Artcurial | Archives Claude Monet | 13.12.2006 | Hôtel Dassault
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Artcurial | Archives Claude Monet | 13.12.2006 | Hôtel Dassault

Informations

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

MAISONDEEVNTEUAXENCHÈRES-AGRÉMENT°N02100-
7, Rond-Point des Champs-Élysées. 75008 Paris Tél. : +33 (0) 1 42 99 20 20 - Fax : +33 (0) 1 42 99 20 21 www.artcurial.com - contact@artcurial.com
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ARCHIVES CLAUDE MONET CORRESPONDANCE D’ARTISTE COLLECTION MONSIEUR ET MADAME CORNEBOIS
PARIS - HÔTEL DASSAULT
MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2006 - 14H15
ARCHIVES
CLAUDE MONET
CORRESPONDANCE D’ARTISTE
COLLECTION MONSIEUR ET MADAME CORNEBOIS
PARIS - HÔTEL DASSAULT
MERCREDI 13 DÉCEMBRE 2006 À 14H15
53
225
PARIS - HÔTEL DASSAULT 7 Rond-Point des Champs-Élysées, 75008 Paris
Téléphone pendant l’exposition : 33 (0)1 42 99 20 33
COMMISSAIRE PRISEUR : Francis Briest
SPÉCIALISTES : Violaine de La Brosse-Ferrand +33 1 42 99 20 32 vdelabrosseferrand@artcurial.com
Thierry Bodin, expert 45, rue de l’Abbé Grégoire 75006 Paris +33 1 45 48 25 31 +33 1 45 48 92 67 (fax) lesautographes@wanadoo.fr
COMPTABILITÉ DES VENTES : Nicole Frèrejean,01 42 99 20 45 nfrerejean@artcurial.com
EXPOSITION PRIVÉE : chez l’expert uniquement sur rendez-vous
EXPOSITIONS PUBLIQUES : Vendredi 8 décembre 11h - 19h Samedi 9 décembre 11h - 19h Dimanche 10 décembre 11h - 19h Lundi 11 décembre 11h - 18h Mardi 12 décembre 11h - 18h
VENTE Mercredi 13 Décembre à 14h15
CATALOLOGUE VISIBLE SUR INTERNET www.artcurial.auction.fr
VENTE N° 01207
ASSOCIÉS
Francis Briest,tnedisCo-Pré Rémy Le Fur Hervé Poulain François Tajan,idenPrésC-ot
DIRECTEURS ASSOCIÉS Violaine de La Brosse-Ferrand Martin Guesnet Fabien Naudan
DÉPARTEMENT ART MODERNE : Direction François Briest
Violaine de La Brosse-Ferrand,spécialiste +33 1 42 99 20 32 - vdelabrosseferrand@artcurial.com Bruno Jaubert,spécialiste +33 1 42 99 20 35 - bjaubert@artcurial.com Laura Cristau,spécialiste junior +33 1 42 99 20 34 - lcristau@artcurial.com contact : Marie Sanna +33 1 42 99 20 33 - msanna@artcurial.com
DÉPARTEMENT LIVRES-MANUSCRITS : Direction François Tajan
Oliver Devers,spécialiste +33 6 84 81 56 07 - odevers@artcurial.com contact : Benoît Puttemans 01 42 99 16 49 - bputtemans@artcurial.com
PRÉFACE
À Denyse et Philippe Durand-Ruel Quel étrange phénomène que le portrait mosaïqué d’un immense artiste tel qu’il surgit en creux dans les lettres reçues ! L’exercice est excitant qui consiste à appréhender l’image d’un homme par la seule réunion des reflets que nous renvoient ses contemporains. Des décennies que l’on lit, analyse, dissèque les lettres de Monet à des marchands, des artistes, des écrivains. Ses centaines de courriers au « cher Monsieur Durand », son marchand. Enfin, la réponse. Après l’aller, le retour. L’écho aura mis un certain temps à se faire entendre. Des blocs de savoir se détachent avec la dispersion de ce fonds d’ n intérêt  u exceptionnel pour l’histoire de l’art et l’histoire littéraire. Le biographe est soudain comblé au-delà de toute espérance. Un étrange phénomène se produit alors sous nos yeux, qui relèv e du mystère propre au laboratoire photographique, lorsqu une image se précise, que les contours s’affinent et les gris noircissent, dans le bain du révélateur, le bien nommé. La richesse de ce fonds est telle qu’elle permet au puzzle de compléter d’un coup le paysage de l’impressionnisme épistolier. Pas pour toujours mais presque : le propre de tout ce qui touche à l’art n’est-il pas d’êtredéfinitivementinachevé ? On trouvera toujours des lettres, des notes, des bouts de papiers inédits. Mais peu de réunion aussi édifiante et cohérente que ce fonds. Les pépites y cotoient les curiosités. Ainsi ce passionnant rapport d’envoyé spécial à Giverny signé du Dr Coutela, chirurgien en ophtalmologie, à Georges Clemenceau si attentif à la santé de son ami, détaillant les suites de la cataracte dont il vient d’être opéré et ses troubles de la vision sur la question des couleurs : « Ilvoit tout beaucoup plus jaune. Or M. Monet a besoin de plus de vision que pour la vie banale… ».Il y a aussi cette lettre étonnante du diplomate Paul d’Estournelles de Constant, qui lui avait fait découvrir les champs de tulipe en Hollande et lui cherche désormais des paysages dans la fournaise humaine du port de Pittsburgh quand il ne s’enquiert pas de ses futurs amateurs :« Continuez à faire des chefs d’œuvre. Moi, je tâcherai de vous faire un public plus capable de les apprécier ». Les lettres de Josse Bernheim Jeune édifient sur les relations entre un artiste et ses marchands. Celles d’Arsène Alexandre sur ses rapports avec les paradoxes de la critique. Celles de Léonce Bénédite sur la mentalité des conservateurs. Celles de Georges Feydeau sur les concessions auxquelles est prêt un vaudevilliste atteint de monetite aigue puisqu’il se dit prêt à lui échanger une loge à l’année pour assister à la répétition générale de ses pièces contre des avantages dans l’achat de ses œuvres. Celles de Théodore Duret, de Geffroy, de Mirbeau, sur l’amicale vigilance des critiques d’art. Celles de Renoir sur l’amitié entre deux peintres quand il s’agit d’en honorer un troisième, Manet. Celles du pianiste Bériot sur les angoisses des collectionneurs et celles d’Edwards sur leur bonheur d’accéder à la propriété de plusieurs Monet. Ici de vils flatteurs, là des quémandeurs, des tapeurs, des parasites, des intermédiaires, race d’opportunistes increvable, toujours tapie en embuscade partout où surgit un succès durable. Plus loin de sincères admirateurs, là encore d’émouvants témoignages de solidarité avec des peintres dans le besoin et même parfois des admirateurs désintéressés. Des blocs de vanité, d’orgueil, d’ mour  a -propre, de jalousie, d’amertume et de solitude. Toute la gamme des sentiments humains et, sans guère de doute, une matière inédite pour un roman de mœurs, un roman policier, un roman historique et tant d’autres histoires. Thésards et historiens peuvent attendre, pas la fiction si avide de cette réalité brut de décoffrage. Pas pour expliquer mais pour suggérer, intriguer , inquiéter. Expliquer l’art, c’est le tuer. Monet se refuse à révéler si les vues de Londres ont été faites d’après nature ou pa s, et quelles couleurs il a employées. Il assure capter la lumière pour la jeter directement sur la toile et cela suffit. L’ère du making ofl’eut terrassé. Il n’y a pas à en sortir : raconter la technique réduit le mystère. Pourquoi s’embarrasser à raconter ce qu’on s’est tué à peindre ? L’un dispense de l’autre, il ne dit pas autre chose, ne cède pas sur ce point et c’est tant mieux . Monet passe pour être dur. Le négociateur en lui est intraitable. Tout est relatif et sa réputation d’exigence ne se comprend que par rapport à la nonchalance avec laquelle nombre de ses pairs traitent tout ce qui a la couleurbusiness. Il va en répétant : «Que tirons-nous de nos protecteurs ?» C’est son antienne. Selon qu’on lui prêtera davantage de cynisme que d’empathie, on entendra « protecteur » dans son acception balzacienne comme celui qui entretient des femmes, ou dans celle plus noble de la Renaissance comme synonyme de mécène. La correspondance échangée avec son marchand historique est un morceau de choix. Monet le républicain dreyfusard, Durand-Ruel le monarchiste antidreyfusard. Quarante ans d’amitié pourtant, à la galerie ou l’atelier, en villégiature avec les épouses à Pourville ou dans le nouvel appartement du quartier Europe cher à Caillebotte, au 35 rue de Rome, pour lequel Durand-Ruel lui a commandé des natures mortes destinées aux panneaux des portes du salon. La réunion de leurs lettres est aussi l’inventaire discret des heures et des jours d’une aussi profonde relation avec ses hauts et ses bas. Quand Paul Durand-Ruel fait la connaissance de Monet à Londres en 1871, il le voit aussitôt comme l’entêtement fait homme : «Un homme solide et résistant qui me parut devoir peindre sans fatigue pendant plus d’années que je ne m’en donnais moi-même à vivre». Il était du genre à tenter de faire retarder d une demi-heure le départ du train pour Rouen, la lumière étant alors meilleure et les échappements de vapeur mieux mis en v aleur par les rayons immiscés dans la gare Saint-Lazare.
AR T C U R I A LBR I E S T-PO U L A I N-LEFU R-F.TA J A N/AR C H I V E SCL A U D EMO N E T/ 6
Une association est née ce jour-là, l’amitié et la complicité en sus. Monet, qui est tout sauf un ingrat, mettra un point d’honneur à se souvenir un demi-siècle plus tard que dans cette ville-là à cette époque-là, plusieurs peintres de ses amis et lui-même durent à Durand-Ruel de ne pas mourir de faim. L’hôtel Drouot le 28 mars 1875. MePillet au marteau, Paul Durand-Ruel à la table de l’expert. 73 toiles impressionnistes au feu des enchères. Quand les commis promènent des Renoir et des Monet dans les travées, sifflets et insultes fusent. Les plus accommodants exigent que l’on envoie l’expert à Charenton. Le commissaire-priseur doit faire intervenir la police pour éviter que des coups de canne ne s’abattent sur des crânes d artistes.Le Printempsde Monet partant tout de même pour 205 francs, les perturbateurs ricanent et l’attribuent à la qualité de l’encadrement. Les mieux intentionnés dénoncent «l’hystérie de la couleur» et le «grossomodo de la nature» C’était un temps où dans des catalogues, « Monnet » s’ornait encore d’une coquille que nul ne songeait à corriger, quand on ne le confondait pas avec Manet. Monet n’aimait pas que Durand-Ruel le qualifiât d’ « homme du soleil » pour n’être pas confiné à une seule note. Les premières toiles de Monet qu’il montre aux clients, Durand-Ruel n’hésite pas à les vernir au bitume, contre l’avis de l’artiste, afin de dissiper le reproche de certains : « trop plâtreux… » Il se méfiait du tropisme américain de son marchand, jusqu’au jour où il devint l’impressionniste le plus recherché outre-Atlantique. Le lot de lettres de Paul Durand-Ruel à Claude Monet nous permet d’être désormais les témoins comblés de leur bras de fer : le premier tente l’impossible afin de conserver l’exclusivité de la production du peintre malgré l’absence de scrupules et l’opportunisme des rivaux sur la place ; le second déploie autant d’énergie à lui faire admettre qu’un artiste tel que lui, si soucieux de sa liberté et de son indépendance, ne saurait toute sa vie se lier ainsi à un seul marchand. Tous les talents de Durand-Ruel s’y déploient discrètement, le patient négociateur et le fin diplomate, l’homme de foi et l’homme de conviction, le défenseur absolu d’une certaine idée de l’art, de ses peintres et des intérêts de sa galerie, toutes choses d ont la solidarité lui apparaît comme une évidence.de tableaux, c’est un apôtre, un prophète« Ce n’est pas un marchand », s’extasie le critique Théodore Duret. Il faut voir l’artiste et son héraut discuter pied à pied du prix desCathédrales,car on les voit lorsqu’on les lit. Monet s’avère un excellent homme de ses affaires. Un cas parmi ses pairs. Au fond, les deux hommes parlent la même langue, débarrassés qu’ils sont des complexes, poses et non-dits qui rendent si complexe l’évocation des affaires d’argent dans les pays latins et catholiques, et plus encore s’agissant d’art. Avec Monet, Durand-Ruel se prétend non pas négociant mais admirateur enthousiaste de ses œuvres. Encore que lorsqu’il ne comprend pas ses nouveautés, il fait un pas de côté, prend très provisoirement ses distances p our réfléchir, avant de revenir lui dire son soutien une fois le choc passé.« Tâchez de m’étonner avec une multitude de chefs d’œuvre !lui écrit-il, injonction qui mériterait d’être plus fameuse – car elle l’annonce», – que le frelaté «Étonnez-moi !par le génie de Monet, Durand évangéliste ne» de Diaghilev à Cocteau. Convaincu cherche pas à convaincre à son tour mais bien à convertir. Il y a du missionnaire en lui. Il est tout le temps en campagne. Il sait qu’il finira par faire triompher leur cause. Mais quand ? C’est la seule inconnue. En attendant, il faut tenir et se ten ir. Même si la patience n’est pas une vertu contagieuse, la trésorerie inépuisable et la corporation des huissiers naturellement portée à l’empathie. Georges Clemenceau, qui ne se payait pas de mots, notait dans le beau portrait-souvenir qu’il consacra à son ami : «d’être et de demeurer lui-même à travers toutes entreprises desDe quels tourments Durand-Ruel sauva Monet en lui permettant coalitions de médiocrités !de demander à ce qu’on lui rendit grâces.» Et Complément inespéré, les lettres de Renoir sont une mine sur les réactions des peintres de Durand-Ruel à sa volonté de ne plus les laisser faire systématiquement bande à part, sur l’ambition américaine qu’il nourrissait pour l’impressionnisme. Bien peu sont restées lettres mortes. Toutes disent le peu d’intérêt que les artistes entre eux portent à la technique. Nous ne sommes jamais dans une conversation de mécaniciens. Au mieux «causer peinture», comme dit Vuillard. En creux se dessinent plutôt les autoportraits intimes des correspondants de Monet : Renoir à qui il arrive un second fils, Renoir qui se laisse décorer de la légion d’honneur au grand dam de son ami, Renoir à l’agonie. Le moraliste Cioran tenait que la lettre, conversation avec un absent, représentait un événement majeur de la solitude. Il est vrai qu’il faut toujours chercher la vérité d’un créateur dans son œuvre quitte à la trouver éclatée dans sa correspondance. Partout, quel que soit la qualité du scripteur, un même sentiment sourd de ce millier de lettres, une sincère admiration pour l’artiste en Monet mêlée d’un respect sans mélange pour l’homme en lui. Quelque chose de rare vis-à-vis de el ’ n qu qu u de rare. Pierre Assouline
Table chronologique des lettres 1876 57 1878 16 1879 17, 18, 155, 156, 231 1880 19, 20, 50, 86, 155 1881 21, 58 1882 22, 23, 59, 60 1883 24, 25, 61, 62, 87, 157, 232 1884 26, 27, 63, 64, 88, 89, 163, 191, 192, 207, 208, 233, 234, 235, 236, 237 1885 28, 65, 66, 192, 209, 236, 237, 238, 316 1886 29, 46, 67, 68, 69, 90, 101, 104, 107, 164, 165, 210, 211, 239, 240, 241, 282 1887 30, 70, 91, 101, 108, 143, 166, 167, 168, 169, 212 1888 31, 45, 71, 92, 104, 109, 137, 143, 146, 151, 161, 169, 170, 171, 213, 214, 215, 216, 217, 242, 243, 244, 245, 246, 247, 248, 323, 324 1889 32, 93, 104, 110, 144, 146, 153, 172, 173, 174, 218, 219, 224, 249, 294, 301, 302, 303 1890 33, 51, 72, 105, 111, 112, 158, 175, 176, 220, 221, 222, 224, 295, 296, 304 1891 34, 73, 94, 113, 146, 177, 178, 223, 297, 298, 305, 306, 307 1892 16, 35, 36, 37, 43, 54, 74, 102, 114, 142, 151, 178, 179, 197, 250, 251, 281, 308 1893 38, 75, 114, 180 1894 39, 41, 47, 76, 135, 181, 252, 253, 254, 255, 256, 283 1895 6, 48, 49, 77, 115, 182, 229, 257, 258, 259, 309 1896 78, 116, 138, 183, 260 1897 117, 139, 183, 193, 261, 284, 285, 310 1898 14, 16, 133, 184, 286 1899 3, 79, 117, 130, 185, 225, 226, 262, 263, 287, 311, 325 1900 4, 80, 95, 186, 190, 196, 197, 198, 202, 264, 328 1901 16, 81, 96, 118, 312 1902 81, 97, 119, 202, 265, 288 1903 98, 120, 140, 187, 289 1904 82, 120, 187, 206, 290 1905 15, 83, 102, 131, 148, 205, 266, 291, 313 1906 84, 121, 267 1907 44, 84, 102, 122, 159, 188, 230 1908 85, 123, 141, 188, 227, 275 1909 55, 124, 162, 189, 227, 229, 268, 269, 270, 293, 329 1910 124, 134, 189, 202, 271, 272, 292 1911 42, 125, 189, 228, 273 1912 13, 106, 126, 145, 274, 317 1913 10, 154, 299, 330, 331 1914 127, 276, 300 1915 148, 332 1916 1, 277 1917 99, 127, 202 1918 52, 132, 202 1919 11, 128, 132, 202, 279, 327 1920 2, 5, 7, 11, 52, 100, 128, 131, 136, 147, 152, 160, 202, 318, 326 1921 8, 56, 100, 103, 128, 135, 149, 280 1922 100, 128, 204 1923 12, 53, 319, 320 1925 128, 321 Abréviations : L.A.S. : lettre autographe signée L.A. : lettre autographe (non signée) L.S. ou P.S. : lettre ou pièce signée M : pour les lettres de Mirbeau, renvoie au numéro de la lettre dans Octave MIRBEAU,Correspondance avec Claude Monet, éd. de P. Michel et J.-F. Nivet (Du Lérot, 1990). W : pour les tableaux de Monet identifiables, nous renvoyons (W suivi d’un numéro) au catalogue de Daniel WILDENSTEIN,Claude Monet, biographie et catalogue raisonné(Paris-Lausanne, Bibliothèque des Arts, 5 vol., 1974-1991).
1 Georgette AGUTTE (1867-1922) peintre, épouse de Marcel Sembat. L.A.S., Bonnières 5 juin 1916, à Claude MONET; 4 pages in-8. 200 / 300Elle l’invite à « venir avec Madame votre belle fille déjeuner à la maison […] Nous serons seuls avec notre cher docteur et ami Rebière. Je ne pourrai pas vous montrer un jardin comparable au vôtre, mais mon mari sera content de vous voir dans sa vieille maison où il est né et qu’il adore ». Ils adressent au « très cher et vénéré maître, tout le témoignage de notre admiration »… 2 Jean AJALBERT (1863-1947) écrivain. L.A.S., Beauvais 25 août 1920, à Claude MONET; 4pages in-12, en-tête et vignette Académie Goncourt.4 200 / 300Arsène ALEXANDRE « Je veux vous voir, voir vos dernières œuvres », et montrer Giverny à2 L.A.S., [avril 1900], à Claude MONET; sa nouvelle femme. Il lui propose aussi de venir passer une journée àap 4d te segL  eêtetor.iFag in-emie en-8, à Beauvais : « il y a un logement tout battant neuf pour vous – large et silencieux ». DELAHERCHEn’est pas loin, « avec de l’admirable poterie.800 / 1 000Enfin, jeveuxvous voir, il y a trop longtemps que je n’ai eu votre poignée de main […]. Hier, THIÉBAULT-SISSON, aujourd’hui GRAPPEAU SUJET DE LORGANISATION DUNE EXPOSITION D’AUGUSTERODIN. me disent vos dernières merveilles –je n’y tiens plus »… Il lui demande une lettre « exprimant votre jugement sur l’œuvre de Rodin, sa portée, sa place, à votre avis, dans l’art moderne. Ce sera 3pour mettre en tête du catalogue de son exposition, que je prépare en ce moment ; – j’aurai ainsi le témoignage de quelques grands artistes Arsène ALEXANDREvôtre sera parmi les plus précieux. […] Rodin j’ende ce temps. Le (1859-1937) journaliste et critique d art.suis sûr en sera très fier »… 2 L.A.S., [1899], à Claude MONET;Monet ayant refusé, Alexandre revient à la charge, très vexé du ton de mie in-8Il faut que je me sois bien mal exprimé, ou, comme je l’aisa lettre : « 2 pages et de,une à en-tête Le Figaro.toujours craint, que vous ayez peu d’estime pour mon jugement, pour 600 / 800supposer que j’ai pu vous demander quelque chose comme l’attestation délivrée par un cabotin guéri d’une laryngite aux pastilles SUR LA MORT D’ALFREDSISLEY Géraudel(29 janvier 1899). »... Sa pensée était plus haute et plus digne de Rodin et de Lundi [30 janvier] : « Il y a une différence entre le produit pharmaceutique que l’on: « Je savais depuis hier soir la mort du pauvre lui Sisley, ce qui m’a permis de faire un article sur lui (beaucoup trop vend d’une manière permanente et les œuvres qu’un artiste réunit court à cause de l’heure tardive, mais où j’espère avoir dit l’essentiel). d’une façon exceptionnelle et dans une occasion unique ». Il y a aussi Quelle triste fin ! » Il se met à sa disposition « si je pouvais vous être une grande différence « entre le banal témoignage de réclame donné utile pour ceux qu’il laisse »… par le premier venu, et l’affirmation de sympathie et d’admiration Mardi soir [4 avril], sur la préparation de la vente aux enchères au artiste  qu’untel que vous peut envoyer à un Rodin dans une profit des enfants de Sisley (1eren somme solennelle. L’exposition que Rodin va faire est circonstance mai, galerie G. Petit). Alexandre remercie Monet de l’avoir associé à cette bonne œuvre : « je suis très une sorte de bataille, et je ne crois pas que c’était vous faire injure que fier d’avoir été par vous jugé digne d’y apporter un modeste de vous demander d’y prendre part. […] Vous dites que vous ne savez concours ». Il a vu Georges PETITet il écrit à Gustave G, EFFROYpour pas écrire ; je sais, moi, le contraire, et un homme comme vous peut lui proposer de décrire « en tête du catalogue, comme il sait le faire, dire beaucoup en peu de lignes ». Il a été peiné par la réaction de avec son charme de style, l’œuvre de Sisley » ; lui-même essaiera de Monet, alors qu’il a été « parmi ceux qui ont dès la première heure, « faire une petite chose bien simple sur les lendemains de luttes, sur admiré et défendu des artistes comme vous, RODINet quelques le drame même de cette vie, de cette fin du pauvre Sisley et sur l’élan autres, et qui a eu à le faire quelques mérites dont il ne se vante pas, de solidarité artistique et humaine qui prend la forme de cette parce que le plaisir d’admirer lui suffit amplement »… [Le 25 avril, vente »… Monet enverra un bref texte qui sera reproduit dans le catalogue.]
RUCTRASEIRBLAI-RF  .ATAJ/NRAHCT- POULAIN- LEFU8 ESIVAUCLMODET/NE
5 Arsène ALEXANDRE L.A.S., 3 décembre 1920, à Claude MONET; 4 pages in-8. 600 / 800TRÈS BELLE LETTRE SUR SON PROJET DOUVRAGE CONSACRÉ ÀMONET (Claude Monet, Bernheim-Jeune, 1921). Son long silence ne signifie pas qu’il « néglige le maître de Giverny » ; il n’a « cessé de travailler au sujet qui me tenait à cœur. […] je n’ai fait que m’y consacrer entièrement et avec un intérêt de plus en plus vif à mesure que je repassais et étudiais votre œuvre ». Le manuscrit est presque terminé, et l’illustration déjà en train. Il a besoin de quelques indications indispensables : les dimensions de « l’atelier des nymphœas » ainsi que celles des panneaux « et nombre de ces panneaux et des séries qu’ils constituent », afin de donner une idée « de l’importance de l’entreprise ». Il ne se souvient plus « si c’est ZOLAou Antonin PROUSTqui avait écrit la fameuse phrase sur le “pionnier de l’art” ». L’illustration de l’ouvrage sera très belle, et confiée à André MARTY: « Lui seul, actuellement, peut tenter sans insuccès les reproductions en couleurs. Il y en aura quelques-unes », dont « en double page, les panneaux bleus des Nymphœas de la Victoire, qui vont être un des plus beaux éléments du Musée à l’étude ». L’opérateur de Marty devra venir prendre les clichés nécessaires, et Marty lui-même désirerait surveiller les opérations. Ce dernier se rappelle « votre bienveillance lorsqu’il vous avait demandé jadis une lithographie pour son entreprise si courageuse, et alors si mal appréciée, de l’Estampe originale Pour»… « le reste de l’illustration j’ai trouvé dans les clichés de DRUETet surtout de DURAND-RUEL, un ensemble vraiment superbe, à la fois varié, significatif, et matériellement très net »… ON JOINT2 autres L.A.S. à Claude Monet, lui adressant un article de Paris(21 juin 1889,Claude Monet et Auguste Rodin) : « si j’ai écrit mes sensations avec moins de détails que je l’aurais souhaité, c’était dans l’intérêt de l’exposition, & parce que ces lignes furent publiées juste le jour de l’ouverture »… (1 p. obl. in-8, vignette de Caran d’Ache) ; lui recommandant M. et Mme de CLERMONT-TONNERRE, qui désirent vivement visiter son jardin et lui dire leur admiration (3 p. in-8, en-têteLe Figaro)… Plus une chemise autographe de MONET: « lettres de Arsène Alexandre ».
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6 Herman BANG (1857-1912) auteur danois. 3 L.A.S., [1895 et s.d.], à Claude MONET; 4 pages in-8. 500 / 700Sandviken, Lundi[1eravril ? 1895,FIN DU SÉJOUR DEMONET EN NORVÈGESouffrant, il n’a pu aller le voir lui faire ses adieux, mais il]. le remercie, et le prie « de ne pas oublier tout à fait mon existence. […] je garderai toujours le souvenir du temps passé sous le même toit et dans votre compagnie »… Copenhague. À l’occasion d’une fête de bienfaisance organisée par la princesse Valdemar, Marie d’Orléans : « Le Monde artistique fera paraître un ouvrage ici :La Belle France» ; il sait que Monet déteste ce genre de choses : « j’ai voulu autrefois, vous demander là-bas en Norvège, une petite, toute petite esquisse de votre main. Je n’ai pas osé […]. Maintenant j’agis pour une “Idée”, […] pour les pauvres », et il le prie de lui envoyer, « en souvenir de nos jours de travail en Norvège, une petite chose de votre main »… Copenhague. Désespéré, il fait appel à lui : « Je suis tombé, moi, dans des misères sans nombre. Je suis malade, et je peux pas travailler. Je suis perdu – et maintenant je vous supplie, vous l’étranger de me venir au secours un peu. […] je suis tellement malheureux et là-haut, chez Mme Björnson, en Norvège vous avez été tellement bon vis-à-vis de moi »… 7 Albert BARTHOLOMÉ (1848-1928) peintre et sculpteur. L.A.S., Paris 24 février 1920, à Claude MONET; 3 pages in-12. 200 / 300Il écrit au « cher Maître et ami » en tremblant, « car me voici mendiant, et mendiant un Monet. […] La folie des prix actuels nous donnait la certitude d’un budget terriblement lourd pour l’exposition prochaine. Quelques uns se sont dévoués et par une vente de certaines de leurs œuvres par l’intermédiaire de PETITauquel me dit-on DURAND-RUELse serait joint, sans exposition, sans réclame, sans enchères – dans l’intimité vont apporter à la Société Nationale plus d une centaine de mille francs. Quel triomphe si je pouvais dire au comité Monet nous donne un Monet »…
9 8 LÉONCEBÉNÉDITE (1856-1925) historien d’art et conservateur du Musée du Luxembourg. L.A.S., 11 décembre 1921, à Claude MONET; 2 pages et quart in-8, en-tête Musée National du Luxembourg. 300 / 400SUR LESNYMPHÉAS non. Il aimerait répondre à son invitation, « seulement pour m’entendre au sujet des tableaux qui vous ont été acquis par M. Matsukata [Kôjirô MATSUKATA, 1865-1950, grand collectionneur japonais], mais aussi au sujet de l’admirable série des Nymphéas qui doit être confiée à ma garde ». Mais il n’y a pas d’urgence, Matsukata ne faisant pas expédier avant longtemps ses acquisitions : « je conserve tous ses tableaux et ses bronzes dans mes dépôts du Musée Rodin. Vous pouvez donc prendre tout votre temps pour les retouches et l’encadrement ». Quant à l’aménagement de l’Orangerie, une réunion avec Paul LÉONet le nouvel architecte des Tuileries est prévue… Il a fait rentoiler et encadrer « lesJeunes femmes dans le jardin, que je désire exposer très prochainement à l’admiration du public »…
9 Charles Wilfried de BÉRIOT (1833-1914) pianiste, fils de la Malibran. L.A.S. avec 2DESSINS, [vers 1890-1900 ?], à Claude MONET; 3 pages in-8. 1 000 / 1 200BELLE LETTRE ILLUSTRÉE DE DEUX DESSINS DES TABLEAUX DEMONET DANS SA COLLECTION. Il fait renouveler sa prime d’assurance contre l’incendie et doit donner une estimation détaillée de sa collection de tableaux. Il lui rappelle celui qu’il lui avait acheté jadis [en 1873], qu’il dessine au crayon : « C’est une vue de Paris que vous avez prise sous la colonnade du Louvre et pour laquelle vous aviez un faible car vous la cotiez le double de toutes vos autres toiles (soit mille frcs que je vous ai versés). […] je viens vous demander une estimation en rapport avec les prix actuels de vos toiles », ainsi que l estimation « d’une autre toile de vous que je possède, Maisons de Hollande reflétées dans l’eau, maisons roses et vertes (acheté chez Durand) », qu’il dessine à l’encre violette… [Ces tableaux sontLe Jardin de l’Infante(W85, Allen Museum, Oberlin, Ohio) etMaisons au bord de la Zaan à Zaandam(W185, Städelsches Kunstinstitut, Frankfurt am Main).]
10 Josse BERNHEIM Jeune (1870-1941) marchand de tableaux. L.A.S., Paris 7 janvier 1913, à Claude MONET; 3 pages in-8 à en-têteBernheim Jeune et CeixEep ,srt près la Cour dappel. 400 / 500Il s’inquiète de le savoir malade. Il voulait lui dire « que RODINa été infiniment ému et particulièrement sensible à votre visite à Monsieur CLEMENCEAU. Il nous a prié de vouloir bien vous assurer du plaisir que vous lui avez fait en parlant avec faveur du buste qui est encore immobilisé ». L’exposition VUILLARDs’est achevée sans que Monet ait pu la voir, et l’exposition CÉZANNE: « l’effet en est saisissant ainsi que l’attitude recueillie des visiteurs. Ils sont aussi silencieux que vos deux délicieux pêcheurs [W749, voir ci-dessous n° 13] que nous ne pouvons nous lasser de regarder et qui nous font à tous quatre un plaisir extrême »… 11 Josse BERNHEIM Jeune 2 L.S., 1919-1920, à Claude MONET; e 3 pages et demie in-4, à en-tête Bernheim Jeune et Ci, Experts près la Cour dappel. 300 / 4007 mars 1919déprimé : « Vous êtes si vaillant. Il est peiné de le savoir si encore, que tant de jeunes envieraient votre belle santé et vous vous laissez envahir par de sombres pensées ! Mon cher Maître, je crois que vous vous isolez un peu trop et qu’un séjour d’une huitaine à Paris, au milieu de vos amis qui vous aiment tant, dissiperait vos petits ennuis ». Il donne des ordres pour un virement de 25.000 fr. sur son compte à Vernon, et le rassure au sujet de l’achat de confitures… 10 décembre 1920. Liste avec prix des « douze tableaux que nous vous avons achetés, de compte à demi avec MM. DURAND-RUEL», pour un total de 330.000 francs :Waterloo Bridge;Waterloo Bridge, nuit tombante ; La Baie des anges, vue du Cap d’Antibes;Étretat;Au Cap Martin;Palmiers à Bordighera;La Tamise, soleil dans le brouillard ;et cinq tableaux deNymphéasà 25.000 et 30.000 fr.
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12 Josse BERNHEIM Jeune L.A.S., 17 septembre 1923, à Claude MONET; 3 pages in-4, à ladresse 107 Avenue Henri Martin. 500 / 700CONTESTATION SUR LES PRIX DEMANDÉS PARMONET. Il voudrait lui présenter leur ami (et collectionneur) Henri CANONNE, « très passionné de votre peinture ». La lettre dans laquelle Monet indique les prix qu’il ferait aux amateurs l’a découragé. Monet avait toujours tenu compte jusque là de leurs frais énormes, augmentés par les nouvelles lois (taxe de luxe, etc.), et qui s’élèvent à près de 30% du prix de vente : si unNymphéaqu’ils achètent 40.000 est revendu à 80.000, il ne leur restera que 16.000 fr. de bénéfice : « Vous savez comme nous qu’il a fallu bien des années pour arriver à ces prix et qu’en conséquence nous ne réclamons rien que de juste et qu’il est cruel de s’entendre dire “que vous n oseriez pas demander des prix pareils” ». Ils sont bouleversés, car ils espéraient son soutien. Que Monet indique le prix qu’il demanderait à un amateur pour un Nymphéaaimons tellement votre peinture, voici tant: « Nous d’années que nous nous y dévouons (le Japon est un peu notre œuvre car depuis 10 ans nos photos et nos éditions ont aidé au mouvement) que nous serions décidés s’il le fallait de vendre à perte, puisque le modeste bénéfice que nous en tirons actuellement est si sévèrement apprécié par vous ». Il précise que les DURAND-RUELdemandent les mêmes prix qu’eux… 13 Suzanne Adler, Madame Gaston BERNHEIM de Villers (1883-1961) épouse du peintre et marchand de tableaux. L.A.S., Dimanche 28 [29 décembre 1912 ? ou fin 1911], à Claude MONET; 4 pages in-8 à l’adresse 107Avenue Henri Martin. 300 / 400JOLIE LETTREle remerciant du don d’une toile [Les Deux Pêcheurs, W749] : « Avoir un Claude Monet à soi, donné par vous, est une chose précieuse entre toutes, c’est un régal pour les yeux, car il est impossible d’oublier la beauté de ces deux pêcheurs, si silencieux, si noyés dans l’atmosphère, et si indifférents à ce qui se passe, même à l’admiration qu’ils provoquent. Je les regarderai souvent, et leur dirai, ma joie, mon admiration et ma fierté d’être la petite amie du très grand peintre que nous aimons tant ». Elle veut aussi lui redire combien elle aimait sa femme [Alice Monet était morte le 19 mai 1911]…
14 Fernand BIDAUX peintre, ami de jeunesse de Monet. L.A.S., Courbevoie 4 juillet 1898, à Claude MONET; 4 pages in-12. 400 / 500TRÈS BELLE LETTRE SUR SA PEINTURE ET DES SOUVENIRS DE JEUNESSE: « Je sors de la Galerie Georges PETIT, les yeux encore remplis et charmés des jeux de lumière rendus par ton pinceau, et tout réconforté par le rayonnement de tes toiles, sincères et harmonieuses traductions des beautés que ta vision saisit au passage et fixe en Maître ! » Il s’est surtout arrêté devant les paysages marins « si puissants, si profonds, si poétiquement vrais », qui lui rappellent le bon temps « où tous deux, adolescents, ivres de plein air, nous escaladions les falaises de la Hève pour en surprendre les tumultueux amoncellements, perdus dans les fouillis des roches, maltraités par les ronces et les aspérités que nous bravions effrontément, à la recherche d’un motif à ton goût, […] beaux jours à jamais écoulés où j’admirais ton talent à sa naissance. […] Te souviens-tu de mes ébauches si plates et si ternes auprès de tes dessins divinement fouillés ? […] Ta notoriété, ton succès, prix de combats persistants contre l’ennui et la routine, ne peuvent avoir altéré les qualités de la généreuse nature que je connaissais »… Il n’attend de lui qu’une réponse à ces souvenirs, espérant renouer avec lui… 15 Léon BOURGEOIS (1851-1925) homme politique. L.A.S., Agay (Var) 6 janvier [1905], à Claude MONET; 1 page in-12, adresse. 200 / 300Il le remercie de l’envoi de « photographies de vos vues de la Tamise », qu’il regrette de n’avoir pas vues quand elles étaient exposées au printemps dernier : « j’ai suivi depuis trop d’années et avec trop de passion, votre œuvre merveilleuse » pour ne pas savourer la joie de contempler cet album… 16 Ernest CABADÉ médecin, ami de jeunesse de Monet. 10 L.A.S., Valence d’Agen [1878-1901 ?], à Claude MONETtê eoDtcu  nnet-es in-8,; 36 pag àdér eubaCa Valence dAgen(7 avec bordure de deuil), sous chemise de la main de Monet : « lettres de Cabadé ». 1 800 / 2 000BELLE CORRESPONDANCE AMICALE,ÉVOQUANT DES SOUVENIRS DE JEUNESSE. [En 1867, Monet a peint le portrait de Cabadé (W100), et le lui offrit en reconnaissance d’avoir mis au monde son premier fils Jean, le 8 août 1867.] Il regrette que Monet soit fâché, mais il travaille comme un fou à visiter des malades et des pauvres toute la journée par les routes, et n’a
pu lui répondre. « Je vous ai demandé un tableau pour faire pendant au mien et Crac vous vous imaginez que je suis un pleutre, un bourgeois qui veut tout de suite deux toiles égales, deux sujets identiques […] enfin ce qu’on appelle un pendant. […] envoyez-moi une toile médiocre (je dis en étendue car en mérite elle sera sublime j’en suis sûr) […] représentant ce que vous voudrez hormis un effet de neige ou une marine »… *5 avril 1878. Ils ne se sont pas vus depuis si longtemps, qu’il se rappelle à lui et lui donne des nouvelles, après avoir félicité Monet et Camille pour la naissance de leur second fils [Michel]. Lui-même est heureusement marié à une femme qu il aime, qui lui a donné deux enfant qu’il adore. Il l’invite à venir les voir dans le Midi : « Les paysages de la vallée de la Garonne sont des plus remarquables » et n’ont jamais été peints… « Dites bien à Madame Camille que je me rappelle les péripéties de sa délivrance au passage St Louis des Batignolles »… Il a envoyé la jolie nature morte que Monet lui avait donnée à deux expositions en Provence : « partout elle a été remarquée […] vous avez un fort beau talent, […] vous peignez très bien très amplement en pleine pâte. Avec ces qualités là vous ne pourrez manquer d’arriver […]. Faites beaucoup de tableaux comme votre Camille de 1866 beaucoup de tableaux comme vos beaux arbres de Fontainebleau et fatalement vous forcerez l’attention avec votre manière sobre & grande de rendre la nature. […] je crois que le peintre doit chercher dans les mélanges de lumière de tons et de teintes à imiter […] eh bien c’est là ce qui manque à votre ami MANETses couleurs sont trop superposées trop heurtées trop tranchées & bien que toutes soient admirablement vraies ». Et il conclut : « J’aime beaucoup la peinture (et beaucoup le peintre Monet) »… *10 novembre [1892], à propos du mariage de la belle-fille de Monet, Suzanne HOSCHEDÉ, avec le peintre Theodor BUTLER œilensuite le portrait de Monet, avec « cet; il évoque légèrement fermé de peintre qui savoure la délicatesse des tons et la saveur des nuances »… *1erjuillet 1898: « Vous êtes devenu ce que vous promettiez, ce que je vous ai toujours prédit, le premier peintre de l’époque et moi un pauvre diable de médecin »… Il renouvelle son invitation dans ce « pays splendide […] Tout le monde chez moi garde votre culte, j’ai tant et si souvent parlé de vous »... Il doit marier ses filles ; sachant qu on organise une exposition de ses œuvres, et possédant des toiles de sa première manière, dont on lui a assuré qu’elles étaient d’une très grande valeur, « j’ai pensé que cela ne vous contrarierait pas si je les vendais pour les établir – je n’ai que cette ressource […] Dites-moi que vous ne vous fâcherez pas »… *11 janvierd’amitié et de souvenirs à É. Belle lettre TRETAT: « La vie nous a séparés mais elle n’a pas pu faire que nous nous soyons oubliés que nous ne nous rappelions pas de toute notre jeunesse de toute notre bonne sympathie, de toute notre cordiale affection ». Il lui rappelle sa promesse de venir le voir, l’attend avec impatience, etc. … *24 août. Il lui répond « de ma table en face de laquelle est votre beau portrait et je vous vois épatant avec votre belle tête du Tintoret ». Ayant appris son accident, il lui conseille de ménager son œil, etc… *10 avril 1901. Monet revient de Londres, « où vous allez cueillir le brouillard, comme d’autres vont à Monaco cueillir le soleil. […] Que vous alliez au milieu des brouillards […] vous en rapportez des chefs d’œuvre, que vous étudiez votre petit étang avec ses fleurs pâmées dans la lumière […] vous faites encore des merveilles que j’entends mieux, qui me touchent peut-être plus encore que le pont de Londres et la Cathédrale de Rouen gothique et rose. Et quand il [le soleil] est tout à fait absent, avant qu’il ne se montre, vous avez fait ce matin délicieux des bords de la Seine, poudré d’une bruine idéale, et qui restera certainement comme la plus merveilleuse chose de ce siècle »… Etc.
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