Brodeuses de Faucher Eleonore
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE TECHNIQUE
FRANCE - 2003 - 1h28
Réalisateur : Eleonore Faucher
Scénario :Eleonore Faucher Gaëlle Marcé
Musique :Michael Galasso
Photo :Pierre Cottereau
Interprètes : Lola Naymark (Claire) Ariane Ascaride (Madame Melikian) Thomas Laroppe (Guillaume) Marie Félix (Lucile) Arthur Quehen (Thomas) Jackie Berroyer (Mr Lescuyer) Anne Canovas (Mme Lescuyer) Marina Tomé (La gynécologue)
BRODEUSES
DEELEONOREFAUCHER
SYNOPSIS Quand, du haut de ses 17 ans, Claire apprend qu’elle est enceinte de cinq mois, elle décide d’accoucher sous X. C’est chez Mme Melikian, brodeuse à façon pour la haute couture, qu’elle trouve refuge. Et jour après jour, point après point, à mesure que le ventre de Claire s’arrondit, se transmet entre elles deux, plus que l’art de la broderie, celui de la filiation.
CRITIQUE
(…) Si elle a pour premier effet de détourner le film de la voie sociale où il semblait s’engager, l’intervention de la broderie n’a rien d’un artifice de scénario. Elle permet à ce premier film d’Eléo-nore Faucher - Grand Prix bien mérité de la Semaine de la criti-que au Festival de Cannes 2004 - d’imposer une vision de la vie et du cinéma. La broderie apparaît en effet à la fois comme un arti-sanat, un travail méticuleux qui demande infiniment de patien-ce et d’attention, et comme une œuvre artistique, dont l’accom-plissement procure un bonheur indicible. Brodeusesdonc le récit sera soigné à l’extrême d’un double apprentissage. Apprentissage d’un métier, bien sûr, superbe-ment filmé : peu à peu, au gré des indications de Mme Mélikian, nous voyons Claire progresser, saisir au vol les nuances de son art. Apprentissage, aussi, d’un rap-port au monde. C’est un chemin vers l’acceptation de la vie que filme Eléonore Faucher avec une élégante simplicité. Il lui suffit pour cela de montrer ses magnifi-ques actrices au travail, dans les profondeurs de la cave de Mme Mélikian. Lola Naymark et Ariane Ascaride sont savamment assemblées, comme pourraient l’être deux couleurs : le roux des cheveux de l’une ressort au côté de la sil-houette endeuillée de l’autre. La malice et l’énergie de l’appren-
tie contrastent avec la souffrance de sa patronne, écorchée vive. La cinéaste montre aussi, avec tant de délicatesse qu’elle semble par-fois les surprendre par accident, les mille détours que prend leur relation pour passer de la méfian-ce à une complicité profonde. Mme Mélikian voudrait mourir, mais Claire ne la laissera pas faire. Claire aimerait cacher, au point de l’oublier, l’enfant qu’elle porte ; Mme Mélikian l’en empê-chera à son tour. Autant dire que Brodeusesde ces films qui est ont l’extrême délicatesse de con-sidérer un rapport entre deux êtres comme une matière assez précieuse pour être maniée avec subtilité, et, surtout, assez riche pour nourrir une œuvre. Florence Colombani Le Monde - 13 octobre 2004
(…) Eléonore Faucher a fabriqué Brodeusescomme un oiseau fait son nid, picorant des brins de banalité, des fétus de tristesse, des grains de rêverie. Sensible aux matières, elle a tourné son film en brodeuse, mêlant le rêche au duveteux, l’âpreté à la tendres-se. Le nez collé sur son travail, elle ausculte les corps de près, puis prend soudain ses distan-ces et contemple la beauté des êtres dans leur ensemble. Digne et atemporelle, son héroïne a l’air de voyager à travers les épo-ques. Belle comme une Vierge de la Renaissance, elle peut brus-quement s’assombrir comme une héroïne de Zola, ou s’illuminer sous son turban bleu, telle la
jeune fille à la perle de Vermeer. Et quand elle chevauche sa pétrolette dans la campagne gla-ciale, ou alpague ses collègues sur le parking, elle ressemble à une syndicaliste de la France d’aujourd’hui… Cette esthétique ondoyante char-ge le film de mystère, multiplie les reflets éblouissants, décuple les interprétations possibles. Que doit-on cacher, que doit-on montrer, que doit-on regar-der en face? Ce n’est pas à nous de décider. La vie est pleine de basculements irrémédiables qui se chargent de prendre les déci-sions à notre place, semble croire Eléonore Faucher. Mais il ne tient qu’à nous de considérer ces catas-trophes comme des renaissances. Claire a cette conviction, qui la pousse à fréquenter ses sem-blables. Ainsi, sous son regard, le visage tuméfié du frère de sa meilleure amie (défiguré après un accident de la route qui a causé la mort d’un garçon de son âge) prend une toute autre lumière. Cette tache de mort devient tache de naissance et encouragement au renouvellement... Le miracle a aussi lieu sur Mme Mélikian, son employeuse, triste et som-bre comme une veuve de guerre, qui reprend goût à la vie par sa seule présence. Leur ouvrage finit par se transformer en croquis de biologie, lumineux et vibrion-nant. Les deux femmes piquent des perles et des fils d’argent sur un tulle de mariage. Et l’on croit voir apparaître des embryons en formation... Sans jamais s’attarder sur l’émo-
tion, Eléonore Faucher saisit l’éphémère dans ce qu’il porte en lui de définitif. Elle crée un cli-mat de raideur flottante, qui n’est bizarrement jamais source d’an-goisse. Et l’on se sent aussi émer-veillé que le personnage incarné par Jackie Berroyer, qui s’inter-roge face à une noix : «Peut-être que ça a un sens…» Marine Landrot
Télérama n°2857 - 16 octobre 2004
(…)Brodeuses, c’est l’histoire d’une transmission. Transmission d’un métier, de la vie. Avec sub-tilité, la réalisatrice parvient à tisser ce lien entre les deux femmes, sans dialogues expan-sifs, sans effusions. Les gestes et les expressions des visages en disent plus long que tous les mots, à l’image de cette magnifi-que séquence où Claire offre une étole à Mme Mélikian, fruit de lon-gues heures de travail. Sublime, Ariane Ascaride a choisi la rete-nue et la pudeur pour interpréter la douleur d’une mère. Même Lola Neymark, flamboyante et effron-tée, préfère la réserve et la nuan-ce à un jeu trop démonstratif. Seule la photographie se veut plus éloquente : elle s’enveloppe de grisaille et de brume quand chaque femme porte son fardeau, puis se pare des teintes chaudes et lumineuses d’un bel après-midi d’automne lorsque l’espoir renaît. Tout est réfléchi, rien n’est laissé au hasard. C’est un film peuplé de symboles que nous livre Eléonore Faucher, mettant sa sensibilité de femme au service d’une œuvre sur
la maternité.
Claire Sassonia Commeaucinema.com
(…) Ce premier film d’une jeune réalisatrice française, présenté et couronné à Cannes dans la Semaine de la Critique, est une des heureuses surprises de cette année 2004. Il traite son sujet avec une grande délicatesse, il évite soigneusement les pièges de l ‘émotion facile et du mélo. Il est bien servi par la qualité d’inter-prétation de ses deux interprètes principales, la jeune Lola Neymark et Ariane Ascaride, la grande actrice habituelle des films de Robert Guédiguian (Marius et Jeannette). La réalisatrice manifeste aussi pour une première œuvre une maî-trise impressionnante. Elle sait filmer la campagne de Charente, les lumières de l’hiver, aussi bien que les détails et l’intimité d’un atelier de broderie. «La couture est vraiment une métaphore du cinéma», dit-elle «par la minutie, le long travail caché, la perfection à atteindre». Mais plus encore, ce film est un message d’espéran-ce, puisque , malgré les drames qu’elle doit traverser, la vie peut s’ouvrir un avenir. Jacques Lefur www.asso-chc.net
[Pourtant] àl’épreuve de la trans-formation de son corps, [Claire] découvre sasensualité latente qui, jusque-là, ne s’exprimait que dans des travauxsecrets, dans la
caresse de la fourrure deslapins, au début. Puis dans le toucher des paillettes, des perles, desfils précieux, dans la délectation de la beauté des soies, des tramespeu à peu habitées par les motifs qu’elle inventait. Qu’elle insèremaintenant avec virtuosité dans les robes de Christian Lacroix. Quand lecouturier garde son premier ouvrage pour s’en ins-pirer, c’est unereconnaissance inespérée. Sous l’œil bienveillant et fier de Mme Mélikian, le tra-vail de Claire devient légitime.(...) Toutdevient cinéma sous la lumière révélatrice de Pierre Cottereau qui éclaireces figures féminines commeLa Laitièrede Vermeer. Claire aussiporte une coiffe, mais sa chevelure exubé-rante s’en libére vite. Lescou-leurs s’imposent. Orange et Bleu.(...) Dominique Martinez
Positif n° 524 - Octobre 2004
PROPOS DE LA RÉALISATRICE
L an a i s s a n c ed el ’ i d é ed e Brodeuses Ce qui a d’abord dirigé l’écriture, c’est la relation entre une femme âgée et une jeune femme, ce qu’el-les peuvent s’apporter sans la moindre douceur, presque malgré elles, et qui correspond assez à la relation que j’avais avec ma grand-mère. Un jour où j’étais en train de repriser un pull en me disant que
je ferais mieux de le jeter, j’ai réalisé que je n’aurais jamais fait ce geste si je n’avais pas vu ma grand-mère repriser des vête-ments qui se trouvaient parfois dans sa boîte à couture depuis des années. Nous n’étions pas particulièrement proches, mais je me suis rendu compte que j’étais faite de tous ces gestes là, que ma grand-mère et mes autres grands-parents, que mes parents, exis-taient quelque part en moi et que même si je ne suis que moi même, je ne suis rien sans eux.
Le thème de l’accouchement sous X Ce n’est pas son aspect social qui m’intéressait, bien que je me sois renseignée auprès de l’asso-ciation Moïse qui essaye d’aider les femmes dans cette situation. Mon but était de rendre concret le risque qu’on prend en faisant un enfant, quels que soient son âge ou sa condition, ainsi que la remise en question de soi-même que provoque cette responsa-bilité, et la perte de liberté et d’insouciance qu’elle implique. On prend le risque de ne pas l’élever aussi bien qu’on le voudrait. C’est cette inquiétude que j’ai voulu faire passer à travers ce thème et j’ai mis cela dans le personnage de Claire.
Les personnages Je les ai tous écrits à partir de moi-même. Je peux d’ailleurs me reconnaître en chacun d’eux. Claire a la force de caractère de ses 17 ans, une grande détermi-nation, alliée à beaucoup de res-
Le centre de Documentation du Cinéma[s] Le France, qui produit cette fiche, est ouvert au public du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30 et accessible en ligne sur www.abc-lefrance.com
Contact: Gilbert Castellino, Tél : 04 77 32 61 26 g.castellino@abc-lefrance.com
pect pour Mme Mélikian. Ce qui ne l’empêche pas d’être effrontée par moments avec elle. Elle a aussi un potentiel de vie incroyable. Mme Mélikian, qui est interpré-tée par Ariane Ascaride, était fon-dée sur le deuil de son fils, avec qui elle vivait seule, ainsi que sa pudeur, sa retenue, et son métier de brodeuse pour la haute cou-ture.
Le choix des actrices Avant que je ne commence le cas-ting, Ariane Ascaride a lu le scé-nario dans le cadre du Festival d’Angers. Je ne pensais pas à elle pour ce rôle car elle était trop jeune, mais j’étais con-tente de faire sa connaissance. L’expérience de sa lecture à Angers a été déterminante, parce qu’elle a aimé le scénario, et parce que j’ai aimé le scénario tel qu’elle le lisait. Beaucoup de lecteurs ajoutaient de la noirceur à l’histoire, ne sentaient pas cer-taines pointes d’ironie. Elle si. Tout de suite. Et sans que je ne lui aie dit quoi que ce soit. Moi, à Angers, j’étais comme une mem-brane entre elle et le public, le cœur battant. C’était la première fois que mon travail sortait du cercle professionnel, vivait d’émo-tion. J’ai attendu 10 jours avant de lui proposer le rôle, pour ne pas m’emballer. Elle a accepté de se vieillir, de se durcir, et elle est entrée dans le personnage comme dans un gant... Pour le rôle de Claire, nous avons fait un casting classique. Et Lola Naymark est arrivée. Elle était la description exacte de Claire dans
le scénario, avec ses cheveux roux flamboyants, et son air effronté. Lola était une évidence. C’est déjà une formidable comédienne, avec à la fois beaucoup de fraîcheur et beaucoup de métier.
Le métier de brodeuse Je voulais parler d’un métier de l’ombre. La couture est vraiment une métaphore du cinéma. Quand on voit un film, on ne s’imagine pas le travail des techniciens. De même que quand on voit un man-nequin qui défile sur un podium, on n’imagine pas les heures de travail des petites mains qui sont derrière. Quand j’ai visité l’atelier de Monsieur Lesage ou celui de Nadja Berruyer, qui a réalisé les broderies du film, j’ai complète-ment retrouvé l’atmosphère que je recherchais, c’est-à-dire cette espèce de connivence féminine et cet esprit de corps. Dossier de presse
FILMOGRAPHIE Court métrage : Les toilettes de Belle-Ville 1996 Long métrage : Brodeuses 2003
Documents disponibles au France
Revue de presse importante Positif n°522, 524 Cahiers du Cinéma n°590 Fiches du Cinéma n°1757, 1764
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