1 - Les explications de la concentration persistante des activités en Ile-de-France Plusieurs tendances semblent marquer sur le long terme un infléchissement de la croissance francilienne. Sur le plan démographique, les résultats du recensement de la population de 1999 ont montré que l’accroissement naturel de l’Ile-de-France est désormais contrecarré en partie par un exode massif. L’excédent naturel de 780 000 personnes enregistré entre 1990 et 1999 est ainsi limité par un solde migratoire de 500 000 personnes, quand celui-ci était presque étalé sur la période 1982-1990 (Datar, 2000). Sur le plan de la localisation des activités économiques, les délocalisations industrielles ont eu un impact significatif. Un rééquilibrage a notamment été opéré avec l’implantation depuis les années 1950 de plusieurs industries de type fordiste dans l’ouest de la France (automobile, moteurs, biens domestiques...), et celle d’industries de haute technologie dans plusieurs métropoles du Sud (construction aéronautique à Toulouse, recherche et informatique à Grenoble, technopoles du littoral méditerranéen). Toutefois, en dépit de ces tendances, le poids de l’Ile-de-France dans l’activité économique nationale reste nettement prépondérant, et supérieur encore à son poids démographique. Une première série d’études s’applique à quantifier une telle polarisation des activités et a en fournir des explications reposant sur les déterminants de la localisation des entreprises. 1.1 La prépondérance francilienne mesurée par les PIB régionaux La prépondérance de l’Ile-de-France se manifeste immédiatement au regard des estimations de produits intérieurs régionaux effectuées par l’Insee (Hannoun [1998], Delisle, Groutier, Jacquier [2000]). - La région capitale représente 28 % de la valeur ajoutée nationale en 1998, contre 19 % de la population et 22 % de l’emploi. Seconde région pour sa part dans la valeur ajoutée nationale, Rhône-Alpes n’en représente que 9,6 %.