L Eglise et l ONU à travers les discours de Paul VI et de Jean-Paul II - article ; n°1 ; vol.45, pg 115-127
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Eglise et l'ONU à travers les discours de Paul VI et de Jean-Paul II - article ; n°1 ; vol.45, pg 115-127

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politique étrangère - Année 1980 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 115-127
The Church and UNO, through the speeches delivered by Paul VI and John-Paul II, by Philippe Laurent, SJ.
The comparison between the speeches delivered before UNO by Paul VI in 1965 and John-Paul II in 1979 are very revealing as far as the two men are very different. The meeting between the United Nations and the Catholic Church is one of two institutions with a universal vocation. The Church however is a transnational organisation, whereas UNO is the typical international organisation. In John-Paul II's own words, UNO has accepted and recognised the religious and moral dimension of human problems. The central point of the Pope's speech is the Universal Declaration of Human Rights to which he attributes major importance. John Paul's speech is in particular a message addressed to political leaders and beyond them, to the nations and international opinion.
L'Eglise et l'ONU à travers les discours de Paul VI et de Jean-Paul II, par Philippe Laurent, SJ.
La comparaison entre les discours prononcés devant l'ONU par Paul VI en 1965 et par Jean-Paul II en 1979 est très instructive dans la mesure où les deux hommes sont très différents. La rencontre entre les Nations-Unies et l'Eglise Catholique est celle de deux institutions à vocation universelle. Mais l'Eglise est une organisation transnationale alors que 1'ONU est le type même d'une organisation internationale. Pour Jean-Paul II, en donnant la parole au Pape, l'ONU a accepté et reconnu la dimension religieuse et morale des problèmes humains. Le discours du Pape est centré sur la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, à laquelle il attribue une importance majeure. Le discours de Jean-Paul II est avant tout un message adressé aux responsables politiques, et par delà aux peuples et à l'opinion internationale.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 148
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Philippe Laurent
L'Eglise et l'ONU à travers les discours de Paul VI et de Jean-
Paul II
In: Politique étrangère N°1 - 1980 - 45e année pp. 115-127.
Abstract
The Church and UNO, through the speeches delivered by Paul VI and John-Paul II, by Philippe Laurent, SJ.
The comparison between the speeches delivered before UNO by Paul VI in 1965 and John-Paul II in 1979 are very revealing as
far as the two men are very different. The meeting between the United Nations and the Catholic Church is one of two institutions
with a universal vocation. The Church however is a transnational organisation, whereas UNO is the typical international
organisation. In John-Paul II's own words, UNO has accepted and recognised the religious and moral dimension of human
problems. The central point of the Pope's speech is the Universal Declaration of Human Rights to which he attributes major
importance. John Paul's speech is in particular a message addressed to political leaders and beyond them, to the nations and
international opinion.
Résumé
L'Eglise et l'ONU à travers les discours de Paul VI et de Jean-Paul II, par Philippe Laurent, SJ.
La comparaison entre les discours prononcés devant l'ONU par Paul VI en 1965 et par Jean-Paul II en 1979 est très instructive
dans la mesure où les deux hommes sont très différents. La rencontre entre les Nations-Unies et l'Eglise Catholique est celle de
deux institutions à vocation universelle. Mais l'Eglise est une organisation transnationale alors que 1'ONU est le type même d'une
organisation internationale. Pour Jean-Paul II, en donnant la parole au Pape, l'ONU a accepté et reconnu la dimension religieuse
et morale des problèmes humains. Le discours du Pape est centré sur la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, à
laquelle il attribue une importance majeure. Le discours de Jean-Paul II est avant tout un message adressé aux responsables
politiques, et par delà aux peuples et à l'opinion internationale.
Citer ce document / Cite this document :
Laurent Philippe. L'Eglise et l'ONU à travers les discours de Paul VI et de Jean-Paul II. In: Politique étrangère N°1 - 1980 - 45e
année pp. 115-127.
doi : 10.3406/polit.1980.2961
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1980_num_45_1_2961POLITIQUE ÉTRANGÈRE / 115
L'EGLISE ET L'ONU
Philippe LAURENT A TRAVERS LES DISCOURS
DE PAUL VI ET JEAN-PAUL II
Le 2 octobre 1979, répondant à l'invitation du secrétaire génér
al des Nations-Unies, Monsieur Kurt Waldheim, Jean-Paul II
s'exprime à l'ONU. L'accueil réservé à la personne et aux parol
es de Jean-Paul II est, certes, chaleureux '. L'homme inconnu un an
auparavant, est devenu « une grande vedette internationale » 2. Son
voyage en Pologne a été un succès, ses prestations en Irlande et aux
Etats-Unis ont été remarquées. Et ses prises de positions sont attendues.
Ainsi Jean-Paul II mentionne la nécessité d'une « juste solution au
problème palestinien », mais il ne fait aucune allusion au « peuple pa
lestinien » et encore moins au territoire ou à l'Etat. Il précise l'obl
igation de « l'indépendance et l'intégralité territoriale du Liban », rap
pelle le souhait d'un statut spécial pour Jérusalem, mais fait silence
sur Israël. Il dénonce les terribles disparités entre riches et pauvres,
parle des camps d'extermination d'Auschwitz, mais n'évoque pas pré
cisément les divers « goulags » d'aujourd'hui, et certains relèvent des
omissions dans le panorama des injustices actuelles et des violations
des droits de l'homme, même si Jean-Paul II demande « qu'une fois
pour toutes disparaisse toute forme de camp de concentration partout
sur la terre... toute forme de torture ou d'oppression, physique ou
morale, pratiquée par quelque système que ce soit et où que ce soit ».
Une dénonciation aussi étendue, qui n'épargne personne, ni lieu, ni
régime, peut-elle avoir autant d'impact qu'une référence à des situations
précises évidentes ?
* SJ, directeur de la revue Projet.
1. Le journal La Croix (4 octobre 1979) s'interroge cependant : « Les applaudisse
ments reçus par Jean-Paul II étaient-ils seulement protocolaires ? L'enceinte des
Nations-Unies a entendu depuis trente ans tant et tant de discours, les uns sincères,
les autres hypocrites ».
2. Selon le titre même de l'article d'André Fontaine, Le Monde (4 octobre 1979). I POLITIQUE ÉTRANGÈRE 116
Pour répondre à ces questions, la comparaison avec le discours de
Paul VI devant l'Assemblée Générale des Nations-Unies quatorze ans
auparavant (4 octobre 1965, 2 octobre 1979) est très instructive. Certes,
en notant les points communs et les différences, il sera opportun de
distinguer ce qui revient à une évolution de la doctrine et ce qui ressort
de la différence entre les deux hommes et leurs environnements (s
ituation de l'Eglise catholique, des Nations-Unies, contexte interna
tional de 1965 à 1979).
Deux hommes différents
Investis des mêmes fonctions et des mêmes responsabilités à la tête
de l'Eglise catholique, se succédant pratiquement l'un à l'autre à la
même charge 3, Paul VI et Jean-Paul II sont différents par leur format
ion, leur tempérament et leur « profil de carrière ».
Paul VI, italien, « homme de l'appareil », si l'on peut dire, connaît
bien les dossiers et les travaille personnellement. Il a déjà une large
ouverture internationale quand il devient Pape et c'est lui qui inaugure
les voyages hors de la Cité du Vatican et de l'Italie. Avant de se rendre
à l'ONU, il est allé à Jérusalem, à Bombay ; il ira ensuite à Medellin,
Kampala, Hong- Kong... Réservé, ayant peu de facilité pour les contacts
collectifs, il a une grande sensibilité et une force de conviction qu'il
exprimera par un cri dans l'immense salle des Nations-Unies « jamais
la guerre, jamais plus la guerre. C'est la paix, la paix qui doit guider
le destin des peuples ».
Jean-Paul II vient de l'Est ; slave, de formation philosophique et théo
logique, c'est un homme de la pastorale et du combat, dans un pays
où le catholicisme est fortement enraciné dans les couches populaires.
L'Eglise en Pologne est une institution puissante et organisée, dans un
Etat aux mains d'un Parti communiste minoritaire qui a besoin de
l'appui de toutes les forces nationales et qui doit donc composer avec
les organisations qui encadrent les populations, tout spécialement
l'Eglise. Etonnamment doué pour les relations personnelles et collec
tives, Jean-Paul II aime parler franc, aller aux choses essentielles,
recentrer l'identité chrétienne sur la foi dans le Christ Rédempteur et
redonner confiance dans l'actualité de la mission de l'Eglise, même
s'il n'ignore pas que l'athéisme est un des signes de la modernité et
revêt d'ailleurs des formes diverses.
Ces deux hommes différents se présentent à la même tribune des Na
tions-Unies pour une prise de parole, et le précédent de Paul VI marque
3. Le très court intermède de Jean-Paul 1er (été 1978) ne compte pas du point de vue
qui nous occupe ici. ÉGLISE ET ONU I 117
nettement le discours de Jean-Paul II. C'est au départ la même appro
che. Et pourtant, il y a déjà une nuance. Le voyage de Paul VI est
un voyage spécial aux Nations-Unies, au cours de la 4e session du
Concile « Vatican II ». Tous les évêques catholiques du monde sont
donc réunis à Rome pour une intense réflexion sur le « renouveau
de l'Eglise », réflexion qui s'étalera sur quatre ans et dont la mise en
application s'opère encore maintenant non sans difficultés, à droite ou
à gauche. Aussi Paul VI, qui vient accompagné de huit cardinaux
appartenant aux différentes parties du monde, aura-t-il une ouverture
de discours assez solennelle : « Nous vous apportons l'hommage du
Concile œcuménique du Vatican, actuellement réuni à Rome, et dont
les cardinaux qui nous accompagnent sont les éminents représentants ».
Ainsi se dessine une vision assez grandiose et originale : deux inst
itutions à vocation universelle, les Nations-Unies et l'Eglise catholique,
réunies chacune en Assemblée plénière, entrent en contact pour échan
ger leurs préoccupations sur l'état du monde et son avenir,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents