Travaux en basse Mésopotamie. Les fouilles françaises à Larsa et  Oueili - article ; n°2 ; vol.129, pg 300-318
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Travaux en basse Mésopotamie. Les fouilles françaises à Larsa et 'Oueili - article ; n°2 ; vol.129, pg 300-318

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1985 - Volume 129 - Numéro 2 - Pages 300-318
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Louis Huot
Travaux en basse Mésopotamie. Les fouilles françaises à Larsa
et 'Oueili
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 129e année, N. 2, 1985. pp. 300-
318.
Citer ce document / Cite this document :
Huot Jean-Louis. Travaux en basse Mésopotamie. Les fouilles françaises à Larsa et 'Oueili. In: Comptes-rendus des séances
de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 129e année, N. 2, 1985. pp. 300-318.
doi : 10.3406/crai.1985.14270
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1985_num_129_2_14270COMMUNICATION
TRAVAUX EN BASSE MÉSOPOTAMIE.
LES FOUILLES FRANÇAISES À LARSA ET 'OUEILI,
PAR M. JEAN-LOUIS HUOT
Messieurs,
Depuis que vous m'aviez fait l'honneur de m'inviter à vous faire
part de nos travaux dans la région de Larsa, en 1977, trois campagnes
de fouilles ont été conduites sur ce site, en 1978, 1981 et 1983. Malgré
les difficultés inhérentes à la situation locale, notre exploration s'est
donc poursuivie avec régularité, et je vous remercie de me permettre
à nouveau de vous faire part des principaux résultats obtenus.
Ce n'est pas le lieu, ici, d'entrer dans la minutie d'un rapport
préliminaire. Nos comptes rendus bénéficient de l'hospitalité des
colonnes de la revue irakienne Sumer, et sont publiés également en
France, grâce à l'appui des Éditions Recherche sur les Civilisations.
J'aimerais plutôt dresser devant vous le bilan de dix années de
recherche. Au regard d'une aussi longue période, ce dernier paraîtra
peut-être maigre. Mais la recherche archéologique progresse lente
ment. Pour des raisons financières, nos missions sur le terrain ne se
déroulent que tous les deux ans. Rythme sage, qui permet d'assimiler
les données recueillies et d'en publier l'essentiel sans trop de retard,
sous forme de rapports détaillés. Par ailleurs, le déclenchement de la
guerre irako-iranienne, qui nous a surpris à Larsa le 22 septembre
1980, a entraîné le report de la mission prévue à l'année suivante.
Ces dix ans se traduisent donc, en réalité, par cinq campagnes de
fouilles à Larsa et deux à Tell el'Oueili, le site préhistorique voisin
que nous explorons également. Autant dire que l'analyse archéolo
gique de ces deux gisements ne fait que commencer, et qu'il faudrait
encore de nombreuses missions pour pouvoir véritablement en tirer
des conclusions substantielles. Mais il n'est pas nécessaire de réussir
pour persévérer et notre métier est surtout affaire de longue patience.
L'enjeu est d'importance. La basse Mésopotamie, où se trouve
Larsa, est le pays de Sumer, celui des premières villes et des premiers
textes. Le premier coup de pioche y fut porté dès 1877. Pourtant, que
de lacunes et d'imprécisions dans notre connaissance du passé de
cette région, un siècle plus tard ! Les fouilles y sont anciennes (Tello,
Ur) ou limitées à d'étroits sondages (Eridu). A Uruk même, sur un
site qui a fait l'objet d'une longue suite de missions, n'en sommes- FOUILLES FRANÇAISES À LARSA ET 'OUEILI 301
nous pas, dans une certaine mesure, au début de l'exploration ?
De plus, avec l'évolution de la problématique et des méthodes,
beaucoup de chantiers mériteraient d'être repris. Quant aux prospec
tions systématiques à l'échelle régionale, telles qu'elles furent
pratiquées avec succès dans diverses régions d'Iran, nous ne dispo
sons, en basse Mésopotamie, que des travaux de Robert McC. Adams,
conduits il y a près de vingt ans. Importants, et même fondament
aux, ils doivent cependant être interprétés avec prudence, nos
recherches à 'Oueili le montrent à l'évidence.
Si la première campagne de fouille à Larsa remonte à 193o,
lorsque votre confrère A. Parrot reçut la charge de son exploration,
il fallut attendre 1967 pour voir se dérouler les deuxième et troisième
campagnes. C'est dire que sur ce site également, l'enquête archéolo
gique commence et l'effort paraît dérisoire par rapport à l'ampleur
de la tâche. En Sumer, nos missions sont confrontées à six mille ans
d'histoire, depuis les premiers efforts des communautés agricoles qui
s'essayaient à la mise en valeur d'un pays à la fois riche et ingrat,
jusqu'aux derniers soubresauts d'une culture agonisante, aux envi
rons de l'ère chrétienne. Les hasards de la recherche font que ce sont
ces deux extrêmes qui sont éclairés actuellement par nos travaux.
1) La mise en exploitation de la basse Mésopotamie.
Vous connaissez le contexte géographique si particulier de la
basse Mésopotamie. Sous un climat de type subtropical aride, avec
des températures qui peuvent dépasser 50°C à l'ombre en été, et
des pluies hivernales inférieures à 250 mm par an, il n'est d'agri
culture possible qu'irriguée. Aussi le territoire sumérien n'a-t-il été
occupé — très probablement — qu'à partir du moment où des
techniques d'irrigation, même embryonnaires, ont été maîtrisées.
Selon les rares données disponibles, c'est chose faite, en Irak du
centre ou dans le Deh Luran, à la fin de l'époque dite de Samarra,
vers 5000 av. J.-C. en données non corrigées. D'après nos travaux
à tell el' Oueili, c'est à la même époque, si l'on en croit les parallèles
céramiques (en l'absence de datations 14C) qu'il faut faire remonter,
au plus tard, les premières installations agricoles dans le sud.
Pour étudier les premiers villages du sud de l'Irak, tell el' Oueili,
à 3,5 km de Larsa, offre des conditions très favorables. Sur ce petit
tell (fig. 1) qui n'émerge de la plaine environnante que sur quatre
mètres de haut, aucun vestige d'époque historique ne vient, contra
irement à ce qui se passe sur tant d'autres sites de basse Mésopo
tamie et à Larsa même, occulter les dépôts préhistoriques. De plus,
les couches archéologiques, qui présentent un fort pendage vers
l'est et surtout le sud, sont coupées en biseau par l'érosion (les vents Colline orioinelle ( OBEID 4 )
Nappe phréatique
FiG. 2.
c
V; 304 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
dominants viennent du nord-ouest), qui a emporté la majeure partie
du tell (fig. 2). La topographie actuelle du site n'a que peu de rapport
avec l'aspect originel. Un simple déplacement latéral de nos chant
iers permet de remonter le temps. C'est ainsi que, du sud vers le
nord du site, nous avons pu mettre au jour des niveaux de plus en
plus anciens. Dans deux sondages stratigraphiques, la nappe
phréatique, hélas fort proche du niveau de la plaine environnante,
nous a empêchés d'atteindre le terrain vierge. Les débuts réels de
l'agglomération risquent fort de rester à tout jamais inaccessibles.
La culture matérielle préhistorique qui témoigne des premières
agglomérations agricoles du sud mésopotamien porte le nom de
culture d'Obeid, du nom d'un petit tell situé à quelques kilomètres
d'Ur. Sur la base d'une analyse de l'évolution du matériel céramique
recueilli à Eridu, elle a été subdivisée en quatre phases, numérotées
d'Obeid 1 à 4. La phase finale, l'Obeid 4, la moins mal connue, est
bien attestée à 'Oueili, qui n'a pas vécu au-delà. Les phases précé
dentes, 3, 2 et 1, reconnues à Eridu et quelques autres sites, sont
également présentes à 'Oueili. De plus, notre site a livré plusieurs
niveaux antérieurs à la séquence jusqu'ici connue, niveaux arch
itecturaux qu'il a bien fallu regrouper sous le terme peu élégant
d'Obeid 0, qu'on pourrait appeler (par chauvinisme archéologique)
phase de 'Oueili. Le dossier la concernant est encore peu fourni. En
particulier, il a fallu remettre à plus tard les nécessaires prélèvements
paléobotaniques, le collaborateur qui devait les assurer n'ayant pu
rejoindre à temps la mission. D'autre part, aucun comptage n'a pu
être effectué sur les échantillons d'os et de bois recueillis en vue d'une
datation. La matière organique des ossements avai

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