La cit? de Carcassonne
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Project Gutenberg's La cit de Carcassonne, by Eug ne-Emmanuel Viollet-le-Duc � �This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and withalmost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away orre-use it under the terms of the Project Gutenberg License includedwith this eBook or online at www.gutenberg.orgTitle: La cit de Carcassonne �Author: Eug ne-Emmanuel Viollet-le-Duc �Release Date: July 30, 2006 [EBook #18940]Language: FrenchCharacter set encoding: ISO-8859-1*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA CIT DE CARCASSONNE ***�Produced by Chuck Greif, R. Cedron and the OnlineDistributed Proofreading Team at DP Europe(http://dp.rastko.net) (Produced from images of theBiblioth que nationale de France (BnF/Gallica) at�http://gallica.bnf.fr)LA CIT � DE CARCASSONNEBOURLOTON.--Imprimeries r unies, B, rue Mignon, 2. �(AUDE)PARVIOLLET LE DUC[Illustration]PARISLIBRAIRIE DES IMPRIMERIES R�UNIES ANCIENNE MAISON MOREL 13, RUEBONAPARTE, 131888 * * * * *HISTORIQUEVers l'an 636 de Rome, le S nat, sur l'avis de Lucius Crassus, ayant�d�cid� qu'une colonie romaine serait tablie Narbonne, la lisi re des � � �Pyr n�e�s fut bient t munie de postes importants afin de conserver les�passages en Espagne et de d fendre le cours des rivi res. Les peuples � �Volces Tectosages n'ayant pas oppos de r sistance aux arm es romaines, � � �la R p�ublique accorda aux habitants de Carcassonne, de Lod ve, de N mes, � �de P ...

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Project Gutenberg's La citde Carcassonne, by Eugne-Emmanuel Viollet-le-Duc This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org
Title: La citde Carcassonne Author: Eugne-Emmanuel Viollet-le-Duc Release Date: July 30, 2006 [EBook #18940] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA CITDE CARCASSONNE ***
Produced by Chuck Greif, R. Cedron and the Online Distributed Proofreading Team at DP Europe (http://dp.rastko.net) (Produced from images of the Bibliothque nationale de France (BnF/Gallica) at http://gallica.bnf.fr)
LA CITDE CARCASSONNE BOURLOTON.--Imprimeries runies, B, rue Mignon, 2. (AUDE) PAR VIOLLET LE DUC [Illustration] PARIS LIBRAIRIE DES IMPRIMERIES RUNIES ANCIENNE MAISON MOREL 13, RUE BONAPARTE, 13 1888                                    * * * * *
HISTORIQUE
Vers l'an 636 de Rome, le Snat, sur l'avis de Lucius Crassus, ayant dcidqu'une colonie romaine seraittablieNarbonne, la lisire des Pyrnes fut bientt munie de postes importants afin de conserver les passages en Espagne et de dfendre le cours des rivires. Les peuples Volces Tectosages n'ayant pas opposde rsistance aux armes romaines, la Rpublique accorda aux habitants de Carcassonne, de Lodve, de Nmes, de Pzenas et de Toulouse la facultde se gouverner suivant leurs lois et sous leurs magistrats. L'an 70 avant J.-C., Carcassonne fut place au nombre des cits nobles oulues. On ne sait quelle fut la destine de Carcassonne depuis cettepoque jusqu'au IVe sicle. Elle jouit, comme toutes les villes de la Gaule mridionale, d'une paix profonde; mais aprs les dsastres de l'Empire, elle ne fut plus considre que comme une citadelle ( castellum ). En 350 les Francs s'en emparrent, _ _ mais peu aprs les Romains y rentrrent. En 407, les Goths pntrrent dans la Narbonnaise premire, ravagrent cette province, passrent en Espagne, et, en 436, Thodoric, roi des Visigoths, s'empara de Carcassonne. Par le traitde paix qu'il conclut avec l'Empire en 439, il demeura possesseur de cette ville, de tout son territoire et de la Novempopulanie, situel'ouest de Toulouse. C'est pendant cette domination des Visigoths que fut btie l'enceinte intrieure de la citsur les dbris des fortifications romaines. En effet, la plupart des tours visigothes encore debout sont assises sur des substructions romaines qui semblent avoirt leves htivement, probablement au moment des invasions franques. Les bases des tours visigothes sont carres ou onttgrossirement arrondies pour recevoir les dfenses du Ve sicle. Du ctmridional de l'enceinte on remarque des soubassements de tours leves au moyen de blocsnormes, possjoints vifs et qui appartiennent certainementl'poque de la dcadence de l'Empire. Quoi qu'il en soit, il est encore facile aujourd'hui de suivre toute l'enceinte des Visigoths (voir le plan gnral, fig. 16)[1]. Cette enceinte affectait une forme ovale avec une lgre dpression sur la face occidentale, suivant la configuration du plateau sur lequel elle est btie. Les tours, espaces entre elles de 2530 mtres environ, sont cylindriquesl'extrieur, termines carrment du ctde la ville et runies entre elles par de hautes courtines (fig. 1). Toute la construction visigothe estleve par assises de petits moellons de 0m,100m,12 de hauteur environ, avec rangs de grandes briques alternes. De larges baies en plein cintre sont ouvertes dans la partie cylindrique de ces tours, du ctde la campagne, un peu au-dessus du terre-plein de la ville; ellestaient garnies de volets de boispivots horizontaux et tenaient lieu de meurtrires. Le couronnement de ces tours consistait en un crnelage couvert. Des chemins de ronde des courtines on communiquait aux tours par des portes dont les linteaux en arcs surbaissstaient soulags par un arc plein cintre en brique. Un escalier de bois mettaitl'intrieur l'tage infrieur en communication avec le crnelage suprieur quitait ouvert du ctde la ville par une arcade perce dans le pignon. [Note 1: Des fouilles nous ont permis de reconnatre les fondations de cette enceinte sur les points oelle atsupprime,la fin du XIIIe sicle, pour augmenter le primtre de la cit.] [Illustration: Fig. 1.] Malgrles modifications apportes au systme de dfense de ces tours, pendant les XIIe et XIIIe sicles, on retrouve toutes les traces des constructions des Visigoths. Jusqu'au niveau du sol des chemins de ronde des courtines, ces tours sont entirement pleines et prsentent ainsi un massif puissant proprersisterla sape et aux bliers.
Les Visigoths, entre tous les peuples barbares qui envahirent l'Occident, furent ceux qui s'approprirent le plus promptement les restes des arts romains, au moins en ce qui regarde les constructions militaires et, en effet, ces dfenses de Carcassonne ne diffrent pas de celles appliquesla fin de l'Empire en Italie et dans les Gaules. Ils comprirent l'importance de la situation de Carcassonne, et ils en firent le centre de leurs possessions dans la Narbonnaise. Le plateau sur lequel est assise la citde Carcassonne commande la valle de l'Aude, qui coule au pied de ce plateau, et par consquent la route naturelle de NarbonneToulouse. Il s'lve entre la montagne Noire et les versants des Pyrnes, prcisment au sommet de l'angle que forme la rivire de l'Aude en quittant ces versants abrupts, pour se dtourner vers l'est. Carcassonne se trouve ainsicheval sur la seule valle qui conduise de la Mditerranel'Ocan etl'entre des dfils qui pntrent en Espagne par Limoux, Alet, Quillan, Mont-Louis, Livia, Puicerda ou Campredon. L'assiettetait donc parfaitement choisie et elle avaittdjprise par les Romains qui, avant les Visigoths, voulaient se mnager tous les passages de la Narbonnaise en Espagne. Mais les Romains trouvaient par Narbonne une route plus courte et plus facile pour entrer en Espagne et ils n'avaient fait de Carcassonne _ _ qu'une citadelle, qu'un castellum , tandis que les Visigoths, s'tablissant dans le pays aprs de longs efforts, durent prfrer un lieu dfendu djpar la nature, situau centre de leurs possessions de ce ct-ci des Pyrnes,une ville comme Narbonne, assise en pays plat, difficiledfendre etgarder. Lesvnements prouvrent qu'ils ne s'taient point tromps; en effet, Carcassonne fut leur dernier refuge lorsqu'leur tour ils furent en guerre avec les Francs et les Bourguignons. En 508, Clovis mit le sige devant Carcassonne et fut obligde lever son camp sans avoir pu s'emparer de la ville. En 588, la citouvrit ses portesAustrovalde, duc de Toulouse, pour le roi Gontran; mais peu aprs, l'arme franaise ayanttdfaite par Claude, duc de Lusitanie, Carcassonne rentra au pouvoir de Reccarde, roi des Visigoths. Ce fut en 713 que finit ce royaume; les Maures d'Espagne[2] devinrent alors possesseurs de la Septimanie. On ne peut se livrer qu'de vagues conjectures sur ce qu'il advint de Carcassonne pendant quatre sicles; entre la domination des Visigoths et le commencement du XIIe sicle, on ne trouve pas de traces apprciables de constructions dans la cit, non plus que sur ses remparts. Mais,dater de la fin du XIe sicle, des travaux importants furent entrepris sur plusieurs points. En 1096, le pape Urbain II vintCarcassonne pour rtablir la paix entre Bernard Aton et les bourgeois qui s'taient rvolts contre lui et il bnit l'glise cathdrale (Saint-Nazaire), ainsi que les matriaux prpars pour l'achever. C'estcettepoque en effet que l'on peut faire remonter la construction de la nef de cetteglise. [Note 2: Sous le commandement de Moussa ben-Nossar.] Sous Bernard Aton, la bourgeoisie de Carcassonne s'tait constitue en milice et il ne parat pas que la concorde rgnt entre ce seigneur et ses vassaux, car ceux-ci battus par les troupes d'Alphonse, comte de Toulouse, venu en aideBernard, furent obligs de se soumettre et de se cautionner. Les biens des principaux rvolts furent confisqus au profit du petit nombre des vassaux rests fidles, et Bernard Aton donna _ _ en fief les maisons de Carcassonne, tours etces derniers lesla condition, dit Dom Vaissette:de faire le guet et de garder la ville, les uns pendant quatre, les autres pendant huit mois de l'anne et d'y
rsider avec leurs familles et leurs vassaux durant tout ce temps-l. Ces gentilshommes, qui se qualifiaient de chtelains de Carcassonne, promirent par serment au vicomte de garder fidlement la ville. Bernard Aton leur accorda divers privilges, et ils s'engagrentleur tourlui faire hommage etlui prter serment de fidlit. C'est ce qui a donnl'origine,ce qu'il parat, aux mortes-payes de la citde Carcassonne, qui sont des bourgeois, lesquels ont encore la garde et jouissent pour cela de diverses prrogatives.Ce fut probablement sous le vicomte Bernard Aton ou, au plus tard, sous Roger III, vers 1130, que le chteau futlevet les murailles des Visigoths rpares. Les tours du chteau, par leur construction et les quelques sculptures qui dcorent les chapiteaux des colonnettes de marbre servant de meneaux aux fentres gmines, appartiennent certainementla premire moitidu XIIe sicle. En parcourant l'enceinte intrieure de la cit, ainsi que le chteau, on peut facilement reconnatre les parties des btisses qui datent de cette poque; leurs parements sontlevs en grs jauntre et par assises de 0m,150m,25 de hauteur, sur 0m,200m,30 de largeur, et grossirement appareills. Le 1er aot 1209, le sige fut mis devant Carcassonne par l'arme des croiss, commande par le clbre Simon de Montfort. Le vicomte Roger avait fait augmenter les dfenses de la citet celle des deux faubourgs de la Trivalle et de Graveillant, situs entre la ville et l'Aude, ainsi que vers la route de Narbonne. Les dfenseurs, aprs avoir perdu les faubourgs, manquant d'eau, furent obligs de capituler. Le sige entrepris par l'arme des croiss ne dura que du 1er au 15 aot, jour de la reddition de la place. On ne peut admettre que pendant ce court espace de temps les assigeants aient pu excuter les travaux de mine ou de sape qui ruinrent une partie des murailles et tours des Visigoths; d'autant qu'il existe des reprises faites pendant le XIIe sicle pour consolider et surlever les tours visigothes qui avaienttfort compromises par la sape et la mine. Il faut donc admettre que les travaux de sige et les brches dont on signale la trace, notamment sur le ctnord, sont dus aux Maures d'Espagne, lorsqu'ils conquirent ce dernier boulevard des rois visigoths. Bernard Aton ne peuttre, non plus, l'auteur de ces travaux de mine, car le traitqui lui rendit la citoccupe par ses sujets rvolts n'indique pas qu'il ait eufaire un long sige et que les dfenseurs fussent rduits aux dernires extrmits. Le vicomte Raymond Roger, au mpris des traits et de la capitulation qui rendait la citde Carcassonne aux croiss,tait mort en prison dans une des tours en novembre 1209. Depuis lors, Raymond de Trincavel, son fils, avaittdpouill, en 1226, par Louis VIII de tous ses biens reconquis sur les croiss. Carcassonne alors fit partie du domaine royal, et un snchal y commandait pour le roi de France. En 1240, ce jeune vicomte Raymond de Trincavel, dernier des vicomtes de Bziers, et qui avaittremis en 1209 aux mains du comte de Foix (il tait alorsgde deux ans), se prsente toutcoup dans les diocses de Narbonne et de Carcassonne avec un corps de troupes de Catalogne et d'Aragon. Il s'empare, sans se heurterune srieuse rsistance, des chteaux de Montral, des villes de Montolieu, de Saissac, de Limoux, d'Azillan, de Laurens et se prsente devant Carcassonne. Il existe deux rcits du sige de Carcassonne entrepris par le jeune vicomte Raymond en 1240,crits par des tmoins oculaires: celui de Guillaume de Puy-Laurens, inquisiteur pour la Foi dans le pays de Toulouse et celui du snchal Guillaume des Ormes, qui tenait la ville
pour le roi de France. Ce dernier rcit est un rapport, sous forme de journal, adress la reine Blanche, mre de Louis IX. Cette pice importante nous explique toutes les dispositions de l'attaque et de la dfense[3].l'poque de ce sige, les remparts de Carcassonne n'avaient ni l'tendue ni la force qui leur furent donnes depuis par Louis IX et Philippe le Hardi. Les restes encore trs-apparents de l'enceinte des Visigoths, rpare au XIIe sicle, et les fouilles entreprises en ces derniers temps, permettent de tracer exactement les dfenses existant au moment ole vicomte Raymond de Trincavel prtendit les forcer. [Note 3: Le rapport du snchal Guillaume des Ormes, et le rcit de Guillaume de Puy-Laurens onttpublis et annots par M. Dout d'Arcq, dans la Biblioth. de l'cole des Chartes , 2e srie, tome II, p. _ _ 363.] Nous donnons ci-aprs, figure 2, le plan de ces dfenses, avec les faubourgs y attenant, les barbacanes et le cours de l'Aude. L'arme de Trincavel investit la place le 17 septembre 1240, et s'empare du faubourg de Graveillant, qui est aussitt repris par les assigs. Ce faubourg, dit le Rapport , est ante portam Tolos. Or la porte de _ _ _ _ Toulouse n'est autre que la porte dite de l' Aude aujourd'hui, laquelle _ _ est une construction romane perce dans un mur visigoth, et le faubourg de Graveillant ne peuttre, par consquent, que le faubourg dit de la _ _ Barbacane . La suite du rcit fait voir que cette premire donne est exacte. Les assigeants venaient de Limoux, c'est--dire du midi, ils n'avaient pas besoin de passer l'Aude devant Carcassonne pour investir la place. Un pont de pierre existait sur l'Aude. Ce pont est encore entier _ _ aujourd'hui: c'est le vieux pont dont la construction date, en partie, du XIIe sicle. Il ne fut que rparet muni d'une tte de pont, sous saint Louis et sous Philippe le Hardi. Il est indiquen P sur notre figure 2. Raymond de Trincavel n'ignorait pas que les assigs attendaient des secours qui ne pouvaient se jeter dans la citqu'en traversant l'Aude, puisqu'ils devaient se prsenter par le nord-ouest. Aussi le vicomte s'empara du pont, et, poursuivant son attaque le long de la rive droite du fleuve vers l'amont, il essaya de couper toute communication de l'assigavec la rive gauche. Ne pouvant tout d'abord se maintenir dans le faubourg de Graveillant, en G (voir la fig. 2), il s'empare d'un moulin fortifi, M, sur un bras de l'Aude, fait filer ses troupes de ce ct, les loge dans les parties basses du faubourg, et dispose son attaque de la manire suivante: une partie des assaillants, commands par Ollivier de Thermes, Bernard Hugon de Serre-Longue et Giraut d'Aniort, campent entre le saillant nord-ouest de la ville et la rivire, creusent des fosss de contrevallalion et s'entourent de retranchements palissads. L'autre corps, commandde Fenouillet, Renaud de Puy etpar Pierre Guillaume Fort, est logdevant la barbacane qui existait en B et celle _ _ de la porte dite Narbonnaise , en N. En 1240, outre ces deux barbacanes, il en existait une en D[4] qui permettait de descendre du chteau dans le faubourg[5] et une en H faisant face au midi. La grande barbacane D servait encoreprotger la porte de Toulouse T (aujourd'hui porte de l'Aude). [Note 4: Reconstruite sous saint Louis.]
[Note 5: Toutes les dfenses du chteau datent du XIIe sicle sauf celles du front sud.] Il faut observer que les seuls points ole sol extrieur soitpeu prs au niveau des lices (car Guillaume des Ormes signale l'existence des lices L et par consquent d'une enceinte extrieure), sont les points O et R. Quant au sol de la barbacane D du chteau, iltait naturellement au niveau du faubourg et par consquent fort au-dessous de l'assiette de la cit. Tout le front occidental de la citest bti sur un escarpement trs-levet trs-abrupt. [Illustration: Fig. 2.] En reprenant tout d'abord le faubourg aux assigeants, les dfenseurs de la ville s'taient empressde transporter dans leur enceinte unes quantitconsidrable de bois qui leur fut d'un grand secours; mais ils avaient drenoncerse maintenir dans ce faubourg. Le vicomte fit donc attaquer en mme temps la barbacane D du chteau pourter aux assigs toute chance de reprendre l'offensive, la barbacane B (c'tait d'ailleurs un saillant), la barbacane N de la porte Narbonnaise et le saillant I, au niveau du plateau qui s'tendait100 mtres de ce ctvers le sud-ouest. Les assigeants, camps entre la place et le fleuve,taient dans une assez mauvaise position; aussi se retranchent-ils avec soin et couvrent-ils leurs fronts d'un si grand nombre d'arbaltriers que personne ne pouvait sortir de la ville sanstre bless. Bientt ils dressrent un mangonneau devant la barbacane D. Les assigs, de leur ct, dans l'enceinte de cette barbacane,lvent une pierrire turque qui bat le mangonneau. Pourtre autant dfilque possible, le mangonneau devaittretabli en E. Peu aprs les assigeants commencentminer sous la barbacane de la porte Narbonnaise en N, en faisant partir leurs galeries de mine des maisons du faubourg qui, de ce ct, touchaient presque aux dfenses. Les mines sonttanonnes ettayes avec du bois auquel on met le feu, ce qui fait tomber une partie des dfenses de la barbacane. Mais les assigs ont contre-minpour arrter les progrs des mineurs ennemis et ont remparla moitide la barbacane reste debout. C'est par les travaux de mine que, sur les deux points principaux de l'attaque, les gens du vicomte tentent de s'emparer de la place; ces mines sont pousses avec une grande activit; elles ne sont pas plutt ventes que d'autres galeries sont commences. Les assigeants ne se bornent pasces deux attaques. Pendant qu'ils battent la barbacane D du chteau, qu'ils ruinent la barbacane N de la porte Narbonnaise, ils cherchententamer une portion des lices et ils engagent une attaque trs-srieuse sur le saillant en I entre l'vchet l'glise cathdrale de Saint-Nazaire, marque S sur notre plan. Comme nous l'avons dit, le plateau, sur ce point, s'tendait presque de niveau avec l'intrieur de la citde I en O, et c'est pourquoi saint Louis et Philippe le Hardi firent, sur ce plateau, en dehors de l'ancienne enceinte visigothe, un ouvrage considrable, destin dominer l'escarpement. L'attaque des troupes de Trincavel est de ce ct(point faible alors) trs-vivement pousse; les mines atteignent les fondations de l'enceinte des Visigoths, le feu est mis auxtanons et dix brasses de courtines
s'croulent. Mais les assigs se sont rempars en retraite de la brche avec de bonnes palissades et des bretches[6]; si bien que les troupes ennemies n'osent risquer l'assaut. Ce n'est pas tout, des galeries de mine sont aussi ouvertes devant la porte de Rodez, en B; les assigs contre-minent et repoussent les travailleurs des assigeants. [Note 6: Sorte de petit blokaus en charpente.] Cependant, des brchestaient ouvertes sur divers points et le vicomte Raymond craignant de voir, d'un momentl'autre, dboucher les troupes de secours envoyes du nord, se dcidetenter un assaut gnral. Ses gens sont repousss avec des pertes sensibles, et, quatre jours aprs, sur la nouvelle de la venue de l'arme royale, il lve le sige, non sans avoir mis le feu auxglises du faubourg, et entre autrescelle des Minimes en R. L'arme de Trincaveltait reste vingt-quatre jours devant la ville. Louis IX, attachant une grande importancela place de Carcassonne qui couvrait cette partie du domaine royal devant l'Aragon, et prtendant ne plus avoirredouter les consquences d'un sige qui l'aurait mise entre les mains d'un ennemi sans cesse enveil, voulut en faire une forteresse inexpugnable. Il faut ajouter au rcit du snchal Guillaume des Ormes un fait rapportpar Guillaume de Puy-Laurens. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, les habitants du faubourg de Carcassonne (de la Trivalle; voir le plan, figure 2), malgrleur protestation de fidlit la noblesse tenant pour le roi, avaient ouvert leurs portes aux soldats de Trincavel qui, ds lors, dirigea de ce faubourg son attaque de gauche contre la porte Narbonnaise. Saint Louis, sitt aprs le sige lev, n'eut pasdtruire le bourg djbrlpar le vicomte Raymond, mais voulant d'une part punir les habitants de leur manque de foi, et de l'autre ne plus avoirredouter un voisinage aussi compromettant pour la cit, il dfendit aux gens du faubourg de Graveillant de rebtir leurs maisons et fitvacuer le faubourg de la Trivalle. Ces malheureux durent s'exiler. Louis IX commena immdiatement de grands ouvrages de dfense autour de la cit; il fit raser les restes des faubourgs, dbarrassa le terrain entre la citet le pont et fitlever toute l'enceinte extrieure que nous voyons aujourd'hui, afin de se couvrir de tous cts et de prendre le temps d'amliorer les dfenses intrieures. Ayant pu constater la faiblesse des deux parties de l'enceinte sur lesquelles le vicomte Raymond avait, avec raison, portses deux principales attaques, c'est--dire l'extrmitsud et la porte Narbonnaise, iltendit l'enceinte extrieure bien au delde l'ancien saillant sud sur le plateau qui domine de ce ctun ravin aboutissantl'Aude et vers la porte Narbonnaise,30 mtres environ en dehors, enclavant ainsi dans les nouvelles dfenses les deux points principaux de l'attaque de Trincavel (fig. 16). Rsolufaire de la citde Carcassonne le boulevard de cette partie du domaine royal contre les entreprises des seigneurs hrtiques des provinces mridionales, saint Louis ne voulut pas permettre aux habitants des anciens faubourgs de rebtir leurs habitations dans le voisinage de la cit. Sur les instances de l'vque Radulphe[7] aprs sept annes d'exil, il consentit seulementlaisser ces malheureux proscrits s'tablir de l'autre ctde l'Aude. Voici les lettres patentes de saint Louis, expdiesce sujet[8]: [Note 7: Le tombeau de cetvque est dans la petite chapelle btie l'extrmitdu bras de croix sud de l'glise de Saint-Nazaire.]
[Note 8: Hist. des Antiq. et comtes de Carcassonne , G. Besse, _ _ citoyen de Carcassonne, Bziers, 1645.Ces lettres, dit Besse, furent _ _ excut pridiees par le seneschal, nonas Aprilis , c'est--dire le 4 avril 1247, et, avec l'acte de leur excution, se trouvent avoir esttranscrites en langage du pays, dans le livre manuscrit des coutumes de Carcassonne.] Louis, par la grce de Dieu, roy de France,notre amet fal Jean de Cravis, seneschal de Carcassonne, salut et dilection. Nous vous mandons que vous recevez en seurethommes de Carcassonne qui s'en estoientles fuys,cause qu'ils n'avoient pay nous les sommes qu'ils devoient, les termes des payements escheus. Pour les demeures et habitations qu'ils demandent, vous en prendrez advis et conseil de nostre amet fal l'evesque de Carcassonne et de Raymond de Capendu et autres bons hommes, pour leur bailler place pour habiter, proveu qu'aucun domage n'en puisse avenirnostre chasteau et ville de Carcassonne. Voulons que leur rendez les biens et hritaiges et possessions, dont ils joissoient avant la guerre, et les laissez joir de leurs uz et coustumes, affin que nous ou nos successeurs ne les puissions changer. Entendons toutefoiz que lesdits hommes de Carcassonne doivent refaire et bastirleurs despens lesglises de Nostre-Dame et des Frres-Mineurs, qu'ils avoient dmolies; et au contraire n'entendons que vous recevez en faon quelconque aucun de ceux qui introduisirent le vicomte (de Trincavel) au bourg de Carcassonne, estant traistres, ains rappellerez les autres non coupables. Et direz de nostre partnostre amet fal l'vesque de Carcassonne, que des amendes qu'il prtend sur les fugitifs, il s'en dsiste, et de ce luy en saurons gr. Donn Helvenas, le lundy aprs la chaise de saint Pierre.Bien que nous n'ayons pas le texte original de cette pice, mais seulement la transcription altrevidemment par Besse, ce document n'en est pas moins trs-important en ce qu'il nous donne la date de la fondation de la ville actuelle de Carcassonne. En effet, en excution de ces lettres patentes, l'emplacement pour btir le nouveau bourg fut tracau delde l'Aude, et comme cet emplacement dpendait de l'vch, le roi indemnisa l'vque en lui donnant la moitide la ville de Villalier. L'acte de cetchange fut pass Aigues-Mortes avec le snchal en aot 1248. Ce bourg est aujourd'hui la ville de Carcassonne,leve d'un seul jet sur un plan rgulier, avec des rues alignes, coupesangle droit, une place au centre et deuxglises. La prudence de Louis IX ne se borna pasdgager les abords de la citet lever une enceinte extrieure nouvelle, il fit btir la grosse dfense circulaire appele la Barbacane,la place de celle qui commandait le faubourg de Graveillant, lequel, rebti plus tard, prit son nom de cet ouvrage. Il mit cette barbacane en communication avec le chteau, par des rampes fortifies, trs-habilement conues au point de vue de la dfense de la place (fig. 16). la manire dont sont traites les maonneries de l'enceinte extrieure, il y a lieu de croire que les travaux furent pousss activement, afin de mettre, au plus tt, la cit l'abri d'un coup de main et pour donner le temps de rparer et d'agrandir l'enceinte intrieure. Philippe le Hardi, lors de la guerre avec le roi d'Aragon, continua ces ouvrages avec activit. Ilstaient termins au moment de sa mort (1285). Carcassonnetait la place centrale des oprations entreprises contre l'arme aragonaise et un refuge assuren cas d'chec.
la place de l'ancienne porte appele Pressam ou Narbonnaise ou des Salins, Philippe le Hardi fit construire une admirable dfense, comprenant la porte Narbonnaise actuelle, la tour du Trsau et les belles courtines voisines. Du ctde l'ouest-sud-ouest, sur l'un des points vivement attaqus par l'arme de Trincavel, profitant du saillant que saint Louis avait fait faire, il rebtit toute la dfense intrieure, c'est--dire les tours nos 39, 11, 40, 41, 42, 43 (porte de Razez, de Saint-Nazaire ou des Lices), ainsi que les hautes courtines intermdiaires (fig. 16), de maniremieux commander la valle de l'Aude et l'extrmitdu plateau. Un fait curieux donne la date certaine de cette partie de l'enceinte qui enveloppait l'vch. En aot 1280,Paris, le roi Philippe permitIsar, alorsvque de Carcassonne, de pratiquer quatre fentres grilles dans la courtine adossel'vch, aprs avoir pris l'avis du snchal, et sous la condition expresse que ces fentres seraient mures en temps de guerre, saufpouvoir les rouvrir, la guerre termine. Le roi s'obligeaitfaire,ses dpens, lesgouts pour l'coulement des eaux de l'vch, travers la muraille, etl'vquetait rserve la jouissance des tages de la tour dite de l'vque (tour carre n11,cheval sur les deux enceintes), jusqu'au crnelage, sans prjudice des autres droits du prlat, sur le reste des murailles de la ville. Or, ces quatre fentres n'ont pointtouvertes aprs coup, elles onttbties enlevant la courtine, et elles existent encore entre les tours nos 39, 11 et 40; donc ces courtines et tours datent de 1280. Du ctdu midi et du sud-est, Philippe le Hardi fit couronner, exhausser et mme reconstruire sur quelques points les tours des Visigoths, ainsi que les anciennes courtines. Du ctdu nord, on rparagalement les parties dgrades des murs anciens et onleva une large barbacane devant l'entre du chteau dans l'intrieur de la ville. L'enceinte extrieure, que je regarde comme antrieure de quelques annes aux rparations entreprises par Philippe le Hardi, pour amliorer l'enceinte intrieure--et je vais en donner des preuves certaines toutl'heure--est btie en matriaux (grs) irrguliers et disposs sans choix, mais prsentant des parements unis, tandis que toutes les constructions de la fin du XIIIe sicle sont parementes en pierres ciseles sur les artes, et forment des bossages rustiques qui donnentces constructions un aspect robuste et d'un grand effet. Tous les profils des tours de l'enceinte intrieure, rpare par Philippe le Hardi, sont identiques; les culs-de-lampe des arcs des votes et les quelques rares sculptures, telles, par exemple, que la statue de la Vierge et la niche places au-dessus de la porte Narbonnaise, appartiennent incontestablementla fin du XIIIe sicle. Dans ces constructions, les matriaux sont de mme nature, provenant des mmes carrires et le mode d'appareil uniforme; partout on rencontre ces bossages, aussi bien dans les parties compltement neuves, comme celles de l'ouest, du sud-ouest et de l'est, que dans les portions compltes ou restaures, sur les constructions visigothes et du XIIe sicle. Les moulures sont finement tailles et djmaigres, tandis que l'enceinte extrieure prsente dans ses meurtrires, ses portes et ses corbeaux, des profils trs-simples et larges. Les clefs des votes de la tour n18 (tour de la Vade ou du Papegay) sont ornes de figures sculptes prsentant tous les caractres de l'imagerie du temps de saint Louis. De plus, entre la tour n7 et l'chauguette de l'ouest, le parapet de la courtine atexhauss, en laissant toutefois subsister les merlons primitifs ainsi englobs dans la maonnerie surleve, afin de donnercette courtine, juge trop basse, un commandement plus considrable. Or, cette surlvation est construite en pierres avec bossages, les crneaux sont plus espacs, l'appareil beaucoup plus soignque dans la partie infrieure et parfaitement semblable, en tout,l'appareil des constructions de 1280.
La diffrence entre les deux constructions peuttre constate par l'observateur le moins exerc: donc, la partie infrieuretant semblable, comme procds de structure,tout le reste de l'enceinte extrieure, et la surlvation conforme, comme appareil,toutes les constructions duesPhilippe le Hardi, l'enceinte extrieure atvidemmentleve avant les restaurations et les adjonctions entreprises par le fils de Louis IX. Du ctdu sud-ouest, la muraille des Visigoths venait longer la faade ouest de l'glise cathdrale de Saint-Nazaire (fig. 16). Cette faade, leve, comme nous l'avons dit,la fin du XIe sicle ou au commencement du XIIe n'est qu'un mur fortpais sans ouverture dans la partie infrieure. Elle dominait l'enceinte visigothe et augmentait sa force sur ce point attaquable. Son couronnement consistait en un crnelage dont nous avons retrouvles traces et que nous avons pu rtablir dans son intgrit. Les fortifications de Philippe le Hardi laissrent entre elles et cette faade (fig. 16) un large espace et la dfense suprieure de la faade de Saint-Nazaire demeura sans objet puisqu'elle ne commandait plus les dehors. Depuis lors il ne fut entrepris aucun travail de dfense dans la citde Carcassonne et, pendant tout le cours du moyenge, cette forteresse fut considrest qu'elle ne fut point attaque comme imprenable. Le fait e et n'ouvrit ses portes au prince Noir, Edouard, en 1355, que quand tout le pays du Languedoc se fut soumisce conqurant.
DESCRIPTION DES DFENSES DE LA CIT.
J'ai voulu donner un rsumtrs-succinct de l'histoire des constructions qui composent l'enceinte de la citde Carcassonne, afin d'expliquer aux voyageurs curieux les irrgularits et les diffrences d'aspect que prsentent ces dfenses dont une partie date de la domination romaine et visigothe et qui onttsuccessivement modifies et restaures, pendant les XIIe et XIIIe sicles, par les vicomtes et par le roi de France. Quand on se prsente devant la citde Carcassonne, on est tout d'abord frappde l'aspect grandiose et svre de ces tours brunes si diverses de dimensions, de forme, et qui suivent, ainsi que les hautes courtines qui les runissent, les mouvements du terrain pour obtenir un commandement sur la campagne et profiter autant que possible des avantages naturels offerts par les escarpements du plateau, au bord duquel on les aleves. Du ctoriental est ouverte l'entre principale, la seule accessible aux charrois, c'est la porte Narbonnaise dfendue par un fosset une barbacane garnie de meurtrires et d'un crnelage avec chemin de ronde. L'entre est biaise, de faonmasquer la porte de l'ouvrage principal. Un chtelet, qui peuttre isolde la barbacane, la prcde,cheval sur le pont quitait composde deux tabliers mobiles en bois, dont les tourillons sont encoreleur place. Cette barbacane et le chtelet sont ouvertsla gorge afin d'tre battus par les dfenses suprieures de la porte Narbonnaise, si ces premiers ouvrages tombaient au pouvoir de l'ennemi. Du ctextrieur, les deux grosses tours entre lesquelles est ouverte _ _ la porte, sont renforc , sortes d'es par des becsperons destinsloigner l'assaillant du point tangent le plus attaquable, de le forcer de se dmasquer,faire dvier le blier (bosson en langue d'Ol), ou
prsenter une plus fortepaisseur de maonneriela mine. L'entretait d'abord ferme par une chane dont les attaches sont encoreleur place et quitait destineempcher des chevaux lancs d'entrer dans la ville. Un mchicoulis protge la premire herse et la premire porte en bois avec barres; dans la vote est percun second mchicoulis, puis on trouve un troisime mchicoulis devant la seconde herse. Il n'tait donc pas facile de franchir tous ces obstacles. Mais cette entretait dfendue d'une manire plus efficace encore en temps de guerre. Au-dessus de l'arc de la porte, des deux cts de la niche occupe par la statue de la Vierge, se voient, sur les flancs de chacune des deux tours, trois entailles proprement faites; les deux voisines de l'angle sont coupes carrment et d'une profondeur de Om,20, la troisime est coupe en biseau comme pour recevoir le pied d'un lien de bois ou d'un chevron inclin. Au-dessus de la niche de la Vierge on remarque trois autres trous carrs profonds, destinsrecevoir des pices de bois formant une forte saillie. Ces trous recevaient, en effet, les pices de bois d'un auvent formant une saillie prononce au-dessus de la porte, protgeant la niche et les gens de gardel'entre de la ville. Cet auvent subsistait en temps de paix; en temps de guerre il servait de mchicoulis.lm,30 au-dessus du fatage de cet auvent on voit encore, sur les flancs des deux tours, de chaque ct, quatre entailles ou trous carrs au mme niveau, les trois premiers au-dessus de ceux servant de points d'appui aux chevrons de l'auvent et le quatrime0m,60 en avant. Lataittabli le plancher du deuxime mchicoulis. Une cinquime entaille, faite entre les deux dernires et un peu au-dessus, servait de garde pour recevoir le madrier mobile destin protger les assigs contre les projectiles lancs du dehors de bas en haut et maintenait, par un systme de dcharges, tout cettage suprieur en l'empchant de basculer. On ne pouvait communiquer des toursces mchicoulis extrieurs que par une ouverture pratique au deuximetage et par deschelles, de faonisoler ces mchicoulis dans le cas oles assaillants s'en seraient empars. Ces ouvrages de boistaient protgs par des mantelets percs de meurtrires. L'assaillant, pour pouvoir s'approcher de la premire herse, devait donc affronter une pluie de traits et les projectiles jets de trois mchicoulis, deux poss en temps de guerre et un dernier tenantla construction elle-mme. Ce n'est pas tout: le sommet des tourstait garni de hourds en charpente que l'on posaitgalement en temps de guerre[9]. Les trous destins au passage des solives en bascule qui supportaient ces hourds sont tous intacts et disposs de telle sorte que, du dedans, on pouvait, en trs-peu de temps,tablir ces ouvrages de bois dont la couverture se reliaitcelle des comblesdemeure. En effet, on conoit facilement qu'avec le systme de crneaux et de meurtrires pratiqus dans les couronnements de pierre, iltait impossible d'empcher des assaillants nombreux et hardis, protgs par _ _ des pavois et mme par des chats (sortes de chariots recouverts de madriers et de peaux) de saper le pied des tours, puisque des meurtrires, malgrinclinaison de leur coupe, il estla forte impossible de voir le pied des tours ou courtines, et que, par les crneaux,moins de sortir la moitidu corps en dehors de leur ventrire, on ne pouvait non plus viser un objet placau pied de l'escarpe. Il fallait donctablir une dfense continue, couverte et permettantun grand nombre de dfenseurs de battre le pied de la muraille ou des tours par le jet de pierres ou de projectiles de toute nature. [Illustration: Figure 3] [Note 9: On a vu que le snchal Guillaume des Ormes se flicite d'avoir pu reprendre le faubourg de Graveillant, dans lequel se trouvait
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