Cure de Kurosawa Kiyoshi
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Cure
www.abc-lefra
Koji Yakusho (Inspecteur Takabe)
D O C U M E N T
ment, ‡ coups de longs plans inquiÈ tants, tout en violence latente, du fil noir au fantastique et dÕune Ènigme ps chologique ‡ lÕÈvocation dÕun Èp malaise social. Le Japon contemporai quÕil montre est un nid ‡ dÈpressions o ‡ psychoses, o˘ les sÈductions de lÕirr tionnel semblent la seule alternative a dÈsarroi gÈnÈral. CÕest aussi une terr dÈsolÈe, sans soleil, dÈpeuplÈe comm aprËs une catastrophe. Tout cela san effet spÈcial ni dÈcor spectaculaire. Prolifique (jusquÕ‡ trois rÈalisations p an), auteur, ‡ 44 ans, dÕune vingtain dÕoeuvres plus ou moins expÈrimentale Kyoshi Kurosawa a dÈj‡ signÈ six long mÈtrages depuisCure(1997). Ce thril ler, fascinant par les multiples interprÈ tations quÕelle supporte, est le premi de ses films ‡ sortir en France. Un rÈvÈlation. L.G TÈlÈrama n∞2600 - 13 novembre 199
Cureest un polar dans la veine d Seven: un prÈtexte pour confronter u Ítre ordinaire, Takabe le dÈtective, a Mal absolu - incarnÈ par Mamiya, un amnÈsique. Mamiya dÈclenche, par s seule prÈsence ou par ses questions ÈlÈ mentaires (ÒQui es-tu ? DÕo˘ vient-tu ? des pulsions criminelles enfouies e chacun de ses interlocuteurs. En rÈac tion, ils assassinent froidement de proches selon un rituel bien prÈcis : l meurtre est signÈ par une croix tailladÈ sur le torse de la victime. Ces croix son des balises menant Takabe ‡ Mamiya.. (...)Curene mise par sur un scÈnari infernal pour piÈger le spectateur - a contraire. Le film, dans ses meilleur moments dÕerrance, exploite des plag dÕombre, figurÈes ou non, dans le quelles les protagonistes se cherchen et se perdent pour Èveiller une terreu panique et aveugle chez le spectateur Celui-ci, confrontÈ au vide obscur d lÕÈcran, est contraint dÕy projeter s propres angoisses... Pour Kurosawa crÈer une atmosphËre est primordial MaisCure, qui traite pourtant dÕhypn se, manque ‡ rÈussir lÕillusion cinÈmat graphique en perdant trop souvent l spectateur qui ÒoublieÓ le film. Et q pourra toujours aller voir un autre opu d up r o l i f i q u ej a p o n a i s ,p u i s q u Charismaun autre film travaillan admirablement les ambiances, sort le dÈcembre. Nachiketas Wignesa RepÈrages n∞9 - janvier 200
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
CÕest une sÈrie en cours. Des meurtres, aux auteurs toujours diffÈrents, facile-ment identifiÈs et arrÍtÈs par la police. Aucun point commun entre les cou-pables pas plus quÕentre les victimes. Juste un signe, une signature : une croix sanglante tracÈe sur le cou de chaque cadavre. AidÈ dÕun ami psychologue, lÕinspecteur Takabe enquÍte. Le code est premier, reste ‡ le dÈchiffrer. Face ‡ Cure, le spectateur est exactement dans la position de Takabe : chaque plan est une Ènigme, un bloc de temps dÈpo-sÈ face ‡ nous, mais dont on ne sait dÕabord que faire faute dÕen saisir les rËgles. Pour Kiyoshi Kurosawa, lÕessen-tiel nÕest pas cependant dans la rÈsolu-tion du mystËre, mais plutÙt dans la faÁon dont, peu ‡ peu, un monde se transforme, se dÈgrade. Alors que, dans la foulÈe de Takabe, on sÕapprÍtait ‡ prendre les choses en main (rechercher des indices, scruter le visage des sus-pects Èventuels), on se retrouve en fait, comme lui, moins travailleur que tra-vaillÈ. A lÕimage des assassins succes-sifs qui - on le comprend vite - ne sont pas conscients de leurs actes mais sÕattaquent ‡ leurs victimes comme en sÕabsentant dÕeux-mÍmes, comme som-nambules, tÈlÈguidÈs, possÈdÈs. Ils nÕagissent pas, ils sont agis. Si le scÈna-rio deCureressemble ‡ celui dÕun polar, sa mise en scËne est celle dÕun grand film dÕhorreur. Dans lÕhistoire du genre, sa gÈnÈalogie est dÕailleurs tout ‡ fait claire. Kurosawa ne sÕappuie pas sur les effets-choc mais choisit de sug-gÈrer, prÈfËre diriger le spectateur plu-tÙt que lÕagresser et soumet son regard ‡ une expÈrience des limites (le vide, le trop-plein, le dÈtail qui vient tout recou-vrir) au cours de laquelle le doute conserve toujours une place. Une inquiÈ-tante ÈtrangetÈ, forcement. Il y eut Jacques Tourneur (CureÈvoque ‡ plus dÕun titreI walked with a zombie), parfois David Lynch (la sÈrieTwin Peaksen premier lieu). Il y a ‡ prÈsent Kiyoshi Kurosawa, cinÈaste prolifique
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les festivals et dontCureest le premier film ‡ bÈnÈficier dÕune distribution co merciale en France. Au commencement est le plan, dÈpouillÈ, rigoureusement cadrÈ, aux lignes nettes et aux teintes oscillant du brun au gris. La lumiËre est rare, le temps pluvieux.Cureest un cauchemar automnal, au point que lÕapparition d flic et du psy dÈambulant dans la ville soudain ensoleillÈe paraÓt presque incongrue. DÕabord vient donc la comp sition du plan, puis sa dÈcomposition, sa division en ses ÈlÈments, leur dÈrËgle-ment, leur rÈorganisation selon des logiques obscures. CÕest par sa crisp tion phobique queCuredevient un film hallucinatoire, les brËves visions qui assaillent le policier, puis son ami psy-chologue, nÕÈtant que lÕaboutisseme objectif (du point de vue du spectateur) dÕun processus secret entamÈ trËs tÙt. Alors que les repËres manquent, que Takabe nÕa plus prise sur le monde, trouve un adversaire, qui sÕappelle peu Ítre Mamiya, un beau personnage, lÕhomme le plus fuyant qui soit. Mamiy est amnÈsique, mais il nÕa pas seul ment tout oubliÈ de son passÈ : il nÕ tout simplement pas de mÈmoire et demeure dans un prÈsent perpÈtuel. Les mots glissent sur lui sans laisser de trace, du moins en surface. LÕinterrog toire est impossible : Mamiya ne rÈpond rien mais aligne les questions les plus basiques. Qui ? O˘ ? Quoi ? Qui Ítes-vous ? Toute phrase prononcÈe, toute information seront instantanÈment oubliÈes. Pourtant, il demande sans cesse ‡ ceux quÕil rencontre de lui parl de leur vie, tel le cannibale duSilence des agneauxde Jonathan Demme. Il est lÕÈcran opaque sur lequel les autre se projettent en vain. Et, ‡ son tour, sans prononcer un mot, il se projette en eux, leur transmet ses obsessions inconscientes et les pousse au crime. Film dÕhorreur,Cureest dÕabord affair de peur et de contamination. La folie semble flotter dans les airs avant de se choisir un corps, lÕun ou lÕautre
futurs assassins rencontrÈs par Mamiya, le flic et sa femme, le psy. LÕhypnose, l mesmÈrisme sont des explications qui ne rÈduisent pas le mystËre mais, au contraire, le renforcent, car ce qui se passe dansCurerÈsiste ‡ toutes les grilles de lecture - un peu comme avec les cultes vaudou dansI walked with a zombie. Ce qui provoque la peur, cÕest ce qui est ‡ la fois insaisissable omniprÈsent, comme ce bruit du lave-linge que Takabe arrÍte mais que sa femme rebranche systÈmatiquement avec une dÈtermination quasi mÈca-nique, bruit qui sÕÈchappe de sÈquences domestiques pour sÕidentifi ‡ celui des machines dÕune usine, pui ne semble ne devoir jamais disparaÓtre, sÕinsinuant dans les scËnes o˘ le flic e aux prises avec Mamiya. Le bruit persis-te, lÕeffet dure alors mÍme que sa caus objective sÕest Èvanouie, comme s sÕen Ètait dÈtachÈ. A lÕimage de cet eau renversÈe par Mamiya alors quÕil s trouve face ‡ une jeune femme mÈdecin et dont Kurosawa filme lÕÈcouleme menaÁant, lentement, inexorablement, tout concourt ‡ rapprocher les espaces sÈparÈs, ‡ Èroder les barriËres protec-trices. (...) TrËs souvent, Kiyoshi Kurosawa dessine un deuxiËme cadre dans le cadre, au moyen de lÕembrasure dÕune porte, miroir sans tain de la salle dÕinterrog toire, dÕun Ècran de tÈlÈ ou, dans la ce lule de Mamiya, de cette deuxiËme piËce ‡ lÕÈclairage diffÈrent dont o aurait abattu la porte pour la relier ‡ la premiËre, mais ce quÕil reste du m marque encore lÕancienne sÈparation. un autre lieu, ni tout ‡ fait le prolonge-ment du mÍme. Les plans de Kurosawa sont ‡ double fond, la profondeur de champ est affirmÈe ou contrariÈe dans le mÍme geste. On ne peut voir loin, lÕespace sÕouvre en se rÈtrÈcissant prÈsente un passage vers un autre monde, mais celui-ci est dÈj‡ dans le plan, lÕailleurs est dÈj‡ ici, prÍt ‡ s superposer, voire ‡ se substituer ‡ ce
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reprises, Takabe se cogne ou sÕimmobili-se lorsquÕil atteint la frontiËre. Devant la porte de sa salle ‡ manger, il croit voir sa femme pendue : aprËs un tÍte-‡-tÍte infructueux avec Mamiya, rageur, il sÕattaque au miroir sans tain ; juste avant lÕarrestation de lÕamnÈsique, il entend sa voix mais ne le trouve pas et, frÈnÈtique, cherche un passage, ouvre les portes, bousculent les objets. Ainsi est constamment remis en cause la place de chacun, des personnages (les assassins malgrÈ eux se substituent ‡ Mamiya ; ce dernier et Takabe sÕinstal-lent chacun ‡ leur tour dÕun cÙtÈ de la cellule, face ‡ lÕautre) comme du specta-teur. A la peur de ce qui survient rÈpond celle dÕÍtre laissÈ ‡ distance, tenu en respect, alors mÍme que, si lÕon est pas encore passÈ de lÕautre cÙtÈ, lÕautre cÙtÈ est dÈj‡ passÈ en nous. Le travail de Kurosawa ne tient pas de la dÈforma-tion mais de la modification du familier, dÕabord insensible, finalement assour-dissante, entre dÈgÈnÈrescence et retournement des rapports liant lÕhomme et les choses. Rien ‡ voir avec une Ètude de cas cliniques : la folie (lÕangoisse, la menace, la pesanteur, peu importe le mot) est prÈexistante, et ce sont les contours des personnages, mutants rÈfractaires mais impuissants, qui deviennent flous. Ils sont ‡ la fois plus isolÈs que jamais et reliÈs par une force qui les dÈpasse. Un seul meurtre sera filmÈ frontalement, celui de Mamiya, le grand manipulateur ou le premier manipulÈ, un rÈvÈlateur aliÈnÈ, personne et chacun ‡ la fois,, quÕil faut supprimer, retirer du monde, faute dÕavoir trouvÈ une rÈponse plus adaptÈe. Takabe lÕabat comme sÕil procÈdait ‡ lÕamputation dÕune partie de son propre corps, sans savoir avec certitude si cela suffira ‡ interrompre la contamination, ‡ mettre fin ‡ cette sÈrie insidieusement dÈvastatrice. Kiyoshy Kurosawa laisse le spectateur pantelant au bout de ce voyage sans retour ni concession. Sur un ultime plan de la ville, le dÈfilement du
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marque inscrite ‡ mÍme lÕimage. L marque, sur le monde, dÕune prÈsenc menaÁante. Celle quÕa laissÈe un (dÈj
grand cinÈaste, aussi. Erwan Higuine Cahiers du CinÈma n∞540 - Novembre 9
Le rÈalisateur
AprËs plus de vingt ans dÕune carriËr indÈpendante o˘ il sÕessaya ‡ tous l genres, du porno soft au polar, en pas sant par des comÈdies potaches ou bie encore des films politiques, Kiyoshi Kurosawa sÕimpose dÈsormais comm lÕun des plus talentueux de sa gÈnÈr tion. Pour preuve, son Ènigmatique e fulgurantCure, vÈritable incursion dan un inconscient malade, celui de person nages sans repËres ‡ lÕimage dÕu sociÈtÈ dÈboussolÈe, menacÈe dans se soubassements. Les films de Kurosaw questionnent la problÈmatique identitai re et les processus qui conduisent u Ítre ‡ voir son Èchelle de valeurs boule versÈe, sans possibilitÈ de retour. LÕidÈ de contamination prÈvaut sur celle d remËde et le glissement dÈlÈtËre ‡ u ÈtatautresÕopËre insidieusemen CinÈphile averti, admirateur de Richar Fleisher ou de Don Siegel aussi bien qu de Straub ou Godard, il a su transpose son amour du cinÈma au coeur des trau matismes du Japon contemporain amnÈsie (License to live), imaginair post-apocalyptique (Charisma), perte de repËres (Vaine illusion)...
Sandrine Marque Eclipses n∞31 - janvier 200
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Filmographie
Kandangawa wars1983 The excitement of the do-re-mi-fa girl1985 They are back1989 Sweet home
The guard from the underground1995 Suit yourself or shoot yourself 1 Suit yourself or shoot yourself 2
Suit yourself or shoot yourself 31996 Suit yourself or shoot yourself 4 Door 3
The revenge : a visit from fate1997 The scar that never fade Cure
SerpentÕs path The eyes of the spider License to live
Kodama(c.m.) Charisma
1998
1999
Documents disponibles au France
Positif n∞421, p.4 ‡ 13. Les Cahiers du cinÈma n∞500, p.118, 119.
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