CONTES DE PARISET DE PROVENCEARÈNE ^^BLACKIE'5COPYRIGHTFRENCHTEXT5MN-tPlatkie'S Copprigljt jFrtncfj ÎEextëPAUL ARENEContes de Pariset de ProvenceAnnotés parS. NORMAN CHARLESJ.M.A. ROBERT-DUMASHeaJmaster the New Professeur au Collège deofBeacon School, Sevenoaks Saint Germain-en-LayeLONDON: BLACKIE SONAND LIMITEDOLD BAILEY, E.C.50GLASGOW AND BOMBAY1913BLACKIE'SCOPYRIGHT FRENCH TEXTSFROM CONTEMPORARY AUTHORSExercises, &c. , written in FrenchWith Notes,and full VocabularyF'cap 8vo, cloth limp. lOd. ca-^hFrançois Coppée—Six Contes.Paul Arène—Contes Provence.de Paris et deGeorge Lenôtre—Légendes de Noël.Maurice Level and Charles Robert-Dumas—Contesde l'Heure Présente.BLACKIE & SON. Ltd., LONDON, GLASGOW, BOMBAY?0IInnT30 1963V53,'^^%'^^^.9snvn,im^î(i8 5 î 6 4NOTICE LITTERAIREPaul-Auguste Arène est, comme Alphonse Daudetdont il fut l'ami, un méridional.Il est né à Sisteron, le 26 juin Il fit ses études1843.au collège de cette ville. Ayant obtenu son diplôme debachelier ès-lettres, il suivit quelque temps les cours dela Faculté des Lettres d'Aix; puis, comme il était pauvrelui fallait travailler il sollicitaet qu'il pour vivre, duMinistère l'Instruction publique unde poste de répétiteur.Il fut nommé d'abord au lycée de Marseille où il restaun an, puis au lycée de Vanves (près de Paris). Là, ilpoursuivit ses études à la Faculté des Lettres de Paris, etpassa avec succès sa licence ès-lettres. Depuis long-temps déjà, le jeune ...
CONTES DE PARIS
ET DE PROVENCE
ARÈNE ^^
BLACKIE'5
COPYRIGHT
FRENCHTEXT5MN-
tPlatkie'S Copprigljt jFrtncfj ÎEextë
PAUL ARENE
Contes de Paris
et de Provence
Annotés par
S. NORMAN CHARLES
J.
M.A. ROBERT-DUMAS
HeaJmaster the New Professeur au Collège deof
Beacon School, Sevenoaks Saint Germain-en-Laye
LONDON: BLACKIE SONAND LIMITED
OLD BAILEY, E.C.50
GLASGOW AND BOMBAY
1913BLACKIE'S
COPYRIGHT FRENCH TEXTS
FROM CONTEMPORARY AUTHORS
Exercises, &c. , written in FrenchWith Notes,
and full Vocabulary
F'cap 8vo, cloth limp. lOd. ca-^h
François Coppée—Six Contes.
Paul Arène—Contes Provence.de Paris et de
George Lenôtre—Légendes de Noël.
Maurice Level and Charles Robert-Dumas—Contes
de l'Heure Présente.
BLACKIE & SON. Ltd., LONDON, GLASGOW, BOMBAY
?0
II
nnT30 1963
V53,
'^^%'^^^.9snvn,im^î
(i8 5 î 6 4NOTICE LITTERAIRE
Paul-Auguste Arène est, comme Alphonse Daudet
dont il fut l'ami, un méridional.
Il est né à Sisteron, le 26 juin Il fit ses études1843.
au collège de cette ville. Ayant obtenu son diplôme de
bachelier ès-lettres, il suivit quelque temps les cours de
la Faculté des Lettres d'Aix; puis, comme il était pauvre
lui fallait travailler il sollicitaet qu'il pour vivre, du
Ministère l'Instruction publique unde poste de répétiteur.
Il fut nommé d'abord au lycée de Marseille où il resta
un an, puis au lycée de Vanves (près de Paris). Là, il
poursuivit ses études à la Faculté des Lettres de Paris, et
passa avec succès sa licence ès-lettres. Depuis long-
temps déjà, le jeune répétiteur s'essayait dans le genre
littéraire, profitant de ses rares loisirs pour rimer, ou
écrire quelques contes. En octobre 1865, il fit repré-
senter une jolie petite saynette. Pierrot héritier, qui fut
favorablement accueillie. Encouragé par ce succès, Paul
Arène quitta l'Université pour se consacrer tout entier
aux lettres. En il donnait son premier roman1868,
Daudet)(dédié à Alphonse Jean des Figues. En 1870-7 1,
pendant la guerre franco-allemande, nous retrouvons P.
Arène capitaine de mobiles. La paix signée, il reprend
la plume et poursuit sa carrière d'écrivain. Il collabore
à de nombreux journaux {Figaro, Gil Blas, Gil Blas
illustré, etc.) où il écrit des articles, contes, nouvelles,
etc. Au théâtre, il fait représenter Les Comédiefis Errants
(un acte) à l'Odéon (février Le Duel aux La?i-1873);
ternes (un PLloteacte) août à la Comédie Française1873;ÎV NOTICE LITTÉRAIRE
(août Le Char à TOpéra-Comique (en collabora-1875);
tion avec A. Daudet—1878).
En i^"] des Figues est réimprimé chez l'éditeurJean6,
(Paris) le titre La GueuseFasquelle sous Parfumée avec
(Z Clos des Ames, Le Canotd'autres nouvelles des Six
Capitaines, Le Tor d'Entrays, La Mort de Pan). Puis
paraissent successivement la Vraie Tentatioîi de Sai?it-
Anioine, contes de Noël (1S79), Ati bon Soleil (1881),
Paris Lngénu {1ZZ2), Vingt en Tunisie, Les Ogresses.Jours
Enfin, il publie chez l'éditeur Lemerre (Paris) deux vo-
lumes charmants, Fun La Chèvre d'Or, actuellement
épuisé, puis les Contes de Paris et de Provence auxquels
nous avons emprunté les récits donnés dans notre petit
volume.
P. Arène mourut en 1S96, usé par la vie parisienne.
P. est un conteur adroit un ironiste alerte.et
Son style est vif, facile à comprendre, quelquefois un peu
travaillé, mais toujours clair. Il a choisi ses sujets un
peu partout, mais c'est surtout dans l'analyse des types
du Midi qu'il a le mieux réussi. S'il manie l'humour
avec légèreté bonheur [Les Haricots de Pitalugue, Leet
Canot des Six Capitaines) il particulièrement remar-est
quable comme inspiration et comme style, lorsqu'il parle
de sa chère terre provençale. Il a des accents à lui
pour rendre les aspects divers de son sol natal il sait;
donner à chaque détail î'épithète juste, pittoresque, neuve.
On sent en le lisant qu'il a compris toute la poésie de
cette Provence, cette "gueuse parfumée'' dont il notede
les frissons, les senteurs, les caprices, les nuances, aux
jours de grand soleil et d'ouragan.
P. Arène est un sincère, un artiste parfois un peu
hésitant, mais toujours délicat.
R.-D.C.CONTES DE PARIS ET
DE PROVENCE
LE FIFRE ROUGE
Hé! petit fifre, que fais-tu là? cria le sergent La
Ramée qui s'en allait à la ville voisine quérir la
fricassée d'un porc, pour le réveillon du colonel.
— que c'est, monsieur le sergent, ré-Voici ce
le petit fifre: Majesté le Roi, sepondit Sa trouvants
dans un besoin pressant d'argent et désirant offrir
un château tout neuf en étrennes à sa nouvelle
il par la Courreine, a été décidé des comptes que
le régiment, musiciens et soldats, ne toucheraient
pas encore de solde ce mois-ci. Alors, comme lo
mère-grand est pauvre et que je n'avais pas un
liard poche pour sonen lui acheter dinde à Noël,
je suis venu jusqu'à la courtine casser la glace du
fossé et voir s'il n'y aurait pas moyen de pêcher un
plat de grenouilles. 15
— Compte là-dessus! dit en hiver,La Ramée;
les grenouilles dorment.
— le sais bien, répondit le petit fifre, mais leJeCONTES DE PARIS ET PROVENCE6 DE
ciel est bleu, malgré la gelée; peut-être que ce beau
soleil les réveillera!
le sergent La RaméeEt, tandis que reprenait sa
grommelant, le petit fifre, avecroute en courage, se
remit à casser la glace.5
Ce petit fifre, qui aimait tant sa mère-grand, était
petit fifrebien le plus joli que l'on pût rencontrer.
Pas plus haut qu'une botte et vêtu de rouge, du
tricorne aux guêtres, comme tout le monde au régi-
ment, il bonne grâce,10 avait si avec ses yeux bleus
et ses cadenettes, à siffler des airs, en marquant le
pas, devant les hallebardiers barbus, que pour le
voir passer, dans les entrées de ville, les dames
aux fenêtres oubliaient de regarder le tambour-
major.15
Presque autant qu'aux rythmes guerriers, le fifre
s'entendait à la pêche aux grenouilles. Aussi quand
la glace fut percée, le trou déblayé et qu'un joli
rond d'eau claire apparut, le fifre eut-il bientôt fait
20d'improviser sa ligne avec un peu de fil qu'il avait
apporté et un roseau sec qu'il coupa. L'appât seul
manquait au bout du fil. D'ordinaire, notre pêcheur
ne s'en inquiétait guère, se servant pour cela du
premier coquelicot venu, car les grenouilles sont
goulues au point que tout rouge les attire.objet25
Mais les coquelicots ne fleurissent pas sous la neige,
et vainement il en chercha quelqu'un d'attardé, le
long des glacis, dans l'herbe transie.
Il allait partir, fort ennuyé, quand précisément,
au-dessus de l'eau une grenouille leva la tête. Pa-30
resseuse, comme endormie, elle posa ses pattes de
devant sur les bords, ouvrit l'un après l'autre ses