A propos des ruines de la vallée de Mellagou (Aurès, Algérie). Les vestiges chrétiens de Baïnou et la mosaïque découverte à Bouzouamel. - article ; n°2 ; vol.145, pg 877-892
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A propos des ruines de la vallée de Mellagou (Aurès, Algérie). Les vestiges chrétiens de Baïnou et la mosaïque découverte à Bouzouamel. - article ; n°2 ; vol.145, pg 877-892

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 2001 - Volume 145 - Numéro 2 - Pages 877-892
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Morizot
Monsieur Abdelmalek Nasraoui
A propos des ruines de la vallée de Mellagou (Aurès, Algérie).
Les vestiges chrétiens de Baïnou et la mosaïque découverte à
Bouzouamel.
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 145e année, N. 2, 2001. pp. 877-
892.
Citer ce document / Cite this document :
Morizot Pierre, Nasraoui Abdelmalek. A propos des ruines de la vallée de Mellagou (Aurès, Algérie). Les vestiges chrétiens de
Baïnou et la mosaïque découverte à Bouzouamel. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, 145e année, N. 2, 2001. pp. 877-892.
doi : 10.3406/crai.2001.16307
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2001_num_145_2_16307NOTE D'INFORMATION
À PROPOS DES RUINES DE LA VALLÉE DE MELLAGOU (AIJRÈS, ALGÉRIE).
LES VESTIGES CHRÉTIENS DE BAÏNOU
ET LA MOSAÏQUE DÉCOUVERTE À BOUZOUAMEL,
PAR MM. PIERRE MORIZOT ET ABDELMALEK NASRAOUI
L'oued Mellagou est un affluent de droite de l'oued el-Arab, qui
prend sa source auprès du djebel Chélia, dont le sommet de
2328 m est le plus élevé de l'Algérie. Contrairement à la plupart
des grands oueds aurasiens qui coulent d'est en ouest, il ouvre au
travers des contreforts du massif un passage orienté du NO au SE
(fig. la-b et 2). Vue du sommet du Chélia, la vallée de Mellagou
semble ainsi offrir une magnifique voie d'accès vers le Sahara,
mais bientôt il s'engage dans une série de défilés et fait de
nombreux méandres avant de venir grossir l'oued el-Arab, et à
partir du confluent, de reprendre l'orientation des autres vallées
aurasiennes.
Sauf aux alentours de Bou-Hamama, chef-lieu de la Daïra,
l'oued très encaissé ne permet pas d'utiliser complètement les
importantes capacités d'irrigation qu'il représente1. Aussi la vallée
était-elle peu exploitée au point de vue agricole, jusqu'à un passé
récent. L'arboriculture et le jardinage florissants dans les autres
vallées de l'Aurès y étaient à peu près inconnus ; la population
s'efforçait de tirer quelques revenus d'un peu d'élevage, des
produits de la forêt qui l'enserre, de la récolte de l'alfa et de
quelques jardins situés au loin dans l'oasis d'Oulja (oued el-Arab).
Les choses ont changé depuis peu : une route la dessert de bout en
bout et dans la partie nord, au climat tempéré, l'introduction
récente de la culture du pommier paraît en mesure d'apporter un
complément de ressources appréciable à ses habitants.
Il semble -que la situation ait été plus satisfaisante dans l'Anti
quité, si l'on en juge par les nombreux vestiges de l'époque
romaine que l'on y trouve2. Nous évoquerons ici deux d'entre eux :
1. Selon J. Birebent, Aquae romanae, Alger, 1962, p. 162, le lit de l'oued s'est approf
ondi, en certains points, de 5 m depuis l'Antiquité.
2. La carte de Y Atlas archéologique de l'Algérie est de ce point de vue très décevante. Elle
ne mentionne guère en effet que deux sites, 92 et 93. Son supplément est un peu plus hanga-S'Nadji
^ïribtt-tl-Oued
FlG. la et b. - Carte générale de l'Aurès. RUINES DE LA VALLÉE DE MELLAGOU (AURÈS) 879
4 \ MELLAGOU
FlG. 2. - Carte de la vallée de l'Oued Mellagou d'après J. Birebent 1. Baïnou. 2. Bouzouamel. 880 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Baïnou et Bouzouamel, où des découvertes significatives ont été
faites récemment.
Baïnou
Mentionné brièvement dans le supplément à Y Atlas archéologi
que (f° 38, 91), le site de Baïnou a été visité très brièvement en 1941
par P. Morizot, venu à pied d'Arris3. Il y avait, à cette occasion
copié une épitaphe4. Désireux de reconnaître les sites plus méri
dionaux de la vallée, il y est revenu brièvement en 19745. De son
côté, J. Birebent en a fait une intéressante description.
Enfin, Baïnou étant tout proche du village de Bouhamama, où
habite sa famille, A. Nasraoui s'y est rendu à plusieurs reprises
entre 1994 et 2000 ; le site s'étend du pied du Chélia au nord en
direction du S-S-E sur environ 1800 m de long et 800 m de large
(fig. 3). Le terrain en pente douce est délimité et soutenu par des
terrasses dont les murs, perpendiculaires à la ligne de pente, sont
constitués selon Birebent de gros blocs jetés pêle-mêle, qui devai
ent retenir à la fois la terre et l'eau lors des orages très violents qui
s'abattent sur le Chélia. Grâce à une forte pluviométrie (500 à
600 mm annuels), ces terrasses devaient se prêter fort bien à la
culture des céréales et leur étaient probablement réservées6.
Quant aux habitations desservies par des voies dont on devine, çà
et là, la trace, elles étaient dispersées sur toute l'étendue du site.
Des vestiges de constructions romaines ont été remployés en
maint endroit dans des plus frustes.
Au cours de ces déplacements, A. Nasraoui identifia parmi ces
ruines un grand bâtiment orienté selon un axe SO-NE qui se
composait d'un rectangle de 26 m de long sur 23 m de large :
celui-ci était apparemment divisé en trois parties par des rangées
fourni. Enfin l'on trouve sur la carte au 1/200000" du service géographique de l'armée,
édition de 1932, 18 sites supplémentaires non répertoriés par X Atlas ; toutefois la
toponymie en est sujette à caution et ne correspond pas toujours aux dénominations
actuelles. Entre 1947 et 1957, J. Birebent, ingénieur du Service hydraulique de l'Algérie,
a fait un relevé détaillé de ses ressources en eau qu'accompagnent de nombreuses et très
utiles descriptions de sites. Il en a pour sa part identifié 46, du Chélia au confluent de
l'oued Mellagou avec l'oued el-Arab (ibid., p. 150) (fig. 2). Aucune fouille n'a jamais été
effectuée sur aucun d'entre eux.
3. Il n'y avait alors aucune route pour s'y rendre.
4. J. et P. Morizot, « Les ruines romaines de la vallée de l'oued Guechtane », Revue
africaine 92, 1948, p. 174.
5. Bulletin des Antiquités africaines, t. VII, 77-79, p. 217-281.
6. C'est du moins l'avis de J. Birebent, op. cit. (n. 1), p. 156. Les vestiges d'huilerie
apparaissent plus au sud. g
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FlG. 3. - Vue panoramique de la partie nord du site de Baïnou. Au fond le Chélia et ses forêts de cèdres avec quelques névé (avril 1996).
00 00 882 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
de piliers carrés, dont certains subsistent encore. Ce bâtiment
se prolongeait au NE par une pièce de 15 m de long sur 9 m
de large dont la photo aérienne agrandie reproduit la silhouette
(fig. 4-6). Or, à la limite entre ces deux constructions, se dresse
verticalement une pierre d'1 m de long, brisée à la partie supé
rieure, sur laquelle est gravé un chrisme (fig. 8). Elle est certain
ement là en position de remploi, car il faut, pour lire ce mono
gramme, imaginer la pierre en position horizontale. La face
postérieure de cette pierre est entaillée de façon à s'ajuster à un
autre élément perpendiculaire à celle-ci7. Une autre pierre de
même dimension et de même facture, également dressée vertica
lement, semble appartenir au même élément architectural. Nous
avons là, presque à coup sûr, les deux parties d'un linteau su
rmontant soit une porte d'entrée latérale, soit un passage condui
sant de la grande pièce rectangulaire à sa voisine. Ce chrisme,
d'environ 30 cm x 25 cm, qui est très bien gravé, est du type
« constantinien ».
L'alignement, parallèlement au mur sud, de trois piliers carrés
délimitant un couloir de 26 m x 6,50 m, permet d'imaginer un
bâtiment à trois nefs, soit une nef centrale de 9 m de large et, de
part et d'autre, des nefs de 6,50 m, le tout orienté au NE. Quant à
la construction rectangulaire de forme allongée, se rattachant au
bâtiment principal, elle a pu abriter l'abside ainsi qu'on le voit
dans plusieurs des églises de Numidie, répertoriées par André
Berthier8. Sur la base des éléments que nous ven

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