La villa berbéro-romaine d Aïn-Sarb (département de Tiaret, Algérie) suivi d une Note sur l ordre éolisant d Aïn-Sarb - article ; n°1 ; vol.8, pg 73-88
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La villa berbéro-romaine d'Aïn-Sarb (département de Tiaret, Algérie) suivi d'une Note sur l'ordre éolisant d'Aïn-Sarb - article ; n°1 ; vol.8, pg 73-88

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Description

Antiquités africaines - Année 1974 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 73-88
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Pierre Cadenat
Gilbert-Charles Picard
La villa berbéro-romaine d'Aïn-Sarb (département de Tiaret,
Algérie) suivi d'une Note sur l'ordre éolisant d'Aïn-Sarb
In: Antiquités africaines, 8,1974. pp. 73-88.
Citer ce document / Cite this document :
Cadenat Pierre, Picard Gilbert-Charles. La villa berbéro-romaine d'Aïn-Sarb (département de Tiaret, Algérie) suivi d'une Note
sur l'ordre éolisant d'Aïn-Sarb. In: Antiquités africaines, 8,1974. pp. 73-88.
doi : 10.3406/antaf.1974.946
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antaf_0066-4871_1974_num_8_1_9461
1
Antiquités africaines
t. 8, 1974, p, 73-88
LA VILLA BERBÉRO-ROMAINE D'AIN-SARB
(Département de Tiaret, Algérie)
par
Pierre CADENAT
Aïn-Sarb est une station de la ligne de chemin de fer Tiaret-Relizane, une dizaine de kilomètres avant
d'arriver à Prévost-Paradol, centre d'une commune qui porte aujourd'hui le nom de Mechraa-Sfa. La
route départementale 1 1, parallèle à la voie ferrée conduit à Tiaret, éloigné de 20 km environ. Au sud coule
la Mina et s'amorce le bassin de retenue des eaux du barrage de Bakhadda édifié 7 km en aval.
Du point de vue archéologique le lieu n'était jusqu'à présent connu que par la découverte « dans un
champ » d'une inscription isolée mentionnant l'empereur Philippe et l'impératrice Otacilie '. Mais en
1952 et 1953 M. J.M. Domeck poursuivant l'épierrage et la mise en valeur de petites parcelles demeurées
jusque là incultes, découvrait dans une partie de la propriété qu'il exploitait au sud de la route, des moulins
à bras (meta et catillus) et plusieurs chapiteaux de basse époque 2 ; puis en 1954 dans une autre partie
un peu éloignée de la précédente de volumineux blocs de pierre dont il entreprenait aussitôt le dégagement.
Il mettait ainsi au jour, non sans lui occasionner quelques dégâts, un coin du péristyle qui sera décrit
plus loin. Mais devant l'importance des frais à engager — qui auraient dépassé la valeur du bout de champ
à nettoyer — il renonçait à son projet et, conscient de l'intérêt que pouvait présenter sa découverte, il
m'en avertissait sans plus tarder.
C'est ainsi que dans une période où la pièce de terre était laissée en repos, je fus amené à entreprendre
une petite fouille après avoir reçu une modeste subvention du Gouvernement Général, ainsi que l'appui
de M. Le Sept, alors administrateur de la commune mixte de Tiaret, qui mit à ma disposition quelques
chômeurs et du matériel.
L'emplacement qui s'est révélé être celui d'une « tilla rustica », se trouve à I 500 m à peu près au sud
de la route (2 km de la gare), à proximité et à droite de la piste qui, longeant le petit oued Bou Kayes, des
cend à la Mina (fig. 1). Il couronne une faible eminence (altitude 680 m) dont les coordonnées Lambert
sont assez exactement χ = 356 - y = 228 (carte au 1/50 000. F. 215, P. Paradol) 3.
Dkrrikn, B.S.G.A.O., t. 23, 1903, p. 139 ; Rufer (J.), B.S.G.A.O., t. 27, 1907, p. 314 ; Gskll (S.), Atlas archéologique
de l'Algerie, feuille 33, Tiaret, n" 12. Je n"ai pas retrouvé cette inscription dont on prévoyait dès 1903, la rapide et complète
dégradation.
- LiXiLAY (M.), L' Archéologie algérienne en 1953. R. africaine, t. 98, 1954, p. 216-217.
:> Cette carte (tirage de février 1941 ) ne mentionne pas le nom de la station qui, par contre, figure sur la carte au 200000,
F. 33, Tiaret, ancien modèle et sur la nouvelle, type I960, F. H. 1. 5-6. 74 P. CADENAT
'S.
Fig. 1. — Vue aérienne du site. En haut la piste descendant à la Mina. Interprétation du site
dans le croquis ci-contre. 1
VILLA D AIN-SARB 75
Les travaux qui ont duré dix jours, du 17 au 26 mars 1955, m'ont permis de dégager entièrement le
péristyle, et, du côté ouest, quelques bâtiments d'exploitation et aussi d'habitation (fig. 2). Une relation
très sommaire en a été donnée à l'époque \
"
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« 1.30 „;
Fig. 2. ■— Plan des fouilles.
LES VESTIGES DE LA VILLA
Au centre de la demeure était édifié un péristyle carré de 5,60 m de côté ; il s'agit de la partie la plus
intéressante ; de gros blocs de pierre le délimitaient. Ces blocs, en grès du pays, bien taillés, parfaitement
alignés et jointifs mesurent 0,80 à 0,90 m de côté pour une épaisseur moyenne de 0,50 m. Ils dépassent à
peine le niveau du sol (fig. 3). Cette solide assise supportait huit colonnes massives. L'entrecolonnement
est de 1,50 à 1,60 m.
Sept bases ont été retrouvées, dont cinq encore en place, mais seulement un fût et un chapiteau. Il
s"agit d'un chapiteau d'angle, de tradition éolique, dépourvu d'abaque, qui fait l'objet d'une note complé
mentaire 2.
Lkglay (M.), L'Archéologie algérienne en 1954. R. africaine, t. 99, 1955, p. 216 et Libyca, Arch. Epigr., t. 3, 1955,
p. 187 : Lassus (J.), en 1955. Libyca, A.E., t. 4, 1956, p. 164.
-' M. G. Ch. Picard a bien voulu étudier ce chapiteau, dans une note que l'on trouvera en appendice. Je l'en remercie
vivement. 76 P. CADENA!
Fig. 3. - Le péristyle avec les cinq bases de colonnes en place et la pierre centrale servant à l'écoulement des eaux.
Le fût de la colonne est absolument lisse. Sa longueur n'atteint pas deux mètres pour un diamètre de
0,58 au pied et de 0,50 au sommet. Les bases ont une hauteur égale à celle du chapiteau et au
supérieur de la colonne, soit 0,50 m. Elles sont à double tore, et dépourvues de plinthe. Le tore supérieur
est surmonté d'un filet.
L'ensemble lourd et sans élégance ne devait cependant pas être absolument sans beauté. Certes il s'en
dégageait surtout une impression de masse, de force mais aussi le sentiment que le propriétaire n'était pas VILLA D AIN-SARH 77
Fio. 4. - Le chapiteau.
I ic. 5. - Chapiteau et base de colonne. 1
78 P. CADENAT
resté insensible à la recherche d'une certaine note artistique dans la manifestation ostentatoire de sa puis
sance ou de sa fortune vis-à-vis des habitants des misérables cabanes existant sans doute à proximité. Tous
les éléments de la colonnade sont en roche étrangère au pays. C'est probablement un calcaire assez gros
sier dont l'origine n'a pas été déterminée. L'espace central à ciel ouvert n'a que 4 m de côté. Son sol était
recouvert d'un enduit de tuileau bien lissé.
Dans l'angle N-E où M. Domeck avait fait creuser en profondeur pour enlever les pierres, on pouvait
voir que ce béton de tuileau, épais de 4 cm environ, était étendu sur un blocage de 3 à 5 cm de petits él
éments de tuf peut-être noyés dans un maigre mortier de chaux, posé sur une couche, sorte de chape, d'argile
gris-verdâtre de 2 à 10 cm d'épaisseur recouvrant elle-même une terre brune avec quelques graviers qui
paraît constituer le sol naturel.
Exactement au centre, une pierre en cylindre creux placée verticalement servait à l'écoulement des
eaux dans une conduite qui paraît déboucher à l'est, côté où le terrain descend en pente douce. Cette pierre
n'a pas été déplacée. Sa longueur est inconnue. Elle a un diamètre de 0,30 et celui du canal est de 0,10 m
(fig. 3).
Autour du portique existait une galerie couverte, comme l'atteste le trou pratiqué sur la face supé
rieure du chapiteau pour recevoir le tenon d'un élément de charpente. Son sol était également bétonné et
elle avait une largeur de 1,90 m du côté ouest, le seul où elle soit parfaitement conservée. Il semble qu'elle
ait été un peu plus large, 2,60 m, du côté sud.
Sur la face ouest de la villa s'ordonnaient sur une longueur supérieure à 15 m et une largeur de plus
de 6 m (murs compris) les différentes pièces d'un même bâtiment (fig. 6). La construction est soignée et
de bonne qualité. Le mur extérieur a 0,80 m d'épaisseur ; les séparations et le mur intérieur 0,60 m. Ils
étaient conservés sur une hauteur de 0,50 à 0,80 m au-dessus du sol '.
En commençant par le nord on trouve trois chambres en enfilade (nos 1, 2 et 3 du plan), communicant
entre elles par des passages de 1,30 m et ayant toutes 5,20 m de largeur. La longueur de la premi&#

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