Les Sucriers de Colleville de Doublet Ariane
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Les Sucriers de Colleville
de Ariane Doublet FICHE FILM Fiche technique
France - 2004 - 1h30
RÈalisation, scÈnario & image : Ariane Doublet
Montage : Sophie Mandonnet
Son : Graciela Barrault Aberto Crespon
RÈsumÈ Critique Fermera ? Fermera pas ? A la petite sucre-(É) Dans ce dernier inventaire avant fer-rie de Colleville, on attend la dÈcision avecmeture dÈfinitive d'un monde du travail un mÈlange de colËre et de rÈsignation.condamnÈ, on devine la fascination L'usine comme un monstre. Le bruit desd'Ariane Doublet pour le lieu, cette usine machines, les tableaux de bord qui cligno-´monstrueusement belleª, comme elle dit. tent, la fumÈe des cuiseurs, la routine de laLe film en porte la trace, quelques beaux pointeuse et des quarts de nuit. Et lesplans fantasmagoriques dans la nuit ou hommes au travail, les confidences au ves-dans les vapeurs d'une aube froide. tiaire avec les copains, l'apÈro volÈ surMais seuls les hommes comptent. La l'horaire... ces mille faÁons d'apprivoisercinÈaste est parmi eux, d'une attention l'usine pour qu'elle ne vous dÈvore pas lacomplice de chaque instant. Et c'est leur vie. complicitȇ eux qu'elle guette. Elle filme Ici, chacun sait que les jours sont comptÈs.ce qui les lie. La routine prÈcise des gestes Cette annÈe, l'annÈe prochaine, au fond,rÈpÈtÈs des milliers de fois ensemble, les quelle diffÈrence ? Quelques-uns souhai-repas joyeux de trois heures du matin tent mÍme que l'usine ferme vite et qu'onqu'on cache ‡ la direction, le temps vide de en finisse. Tout plutÙt que cette attente quila pause au vestiaire, les vannes ‡ la volÈe, ronge les nerfs, renvoyant les ouvriers ‡l'apÈro vite fait avant la reprise Ð tout ce leur rage et leur impuissance, et qui dessi-passÈ partagÈ, qui affleure sans phrases. ne aux yeux de tous, la fin du travail et desEt l'avenir compromis pour lequel on ne ouvriers... trouvepas de mots. Et l'attente qui ronge
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doucement, d'autant plus angoissante qu'avec la fin de ce travail-l‡, c'est aussi l'identitÈ de chacun qui va se retrouver en miettesÉ Ariane Doublet, auteur d'un des meilleurs documentaires de ces der-niËres annÈes,Les Terriens, renoue avec cet art dÈlicat qui consiste ‡ s'im-miscer dans la vie des gens sans rien leur dÈrober de trop intime, et surtout pas leur dignitÈ. Leur vÈritÈ, elle la col-lecte patiemment, au grÈ d'instants ordi-naires, de conversations alÈatoires, de moments bruts, d'Èmotions ‡ peine ÈbauchÈes, qu'elle tisse pour brosser, petit ‡ petit, un tableau aussi lucide que gÈnÈreux, d'une exceptionnelle Èpais-seur humaine. Il n'y a pas place pour la rÈvolte dans cette histoire. Quelques Èruptions de colËre vite ravalÈe, c'est tout. On voit des hommes impuissants, dÈpassÈs, vaincus par un ennemi invi-sible. Ils n'ont vraiment rien de hÈros. Ils sont, parmi d'innombrables autres, des oubliÈs de l'histoire. Parce qu'Ariane Doublet parvient ‡ les rendre extraordi-nairement vivants, proches, familiers, on n'est pas prËs de les oublier,Les sucriers de Colleville. Jean-Claude Loiseau TÈlÈrama n∞ 2830 - 7 avril 2004
(É) Deux femmes et une camÈra, soit trois intruses dans cette usine d'hommes, mais qui, en s'assumant comme telles, crÈent pour le film une dynamique propre. Comme de nombreuses sucreries de la rÈgion, celle de Colleville, propriÈtÈ des betteraviers, est condamnÈe. Affaire banale, somme toute, liÈe aux quotas bruxellois, au mouvement global de dÈlocalisation, ‡ l'avËnement de la sociÈtÈ de la communication et de l'in-formation. "On gardera les campings, tout ce qui est loisir quoi. On balayera les pistes d'ULM !", lance un des ouvriers, incrÈdule. Un autre dÈplore la logique mercantile sans appel qui s'op-pose ‡ la survie de ce lieu fumant,
bruyant, odorant, crÈateur de vie. La rÈa-lisatrice en exalte la beautÈ dans des plans magnifiques (de toits, de chemi-nÈes, de machines) ; elle voudrait leur donner raison. Ariane Doublet donne la parole aux ouvriers pendant cette pÈriode de rÈduc-tion d'activitÈ ; elle filme leurs gestes au travail, leurs temps morts, leurs moments de dÈtente (vestiaire, gueule-tons). Elle s'intÈresse ‡ eux non pas en tant qu'individus mais comme les par-ties d'un organisme vivant, porteur d'his-toire, structurant le paysage et la sociÈ-tÈ. Elle documente moins la nature des gestes de travail - ce qui n'aurait guËre de sens ‡ ce stade - que la maniËre dont ils s'articulent avec ceux des machines, dans une architecture majestueuse, et forgent une communautÈ de destin. La pÈriode d'agonie filmÈe ici, celle qui court entre le plan social et la fermeture dÈfinitive, reste gÈnÈralement hors du champ des mÈdias. Bien que filmÈs sur un mode trËs diffÈrent,Les Sucriers de Collevillefont penser ‡Ce vieux rÍve qui bouge, la fiction poÈtique d'Alain Guiraudie. DÈvastatrice sur le plan individuel, elle exacerbe le conflit de classes. Les ouvriers sont maintenus dans l'ignorance gÈnÈrale quant ‡ l'ave-nir de l'usine, quant aux diffÈrentes ÈchÈances, quant aux consÈquences de la fermeture sur leur vie privÈe (Ítre recasÈ ailleurs soit, mais ‡ quel prix ?). Suspense usant qui ne se dÈnoue qu'avec les ÈvÈnements eux-mÍmes, chacun Èquivalant ‡ un coup supplÈmen-taire, d'autant plus douloureux qu'il semblait encore impossible quelques instants plus tÙt. Entre le dÈsarroi pro-fond qui s'empare progressivement des ouvriers et le pragmatisme vain des diri-geants, un dÈcalage s'installe et s'am-plifie. La faÁon qu'a la rÈalisatrice de capter les regards perdus, les silences dÈsemparÈs, met en valeur de faÁon remarquable le pouvoir d'inertie de la dÈsinformation. Elle paralyse, fait flotter ses victimes entre aveuglement, faux espoirs, incomprÈhension et panique.
Elle favorise les stratÈgies individuelles, disloque les solidaritÈs. De fait, le sur-saut politique viendra trop tard, portÈ dans la rue, dans la derniËre scËne du film, par l'Ènergie du dÈsespoir. Avec finesse et une vÈritable empathie, Ariane Doublet ne filme rien de moins que la dÈcomposition ‡ l'Ïuvre du corps ouvrier. PrivÈ de contrÙle sur son destin, abandonnÈ des patrons, il flotte, comme sur l'affiche du film o˘ l'usine, en chute libre dans le ciel, laisse glisser ses ouvriers de son flanc bÈant.{É} Isabelle Regnier Le Monde Ð 07 avril 2004
L'avis de la presse
L'HumanitÈ - Vincent Ostria Un documentaire exemplaire sur un cas devenu chronique : la fermeture d'une entreprise, sacrifiÈe sur l'autel de la ren-tabilitÈ (...) Mais on a rarement l'occa-sion de voir de prËs le dÈroulement de ces processus, ‡ hauteur d'homme. C'est l'intÈrÍt de ce film prenant.
TÈlÈCinÈObs - Elodie Lepage En 1999, Ariane Doublet filmait l'Èclipse vue par une petite communautÈ du pays de Caux. Sorti dans une salle fin juin 2000,Les Terrienscartonnait. Elle revient avec un documentaire sur la fer-meture d'une usine : moins folklorique mais tout aussi efficace (...) Une plongÈe touchante, mais pas pittoresque pour deux sous, dans une France ouvriËre rarement filmÈe avec autant de justes-se.
Aden - Philippe Piazzo MÍme si on ne voit jamais la rÈalisatri-ce, sa prÈsence est rÈelle: c'est ‡ elle que les ouvriers s'adressent, qu'ils sou-rient, qu'ils minaudent comme on le ferait avec le photographe d'une noce. Sauf que c'est d'un enterrement qu'il s'agit. Et la colËre, bordel ?
L EF R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 2 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
D O C U M E N T S
Les Inrockuptibles - Jean-Baptiste Morainchantes mais le dispositif documentairesucriers de Colleville exsangues et remi-Un excellent documentaire sur l'agoniereste basique, et, surtout, fait cruelle-sant la cinÈaste, lÕultime tÈmoin, derriË-d'une fabrique de sucre, en phase avecment dÈfaut au moins une scËne suffi-re la grille de mÈtal (circulez, yÕa rien ‡ une actualitÈ permanente.samment forte qui permettrait d'Èlevervoir). Reste alors lÕitinÈraire entÍtant l'ensemble au-del‡ d'un 26 minutes pourdÕun film ample, rythmÈ dÕun bruit sourd PlanËte. desmachines, du temps mort de la Le Figaro - La RÈdactionpause ; un film dÕune absolue nÈcessitÈ, Un document poignant sur une entrepri-qui sait dresser dans lÕurgence floue du se qui pousse son dernier soupir.dÈlitement, le portrait de groupe dÕun Texte de soutien de lÕACID* monde du travail sous profusion, dÈj‡ nostalgique de sa propre adolescence. Le nouveau film dÕAriane Doublet Positif - Dominique MartinezSi ´ce vieux rÍve bouge encoreª, ce marque une Èvolution, une rupture (...) un film triste et beau, sur la fin dunÕest quÕagacÈ de spasmes mÈcaniques. aurait-on dit du temps de la modernitÈ, monde ouvrier.Ariane Doublet en prend acte sans miË-dans son Ïuvre documentaire. AprËs vrerie aucune, pour mieux nous faire lÕironie douce desTerriens, la tendre comprendre que rien ne sauvera nos cruautÈ desBÍtes, la voil‡ qui nous PremiËre - Sophie Grassin´petites entreprisesª, car tout est ‡ invite ‡ pÈnÈtrer le quotidien dÕune peti-Ce portrait de groupe, o˘ certains refu-refaire. te usine (normande toujours) et de ceux sent encore de croire ‡ ce qu'ils sont en* L'Agence du CinÈma IndÈpendant pour qui la hantent plus quÕils nÕy vivent. Car train d'admettre, nous touche constam-sa Diffusion cÕest bien dÕagonie quÕil sÕagit : cell ment. VincentDieutre. dÕun monde o˘ le travail Ètait encore un http://www.lacid.org pan de la vie et pas seulement un droit. Un monde dÕhommes, un monde clos, Studio Magazine - Thomas Baurez bruyant et monotone, un monde appa-Deux ans de travail ont ÈtÈ nÈcessaires remment banal qui perdure sans vrai-‡ la rÈalisatrice pour rendre compte, note dÕintention de la rÈa-ment reconnaÓtre quÕil nÕest plus. Ariane sans les trahir, des particularitÈs de cha-et sa camÈra fixent, sans complaisance, lisatrice cun des protagonistes. Elle y est mer-accumulant au jour le jour les preuves veilleusement parvenue. implacables de cette mort clinique. Les Au dÈbut travailleurs, un peu perdus, ne rÈalise-JÕai commencÈ le tournage du film, il y a ront quÕaprËs, trop tard. Patience, deux ans. Je dirai que cÕest la curiositÈ Le Point - La rÈdaction rigueur du dispositif, prÈsence obstinÈe, qui mÕa amenÈe ‡ la sucrerie de Une petite usine, quelque part en Ariane Doublet se retire, sÕabsente de Colleville. Le bruit courait le pays : Normandie. Quelques mois avant la fer-ce lieu pour laisser jusquÕau bout leur lÕusine Ètait menacÈe de fermeture. meture pour cause de restructuration chance ‡ la rÈvolte, ‡ lÕespoir, ou mÍme Souvent jÕÈtais passÈe devant, impres-Èconomique (...)TrËs loin du misÈrabilis-au simple surgissement dÕun refus, sionnÈe par le bruit et les Èpais nuages me ou du film militant, un documentaire dÕune esquisse de devenir. Mais, si de fumÈe qui sÕen dÈgageaient. Je vou-exemplaire, profondÈment humain, qui lÕÈmotion nous saisit ‡ la gorge lorsque lais rencontrer les ouvriers, pÈnÈtrer ce fixe sur pellicule une certaine rÈalitÈ le processus touche ‡ son terme cÕest lieu. sociale. que le film, ‡ force dÕattention, de prÈci-Les choses ont ÈtÈ vite. Les campagnes Chronic'art - Jean-Philippe TessÈ sion et de gÈnÈrositÈ, sait faire de cette sucriËres, pÈriodes durant lesquelles on Signe des temps,Les Sucriers de impuissance centrale, la nÙtre. Ici la extrait le sucre des betteraves durent Collevillen'a rien d'une oeuvre ronde des corps rÈsignÈs nÕaccouchera environ quatre mois dÕhiver. Nous Ètions d'avant-garde, ni ne tÈmoigne d'une dÕaucun ´personnageª, dÕaucune hiÈrar-fin novembre, tout au plus il restait cinq folle originalitÈ. Modeste, il ne fait que chie de sympathie, dÕaucun dÈsir. On semaines de travail intensif, peut-Ítre poursuivre l'histoire d'une classe ouvriË-ferme, cÕest tout, cÕest comme Áa et les cette 99Ëme campagne, dans cette re qui n'en finit pas d'aller au paradis. responsables (vaguement coupables) usine centenaire, allait Ítre la derniËre. resteront tapis dans le hors-champ incertain de lÕÈconomie globale jusquÕ‡ AutorisÈe ‡ filmer CinÈ Live -´monterª eux-mÍmes la fin du film, Sans doute parce que lÕusine est petite, La galerie de portraits est certes atta-interdisant de camÈra, dÕimages, les
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appartenant majoritairement ‡ des agri-culteurs de la rÈgion, appelÈs ´plan-teursª, encore indÈpendante des grands groupes sucriers europÈens, lÕautorisa-tion de venir filmer mÕa ÈtÈ accordÈe rapidement dans cette pÈriode pour le moins incertaine. Nous avons pu, pen-dant plusieurs mois, rester ‡ Colleville, aller, venir, de jour comme de nuit libre-ment. Il faut dire que nous ne sommes que deux pour tourner : je filme et Graciela fait le son. Deux femmes dans cet univers presque entiËrement mascu-lin. Parfois le directeur lui-mÍme nous prÈ-venait des rÈunions, nous y Ètions admises et cela parce que nous nÕÈtions pas journalistes et que le film, si film il y aurait, serait certainement terminÈ une fois lÕissue connue. Il y avait une rÈelle volontÈ de la part du conseil dÕadminis-tration et de la direction, que le moins dÕinformations possibles puissent se dif-fuser ‡ lÕextÈrieur. Et jÕai la conviction quÕils avaient toujours une longueur dÕavance, que les dÈcisions Ètaient prises en amont, dans la plus grande confidentialitÈ. Les ouvriers ont gardÈ le sentiment, pendant toute cette pÈriode, dÕÍtre menÈs en bateau.
Des choix de rÈalisation TrËs vite jÕai fait le choix de ce que je voulais mettre en scËne. Ce nÕÈtaient pas les rouages, ou les mÈcanismes, toujours prÈsentÈs aux ouvriers comme Ètant inÈluctables et qui prÈcipitaient cette usine ‡ lÕextinction, que jÕallais dÈmonter. Je me suis sentie proche de cette communautÈ dÕhommes, de leurs questionnements, de leur attente. JÕÈtais moi aussi dans lÕexpectative de leurs rÈactions, enfermÈe dans ce vacar-me, cette odeur obsÈdante (que les spectateurs ne partageront pas !), ces pannes, ces sirËnes, la proximitÈ de ces corps au travail, de cette complicitÈ de groupe. Finalement dans lÕemprise dÕune situation que je ne pouvais que partager avec eux. JÕai fait le choix du huis-clos parce que cÕÈtait en groupe que leur
identitÈ dÕouvrier me paraissait la plus juste, la plus forte. La plupart dÕentre eux sont entrÈs l‡ trËs jeunes, parfois ‡ 15 ou 16 ans, leurs pËres travaillaient l‡, et ce groupe avait grandi ensemble. Chacun se prÈsentait ‡ nous en nous annonÁant le nombre de ses annÈes de campagnes. Nous avons partagÈ avec eux les repas ´secretsª des trois heures du matin, lÕintimitÈ et le calme des ves-tiaires, les parties de cartesÉ CÕest dÕabord Áa que jÕai filmÈ ‡ Colleville.
Filmer une usine Je me suis aussi laissÈe sÈduire par lÕesthÈtique du lieu , ‡ garder la trace de cette usine monstrueusement belle ! JÕavais parfois la sensation dÕavoir embarquÈ pour un voyage dans un gros cargo. MÍme le directeur montÈ en haut du four ‡ chaux semblait regarder lÕhori-zon du haut du grand m‚t. Je me suis attachÈe ‡ ce lieu, et ce nÕest que contraintes et forcÈes, que nous lÕavons quittÈ : la direction au dÈbut du printemps a jugÈ notre prÈsen-ce indÈsirable, et nous a brusquement interdit lÕaccËs. Les nÈgociations de rachat sÕengageaient, les dirigeants dÕune autre sucrerie allaient venir rÈgu-liËrement ‡ Colleville pour concrÈtiser les choses, nous Ètions dÈsormais de trop. Je dirais que le tournage sÕest arrÍtÈ l‡ ou beaucoup dÕautres films ont commencÈ : lorsque la perte devient effective, lorsque la fermeture devient officielle.
Les temps ont changÈ. On parle de plus en plus aujourdÕhui de la fin du monde ouvrier, mÍme sÕils sont encore 6 millions en France. Comme ils le disent dans le film, on entend tous les jours des fermetures et pourtant les luttes sont de plus en plus rares. Elles ont lieu dans les plus grosses entre-prises, genre MÈtaleurop ou Moulinex, o˘ les syndicats sont encore prÈsents. ¿ Colleville, ils ne sont quÕune petite cen-taine de salariÈs, et les saisonniers ne font que passerÉ Les gens se sentent
impuissants et ne savent plus contre qui se battre. CÕest cette usure, ce dÈlite-ment que jÕai voulu faire sentir, jusquÕ‡ le rendre parfois oppressant. Que sa propre attente vienne questionner le spectateur. Dossier de presse
Filmographie
court mÈtrage La Petite parade
1996
Documentaires Terre-Neuvas1991 (co-rÈalisation) Jours dÈtÈ1996 (co-rÈalisation) Stop la violence. Naissance d'un mouvement1999 Les Terriens Jours d'ÈtÈ Les BÍtes2001 Les Sucriers de Colleville2003
Documents disponibles au France
Revue de presse importante Positif n∞514, 518 Cahiers du CinÈma n∞588, 589 Fiches du CinÈma n∞1744
Pour plus de renseignements : tÈl : 04 77 32 61 26 g.castellino@abc-lefrance.com
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