Une révolte contre les fondements du régime
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Une révolte contre les fondements du régime

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Tunisie Une révolte contre les fondements du régime
« Lepassé de la Tunisie est tumultueux. L’héritage le plus récent: l’art de la thalasso. Tranquillité, tolé-rance, fierté – ces vertus attribuées aux Tunisiens proviennent certainement de leur passé. Que ce soit dans le golfe d’Hammet ou à Djerba lors de vacances balnéaires ou d’un voyage de découvertes culturelles, la Tunisie fascine ses visiteurs.»Voilà la Tunisie de rêve proposée par l’agence Kuoni, le 13 janvier 2011. Sous la rubrique «Politique »de son dépliant, un seul terme :« République » ! « Unenvironnement politique stable» Kuoni vend des voyages. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), lui, vante les« relations bilatérales Suisse-Tunisie». Tout d’abord, il insiste sur l’histoire :1939 et« Entre1943, la Suisse a représenté les intérêts italiens en Tunisie. Le consul suisse garan-tissait la protection de la colonie italienne qui comptait environ 120000 personnes[…]»de 1939 àTraduisez : 1943, le gouvernement suisse servait la dictature fas-ciste de Mussolini en Tunisie. Les Britanniques occu-pant dès mai1943 la Tunisie, le gouvernement hel-e vétique, spécialisé dans le business avec le IIIReich, quitta ses fonctions de protecteur des colons italiens en Tunisie. Pour revenir à l’actualité, le DFAE souligne que les «relations économiques entre les deux pays sont importantes. » Pourpreuve, il insiste sur l’accord de libre-échange signé fin 2004 à Genève entre l’AELE (Association européenne de libre-échange, dont la Suisse est le pilier) et la Tunisie. Puis, il ajoute:« De nombreuses entreprises suisses sont actives en Tunisie, notamment dans les secteurs du textile, des vêtements et des produits alimentaires.» Comble du cynisme – quand on connaît le régime de censure de président Ben Ali en Tunisie – le DFAE met en relief un de ses mérites:Suisse et la Tunisie« La ont organisé en commun le Sommet mondial de la société d’information, dont la première partie eut lieu en 2003 à Genève et la seconde en 2005 à Tunis.» L’OSEC (Office suisse d’expansion commerciale), dans une note rédigée par l’ambassade de Suisse en Tunisie, datant de juillet 2008, affirme:« lesrelations privilégiées que la Suisse et la Tunisie entretiennent font de la Suisse un partenaire économique et com-mercial privilégié de la Tunisie. La Tunisie représente pour les exportateurs suisses l’un des principaux mar-chés en Afrique. Elle demeure le septième partenaire commercial de la Suisse sur le continent africain.»Pour consolider ce constat, l’OSEC et l’ambas-sade concluent:« LaTunisie présente de nombreuses opportunités pour les exportateurs suisses. Les atouts du pays sont connus: un niveau de développement
économique et social élevé, la proximité géographique et la francophonie. L’environnement économique et politique stable, et la croissance soutenue depuis plu-sieurs années[…].En moins d’une décennie, le revenu par habitant a doublé, preuve du développement exemplaire de l’économie tunisienne.» La même ambassade, dans avec son statut de repré-sentant de commerce, insistait, au début de l’année 2010, sur« quatreprojets, passés à la loupe, suscep-tibles d’intéresser les acteurs économiques suisses».Il s’agissait de la construction d’une centrale électrique à Haouaria, de la construction d’une raffinerie à La Skhira, de la construction d’un aéroport international dans la région d’Enfidha et de l’édification d’un port en eaux profondes à hauteur d’Enfidha. A cela s’ajoutent les projets liés au développement touristique et à la construction de résidences secon-daires en Tunisie. Ce qui implique une multiplication des relations aériennes, prévues dès novembre 2010, entre Zurich/ Genèveet les villes de Tozeur et Djerba. Au moment où des dizaines de milliers de chômeurs, de retraités, de jeunes, de syndicalistes, de membres de professions telles que journalistes, avocats, travail-leurs de la santé, en un mot au moment où un peuple demande que le dictateur Ben Ali s’en aille, il est prioritaire de soutenir leurs revendications. Il est aussi important de mettre en lumière le tissu d’intérêts qui lient les «élites »économiques et poli-tiques suisses à la mafia au pouvoir en Tunisie. Dès lors, il est indécent de susciter l’illusion que les pou-voirs politiques et économiques suisses condamne-raient, effectivement, la dictature de Ben Ali. Tout au plus, ils se préparent, comme à l’habitude, à changer de tactique diplomatique. En effet, ladite politique de neutralité implique que le gouvernement suisse reconnaisse les Etats et s’adapte à tous les gouverne-ments, pourvu que le business helvétique y trouve ses intérêts. Le dragon de papier La révolte populaire qui a explosé en Tunisie, dès le 17 décembre2010, couvait depuis quelques années. Le principal signal fut donné au début de 2008. Une révolte massive explosa dans le bassin minier de Gafsa, alors que tous les observateurs avaient les yeux rivés sur les élections législatives et présidentielles d’octobre 2009, des élections construites sur mesure par Ben Ali. Les travailleurs ont rapidement dépassé les revendica-tions socioprofessionnelles et le mouvement a revêtu une dimension politique: contre le «système
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