Recherches archéologiques à Suse et en Susiane au cours de l hiver 1969-1970 - article ; n°3 ; vol.114, pg 352-378
28 pages
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Recherches archéologiques à Suse et en Susiane au cours de l'hiver 1969-1970 - article ; n°3 ; vol.114, pg 352-378

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1970 - Volume 114 - Numéro 3 - Pages 352-378
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Monsieur Jean Perrot
Recherches archéologiques à Suse et en Susiane au cours de
l'hiver 1969-1970
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 114e année, N. 3, 1970. pp. 352-
378.
Citer ce document / Cite this document :
Perrot Jean. Recherches archéologiques à Suse et en Susiane au cours de l'hiver 1969-1970. In: Comptes-rendus des séances
de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 114e année, N. 3, 1970. pp. 352-378.
doi : 10.3406/crai.1970.12527
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1970_num_114_3_12527COMPTES RENDUS DE L ACADEMIE DES INSCRIPTIONS 352
COMMUNICATION
RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES A SUSE ET EN SUSIANE
AU COURS DE L'HIVER 1969-1970,
PAR M. JEAN PERROT, CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE.
Les travaux de la mission se déroulèrent du 15 décembre 1969
au 24 avril 1970 selon le programme présenté à l'Académie et à la
OM
T. BENDEBAL
0 11 /f T. DJŒWI
\
Plan 1. — Djaffarabad et Suse.
Commission consultative des Recherches archéologiques à l'Étranger.
Ce programme prévoyait d'une part des recherches stratigraphiques
à Djaffarabad, à 7 kilomètres au Nord de Suse, ainsi qu'à 1' « Acro
pole » de Suse et au tépé dit de la Ville royale ; d'autre part des
opérations de sauvetage et de restauration, les premières, dans la plaine FOUILLES DE SUSE 353 LES
de Suse, sur la rive occidentale du Chaour, les secondes, sur le tépé
dit de l'Apadana.
Les cinq chantiers où travaillèrent pendant plus de trois mois
une centaine d'ouvriers furent dirigés : celui de Djaffarabad par
Mlle G. Dollfus, attaché de recherche au c.n.r.s. ; celui de Y Acropole
par M. A. Le Brun, attaché de recherche au c.n.r.s. ; celui de la
Ville royale par Mme Myriam Rosen-Ayalon, professeur à l'Université
de Jérusalem ; celui du Chaour par. M. A. Labrousse, architecte
d.e.s.a. ; celui de YApadana par M. J. Perrot avec l'assistance de
M. D. Ladiray, dessinateur au c.n.r.s. (plans 1 et 2).
CHAOUR
100 200 300
Plan 2. — Suse : 1, chantier de l'Acropole ; 2, chantier de la Ville royale;
3, chantier du Chaour ; 4, chantier de l'Apadana.
Les documents épigraphiques furent étudiés sur place, comme
l'année précédente, par M. F. Vallat, élève de M. le professeur
R. Labat. M. A. Hesse, ingén. c. r. au c.n.r.s., procéda à des prospec
tions magnétiques sur le chantier du Chaour et recueillit à Djaffa
rabad, à l'Acropole et à Choga Mish des échantillons da terres cuites COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 354
(fours, foyers, murs calcinés) destinés à permettre, par l'étude
archéomagnétique, l'établissement d'une échelle chronologique
relative1.
Tépé Djaffarabad.
La campagne de 1968-1969 avait permis à Mlle G. Dollfus de
préciser la stratigraphie de ce petit tépé de la rive occidentale du
Chaour2 ; elle y avait reconnu deux périodes d'occupation, l'une
antérieure à la fondation de Suse, remontant au ve millénaire (Phase
de Djaffarabad), l'autre contemporaine de la première occupation
de Suse (« Suse A ») et représentée par trois niveaux de constructions
(Djaffarabad 1-3).
Ce sont ces niveaux, eux-mêmes contemporains des niveaux 27
à 23 du sondage stratigraphique conduit parallèlement à l'Acropole
de Suse par M. A. Le Brun, que Mlle G. Dollfus explora cette année
sur plusieurs centaines de mètres carrés après avoir procédé au
dégagement préalable d'une structure qui occupait le sommet du
tépé, sorte de plate-forme de 9 mètres x 14 mètres, orientée Est-
Ouest, épaisse de 0 m. 80, et faite de terre battue dans un coffrage
de grosses mottes. Couverte de terres rapportées contenant des
tessons du ive millénaire, cette plate-forme apparut bientôt
cependant comme récente ; elle recouvrait en totalité ou en partie
une soixantaine de sépultures que l'on peut raisonnablement
attribuer à la période islamique. Les fosses avaient été creusées
dans les niveaux de « Suse a », endommageant en particulier les
vestiges du niveau 1.
Les observations faites dans les niveaux 1 à 3 dont le dégagement
n'est pas terminé peuvent se résumer ainsi : les habitations, en brique
crue, sont de petites pièces rectangulaires mesurant en moyenne
3 m. 50 x 2 mètres ; elles sont orientées Est-Ouest et réparties
autour d'une aire centrale vide de toute construction où se trou
vaient plusieurs ateliers de débitage du silex. La couverture des
habitations devait être faite de nattes bitumées. Des bassins, des
foyers et des fours, les uns construits, les autres creusés à partir des
sols d'occupation, sont associés à ces habitations.
1. Collaborèrent également à la campagne 1969-1970 : Mlle M. Lechevallier, attaché
de recherche au C.N.R.S. ; M. R. Boucharlat, étudiant en archéologie à l'Université
de Lyon ; Mme E. Janet Le Caisne, photographe ; M. E. Pires Ferreira, restaurateur ;
M. D. Taylor, dessinateur. Participèrent aussi aux recherches et aux travaux de la
mission pour des périodes de plus courte durée : M. J. F. Jarrige, attaché de recherche
au C.N.R.S. et Mme J. Jarrige, Mme J. Hesse, M. G. Barkay, de l'Université de Jérusalem
et M. Mirdanesh, de l'Université de Téhéran.
Les représentants du Service des Antiquités furent successivement M. Z. Ramathian
et M. Khushabi.
2. CRAI, 1969, p. 551 à 562 : J. Perrot, Les fouilles de Suse et de Susiane 1968-1969. LES FOUILLES DE SUSE 355
Outre les types céramiques déjà connus de « Suse a » (céramique
peinte : gobelets, coupes à pied, jarres ; céramique chamois ou rouge
lustrée : bols, bassins, jarres), Mlle G. Dollfus recueillit dans les
niveaux 1-3 de Djaffarabad une céramique grise lustrée représentée
notamment par de petits gobelets et une céramique commune, peu
cuite, à inclusions minérales et végétales, représentée par des mar
mites à tenons horizontaux et des bols à décor pastillé sous la lèvre.
En outre, parmi la céramique à décor peint elle nota la présence de
tessons à décor noir sur engobe rouge brique.
Des balles de fronde et des bouchons de jarre en terre crue, des
fusaïoles et des figurines (oiseaux, chiens, bovidés) en terre cuite et
peinte, forment le reste du mobilier avec de petits sceaux en pierre
et plusieurs grands cachets circulaires en terre cuite ; l'un porte un
décor animalier (un chien ?) ; un autre, à bélière, est gravé sur la face
plane de quadrilatères emboîtés avec une projection rectangulaire
sur l'un des petits côtés ; un troisième, de grande dimension, brisé,
présente une composition dont il reste quatre éléments dont deux
identifiables : un saurien et, peut-être, une main.
De nombreux grains de blé et d'orge, des pois, des lentilles furent
recueillis, ainsi que des ossements de poissons et d'animaux (mouton,
chèvre, petit bovidé) ; ces débris confirment les indications déjà
obtenues l'an dernier évoquant une économie où, parmi les activités
de subsistance, chasse et pêche sont largement soutenues par la
culture des céréales et l'élevage des animaux.
La superficie fouillée cette année représente plus de la moitié de
l'établissement dont commence à apparaître la disposition générale :
habitations disposées autour d'une cour où s'accumulent débris et
déchets divers, cour qui pourrait aussi avoir servi d'abri pour le
bétail. Cette disposition suggère un nombre peu élevé d'habitants,
une trentaine peut-être, chiffre correspondant à une famille au sens
large. Le tépé de Djaffarabad ressemblant à ces nombreux tépés de
Susiane dont nous nous efforçons par ailleurs de compléter la carte,
une voie paraît s'ouvrir qui pourrait conduire à une estimation
assez précise de la population de la Susiane au moment même où
s'amorce en Ëlam le processus d'urbanisation.
Le rôle de centre que Suse paraît jouer déjà sur l'horizon des
niveaux 1-3 de Djaffarabad est attesté par la présence dans ces de la belle céramique peinte dont il est difficile en tout cas
de penser qu'elle ait pu être fabriqu&

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