Sunthèses – Étude économique du Chili, 2005
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SYNTHÈSESÉtude économique du Chili, 2005Comment accroître Résuméle potentiel de croissancedu Chili? Le Chili continue d’enregistrer de bons résultats et l’économies’est redressée vigoureusement depuis la fin du ralentissement deFaut-il continuer de réformer 1998-2003. La gestion macroéconomique est exemplaire et l’actionles institutions budgétaires gouvernementale s’inscrit dans le cadre de dispositifs d’action cré-et les pensions? dibles, définis par des règles. Les finances publiques sont parti-culièrement saines, assurant la résistance de l’économie auxComment améliorerchocs. La réforme structurelle en cours ouvre des possibilités dela gestion de la dettecroissance. Cependant, l’écart de revenu entre le Chili et les payset le ciblage de l’inflation?de l’OCDE demeure considérable. Les autorités chiliennes ontdonc pour tâche essentielle d’accroître le potentiel de croissanceQue peut-on faire pourde l’économie.favoriser l’innovation?Le Chili offre des conditions générales propices à l’innovation,La réformenotamment la stabilité macroéconomique et des régimes d’échan-de la réglementationges et d’IDE favorables aux investisseurs. Cependant, la R-D esta-t-elle été suffisammentpeu développée et financée principalement par l’État dans le cadrepoussée?d’un Système d’innovation national cloisonné qui ne se prête pas àla planification à long terme. Renforcer encore le capital humainComment améliorerfaciliterait le développement et la diffusion du ...

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SYNTHÈSES
Comment accroître le potentiel de croissance du Chili ?
Fautil continuer de réformer les institutions budgétaires et les pensions ?
Comment améliorer la gestion de la dette et le ciblage de l’inflation ?
Que peuton faire pour favoriser l’innovation ?
La réforme de la réglementation atelle été suffisamment poussée ?
Comment améliorer la productivité du travail ?
En résumé
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Références
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© OCDE 2005
Étude économique du Chili, 2005
Résumé
Le Chili continue d’enregistrer de bons résultats et l’économie s’est redressée vigoureusement depuis la fin du ralentissement de 19982003. La gestion macroéconomique est exemplaire et l’action gouvernementale s’inscrit dans le cadre de dispositifs d’action cré dibles, définis par des règles. Les finances publiques sont parti culièrement saines, assurant la résistance de l’économie aux chocs. La réforme structurelle en cours ouvre des possibilités de croissance. Cependant, l’écart de revenu entre le Chili et les pays de l’OCDE demeure considérable. Les autorités chiliennes ont donc pour tâche essentielle d’accroître le potentiel de croissance de l’économie.
Le Chili offre des conditions générales propices à l’innovation, notamment la stabilité macroéconomique et des régimes d’échan ges et d’IDE favorables aux investisseurs. Cependant, la RD est peu développée et financée principalement par l’État dans le cadre d’un Système d’innovation national cloisonné qui ne se prête pas à la planification à long terme. Renforcer encore le capital humain faciliterait le développement et la diffusion du savoir. La création d’un Conseil de l’innovation peut contribuer grandement à amélio rer la coordination de l’action mais l’affectation des ressources publiques devra se faire de façon efficace, transparente et selon les lois de la concurrence en vue d’encourager l’innovation financée par les entreprises sur la base des avantages comparatifs du pays.
La réforme de la réglementation dans les industries de réseau est en cours. Dans le secteur de l’électricité, les mesures de réforme récentes ont favorisé la concurrence et visé à assurer la sécurité de l’approvisionnement face à des interruptions répétées dans les
Cette Synthèse présente les évaluations et les recommandations de l’Étude économique du Chili pour 2005. Le projet de cette étude économique a été préparé par le Département économique et revu par le Comité d’examen des situations économiques et des problèmes de développement, composé de 30 pays membres de l’Organisation et de la Commission européenne, le 5 septembre 2005. Cette étude est publiée sous la responsabilité du Secrétaire général de l’OCDE.
Organisation de Coopération et de Développement Économiques
Synthèses
Étude économique du Chili, 2005
livraisons de gaz en provenance d’Argentine. Il serait souhaitable de dégrouper la vente aux clients finals de la distribution. Dans le domaine des télécommuni cations, le problème central de réglementation consiste à trouver comment encourager la concur rence tout en garantissant l’efficience des prix pour les entreprises dominantes. Des partenariats public privé ont contribué à réduire le « déficit d’infrastructure » du Chili au fil des années, mais à mesure que ce défi cit se comble, il faudra renforcer la gouvernance afin de mettre en place des mécanismes régulateurs et d’éviter d’exposer excessivement le budget à d’éven tuels passifs.
L’accumulation de capital humain, dans l’entreprise ou à l’extérieur, est essentielle pour rehausser la pro ductivité. Il faudrait prendre des mesures pour aligner les niveaux d’instruction sur ceux des pays qui obtiennent les meilleurs résultats de façon à permet tre au Chili de rattraper plus vite les pays les plus prospères de la zone OCDE. La qualité de la forma tion de la maind’œuvre peut être améliorée afin d’encourager le relèvement du niveau des compé tences de ceux qui font déjà partie de la population active. Il est possible d’augmenter le taux d’activité en levant les restrictions au travail à temps complet et en réformant la législation relative au travail intéri maire et à la soustraitance, ce qui encouragerait sans doute le recours à des contrats de travail plus flexi bles, et en améliorant l’accès à prix abordables aux gardes d’enfant et à l’éducation préscolaire.
Comment accroître le potentiel de croissance du Chili ?
L’économie chilienne se redresse vigoureusement depuis la fin de la récession de 19982003. La conjoncture extérieure y contribue, avec une liquidité internationale toujours abondante et des prix des pro duits de base qui restent d’un bon niveau, notamment en ce qui concerne le cuivre. La reprise de l’investis sement privé a été très marquée, portant le ratio investissementPIB à 25 pour cent en 2004, niveau bien supérieur au niveau moyen qui prévalait au Chili à l’époque de l’« âge d’or », caractérisé par une rapide expansion du PIB (198597). Le chômage déclaré commence seulement de reculer, malgré la disparition de l’écart de production, du fait principale ment que le taux d’activité, en particulier pour les femmes, a progressé, jusqu’à ces derniers temps, plus rapidement que la création d’emplois. Les autori tés ont pour tâche essentielle de veiller à ce que la
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reprise, et plus particulièrement le dynamisme de l’investissement privé, perdure et se traduise par une hausse durable du potentiel de croissance de l’éco nomie dans les années à venir. Cela est possible si l’on stimule l’activité d’innovation, si l’on continue de promouvoir une réglementation proconcurrentielle, en particulier dans les industries de réseau, et si l’on rehausse le taux d’activité et la productivité. De cette façon, l’écart de revenu entre le Chili et la zone de l’OCDE se comblera sans doute plus vite. Le revenu par habitant du Chili (corrigé de la parité des pouvoirs d’achat) représente actuellement moins de 40 pour cent de la moyenne dans la zone OCDE et moins de 30 pour cent de celui des ÉtatsUnis, ce que laisse encore une ample marge de rattrapage du point de vue des niveaux de vie relatifs. Les gains à long terme les plus importants proviendront probablement du renforcement de l’accumulation de capital humain, plan sur lequel le Chili accuse le plus grand retard.
Le Chili continue d’enregistrer d’excellents résultats économiques, sous la houlette avisée des autorités. Cette saine gestion macroéconomique est maintenant confirmée et reconnue, et le Chili est le seul emprun teur souverain en Amérique latine, en dehors du Mexique, à jouir d’une cote de crédit « qualité investissement ». Cet aspect ne doit pas être sous estimé. En particulier :
Lapolitique budgétaire a été guidée, jusqu’à présent, par la règle de l’excédent budgétaire, adoptée en 2000, mais non fixée par une loi, qui exige un excédent de 1 pour cent du PIB après correction des effets sur les finances publiques du cycle de l’activité et des fluctuations du prix du cuivre.
Cadrée dans un système maintenant bien rodé de ciblage de l’inflation, lapolitique monétaire a été mise en œuvre avec clairvoyance. L’inflation converge vers le milieu de la fourchette de 24 pour cent fixée comme objectif et restera sans doute sous contrôle dans le court terme. Le resserrement monétaire progressif opéré depuis septembre 2004 est une mesure judicieuse.
Laréforme structurelle, facilitée par un degré assez élevé de cohésion politique, vise toujours à ouvrir des possibilités de croissance, renforçant la résistance de l’économie aux chocs externes, diversifiant davantage la base d’exportations et atténuant la vulnérabilité face à l’instabilité des prix internationaux des produits de base.
Fautil continuer de réformer les institutions budgétaires et les pensions ?
Le fait de déléguer à des groupes d’experts la respon sabilité d’estimer la croissance tendancielle de la pro duction – un paramètre clé dans le calcul des soldes budgétaires structurels – ainsi que le prix de référence du cuivre a contribué grandement à renforcer la trans parence et la confiance dans le cadre d’action écono mique, en aidant en principe à le protéger de toute interférence politique. Parvenir à isoler l’orientation budgétaire des fluctuations des termes de l’échange est un tour de force dans le contexte de l’Amérique latine, où la dépendance à l’égard des recettes pro curées par les ressources naturelles est souvent la principale cause de l’orientation proconjoncturelle de l’action budgétaire. Néanmoins, les autorités ne sont pas favorables à fixer la règle budgétaire dans une loi même si elles prennent des mesures tendant à main tenir le calcul du solde budgétaire structurel comme partie intégrante du processus de préparation du budget dans les années à venir. Cela devrait encoura ger les administrations qui se succéderont, quelle que soit leur couleur politique, à continuer d’adhérer au principe de rectitude budgétaire.La règle concernant le budget structurel reste de mise, mais il faudrait fixer le niveau effectif du solde budgétaire structurel pour le court terme. Pour ce faire, il importera de tenir compte des pressions que le système de pensions, s’ajoutant aux besoins de financement de la Banque centrale, dont le problème de capitalisation n’est tou jours pas résolu, exerceront probablement sur le bud get dans les années à venir.
L’analyse récente laisse penser que la dynamique de la dette de l’administration centrale ne présente guère de risque pour le budget dans le moyen terme, du fait principalement de son niveau actuellement peu élevé par rapport au PIB. Les coûts de transition liés à la réforme des pensions du début des années 80 s’estompent. Cependant, selon les informations dis ponibles à ce jour, le taux de couverture du régime de pensions et la densité des cotisations sont faibles : environ 55 pour cent seulement de la population active cotisent actuellement à une caisse de retraite et, parmi eux, la moitié ne le font que sur une période ne dépassant pas 60 pour cent de leur vie active. Une grande incertitude entoure par conséquent le coût budgétaire futur de la pension minimum garantie aux travailleurs qui ont cotisé mais insuffisamment pour avoir pendant leur retraite des ressources égales ou supérieures à la pension minimum. Par ailleurs, les pensions d’assistance ne posent pas de risque bugé
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taire en soi car elles ne constituent pas une obligation de l’état. Mais, la valeur des pensions d’assistance représente actuellement environ la moitié de celle de la pension minimum, et cette disparité ne sera sans doute pas tolérable, politiquement, au fil des années. Combler cet écart aura probablement des répercus sions sur les incitations qu’ont les travailleurs à épar gner en vue de la retraite et sur la densité des cotisations et le coût budgétaire d’autres politiques possibles de protection sociale sur le moyen terme.Il importe par conséquent de trouver un juste équilibre entre les incitations à épargner en vue de la retraite et l’étendue souhaitable de la protection sociale, ques tion qui doit être traitée en priorité par les autorités. Pour faire face à ces imprévus, il faut agir par anticipa tion et, peutêtre, profiter de la situation budgétaire favorable dont jouit actuellement le Chili pour préfi nancer certaines dépenses à venir. L’on pourrait aussi réfléchir aux solutions possibles pour accroître la den sité des cotisations, en particulier pour les femmes et les travailleurs indépendants. Le renforcement de la transparence dans la divulgation d’informations sur les prévisions actuarielles, et la mise à jour régulière de ces dernières, de préférence dans le cadremême du processus annuel d’établissement du budget, contribuerait à mobiliser le soutien du public, indis pensable à la poursuite de la réforme dans ce domaine, et permettrait aux Chiliens d’épargner davantage, si nécessaire.
Comment améliorer la gestion de la dette et le ciblage de l’inflation ?
La gestion budgétaire a été exemplaire ces dernières années, se distinguant principalement par le maintien d’une orientation anticonjoncturelle de l’action des pouvoirs publics. Cela a été possible, pour une grande part, grâce à la réduction progressive du niveau excessif de la dette, du fait de l’adhésion continue à la règle de l’excédent budgétaire structu rel, et au bon fonctionnement et à la crédibilité du mécanisme de lissage des fluctuations des recettes liées au cuivre par le Fonds de stabilisation du cuivre. La dette publique nette consolidée (Administration centrale et Banque centrale) est revenue à moins de 6 pour cent du PIB en 2004, contre près de 34 pour cent en 1990. L’encours de la dette est beaucoup plus élevé si l’on tient compte des garanties offertes par l’État pour les exigibilités des entreprises publi ques, ainsi que des « obligations de validation » émi ses afin de couvrir les coûts de transition liés à la réforme des pensions du début des années 80.Il
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importera par conséquent de consolider les acquis de ces dernières années en résistant à la pression qui s’exerce en faveur d’un plus grand activisme dans les années à venir, en particulier dans les périodes de dif ficultés, justifiée par le faible niveau d’endettement et la nécessité de satisfaire de multiples exigences sociales.En particulier : La diminution régulière de la dette a généré un « dividende d’intérêts », ce qui a permis de diriger des ressources budgétaires rares vers des programmes efficaces par rapport à leur coût et susceptibles d’avoir d’importants effets d’externalités, compatibles avec la réalisation des objectifs sociaux du gouvernement, tout en maintenant une charge fiscale relativement faible, favorable aux entreprises. Cependant, les résultats du Chili en matière d’éducation, évalués à l’aide de tests internationaux standardisés, ainsi que certains indicateurs de santé, montrent qu’il y a beaucoup à faire pour améliorer l’efficience des dépenses publiques dans ces domaines.Il importera de veiller à ce que l’augmentation future des dépenses sociales se traduise par de meilleurs résultats et de dégager des sources de financement principalement par la réaffectation de ressources budgétaires utilisées jusquelà à des fins moins prioritaires, au lieu d’alourdir la fiscalité. Le niveau peu élevé de l’endettement public a aussi contribué à réduire, au fil du temps, la dépendance de l’économie chilienne à l’égard du financement extérieur et, partant, à accroître sa résistance aux chocs défavorables, même si la dette extérieure privée est considérable.La gestion de la dette intérieure a été prudente et pourrait continuer de réduire la dette publique dénominée en dollar des ÉtatsUnis et de remplacer progressivement la dette indexée sur l’inflation par une dette libellée en pesos rapportant un intérêt nominal, ce qui contribuerait au développement du marché intérieur des valeurs à revenu fixe.Les autorités sont conscientes de la nécessité d’être vigilantes si elles veulent éviter que le retrait de la dette indexée sur le dollar des ÉtatsUnis n’exerce une pression excessive sur le marché des changes. Par ailleurs, il faudra contrôler le rythme de remboursement des instruments indexés sur l’inflation en évaluant judicieusement la demande pour ces titres émanant des fonds de pensions et des compagnies d’assurance, qui détiennent le gros des titres négociables représentatifs de la dette publique.
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Le cadre de fixation d’objectifs d’inflation mis en place pour l’élaboration de la politique monétaire a été renforcé au fil des années et il fonctionne bien. En 1999, la Banque centrale a abandonné sa politique de fixation d’objectifs pour le taux de change nomi nal, en vigueur depuis 1984. Elle a ainsi permis au taux de change de jouer un plus grand rôle dans la stabilisation de l’activité face aux chocs extérieurs. En 19992000 a été mis en place le cadre monétaire permettant un véritable ciblage de l’inflation, avec le développement des capacités de modélisation et de prévisions de la Banque centrale et le renforcement de sa stratégie de communication afin d’accroître la transparence et la crédibilité du cadre d’action monétaire. Il y a néanmoins des questions méritant réflexion dans le programme de la Banque centrale. Avec une inflation générale et attendue déjà bien ancrée dans la fourchette de 24 pour cent, la Banque centrale pourrait réfléchir aux avantages et aux inconvénients d’un ciblage de l’inflation de base, au lieu de l’inflation générale, et aux ajustements à apporter en conséquence à l’amplitude de la four chette d’objectifs.
Que peuton faire pour favoriser l’innovation?
Les autorités placent la politique de l’innovation parmi leurs priorités dans le programme d’action en faveur de la croissance. Le Chili présente des conditions propices au renforcement de l’innovation : sa législa tion relative à l’IDE, qui est favorable aux investisseurs ; l’existence de pressions raisonnable ment concurrentielles résultant de la réglementation des marchés de produits, comme on l’a vu dans l’;Étude de 2003 régime commercial libéral qui un facilite la diffusion de la technologie étrangère incor porée dans les biens d’équipement et les biens intermédiaires importés ; et d’excellents résultats macroéconomiques, avec une inflation stable et des taux d’intérêt peu élevés, qui assurent de bonnes conditions générales pour l’innovation. Cependant, à 0.7 pour cent du PIB en 2002, l’intensité de RD au Chili est faible par rapport à celle des autres pays. Par ailleurs, l’activité d’innovation est financée et réalisée principalement par l’État. Les possibilités de finance ment privé de l’innovation, comme le capital risque, sont limitées. Le capital humain est peu développé. Pour résoudre ces problèmes, il importera d’opter pour des solutions différentes, souvent en concur rence les unes contre les autres, qui soient plus effica ces par rapport à leur coût et qui aient le plus grand potentiel pour favoriser la diffusion de l’innovation.
Afin de promouvoir l’innovation, les autorités centrent leur effort sur la création de nouvelles sources de financement et sur la réforme structurelle du système d’innovation du Chili. Ces objectifs sont louables. En particulier :
Au centre du programme d’action du gouvernement figure l’accroissement des ressources financières publiques allouées à l’innovation, avec l’utilisation des recettes de la nouvelle taxe minière introduite en mai 2005. Mais cela, en soi, n’améliorera pas de façon appréciable les résultats en matière d’innovation. Il n’y a pas de « meilleures pratiques » à utiliser pour équilibrer le dosage des mesures en faveur de l’innovation, mais l’expérience acquise par les pays de l’OCDE semble indiquer qu’une augmentation de l’aide publique directe à l’innovation peut facilement poser des problèmes de gouvernance, les ressources publiques risquant d’être accaparées par des groupes d’intérêts.Il faudra renforcer le suivi des différents programmes au fur et à mesure qu’augmentera le financement afin de veiller à l’efficacité de l’aide publique par rapport à son coût et à l’affectation transparente des ressources financières, selon les règles de la concurrence.
La politique de l’innovation, quels que soient les instruments de soutien utilisés, doit respecter les avantages comparatifs du Chili. Une plus grande intensité de RD pourrait contribuer à améliorer le contenu de valeur ajoutée des exportations, mais des ressources publiques rares ne doivent pas servir à « désigner des vainqueurs ». L’innovation serait plus « payante » dans la plupart des secteurs si elle était centrée plutôt sur la diffusion de technologies de pointe adaptées aux besoins des entreprises et si elle visait à favoriser les externalités de réseau.Cela plaiderait en faveur d’un soutien aux technologies générales ayant une application sectorielle la plus large possible, en particulier les technologies de l’information et des communications. Un effort accru d’aide à la recherche appliquée serait compatible avec cet objectif.
Les autorités sont conscientes de la nécessité de réduire le cloisonnement institutionnel. La réforme structurelle du système d’innovation, conjuguée à la création du Conseil de l’innovation lié à la présidence et chargé de conseiller le gouvernement en matière de politique de l’innovation, portera ses fruits dans la mesure où elle contribue à accroître la cohérence de l’action gouvernementale et favorise les synergies entre les différentes parties prenantes et les organismes de financement.Il convient toutefois de
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ne pas sousestimer les problèmes de gouvernance. La création d’un niveau institutionnel supplémentaire dans une structure déjà complexe sans rationalisation appropriée des instances existantes pour l’élaboration de la politique de l’innovation et la prestation de services n’aidera peutêtre guère à résoudre le problème du cloisonnement et le chevauchement des fonctions et des responsabilités.
La réforme de la réglementation atelle été suffisamment poussée ?
Les bons résultats du Chili, en particulier l’améliora tion de la productivité enregistrée au cours de la décennie passée, sont dus, dans une grande mesure, au renforcement de la réglementation proconcurren tielle depuis le début des années 90. Pour autant, il importe de poursuivre la réforme. En particulier :
Il est trop tôt pour évaluer l’incidence sur la concurrence de la nouvelle législation adoptée au début de 2004 pour lesecteur de l’électricité (Ley Corta I). Une nouvelle législation (Ley Corta II) a aussi été approuvée afin d’assurer la sécurité de l’approvisionnement face à des interruptions répétées dans les livraisons de gaz de naturel en provenance d’Argentine. Ces mesures visent à lever les obstacles réglementaires à l’expansion de la capacité de production.Une libéralisation plus poussée de la vente d’électricité aux utilisateurs finals serait judicieuse pour permettre aux détaillants d’établir des barèmes de prix efficients, adaptés aux préférences des consommateurs.
Dans le secteur destélécommunications, l’apparition de la concurrence a aidé à réduire les prix et à faciliter l’accès de la population à des services abordables. Le problème central de réglementation dans ce secteur consiste à trouver comment stimuler la concurrence tout en assurant l’efficience des prix pour les entreprises dominantes. La poursuite du dégroupage des réseaux serait donc compatible avec la réglementation des entreprises dominantes. L’entrée étant décidée sur la base des coûts moyens, les parties dégroupées d’un réseau doivent aussi continuer d’être tarifées au coût moyen et les subventions croisées restantes doivent être supprimées.
Lespartenariats publicprivéont contribué à réduire le « déficit d’infrastructure » du Chili au fil des années. Cependant, à mesure que ce déficit se comble, les taux de rendement sociaux sur les
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nouveaux projets vont sans doute diminuer.Il faudra donc évaluer les projets de façon encore plus judicieuse et améliorer la gouvernance afin de renforcer les mécanismes de contrôle et d’éviter que le budget ne soit exposé indûment à des passifs éventuels.
Comment améliorer la productivité du travail ?
L’écart de revenu du Chili avec la zone OCDE est imputable non seulement à un déficit d’utilisation de la maind’œuvre, en raison d’un taux d’activité relati vement bas, en particulier pour les femmes, mais sur tout à une plus faible productivité du travail qui, même si elle est en hausse, reste inférieure à celle des pays de l’OCDE. Certains faits observés semblent indiquer que dans les industries extractives et dans certaines branches d’activité agroindustrielles, qui sont maintenant parmi les secteurs les plus dynami ques de l’économie, la productivité de la main d’œuvre égale déjà celle des pays de tête dans la zone de l’OCDE.La difficulté consiste à rehausser la productivité dans le reste de l’économie, notamment dans le secteur de services, par l’accumulation de capital humain, aussi bien dans l’entreprise qu’à l’extérieur.En particulier :
Le niveau d’instruction s’est élevé mais demeure faible en comparaison des pays de l’OCDE. Le gouvernement est conscient des faiblesses qui existent dans ce domaine et a pris des mesures pour y remédier. Les dépenses publiques d’éducation sont en hausse et bénéficient du dividende d’intérêts généré par une gestion budgétaire toujours prudente et la réduction de la dette publique qui en résulte. Afin de faciliter l’accès de la population à bas revenu à l’enseignement supérieur, une réforme des prêts aux étudiants a été approuvée récemment, qui étend les garanties publiques aux prêts des banques privées. Cela est important car on estime que les rendements de l’éducation sont élevés.Les mesures prises doivent viser à aligner les niveaux d’instruction sur ceux des pays qui obtiennent les meilleures résultats afin d’aider le Chili à rattraper plus vite les pays prospères de la zone OCDE. Cependant, un accroissement des dépenses n’améliorera les résultats que s’il est durable et s’il accompagne d’améliorations de la qualité de l’enseignement.
L’offre de formations financées à l’aide de dégrèvements fiscaux et, plus récemment, l’augmentation des aides financières aux petites
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entreprise au lieu d’allégements d’impôt, sont des mesures qui vont dans la bonne direction. Cependant, ces incitations ne toucheront pas certains groupes de travailleurs indépendants et leurs familles qui, fort probablement, ne sont pas sur le marché du travail officiel et pour qui le rendement de l’investissement en accumulation de capital humain sera sans doute faible.On peut débattre des possibilités de subventionnement de la formation liée à l’exercice d’un emploi mais il faut continuer de prendre des mesures pour améliorer la qualité de la formation de la maind’œuvre et la gouvernance dans la prestation de services.
Afin de relever le taux d’activité, qui est peu élevé par rapport à ceux des autres pays, même parmi les hom mes d’âge très actif, il faut davantage de flexibilité dans l’affectation du temps de travail. Le travail à temps partiel est important pour de très nombreuses femmes salariées et l’existence de possibilités de garde d’enfants de bonne qualité et de prix abordable ainsi que d’écoles maternelles pourrait encourager l’activité dans les familles ayant des enfants à charge. Les réglementations en matière de travail à temps complet doivent permettre une réduction du temps de travail dans n’importe quelle proportion au lieu de la limiter à un tiers, taux à partir duquel s’appliquent actuellement des dispositions spéciales.De plus, une réforme de la législation serait souhaitable dans le cas du travail intérimaire et de la soustraitance. Selon les pratiques actuelles, les entreprises clientes sont res ponsables de la supervision du travail, tandis que les sociétés d’intérim conservent un rôle juridique en tant qu’employeur.Il serait souhaitable de mettre en place une législation qui précise officiellement ces respon sabilités. En même temps, un renforcement du cadre juridique pour la soustraitance pourrait encourager un recours plus général à des contrats de travail flexibles.
En résumé
L’évaluation générale de la présenteÉtudeest que le Chili continue d’obtenir de bons résultats. Le rythme de la reprise en 2004, en particulier dans le domaine de l’investissement, confirme la nature essentielle ment conjoncturelle de la récession de 19982003. Les conditions extérieures ont été favorables et, fac teur plus important, la politique économique – dans le cadre de règles et de dispositifs d’action crédibles maintient l’endettement public sur une trajectoire décroissante, ce qui permet à l’action budgétaire de jouer un rôle plus stabilisant que dans le passé,
ancrant les anticipations à moyen terme et gérant avec prudence les ressources naturelles. C’est un cas exemplaire, et c’est la principale réalisation à mettre à l’actif du gouvernement actuel. Sur la durée, les admi nistrations futures devront établir un juste équilibre entre la nécessité de préserver la rectitude budgé taire et la satisfaction des exigences sociales en période de faible endettement, où le coût d’opportu nité de la générosité des pouvoirs publics pourrait être sousestimé. Les réformes structurelles envisa gées doivent être examinées dans un contexte plus général tenant compte des interactions et des syner gies dans l’action gouvernementale. La politique de l’innovation peut être renforcée afin d’atteindre l’objectif de croissance durable, mais l’augmentation prévisible de l’aide publique directe devra être éva luée au regard de l’objectif d’accroissement de l’intensité de RD au niveau des entreprises. La pour
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suite de la réforme de la réglementation contribuera à créer un climat plus favorable à l’investissement dans la mesure où elle continuera de stimuler la concur rence. L’augmentation du capital humain, tant dans les écoles que dans les entreprises, améliorera l’utili sation du facteur travail et l’élévation de la producti vité sera essentielle pour combler le retard du Chili du point de vue des niveaux de vie relatifs.
Pour plus d’informations
Des informations supplémentaires concernant cette étudepeuvent être obtenues auprès de : Luiz de Mello, Tél. : +33 (0)1 45 24 87 52, Email : luiz.demello@oecd.org Nanno Mulder, Tél. : +33 (0)1 45 24 95 78, Email : nanno.mulder@oecd.org
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Références
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Études économiques :LesÉtudes économiquesexaminent les économies des pays membres et, de temps en temps, certains pays non membres. Il y a environ 18 études réalisées chaque année. Elles sont disponibles individuellement ou par abonnement. Pour plus d'informations, veuillez consulter la section des périodiques de la librairie en ligne de l’OCDE à l’adresse Internet suivante :www.ocdelibrairie.org.
Pour plus d’informations :De plus amples renseignements concernant les travaux du Département des affaires économiques de l’OCDE, y compris des informations sur d’autres publications, des données statistiques, et des documents de travail sont disponibles pour téléchargement sur le site Internet à l’adresse :www.oecd.org/eco.
Perspectives économiques n° 77,2005. Pour plus d'informations concernant cette publication veuillez juin visiter le site Internet de l’OCDE :www.oecd.org/eco/Economic_Outlook.
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