Découvertes archéologiques à Ras Ibn Hani près de Ras Shamra: un palais du roi d Ugarit, des tablettes inscrites en caractères cunéiformes, un établissement des peuples de la mer et une ville hellénistique - article ; n°1 ; vol.122, pg 44-65
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Découvertes archéologiques à Ras Ibn Hani près de Ras Shamra: un palais du roi d'Ugarit, des tablettes inscrites en caractères cunéiformes, un établissement des peuples de la mer et une ville hellénistique - article ; n°1 ; vol.122, pg 44-65

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1978 - Volume 122 - Numéro 1 - Pages 44-65
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Jacques Lagarce
Madame Élisabeth Lagarce
Découvertes archéologiques à Ras Ibn Hani près de Ras
Shamra: un palais du roi d'Ugarit, des tablettes inscrites en
caractères cunéiformes, un établissement des peuples de la mer
et une ville hellénistique
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 122e année, N. 1, 1978. pp. 44-
65.
Citer ce document / Cite this document :
Lagarce Jacques, Lagarce Élisabeth. Découvertes archéologiques à Ras Ibn Hani près de Ras Shamra: un palais du roi
d'Ugarit, des tablettes inscrites en caractères cunéiformes, un établissement des peuples de la mer et une ville hellénistique. In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 122e année, N. 1, 1978. pp. 44-65.
doi : 10.3406/crai.1978.13434
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1978_num_122_1_13434;
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F AB'AC AD AEAF AG AH Al AJ AK AL W AN A B C _D ^ AA
1977 échelle 0 0005m pm (i/2000e) mars 78
Paul GARCZYNSKI, Architecte DESA CNRS. Bureau d Architecture Antique de Paris
0 10 20 30 40 50
Fig 1. — Emplacement des principaux vestiges dégagés sur le Ras Ibn Hani (zones D, E, F) [P. Garczynski]. Dans la zone E, les chantiers ouverts sont indiqués en noir (1975-1976), ou en hachures (1977) dans les zones D et F, le tracé simplifié des structures mises au jour est noté en noir pour les trois années. RAS IBN HANI 45
COMMUNICATION
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES A RAS IBN HANI,
PRÈS DE RAS SHAMRA ." UN PALAIS DU ROI D'UGARIT,
DES TABLETTES INSCRITES EN CARACTÈRES CUNÉIFORMES,
UN ÉTABLISSEMENT DES PEUPLES DE LA MER
ET UNE VILLE HELLÉNISTIQUE,
PAR M. JACQUES LAGARCE ET Mme ELISABETH LAGARCE.
Nous remercions le professeur C. Schaefîer et votre Compagnie de
l'honneur que vous avez bien voulu nous faire en nous invitant à
présenter ici les résultats des trois premières campagnes de fouilles
menées sur le site de Ras Ibn Hani.
La suite presque ininterrompue de brillantes découvertes effectuées
à Ras Shamra depuis le début des recherches de M. Schaeffer en
1929 a concentré sur ce site l'attention des archéologues et des épi-
graphistes, pendant de longues années et à juste titre. Aussi les
villes du royaume d'Ugarit ne sont souvent pour nous que des noms
révélés par les textes exhumés dans la capitale ou des tells qui gardent
leurs secrets malgré des prospections de surface dues en particulier
à des membres de la mission de Ras Shamra1. Seuls nous sont mieux
connus Minet el-Beida, que M. Schaeffer a fouillé en même temps qu'il
dégageait Ugarit, l'établissement de Ras el-Bassit, où travaille
M. P. Courbin2, et, loin au sud, Qalaat er-Rous et Tell Sukas, explorés
respectivement par E. 0. Forrer et M. P. J. Riis3.
Parmi les sites dont on pouvait penser qu'ils avaient été occupés
au Bronze récent figurait celui du Ras (cap) Ibn Hani (fig. 1). C'est
une longue avancée, de 2,500 km, de la terre dans la mer, formée,
dans sa partie occidentale, de calcaire tertiaire et quaternaire et,
1. C. Schaeffer, Fouilles sur un tell au bord du Nahr-el-Arab, dans Syria, XIV.
1933, p. 126-127 ; J.-C. Courtois, Deux villes du royaume d'Ugarit dans la vallée
du Nahr-el-Kêbiren Syrie du Nord, dans Syria, XL, 1963, p. 261-272, pi. xxii-xxm,
Pour les autres reconnaissances et sondages dans la région, voir G. Saadé,
Histoire de Lattaquié, tome I, Ramitha, problèmes des origines, Damas, 1964,
p. 91-105.
2. Voir les rapports préliminaires de P. Courbin dans Annales archéologiques
arabes syriennes, XXII, 1972, p. 45-61 ; XXIII, 1973, p. 25-38 ; XXV, 1975,
p. 59-71.
3. Sur les sondages de E. Forrer à Qalaat er-Rous et à Tell Sukas, voir les
références et les remarques de C. Schaeffer, Stratigraphie comparée et chronologie
de l'Asie occidentale, Oxford-Londres, 1948, p. 40-44. P. J. Rûs, Sûkâs, I et
G. Ploug, Sûkâs, II, Copenhague, 1970 et 1973.
1978 4 ' COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 46
dans sa partie orientale, de sable marin partiellement recouvert de
dépôts dunaires. Sa longueur lui permet de protéger efficacement
contre les tempêtes du sud-ouest la baie de Qebban, qui s'ouvre au
nord, et contre les vents du nord celle de Khodr, au sud, faisant de
lui un emplacement privilégié pour une ville portuaire. L'eau douce
y est facile à atteindre : elle se rencontre de nos jours, si l'on creuse
un puits, à un niveau sensiblement égal à celui de la mer. La proxi
mité de Ras Shamra-Ugarit, dont le séparent quelque 5 km d'une
plaine fertile, et celle de Lattaquié ont pu faire de ce cap, le plus
saillant de la côte syrienne, un point stratégique important à
certaines époques.
Et en effet, les indices ne manquaient pas, dès avant le début de la
fouille, pour montrer que le Ras Ibn Hani portait un site archéolo
gique. Une carte du xixe siècle note la présence de ruines sur le cap.
Votre ancien Secrétaire perpétuel, René Dussaud, avait signalé4, vers
l'extrémité occidentale de celui-ci, des vestiges probablement romains
et, à l'est, des monuments « chrétiens » dont subsiste encore la
grande tombe voûtée appelée la « Qebban ». Sur la côte nord et la
côte sud se voient de petites jetées. En 1973, un caveau funéraire
construit en pierres de taille, de type ugaritique, fut découvert
fortuitement et fouillé5 ; il possède une particularité qui l'apparente
à la tombe construite découverte à Ras Shamra en 19766, celle
d'être muni d'une petite chambre annexe, inaccessible depuis la
chambre principale. Les parties rocheuses de la côte portent les
traces d'une extraction intensive de pierres. Le cap se signalait enfin
à l'attention de l'archéologue par les tessons de poterie et de tuiles
qui jonchaient la surface de sa partie médiane, plus élevée de 3 à 6 m
environ que le reste du promontoire et qu'on pouvait considérer
comme un tell.
En 1974, la municipalité de Lattaquié présenta à la Direction
générale des antiquités et des musées de Syrie un plan d'aména
gement du cap. Ce plan comportait la construction de centaines de
maisons et de plusieurs hôtels. La Direction des antiquités déclara
alors zone archéologique la partie du site qui lin pat aissait la plus
intéressante. Il restait néanmoins nécessaire de procéder d'urgence
à des fouilles, d'une part pour explorer la région qui allait être livrée
aux bâtisseurs, d'autre part pour montrer aux autorités administ
ratives syriennes que les terrains expropriés par la Direction des
4. R. Dussaud, Topographie historique de la Syrie antique et médiévale, Paris
1927, p. 416-417.
5. K. Toueir, Découverte d'une tombe mycénienne à Ras Ibn Hani près d' Ugarit-
Ras Shamra, dans Archéologia, 88, novembre 1975, p. 66-70.
6. J. Margueron, Résultats des campagnes de fouilles 1975-1976 à Ras Shamra,
dans Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
1977, avril-juin, p. 311-315. RAS IBN HANI 47
antiquités présentaient bien un intérêt archéologique. La même
année, M. Jean Leclant, en mission en Syrie en tant que Secrétaire
général de la Commission consultative des recherches archéologiques
à l'étranger, proposa à la Direction des antiquités d'étudier la créa
tion d'une mission archéologique conjointe, franco-syrienne, pour
explorer Ras Ibn Hani.
Cette mission a effectué sa première campagne de fouilles en 1975.
Nous en assurons la direction conjointement et amicalement avec
nos collègues syriens, MM. Adnan Bounni, directeur du Service
des fouilles, et Nassib Saliby, directeur adjoint du même service,
que nous voudrions associer à cet exposé. Au cours des trois campa
gnes écoulées, nous nous sommes fixé comme but de connaître les
grandes lignes de l'histoire du site, d'explorer aussi largement que
possible les zones qui étaient sur le point d'être ravagées par les
excavatrices, d'obtenir des autorités de Lattaquié la préservation
des monuments les plus intéressants mis au jour par la fouille à
l'extérieur de la zone réservée aux recherches archéologiques. Notre
programme dépend donc beaucoup, chaque année, de l'&

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