Mise en page 1 - Gallery Isabelle van den Eynde
41 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Mise en page 1 - Gallery Isabelle van den Eynde

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
41 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mise en page 1 - Gallery Isabelle van den Eynde

Informations

Publié par
Nombre de lectures 366
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

5
Édito Catherine Millet Cher lecteur, c’est notre plaisir et, osons le dire, notre fierté, de mettre entre vos mains ce 17eBita Fayyazi numéro d’artpress 2. Il est exceptionnel, toute première synthèse réalisée au sujet d’une scène ar-Performance à la galerie Aun, Téhéran, tistique extraordinairement riche, celle de l’Iran. Il s’adresse à vous, public occidental, mais aussiautomne 2009. au public iranien qui ne disposait pas encore d’un tel document et qui, nous l’espérons, aura peut-Performance at Aun Gallery Tehran, être accès à celui-ci en dépit d’évidentes difficultés. Le projet est né de la découverte à l’occasionfall 2009 de diverses expositions récentes, de ce côté-ci du monde (référencées en p.146), des œuvres re-marquables et très originales d’artistes iraniens, de la confirmation de cette découverte au cours d’un voyage en Iran il y a un an, et de notre rencontre avec l’équipe des éditions Nazar à Téhéran, en particulier de son directeur Mahmoud Bahmanpour, grâce à qui le projet a pris forme. Les conditions de travail, elles aussi, ont été exceptionnelles. Même si nous nous sommes per-mis de mettre notre grain de sel ici ou là, c’est une carte blanche que nous avons confiée à nos amis iraniens. Outre qu’ils avaient à opérer de difficiles choix pour rendre compte de la diversité de la création dans leur pays, il était indispensable qu’ils les complètent par une mise en perspec-tive historique et aussi, bien sûr, par un éclairage sur les contextes social, politique et religieux. Des exemples concrets (sait-on, par exemple, qu’il est suspect de se promener dans les rues, en Iran, un instrument de musique à la main ?) permettront d’estimer le courage des artistes et des intellectuels qui travaillent dans ces conditions. Leur esprit de résistance, qui ne faiblit pas depuis les manifestations en réaction à des élec-tions présidentielles truquées, nous a convaincus de leur consacrer un gros numéro spécial. Parce que la matière qui nous parvenait était plus qu’abondante, et parce qu’il n’était pas question d’ou-blier la diaspora, nous n’avons pu tout faire figurer dans nos pages. Le lecteur est donc invité à se reporter à notre site internet où il trouvera des textes et des images supplémentaires (également sur la littérature) en français, en anglais, et en persan, signalés au fil des pages de ce numéro. Tou-tefois, nous ne pouvions prétendre être exhaustifs tant est vive cette culture ancrée dans une tra-dition très ancienne et prestigieuse, et en même temps tournée depuis longtemps vers l’Occident. Ce numéro est donc un petit maillon supplémentaire où bien d’autres viendront s’accrocher. Dear reader, we are very pleased and, dare I say it, proud, to present this seventeenth issue ofart-press2. It is exceptional, for it is the first full survey of what is an extraordinarily rich art scene. It is in-tended for readers in the West, but also for the Iranian public, which does not have any documents of this kind. We hope that it will be accessible to them, despite all the obvious difficulties. This project was first inspired by the many remarkable and highly original works by Iranian artists viewed at exhi-bitions in this part of the world (see the references on the last page), a discovery confirmed when I had the opportunity to travel to Iran a year ago and meet the people at the Nazar publishing house in Tehran, and in particular the director, Mahmoud Bahmanpour, thanks to whom this project was able to develop. The working conditions, too, were exceptional. Even if we have taken the liberty of put-ting in our two cents’ worth here and there, we have given our Iranian friends a free hand. Quite apart from the difficult choices they had to make in order to convey the diversity of art in their country, it was also vital that they complement this with a historical perspective and also, of course, a description of the social, political and religious context. The concrete examples given here (who knows that in Iran it is considered suspicious to be seen in the streets carrying a musical instrument?) will help rea-ders gauge the courage of the artists and intellectuals working in the conditions of present-day Iran. Their spirit of resistance, which has remained unbroken since the demonstrations against the rig-ged presidential election, made us determined to devote this special issue to their work. Because the material we received was so abundant, and because we could not forget the Iranian diaspora, we have, unfortunately, been unable to include all the texts in this issue, despite the increased pagina-tion. Readers will find the other contributions (which also include essays on literature), in French, En-glish and Farsi, along with extra images, on our website. Even so, we could never claim to be exhaus-tive, such is the vitality of this culture rooted in an ancient and prestigious tradition, which at the same time has a long experience of looking to the West. This issue is therefore simply a modest link in a chain that others will strengthen and extend.Translation, C. Penwarden
Nos remerciements vont en tout premier lieu aux auteurs iraniens qui ont assuré la coordinationsommaire des différentes parties de ce numéro : Alireza Samiazar pour les arts plastiques, Massoud Mehrabi pour le cinéma, Ramin Sadighi pour la musique.5Éditorial– EditorialCatherine Millet Que Son Excellence Monsieur Bernard Poletti, ambassadeur de France en Iran, ainsi que Monsieur7La mort de l’idéologieMahmoud Bahmanpour Jean-Claude Voisin, attaché culturel, et Madame Maryam Moussavi, qui a bien voulu se chargerIranian Contemporary Art: After Ideology de la traduction des textes persans en français, trouvent ici l’expression de notre profonde grati-15Un autre regard sur l’art iranienRuyin Pakbaz tude pour leur soutien et l’aide précieuse qu’ils nous ont apportés.A Different View Of Iranian Art Enfin, soulignons que ce numéro est le fruit d’une étroite et particulièrement amicale collaboration22New Wave of Iranian ArtHamid Keshmirshekan entre les éditions Nazar de Téhéran – en particulier, Fatemeh Kavandi et Saeid Kavandi - et art-History and Origins press, notamment Jérôme Lebrun, Évence Verdier, Amélie Évrard et Charles Penwarden. Ata Ayati37Artistes iraniens en exilRose Issa ayant été le plus agréable et le plus efficace lien entre les deux équipes.Nowhere to go: Art in Exile 48PionnièresOmid Rouhani First of all, we would like to thank the Iranian authors who coordinated the different sections of this issue: Ali-Women Artists: the Big Issue reza Samiazar for the visual arts, Massoud Mehrabi for cinema and Ramin Sadighi for music; and, with them,55L’image du corpsShahrouz Nazari all the other contributors and artists who expressed themselves so freely.Representing the Body We are deeply grateful to His Excellency Mr. Bernard Poletti, Ambassador of France in Iran, and to Mr. Jean-58L’éveil du marché de l’artAlireza Samiazar Claude Voisin, cultural attaché, as well as to Ms. Maryam Moussavi, who kindly took on the translation of theThe Awakening Market texts from Persian into French. We thank them for their support and precious help.63Galeriste à Téhéran /Maryam Tchehregane Finally, this issue is the result of close and amicable collaboration between Nazar Publishers in Tehran—andNazila Noebashari in particular Fatemeh Kavandi and Saeid Kavandi—and artpress, notably Jérôme Lebrun, Evence Verdier,Interview Amélie Évrard and Charles Penwarden. Throughout, Ata Ayati was an extremely pleasant and efficient link66Siamak FilizadehHelia Darabi between the two teams.69Neda RazavipourLili Golestan Mahmoud Bahmanpour, Catherine Millet72Mahmoud Bakhshi MoakharHelia Darabi 75Shadi GhadirianRose Issa 78Ramin HaerizadehChristopher Lord 81Arash HanaiHelia Darabi 84Tala MadaniCatherine Millet 87La photographieShahriar Tavakoli au rythme de l’histoire Photography and History 96La grande absenteRamin Sadighi de l’espace publique Music and Public Space 103La musique et la loiRamin Sadighi Music and Law 114Hossein AlizadehRamin Sadighi interview et Sohrab Mahdavi 120Shadjarian, le chant d’un peupleAta Ayati 122historique du cinéma iranienMassoud Mehrabi A Short History of Iranian Cinema 128La famille MakhmalbafHamid Dabashi The Makhmalbaf family 136Shirin Neshat / Shoja AzariEleanor Heartney 146CalendrierCalendar RETENEZ LA DATE RENCONTRE : L’IRAN DÉVOILÉ PAR SES ARTISTES le vendredi 7 mai 2010à 19 h 30 Centre Pompidou– petite salle, niveau -1 Avec Mahmoud Bahmanpour, éditeur, Alireza Samiazar, Rose Issa, critiques d’art, Neda Razavipour, artiste, Abbas Kiarostami, cinéaste. Modération Catherine Millet Entrée libre dans la limite des places disponibles
8, rue François-Villon, 75015 Paris, France. Tél. +33 (1) 53 68 65 65 Fax +33 (1) 53 68 65 85 www.artpress.com E-mail : initiale du prénom.nom@artpress.fr Gérant-directeur de la publication Assistante de direction Jean-Pierre de Kerraoul Évence Verdier Conseiller Publicité Myriam Salomon au journal Directrice de la rédaction Graphisme Catherine Millet& mise en page Rédacteur en chef du numéro Richard Leydier Thomas Kieffer Chef d’édition Système graphiqueart press Christophe Kihm Roger Tallon Secrétaire de rédaction Stagiaire Christine Delaite Amélie Évrard Assistant Jérôme Lebrun Art press 2 paraît tous les trois mois où l’acheter ?www.trouverlapresse.com – abonnements +33 (3) 27 61 30 82 PhotogravureIPA, Avesnes-sur-Helpe –ImpressionImprimerie de Champagne, France DistributionNMPP –Dépôt légal du 2etrimestre 2010 –CPPAP 1209 K 88419
Préface |7
La mort de l’idéologie dans l’art contemporain en Iran Mahmoud Bahmanpour Jusqu à aujourd’hui, il n’existait pas de document écrit et publié sur l’art contemporain en Iran. SiHasan Esmailzadeh (1922-2006) bien que pour mener l’étude dont ce numéro d’art pressest la première étape, nous avons pro-Un vieux café/Old Coffee Shop cédé, au sein des éditions Nazar, à une sorte d’enquête. Nous nous sommes appuyés sur des en-Huile sur toile, 100 × 150 cm tretiens avec Hossein Khosrojerdi, Nasser Palangi, Behruz Moslemiyan et Bahram Dabiri, qui sontOil on canvasCourt. Nazarpub parmi les artistes les plus connus en Iran. Nous avons observé pendant plusieurs mois l’activité de cinq galeries de Téhéran : les galeries Assar, Aaran, Day, Homa et Mah-e Mehr. Certaines lacunes demeurent sûrement, cependant notons que la publication d’une telle recherche serait très diffi-cile en Iran, y compris dans un proche avenir, dans cette période de trouble politique, et étant donné les factions conservatrices du régime, reconduites au pouvoir malgré la volonté du peuple iranien. Aucune des galeries citées, toutes privées, n’a présenté d’exposition à thème religieux ou idéo-logique. Nous ne prétendons pas que la religion soit en déclin, mais du moins peut-on dire que les artistes iraniens, de nos jours, sont moins préoccupés de religion que de l’aggravation de la situa-tion socio-politique de leur pays. Aux yeux d’un Européen, le fait de dissocier religion et État paraît sans doute normal ; mais dans une société comme la nôtre, où l’« ordre céleste » joue un rôle significatif, culturellement et politiquement, et où l’État prétend s’appuyer sur la meilleure idéologie du monde, ce détachement
Baleoirtsuleui.H8091noituloveRcimaeIslofthtionstraliulirnAaDibrhmanaavs,140x700cmOilonc
8| Préface
apparaît comme une ouverture, la possibilité de se débarrasser de l’obscurantisme comme du ra-dicalisme idéologique. La société iranienne se heurte à un nombre considérable de tabous et de contradictions. En les abordant dans leurs diverses dimensions, on saisira certaines particularités de cette société qui a été dominée par l’idéologie de l’état islamique. l’art des cafés Avant les premiers voyages des Iraniens en Occident et leur rencontre avec les pratiques artis-tiques de pays comme la France ou l’Italie, il n’existait pas en Iran d’activité indépendante appe-lée art. Ce que les Iraniens ont développé dans le domaine artistique, ce sont l’architecture, la cal-ligraphie et l’enluminure des livres tels que leLivre de Rois, lesCinq poèmes(Khamseh) de Nezami et le Coran. Les commanditaires étaient le Roi, les princes et les gouverneurs de province. Cette activité a été souvent considérée comme un moyen de consolider l’autorité centrale, d’où le manque de diversité. Cependant, il y a trois siècles, sous les dynasties Zand et Qadjar, apparurent des peintures sur toile, plus tard sur verre. Se répendant assez vite, elles prirent le nom de « pein-tures des cafés », ou « tableaux dans le style des salles de café ». Mais leur développement fut li-mité en raison de la répétition des sujets. Les thèmes illustrés pouvaient être folkloriques, religieux, épiques, inspirés notamment duLivre des RoisFerdowsi et de Nezami. Elles étaient réaliséesde sur de grandes toiles et colportées par les peintres-conteurs dans les endroits publics comme les cafés, voire au coin des rues. Ce genre de peinture a touché le peuple et peu attiré l’attention de l’État. Deux facteurs ont sans doute contribué à son essor. Les patrons de cafés eurent l’idée d’at-tirer ces colporteurs qui racontaient des fables à travers leurs dessins en interprétant tous les rôles de l’histoire. La tradition était ancienne. Le café était un lieu particulièrement fréquenté où l’on cé-lébrait tout aussi bien des événements religieux. Le propriétaire satisfaisait sa clientèle tout en aug-mentant son chiffre d’affaires. Toutes les couches sociales s’y retrouvaient et cela alimentait les discussions les plus chaudes et les plus diverses. Disons que les cafés faisaient à l’époque le travail
Iranian Contemporary Art: After Ideology Mahmoud Bahmanpour Before now no real document on contemporary art has been writ-ten or at least published in Iran. In order to produce the study of which this issue ofart pressis the first stage, here at the Nazar publishing house, we decided to do our own research. We conducted extensive interviews and conversations with Hossein Khosrojerdi, Nasser Palangi, Behruz Moslemiyan and Bahram Da-biri, who are among the best artists in Iran today. We also spent se-veral months observing the activity of five galleriers in Tehran: Assar, Aaran, Day, Homa and Mah-é Mehr. No doubt there are still gaps in all this, but it must be understood that it would be very dif-ficult to publish such research in Iran, now or in the near future, given the present political turmoil and the prominence of the conservative factions who were returned to power against the will of the Iranian people. None of these five galleries, which are all private, have put on an exhibition of a religious or ideological nature. I am not necessa-rily claiming that religion is in decline here, but we can say that Ira-nian artists today are less concerned about religion and more wor-ried about the aggravation of their country’s sociopolitical situa-tion. The separation of religion and state is something that may seem normal to Europeans, but in a society like this one, where the “heavenly order” plays a significant cultural and political role, and
Préface |9
de nos médias. Le second facteur est sans doute la révolution constitutionnelle de 1906 et le dé-veloppement des idées libérales qui s’ensuivit. Les changements sociopolitiques ont alors permis aux différents mouvements artistiques de se renouveler. genèse de l’art moderne en Iran L’art moderne en Iran n’a donc pas plus de soixante-dix ans, et l’on divise généralement son his-toire en deux parties : avant la Révolution de 1979 et après. Inspiré par les courants occidentaux, l’art moderne iranien, avant la Révolution, a tenté de se créer une « identité iranienne ». Les artistes se querellaient à propos de cette « iranité ». On accu-sait certains d’être « occidentalisée ». D’autres ne se sont jamais soumis aux formes traditionnelles (miniatures, calligraphies, peintures de fleurs et de rossignols, arts décoratifs répandus en Iran de-puis quinze siècles) mais, en s’appropriant certains aspects du patrimoine national, ont néanmoins été reconnus. Marco Gregorian a utilisé des objets du quotidien ; Hossein Zenderoudi a intégré la calligraphie persane ; Parviz Kalantari a été fasciné par la texture des maisons villageoises en pisé ; Parviz Tanavoli a eu recours pour ses grandes sculptures aux motifs de la Perse antique ; et Fara-marz Pilaram a combiné calligraphie et modernité. Ils ont défendu l’art moderne avec leur œil ira-nien. Après la révolution, tous ces artistes ont été écartés par le gouvernement islamique et les ré-volutionnaires. Pour ces derniers, il n’existait pas d’art en lien avec le peuple avant 1979. L’instau-ration de la République islamique a aussitôt bouleversé la structure sociopolitique du pays ainsi que les idées sur l’art. Certains se sont concentrés sur le concept d’art révolutionnaire, au sens marxiste. D’autres se sont penchés sur le développement de l’art islamique, au sein du Centre de la pensée et de l’art islamique, fondé après la Révolution. Ils ont essayé de jeter les bases théo-riques d’un art proche des révolutionnaires. Citons le cinéaste Mohsen Makhmalbaf, qui a joué un rôle majeur au début de la révolution : pour lui, l’expression artistique sans engagement idéolo-gique islamique était impensable.
where the state claims to be backed up by the “best ideology in the world,” this disjoining is seen as an opening, offering the possibility of ridding ourselves of both obscurantism and ideological radicalism. Iranian society is grappling with a considerable number of taboos and contradictions. To consider their various dimensions is to grasp certain features particular to this society that has been dominated by the ideology of the Islamic state. Before Iranians made their first journeys to the West and observed the artistic practices of coun-tries like France and Italy, there was no such thing as an independent activity called art in Iran. Artistic developments in Iran were to be found in architecture, calligraphy, illuminated books (notably the Book of Kings, theFive Poems, orKhamse, by Nezami, and the Koran). This work was commissioned by the king, princes and provincial governors. Such activity was often seen as a way of consolidating central authority. Hence the lack of artistic diversity. However, three centuries ago, under the Zand and Qajar dynasties, artists began to paint on canvas, and then, later, on glass. These kinds of works spread fairly quickly and became known as “café paintings” or “paintings in the style of cafés.” However, their development was also limited because of the repetitiousness of the subjects. The themes that were illustrated could be folkloric, religious or epic, and were often inspired by theBook of Kings, by Ferdowsi and by Nezami. The paintings were made on large-format canvases and hawked by painters-cum-storytellers in public places such as cafés and even street corners. This kind of painting enjoyed real popular success but the state took little notice. Two factors can explain its popularity. The first is that café owners had the idea of attracting these hawkers who used their drawings to tell stories and perform all the roles. This was in itself a very old tradition. Cafés were places where people came together, socially, but also for religious celebrations. They were busy, and owners were looking for new ways both to satisfy their clients and increase turnover. All the different classes congregated here and the debates were both diverse and heated. You could say that the cafés played the role now taken up by the media in today’s world. The second factor is no doubt related to the cultural revolution of 1906 and the ensuing development of liberal ideas. Sociopolitical changes were conducive to artistic renewal. But it is important to remember that art, as we understand this term nowadays, does not have a significant history in Iran, especially art independent of the state.
Hossein Khosrojerdi Untitled2005. Photographie numérique, d’après une performance.Digital photograph, after performance
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents