, 22 mai au 2 juin 1987
Le Figaro-Magazine, 23 mai 1987 qui déclenchent, à intervalles réguliers,
une mécanique de gags "en plus" de
jolies idées de cinéma ou de clins d’œil L’irrésistible légèreté de l’être
Quand Tchékhov et Pirandello se subliminaux. Tchekhov, comme tous les grands au-
rencontrent... Serge Daney teurs, permet plusieurs lectures. On peut
Ah ! les villes d’eau, les bains de boue, Libération, 11 mai 1987 y trouver la déchéance irréversible d’une
les récitals en plein air, les amours de caste (La Cerisaie), une étude pessimis-
palace, la bureaucratie tsariste et l’évo- te du vieillissement de l’artiste som-
cation des fastes grand-bourgeois de Comme un trait de Matisse brant dans un profond cynisme (La
1900, comme celle de la vieille Russie, Tous les personnages ont une densité Mouette), ou tout simplement la plus
ont une singulière saveur sous la camé- humaine faite de réflexions, d’inconsé- belle mise en scène de L’irrésistible
ra de Mikhalkov. Ah ! les Gitans, ah ! quences, d’élans maladroits dès qu’ils légéreté de l’être. C’est sûrement cette
les yeux noirs d’Anna ! Quand Tchekhov sortent des rails de la convention so- comédie humaine qui séduit Nikita
et Pirandello se rencontrent, qu’est-ce ciale, ce qu’ils font avec un mélange de Mikhalkov. En choisissant d’adapter plu-
qu’ils se racontent ? Des histoires peur et de goût pour l’aventure, d’ingé- sieurs nouvelles, avec la complicité de
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
son scénariste Alexander Abadachian et La musique des émotions occupations favorites : faire la sieste et
de Suso Cecchi d’Amico, il prend davan- Familier des films à costumes, notam- courtiser les jolies femmes, sous le
tage de liberté avec la forme pour mieux ment du début du siècle (cf. L’Esclave regard complice de sa maîtresse en
en saisir l’esprit, dans toute sa légèreté. de l’amour) Nikita Mikhalkov travaille titre, Tina (Marthe Keller). Lorsqu’il y a
Frédéric Sabouraud complétement de l’intérieur du récit des problèmes, il fuit, et c’est au cours
Cahiers du Cinéma juin 1987 sans aucun point de vue théâtralisant ni d’une de ses retraites dans une ville
stylisé, mais pour la recherche d’une d’eau qu’il rencontre le grand amour de
musique des émotions, accompagnée sa vie, Anna (Elena Sofonova), une
Une fausse note dans ce concert de d’un humour et d’une ironie qu’il sait superbe Russe inséparable d’un toutou
louanges : suffisamment bien intégrer pour que blanc. La dame finit par céder à ses
jamais le film ne verse dans le senti- avances mais part aussitôt après en lui
Un pastiche aux semelles de plomb mentalisme pleurnichard. Orchestré laissant une lettre d’adieu disant grosso
Les images des Yeux noirs sont d’une avec élégance, raffinement, précision, modo : je t’aime à la folie mais je suis
laideur et d’un p

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