Le point de vue critique de la presse architecturale germanique sur l architecture contemporaine française dans les années 1840-1914 - article ; n°1 ; vol.2, pg 37-51
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Le point de vue critique de la presse architecturale germanique sur l'architecture contemporaine française dans les années 1840-1914 - article ; n°1 ; vol.2, pg 37-51

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Livraisons d'histoire de l'architecture - Année 2001 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 37-51
Des années 1840 jusqu'au tournant du siècle, les titres de revues de construction allemandes, autrichiennes et hongroises sont de plus en plus nombreux. La plupart d'entre elles sont rédigées pour leurs collègues par les membres d'associations de constructeurs. Les articles de ces revues professionnelles sont souvent très courts et n'offrent pas d'analyses critiques réelles ; en outre, les rédacteurs ne signent pas toujours leurs articles. Pour le chercheur, il est bien plus fructueux de connaître le nom des architectes germaniques qui écrivent sur l'architecture française, tels Gottfried Semper dans les années 1850 ou Hubert Stier dans les années 1860. Trois thèmes sont récurrents dans les revues d'architecture: les biographies de constructeurs français, les expositions universelles (qui se tinrent à Paris en 1855, 1867, 1878, 1889 et 1900) et les édifices contemporains construits à Paris et plus rarement en province. Bien que les articles offrent rarement de longues analyses, on constate que le point de vue des architectes germaniques change après la guerre franco-prussienne de 1870. Néanmoins, la critique n'est pas incompatible avec un certain respect des artistes pour le pays du style gothique et de l'école des beaux-arts.
« The critical point of view of the German architectural press on the French contemporary architecture (1840-1914) », by Anne Georgeon-Liskenne. From the 1840s to the turn of the century, the titles of the German, Austrian or Hungarian building reviews are increasing. The most of them are written by builders association's members for their colleagues. Papers of these professional reviews are short and do not provide a true critical analysis ; moreover, the writers do not always sign their contribution. For the researcher it is far more fruitful to know the name of the German Architects who wrote on French architecture, such as Gottfried Semper in the 1850s or Hubert Stier for the 1860s. Three themes are recursive in the architectural reviews : biographies of French builders, the Universal Exhibitions (the ones hold in Paris in 1855, 1867, 1878, 1889 and 1900) and the contemporary buildings erected in Paris and, infrequently, in the country. Even if the papers rarely provide long analysis, a change in the Germanic point of view right after the 1870 French-Prussian war is easily noticeable. Nevertheless, the critic is not inconsistent with a deep respect for the Gothic and the Beaux-Arts style's native land.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anne Georgeon-Liskenne
Le point de vue critique de la presse architecturale germanique
sur l'architecture contemporaine française dans les années
1840-1914
In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°2, 2e semestre 2001. pp. 37-51.
Citer ce document / Cite this document :
Georgeon-Liskenne Anne. Le point de vue critique de la presse architecturale germanique sur l'architecture contemporaine
française dans les années 1840-1914. In: Livraisons d'histoire de l'architecture. n°2, 2e semestre 2001. pp. 37-51.
doi : 10.3406/lha.2001.882
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2001_num_2_1_882Abstract
« The critical point of view of the German architectural press on the French contemporary architecture
(1840-1914) », by Anne Georgeon-Liskenne. From the 1840s to the turn of the century, the titles of the
German, Austrian or Hungarian building reviews are increasing. The most of them are written by
builders association's members for their colleagues. Papers of these professional reviews are short and
do not provide a true critical analysis ; moreover, the writers do not always sign their contribution. For
the researcher it is far more fruitful to know the name of the German Architects who wrote on French
architecture, such as Gottfried Semper in the 1850s or Hubert Stier for the 1860s. Three themes are
recursive in the architectural reviews : biographies of French builders, the Universal Exhibitions (the
ones hold in Paris in 1855, 1867, 1878, 1889 and 1900) and the contemporary buildings erected in
Paris and, infrequently, in the country. Even if the papers rarely provide long analysis, a change in the
Germanic point of view right after the 1870 French-Prussian war is easily noticeable. Nevertheless, the
critic is not inconsistent with a deep respect for the Gothic and the Beaux-Arts style's native land.
Résumé
Des années 1840 jusqu'au tournant du siècle, les titres de revues de construction allemandes,
autrichiennes et hongroises sont de plus en plus nombreux. La plupart d'entre elles sont rédigées pour
leurs collègues par les membres d'associations de constructeurs. Les articles de ces revues
professionnelles sont souvent très courts et n'offrent pas d'analyses critiques réelles ; en outre, les
rédacteurs ne signent pas toujours leurs articles. Pour le chercheur, il est bien plus fructueux de
connaître le nom des architectes germaniques qui écrivent sur l'architecture française, tels Gottfried
Semper dans les années 1850 ou Hubert Stier dans les années 1860. Trois thèmes sont récurrents
dans les revues d'architecture: les biographies de constructeurs français, les expositions universelles
(qui se tinrent à Paris en 1855, 1867, 1878, 1889 et 1900) et les édifices contemporains construits à
Paris et plus rarement en province. Bien que les articles offrent rarement de longues analyses, on
constate que le point de vue des architectes germaniques change après la guerre franco-prussienne de
1870. Néanmoins, la critique n'est pas incompatible avec un certain respect des artistes pour le pays du
style gothique et de l'école des beaux-arts.par Anne Georgeon-Liskenne
LE POINT DE VUE CRITIQUE DE LA PRESSE ARCHITECTURALE
GERMANIQUE SUR L'ARCHITECTURE CONTEMPORAINE
FRANÇAISE DANS LES ANNÉES 1840-1914
En Allemagne, la presse architecturale existe depuis 1789. En Autriche,
VAllgemeine Bauzeitung {Revue générale de construction), revue d'importance nationale
très ouverte aux créations étrangères, est fondée à Vienne en 1836. Jusqu'en 1914,
des dizaines de titres sont créés dans les principales villes des pays de langue allemande
pour répondre aux attentes d'un public spécialisé de constructeurs, ingénieurs, archi
tectes, dispersé entre les provinces de l'Allemagne et de l'Empire austro-hongrois.
Parler de presse germanique sur une période de soixante-quinze ans revient à évoquer
les discours de plusieurs générations d'architectes plus ou moins marqués par la guerre
franco-prussienne et par l'émergence des nationalismes en Europe centrale1.
Dans un siècle passionné par la critique philosophique, esthétique ou littéraire,
on peut se demander quels types de personnalité produisent la critique d'architect
ure, sous quels angles les architectes rédacteurs considèrent la France et quels
programmes architecturaux ils privilégient pour l'équipement des villes.
Les critiques d'architecture
La revue architecturale en pays allemands est l'organe d'une association rassemblant
à la fois des architectes, des ingénieurs ou des constructeurs moins diplômés. Les rédac
teurs font en général partie de ces associations qu'ils renseignent sur les développements
de l'architecture à l'étranger. Comme la plupart des articles sur la France ont pour seul
objectif d'informer, l'expression subjective de la critique est rarement de mise et les rédac
teurs d'articles restent anonymes, ou bien signent seulement de leurs initiales.
Malheureusement pour le chercheur, il arrive que les auteurs des rares articles de
fond soient difficiles à identifier. On ne sait rien de C. Jk., par exemple, sinon que ce
rédacteur connaît bien la France et qu'il s'inspire entre 1882 et 1894 de deux revues
françaises, la Gazette des architectes et du bâtiment et L'Architecture pour rédiger succes
sivement dans la Deutsche Bauzeitung {Revue allemande de construction) une série d'étu
des sur l'état de l'architecture en France: la réglementation urbaine à Paris, les archi
tectes français devant les tribunaux, l'art à Berlin du point de vue français, les architectes
français décédés dans les années 1880 et 1890, les progrès de la construction en France^.
1. C'est l'un des principaux aspects de ma thèse: « les relations architecturales franco-germaniques entre
1840 et 1914 - sous la direction de Jean-Michel Leniaud à ГЕРНЕ.
2. С Jk., « Neuregulierung der baupolizeilichen Bestimmungen Kir Paris », Deutsche Bauzeitung (qui
sera désormais abrégée en D. Bz.) ; « Franzosische Architekten vor franzôsischen Gerichten », D. Bz.,
LwraLumt à'hiiti'ire 0e l'architecture n°2 38 ANNE GEORGEON-USKENNE
Quand l'auteur peut être identifié, on progresse beaucoup dans la compréhens
ion du point de vue qu'il propose sur la France. En voici deux exemples avec
Gottfried Semper (1803-1879) et Hubert Stier (1838-1907) : exilé d'Allemagne après
le soulèvement de mai 1849, l'architecte de l'opéra de Dresde, Gottfried Semper,
devient correspondant à Paris du mensuel Zeitschrifi fur pmktische Baukunst (Journal
de construction pratique) publié à Leipzig et Berlin. En familier des expositions et du
milieu parisien, il propose une série d'articles sur l'art de la Seconde République, sur
un immeuble de la rue Saint-Georges, ou sur la bibliothèque Sainte-Geneviève3. Lui
qui a toujours préféré dans son œuvre la fantaisie baroque, les formes plantureuses
et les ressources de la polychromie, il juge la structure métallique apparente de la
bibliothèque d'Henri Labrouste trop froide et sans monumentalité.
Hubert Stier, architecte originaire de Berlin, profite d'un voyage à travers la
France fait à l'occasion de l'exposition universelle en 1867 pour exprimer dans la
Deutsche Bauzeitung ses impressions sur l'état de l'architecture en France4. Sa parti
cipation au congrès international des architectes, rapportée dans le Bulletin de la
Société centrale des architectes de 1 867, lui fournit un premier point de vue sur cette
question. Il semble avoir été particulièrement marqué par ses échanges avec Eugène
Emmanuel Viollet-le-Duc lors d'une visite du château de Pierrefonds alors presque
entièrement restauré5. Malgré son enthousiasme pour l'enseignement du maître, il a
passé sa carrière à édifier des monuments de style très éclectique (ill. 1). Dans un
article paru en 1 868 dans la Deutsche Bauzeitung, Hubert Stier adopte entièrement
les arguments de Viollet-le-Duc contre l'intervention de l'État dans l'enseignement
de l'art6. Citant l'auteur de l'opuscule Ce que réclame au XIX siècle de
l'architecture, il écrit: « On ne viendra dans cette école [des beaux-arts], non plus
pour apprendre, mais pour passer des examens et ces examens que l'on passe seul
ement pour obtenir un grade ne sont ni un moyen de connaissance, ni la preuve d'une
formation quelconque ». Il trouve les envois de Rome « ennuyeux et uniformes »,
dépourvus de « la variété et de la saine authen

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