Découverte d un sanctuaire municipal du culte impérial à Lyon - article ; n°2 ; vol.124, pg 394-414
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1980 - Volume 124 - Numéro 2 - Pages 394-414
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jacques Lasfargues
Monsieur Marcel Le Glay
Découverte d'un sanctuaire municipal du culte impérial à Lyon
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 124e année, N. 2, 1980. pp. 394-
414.
Citer ce document / Cite this document :
Lasfargues Jacques, Le Glay Marcel. Découverte d'un sanctuaire municipal du culte impérial à Lyon. In: Comptes-rendus des
séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 124e année, N. 2, 1980. pp. 394-414.
doi : 10.3406/crai.1980.13736
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1980_num_124_2_13736COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 394
COMMUNICATION
DÉCOUVERTE D'UN SANCTUAIRE MUNICIPAL
DU CULTE IMPÉRIAL À LYON,
PAR M. JACQUES LASFARGUES ET M. MARCEL LE GLAY
Les quinze dernières années ont vu se multiplier à Lyon les fouilles
de sauvetage. Depuis le début de l'année, cinq interventions ont dû
être réalisées et aujourd'hui même s'achève la fouille d'une nécropole
importante du ive-ve siècle. D'abord tolérés pendant les terrasse
ments, les archéologues sont progressivement devenus les inter
locuteurs des constructeurs et la Direction des Antiquités, prévenue
par l'administration chargée d'instruire les permis de construire,
négocie des interventions qui sont intégrées aux programmes.
Enfin, des clauses vont être inscrites au Plan d'occupation des sols
de la Ville de Lyon, bloquant la construction dans les zones les plus
sensibles : la colline de Fourvière va de ce fait, être pratiquement
protégée. Le Clos du Verbe Incarné, lieu de la découverte, est donc
sans doute une des dernières propriétés qui sera bâtie, l'opération
ayant été engagée en 1976, avant que ces dispositions de protection
ne soient prises.
En 1975, un projet de construction d'un ensemble immobilier
prend forme. Le constiucteur et l'architecte, inquiets des « risques
archéologiques » prennent contact avec la Direction des Antiquités
historiques qui engage une série de sondages destinés à vérifier les
hypothèses anciennes, la densité des vestiges, leur état de conser
vation et la cote des niveaux archéologiques. Ces sondages sont
inspectés en 1977 par le Conseil supérieur de la Recherche archéo
logique qui constate que les vestiges sont trop dégradés pour être
conservés définitivement, mais devront être convenablement fouillés
avant la construction1.
1. Dirigée par l'un d'entre nous jusqu'en 1979, la fouille a ensuite été confiée
à Bernard Mandy. C'est à lui et à son équipe que nous devons de présenter cette
communication. SANCTUAIRE ROMAIN À LYON 395 UN
Fig. 1. — Situation du « Verbe Incarné » dans la ville moderne. COMPTES FENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 396
I. LE MONUMENT.
Le site.
La propriété de la Congrégation du Verbe Incarné se situe à la
partie supérieure de la colline de Fourvière. Elle est comprise entre
la rue Pauline Jaricot à l'ouest et la propriété du Calvaire à l'est,
constituant un rectangle presque régulier de l'ordre de quatre
hectares. Les bâtiments du couvent sont situés en bordure de la rue
Roger Radisson (fig. 1).
Le profil général du terrain est marqué par deux pentes : une
pente nord-sud et surtout ouest-est, la propriété occupant le flanc
ouest du vallon de la Chana orienté sensiblement nord-sud, dont le
fond traverse la propriété du Calvaire et qui sépare le plateau de la
Sarra de l'éperon de Fourvière.
Situation archéologique.
En terme de topographie antique (fig. 2), nous nous trouvons au
centre de ce que les archéologues lyonnais ont pris l'habitude de
nommer « l'acropole » de Lugdunum : à 100 m du théâtre, 800 à
1 000 m de l'éperon de Fourvière où l'on situe le forum, et en
bordure de la voie qui prolonge le decumanus et aboutit à la porte
de Trion. C'est en bordure de cette voie, au nord ou au sud, que
progressait la partie terminale de l'aqueduc du Gier dont quelques
piles sont conservées à l'entrée de la rue Roger Radisson.
On conçoit donc l'intérêt archéologique exceptionnel de ces
terrains qui n'avait d'ailleurs pas échappé à nos prédécesseurs.
Les travaux anciens.
Artaud est le premier à mentionner le site2, pour signaler sa
richesse : un de ses anciens propriétaires, Monsieur de Constant
aurait « vendu pour 12 000 francs de vieux marbres trouvés dans ce
local » c'est-à-dire dans ce terrain, avant 1846 et probablement au
tout début du xixe siècle.
De 1911 à 1914, Philippe Fabia et C. Germain de Montauzan
mènent deux campagnes de recherches, essentiellement dans la
partie sud du terrain, en bordure de la rue Roger Radisson3. Ils y
2. Artaud, Lyon souterrain, Lyon, 1846, p. 15.
3. Fabia et C. Germain de Montauzan, Les fouilles de Fourvière, 1911 et les
fouilles de Fourvière en 1913-1914, Annales de l'université de Lyon, Nouvelle
Série, II, Droit-Lettres, fasc. 27 et 29. UN SANCTUAIRE ROMAIN À LYON 397
LYON A U EPOQUE ROMAINE
b Odfaa
Fio. 2. — Situation du « Verbe Incarné »
dans l'agglomération antique.
1. Amphithéâtre
2. Sanctuaire fédéral
3. Forum
4. Théâtre
5. Odéon
découvrent deux ensembles de pièces légèrement désaxés l'un par
rapport à l'autre, et dont, on ne peut préciser s'il s'agit d'une même
maison, de deux états successifs, ou de deux bâtiments contemp
orains. Sept mosaïques sont dégagées, dont deux seulement sont
déposées.
En 1955, à l'occasion de la construction de logements sur le
terrain militaire de la Sarra, mitoyen au nord, Monsieur A. Audin
observe entre autres, un double mur de 120 m de long, sensiblement COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 398
orienté est-ouest, et son retour perpendiculaire au sud4. Rapprochant
cette découverte d'éléments fragmentaires des fouilles de 1911, il
propose de voir, dans ce double mur, l'enceinte de 120 m par
90 m environ, d'un temple qu'il attribue à Jupiter, en raison de la
découverte dans une propriété mitoyenne, d'une tête de statue de
cette divinité, et d'identifier cet ensemble monumental à un Forum
Novum par opposition au Forum Vêtus, etymon restitué du nom
de Fourvière.
En 1963 enfin, une première menace de lotissement du Verbe
Incarné lui permet, par sondages, de retrouver le prolongement, vers
le sud, du retour du double mur et le massif du podium5.
Au début de notre intervention, nous avions donc une vue assez
précise de l'organisation urbaine pour la partie ouest de la propriété :
une zone nord occupée par un forum et un temple, la bande comprise
entre cet ensemble monumental et la rue, par des habitations
luxueuses. Ces hypothèses ont été confirmées dans leurs grandes
lignes, mais les découvertes de 1978-1979 les ont largement précisées
et corrigées.
Le cryptoportique.
Il est apparu dès le début des terrassements que si les dimensions
vérifiables de l'ensemble monumental étaient sensiblement exactes,
il ne s'agissait pas d'un forum, mais d'un temple entouré d'un
portique sur cryptoportique.
Le double mur repéré par Monsieur A. Audin était le mur extérieur
du cryptoportique ; un deuxième mur parallèle et de même structure
délimitait un large espace dont le sol était situé cinq mètres environ
plus bas que les niveaux extérieurs (fig. 3).
Le matériel accumulé au fond, la destruction quasi complète des
structures nous ont alors conduit à dégager le monument jusqu'aux
limites de propriété, soit le tiers sud-est du cryptoportique, pour
recueillir le plus de renseignements possibles. En même temps, le
décapage de Yarea a bien confirmé la présence d'un podium, mais de
dimensions et de nature sensiblement différentes des hypothèses. On
peut donc proposer une description et une restitution cohérentes de
l'ensemble dans ses grandes lignes. Mais il convient d'insister sur le
fait que cette restitution est provisoire, que l'étude ne fait que
commencer, et que la fouille, si elle est possible, de la partie orientale
des galerie

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