LA PISTE AUX ETOILES
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Description

Après une longue réflexion, j'ai pris la décision de publier ce texte : ça plaira peut-être pas à tout le monde...
mais comme dit l'autre : dans l'écriture, c'est le cri qui compte n'est-ce pas ?
Comme j'en lis des vertes et des pas mûres sur les sites littéraires, je peux bien envoyer "mon jet" moi aussi !

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Publié le 29 avril 2013
Nombre de lectures 71
Langue Français

Extrait

LA PISTE AUX ETOILES C’est la piste aux étoiles: voyez plutôt. En ville, l’excitation et l’activité intense soulèvent un voile de poussière suffocante. Elles donnent surtout aux hommes le sentiment d’une activité débordante. Jamais au repos, toujours entrain de penser, l’homme s’épuise dans de vaines considérations. Une affligeante schizophrénie lui donne parfois un air hagard. Il n’y est pour rien, ce sont les murs de sa cage qui sont bâtis trop haut. Ce sont les murs de sa cage qui lui masquent les clairs de lune pour amoureux, les rêveries sous le chêne et ce genre de choses. Mais attention: les cercles de l’enfer sont au bout du trottoir, et nous marchons tous, obsédés par un destin commun. Dans une poubelle, une bombe artisanale nous est destinée : Cadeau de la fatalité: pétera…pétera pas?
Des clous à l’affût aiguisés comme des rasoirs nous tendent leurs petits bras maigres. La presse condescendante a toujours une chronique d’avance sur l’événement programmé par un minuteur bricolé. Avec sa face de vengeur masqué, derrière son masque de Zorro, le fondé de pouvoir du crime organisé s’en va d’un pas léger vers d’autres forfaitures odieuses. Il est juste téléguidé par une idéologie de barbares conquérants. Ça sent la friture et l’huile rance dans le quartier. C’est populaire, ça rassure. A la sortie du ciné, les braves rient encore du navet avalé d’une traite. Que c’est beau la vie lorsqu’on est comme un merlan frit. Mon jeu favori consiste à identifier le con qui passe, à son faciès. Ici, les cons qui se baladent sont rarement seuls : ils sont soit en bande, où bien se promènent en compagnie de leur connerie. Ça chambre comme s’il en pleuvait. Lorsqu’un d’entre eux met les doigts dans la prise, il fait sauter les plombs et gare à ceux
qui se trouvent encore dans l’escalieralors que le con a éteint la lumière à tous les étages ! De la cave au grenier les pauvres hères forment une grande famille. Au camping de la plage aussi. On est sur une plaque chauffante, c’est l’été et l’on grille littéralement.En face de moi, sur le crottoir qui sent bizarre, un homme fatigué avance dans ma direction. L’homme dort debout. Je pense, au moment où je le croise qu’il avait l’air moins con de loin que de près.Je vous livre cette remarque en toute suggestivité car je suis quelqu’un de bien.A ce moment là, le poseur de bombes est déjà loin. Il est où l’homme de terrain? Il est où l’envoyé des idéologues du djihad? Tous les gens que je croise, dépourvus de leur infirmité, ne manquent pas de charme sans leurs vaniteuses béquilles. Ils sont guéris de la lèpre et s’en vont joyeux: mais une bombe leur est destinée: pétera…pétera pas? Sous ses paupières closes, l’homme debout dort toujours en marchant. Il m’épate ce con!
Son A.V.C. chronique ne l’empêche pas de marcher. Il est fort, très fort. Les panneaux publicitaires saisissent mon attention. Une connerie rutilante, une connerie superbe les trahit. C’est beau la connerie en couleur interprétée par une femme recalée aux championnats du monde de la beauté. Bah, elle aura sa chance au prochain tour. : Que moches sont les belles. La beauté parfaite est une idée reçue, un mensonge d’état, une honte nationale. Je vais jusqu’à dire que c’est le cache sexe de la connerie humaine exposé aux sens joyeux de l’espèce masculine.Exposé en trois mètres par trois et en trente mille exemplaires, comme si un seul ne suffisait pas, le panneau publicitaire nous fait courir dans tous les sens. Alors, poésie ou pas poésie ? Pourquoi tant d’acharnement à nous marteler la promesse de la beauté permanente et de la jeunesse éternelle ?
Les saynètes se succèdent, la bêtise accouche d’une bêtise toujours plus prégnante.Elle se laisse contempler Mesdames et Messieurs: si vous recherchez quelqu’un de beau, de riche et d’intelligent,alors cherchez en trois comme dit la publicité. Vous avez sans doute entendu parler de la société de consommation. Vous en faites le sujet et l’objet. Vous avez donc été prévenus. Au détour d’une ruelle sombre, le con apparaît toujours sans sommation. Bourré de hiphop, il ne sait pas qu’il est lobotomisébrother, bien rasé au bord des oreilles. Il n’a pas trouvé le bouton marchearrêt de la tondeuse. C’est le looseavec son pote Ribéri en vedette, et l’O.M, et l’argent roi !Il y a les marchands d’opium et les Dieux du stade : braves gens, vous pouvez vaquer en paix dans vos esprits vacants.
Certains prient les mains jointes, ou le cul en l’air pour le salut de leur âme et ce genre de foutaise. Quelle connerie bon Dieu ! Il suffit de se promener dans les dédales des rues, il suffit de se pencher à nos fenêtres pour constater que Dieu n’existe pas.Et la mort dans l’âme, on suit, comme un sinistre cortège les futurs clients pour le paradis des justes. Les cons….s’ils savaient! Certaines de nos institutions ont inventé le mur des cons : il fallait y penser ! Bientôt ils auront leur musée. Nuit et brouillard…que dalle! Dans cette ville, un vieux néon asthmatique clignote toujours pour brouiller la piste aux étoiles qui se joue sur nos têtes. Eteignez lesnéons que diable, que l’on assiste enfin au spectacle ! Mais les insomniaques qui méditent sur le sens de la vie se demandent fatalement : Lorsque j’arrêterai de respirer, vaudraitil mieux le faire d’un coup ou petit à petit?
Pour ceux là, les néons sont une bénédiction à la grande foire de l’éphémère et de l’inutile. Le grand bazar est ouvert : faites vos courses. Foin de piste aux étoiles, c’est trop ringard. On fait chauffer les cartes bleues pour câliner nos envies. En attendant, le vengeur masqué, vous savez l’homme qui se prend pour Zorro, gambade dans la ville : lui, il nous en promet des pistes aux étoiles. Il a le doigt sur le bouton : attention ça va péteret ça n’aura rien de glamour ! Les gyrophares sont encore éteints en attendant leur heure. Mais comme je vous le disais, les journalistes ont déjà la plume dans l’encrier.Et nous, où avonsnous donc la plume : je vous le laisse deviner…en écoutant Susie Q. Demain on pourra lire dans la presse : Douze morts, vingt cinq blessés dont trois dans un état critique. Mais que s’estil réellement passé ?
Alors comme le disait le poète : Quand on est con…on est con!
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