« À cinquante mètres de la surface, des hommes tournent un film. Munis de scaphandres autonomes à air comprimé, ils sont délivrés de la pesanteur. Ils évoluent librement. », ainsi commence le film«Le Monde du Silence»de J.Y. Cousteau et Louis Malle qui, en 1956, avait sidéré les spectateurs en leur faisant découvrir, avec les plongeurs de la Calypso, le monde sousmarin que personne n’avait jamais vu.
Un demi siècle plus tard,de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud tente de répondre par l’image à la question posée au début du film par un enfant qui découvre la mer : «L’océan ?, c’est quoi l’océan ?». Perrin et Cluzaud ne sont plus seulement explorateurs d’un monde inconnu, ils montrent la majesté de ce monde sauvage… blessé avant même d’avoir été exploré et compris ! Pour ce faire, ils se mêlent aux créatures marines et les accompagnent quelle que soit leur vitesse, dans leurs déplacements les plus fous ; ils sont poissons parmi les poissons, ils filent avec les dauphins qui chargent, fusent avec les thons, planent avec les raies géantes, nagent épaule contre nageoire avec le grand requin blanc… Et, c’est aux côtés des animaux marins que le spectateur ressent les blessures que l’Homme inflige à l’océan.
On ne peut comprendre ces deux films majeurs sans les inscrire dans l’époque où ils ont été réalisés, sans mesurer les formidables changements qui ont bouleversé l’océan, l’humanité et la Planète au cours du demisiècle qui les sépare.