Manuscrit auteur, publié dans "Pour en finir avec les sectes. (1996) 73-84" La résistance aux groupes religieux minoritaires en France. PREAMBULE J’étudie des groupes religieux minoritaires depuis une vingtaine d’années et lorsqu’on s’occupe d’un champ social, on n’est pas nécessairement indifférent aux réactions qu’il provoque. Nous nous plaçons sous le registre du conflit social. Dans le cas de l’étude des groupes religieux minoritaires, on est d’autant moins indifférent que l’on est pris à témoin par les fidèles ou que l’on est mis à l’index par les opposants aux sectes. On n’ignore pas non plus des faits comme l’affaire de l’Ordre du temple solaire1 ou comme les traitements rigoureux infligés aux jeunes gens de la communauté La Citadelle2 et sanctionnés par la justice pour ne citer que ces exemples. Face à des réactions à chaud, il devient difficile de se faire une idée exacte. On cherche à relativiser. Les persécutions contre les sectes ont toujours existé. Les cathares ont été éradiqués du paysage religieux : les premiers Témoins de Jéhovah américains étaient enduits de goudron et de plumes et expulsés des villes. Quelques milliers de Témoins allemands ont été victimes du nazisme. Dans ses débuts, l’Armée du salut a été accusée de commettre les pires abominations. Les attaques actuelles contre les sectes dans les sociétés occidentales et pluralistes ne sont peut-être qu’un nouvel épisode du conflit entres les sectes et les sociétés.