REPUBLIQUE DU BENIN ********** MDR / DFRN GTZ/LUSO-CONSULT PROJET RESTAURATION DES RESSOURCES FORESTIERES DANS LA REGION DE BASSILA ***** BILAN DES ACTIONS DU PROJET POUR LA GESTION DES FEUX DE BROUSSE - LE DEFRICHEMENT CONTROLE ET LA LUTTE CONTRE LA TRANSHUMANCE Par Gauthier OLONI Consultant, Mars 2000 2SOMMAIRE Page TITRE REMERCIEMENTS …………………………………………….. 4 5 RESUME INTRODUCTION 7 1- LA GESTION DES FEUX DE BROUSSE…….. 8 1.1- La Gestion des feux de brousse dans les villages suivis par le projet……………………………………… 8 1.1.1- Degré de conscientisation et d’organisation des villageois. ……………………………………………. 8 1.1.2. Allumage des feux précoces contrôlés et état des feux tardifs destructeurs…………………………….. 9 1.1.2.1- Bilan de l’animation par la méthode d’évaluation visuelle qualitative des feux de brousse……………. 9 1.1.2.2- Bilan de l’animation par la méthode d’évaluation quantitative des superficies brûlées……………….. 14 1.2- La gestion des feux de brousse dans les villages hors – projet……………………………………………… 17 1.2.1- Degré de conscientisation et d’organisation des villageois…………………………………………………… 17 1.2.2.- Allumage des feux précoces contrôlés et état des feux tardifs destructeurs………… ………………….. 17 2- LE DEFRICHEMENT……………………………………. 19 2.1 Appréciation des défrichements contrôlés dans les villages suivis par le Projet…………………………….. 19 2.2- ...
SOMMAIRETITREREMERCIEMENTS.RESUME.INTRODUCTION.1ONDESFEUXDEBROUSSE..-LAGESTI 1.1- La Gestion des feux de brousse dans les villages suivis par le projet 1.1.1- Degré de conscientisation et dorganisation des villageois. . 1.1.2. Allumage des feux précoces contrôlés et état des feux tardifs destructeurs.. 1.1.2.1- Bilan de lanimation par la méthode dévaluation visuelle qualitative des feux de brousse. 1.1.2.2- Bilan de lanimation par la méthode dévaluation quantitative des superficies brûlées.. 1.2- La gestion des feux de brousse dans les villages hors projet1.2.1 Degré de conscientisation et dorganisation des -villageois1.2.2.- Allumage des feux précoces contrôlés et état des feux tardifs destructeurs .. 2-LEDEFRICHEMENT.2.1 Appréciation des défrichements contrôlés dans les villages suivis par le Projet.. 2.2- Les défrichements dans les villages hors-projet..2.3- Amélioration de la méthode dappréciation des défrichements contrôlés. 2.4 Protection des berges des cours deau
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3-LATRANSHUMANCE..3.1- Conflits liés à la transhumance dans les villages daction du Projet Leur résolution. 3.2- Conflitsliés à la transhumance dans les villages hors-projet Leur résolution.. 4-BILANDESACTIONSDUPROJET.4.1- Sur les feux de brousse 4.2- Sur le défrichement.. 4.3 Sur la transhumance CONCLUSIONRECOMMANDATIONSESNNEXA- Documents consultés, - Fichedestimation des superficies parcourues par les feux précoces / tardifs - Circuits pour le suivi des feux de brousse au niveau des terroirs villageois.. - Liste des personnes consultées - Termes de référence..
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REMERCIEMENTS Jexprime ma gratitude à toute léquipe du projet qui na ménagé
aucun effort pour créer toutes les conditions favorables à la bonne
exécution de cette consultation.
RESUME: Les actions développées par le Projet Restauration des Ressources Forestières dans la Région de Bassila ( P R R F ) pour une meilleure utilisation des feux de brousse, la pratique du défrichement contrôlé et la lutte contre la transhumance ont donné des résultats globalement satisfaisants. Le niveau dexécution des feux précoces est passable pour moitié des villages suivis par le projet et bien pour moitié. Quant au défrichement contrôlé il représente 2/10 à 3/10 de tous les défrichements, ce qui est lexpression dun changement positif remarquable, compte tenu du poids des techniques culturales traditionnelles et de lesprit généralement conservateur du paysan. La plupart des conflits entre paysans et transhumants connaissent un règlement à lamiable. Les résultats obtenus par le projet sont encore plus significatifs quand on compare les villages suivis avec les villages hors-projet. Ici les feux tardifs demeurent importants, le défrichement contrôlé insignifiant et la communication très difficile entre paysans et transhumants. Cependant le projet doit poursuivre encore lanimation et sattaquer aux aspects insuffisants de ses actions afin que les acquis sétendent à dautres zones et se pérennisent. -Il sagira notamment : D urager la constitution de comités villageois de lutte contre les feux de enco brousse dans les villages où il nen existe pas encore et daider à la dynamisation de ceux qui existent déjà. -D encourager une plus forte participation des Peulhs sédentaires dans les comités. -les comités et les animateurs du projet aux techniques simplesde former de prévention, de protection et de lutte contre les feux de brousse. -Dencourager les visites déchange dexpériences entre les comités. -Détendre lanimation sur les feux jusquaux écoles.
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De poursuivre lanimation sur le défrichement contrôlé avec plus dattention sur la protection des berges des cours deau.
Dimpliquer beaucoup plus les Peulhs sédentaires dans la recherche de solution pour une transhumance plus pacifique et pour le règlement à lamiable des conflits qui en découlent.
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INTRODUCTION Les feux de brousse sont avec le défrichement et la transhumance trois facteurs importants de destruction rapide des ressources naturelles notamment ligneuses dans la région de Bassila. Le Projet Restauration des Ressources Forestières dans la Région de Bassila ( P R R F ) sattaque au problème par léducation et la sensibilisation que ses animateurs et animatrices mènent en direction des populations des villages daction pour une prise de conscience et le changement de comportement. La complexité de ces tâches vient dune part du fait quil sagit de pratiques séculaires faisant partie des habitudes et dont le paysan ne semble pas percevoir limpact nocif sur les ressources naturelles et dautre part, sagissant de la transhumance, de la quasi-impossibilité de contrôler le déplacement et la mobilité de Peulhs ayant peu de contact avec les populations des milieux quils traversent. Afin dapprécier les résultats obtenus par le Projet, et pour faire un bilan global de ses actions, 12 villages dans sa zone daction et 5 villages hors-projet ont servi de cadre dobservation et de points de collecte dinformations. Le 6è village hors-projet a été laissé compte tenu des informations déjà obtenues au niveau des 5 premiers. La comparaison entre les deux zones permet de nuancer les résultats obtenus par le Projet et de faire une appréciation juste des actions quil a menées. Les points forts et faibles des actions ont été mis en exergue et des suggestions et recommandations pour renforcer les acquis faites. 1-XUEBEDSUOR:ESGLATIESDONFES 1.1La gestion des feux de brousse dans les villages suivi par le projet. Les résultats obtenus par le projet seront évalués à partir de deux critères principaux, à savoir le degré de conscientisation et dorganisation des villageois pour une utilisation rationnelle des feux de brousse, et surtout le degré dutilisation des feux précoces contrôlés critère objectif résultant du premier.
7 1.1.1- Degré de conscientisation et dorganisation des lag vil eois Le projet a fait un remarquable travail déducation et de conscientisation des populations pour la généralisation des feux précoces contrôlés et la réduction des feux tardifs dévastateurs. Les comités villageois de lutte contre les feux de brousse, structures légères et nécessaires pour la mobilisation des villageois existent aujourdhui pratiquement dans tous les villages où le projet mène ses actions. Leur degré de motivation et leur dynamisme varient certes dun village à lautre, mais un trait commun les lie tous, celui de contribuer à une meilleure utilisation des feux de brousse. La différence entre les comités apparaît dans leur grandeur numérique, certains étant constitués de 10 membres et plus (Diépani) pendant que dautre nen comptent que 02 (Guiguisso), dans leur durée dexistence qui varie dà peine un an pour les plus récents à plus de trois ans pour dautres. Ces différences ont inévitablement des effets sur leur efficacité. A partir de lintérêt quils portent au sujet, de la compréhension qu ils en ont et de leur manière de sorganiser pour mobiliser les populations au cours de la campagne des feux de brousse, bref de leur efficacité, les comités se répartissent en deux groupes . Le premier groupe est constitué de comités assez dynamiques qui paraissent comprendre assez bien leur rôle et semplient à le jouer. Il sagit des comités de Diépani, Nagayilé, Nioro, Mborko, Manigri et Kadégué. Au second groupe font partie les comités de Taba Frignioun, Igbèrè, Dengou et Guiguisso, qui manifestes un dynamisme moindre. Toutefois cest la vérité-terrain, autrement dit le degré dallumage des feux précoces contrôlés, limportance des feux tardifs et des dégâts causés qui permet de nuancer ce jugement en lui donnant plus dobjectivité. Adjiro quant à lui, ne dispose pas encore de comité de lutte contre les feux de brousse. La participation généralement forte des villageois aux rencontres tenues aux cours de cette mission avec les comités dans chacun des douze villages pour discuter de lorganisation des campagnes dallumage des feux et leur contribution active aux débats témoignent aussi dune certaine prise de conscience sur le problème des feux de brousse, et de la volonté manifeste duvrer pour inverser la tendance. Tous ces acquis quil faut consolider sont à mettre à lactif du travail danimation du projet.
8 Allumage des feux précoces contrôlés et réduction des feux tardifs destructeurs. Cest lindicateur principal et objectif permettant de suivre lévolution du projet quant à lefficacité de l animation. 1.1.2.1-Bilan de lanimation par la méthode dévaluation visuelle qualitative des feux de brousse. Pour évaluer le degré dallumage des feux précoces dans ses zones dacti on et limportance des feux tardifs dévastateurs il a été utilisé au niveau du projet une méthode basée sur lestimation visuelle par les animateurs / animatrices de létendue des superficies brûlées en feux précoces ou tardifs. Cette méthode destimation présente de grandes marges derreur, elle est trop subjective, le degré de précision dépendant de lanimateur et de son expérience pour lestimation visuelle de vastes étendues. Par ailleurs, la méthode ne met pas à la disposition des animateurs une manière de procéder pour réduire les marges derreur dans lestimation des superficies brûlées. Je suggère les améliorations suivantes à ladite méthode afin de réduire les marges d rreur. e 1- lévaluation de la qualité du feu précoce se fera en fin décembre. La semaine dévaluation sera la même pour tous les animateurs et tous les terroirs. 2- Lanimateur choisira un certain nombre de sentiers à partir desquels il fera les observations. Chaque année il empruntera les mêmes sentiers qui seront aussi utilisés pour lévaluation de la qualité des feux tardifs. De préférence aux fins de comparaison, il fera les mêmes circuits que pour les observations suivant la méthode dévaluation quantitative des superficies brûlées décrite plus loin. Tous les 1000 m par exemple sur le parcours, il évaluera la qualité feu qui a brûlé lespace que sa vue embrasse tout autour de lui. 3- Afin de faciliter cette évaluation et éviter de grandes erreurs dans lappréciation par lanimateur de létendue brûlée, lespace que sa vue embrasse à chaque observation sera divisé mentalement en quatre portions et la qualité du feu affectée du chiffre correspondant sera définie de la façon suivante :
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Feux Précoces : 1-Insuffisant : surface brûlée inférieure au ¼ de la surface totale destinée au brûlage. 2- dePassable : surface brûlée comprise entre ¼ et ½ la surface totale. 3- surface brûlée comprise entre ½ et ¾ de la surface :Bien ou normal totale. 4-Très bien :surface brûlée supérieure à ¾ de la surface totale devant être brûlée. A la fin de tout le parcours retenu pour le terroir concerné, lanimateur fera la sommation de tous les chiffres obtenus et en déduira une moyenne qui définit la qualité globale moyenne du feu précoce dans ledit terroir. A titre d exemple, supposons que lanimateur a fait 10 observations de qualité insuffisante, 15 de qualité passable, 20 de qualité bien et 2 de qualité très bien, la somme totale des valeurs obtenues donne : 10X1 + 15X2 + 20X3 + 2X4 = 108 pour un total de 47 observations. On en déduit la valeur moyenne définissant la qualité du feu. Dans notre cas elle est égale à 2,3, soit 2. Le feu précoce est dans notre exemple passable au niveau du terroir considéré. Pareillement, la qualité des feux tardifs pour le terroir considéré sera définie en procédant de la même façon que pour le feu précoce. Le moment dobservation sera fin mars et les points dobservation pour les feux précoces serviront également à lobservation des feux tardifs. Leur qualité sera appréciée de la façon suivante : 1- Négligeable : la surface brûlée en feu tardif est inférieur au ¼ de toute la surface susceptible de brûler . 2- cette deest comprise entre ¼ et ½Assez important : la surface brûlée surface. 3-Important : cette surface est comprise entre ½ et ¾ . 4- :Très important elle est supérieure aux ¾ de toute la surface susceptible de brûler. NB: Le passage de feu précoce réduit dautant les surfaces susceptibles de brûler en feux tardifs. Il faut en tenir compte pour lestimation des surfaces brûlées tardivement. La fiche de suivi du feu pourra être présentée sous la forme suivante : FICHE DE SUIVI 15 : Feux, Transhumances, Défrichements.
10 Animateurs Village Qualité Nbre ha feu Qualité Nbre ou Resp. Langue de feu précoce feu ha feu de Zone précoce 31/12 tardif tardif 31/3 31/12 au 31/3 Quant aux dégâts et incendies éventuels au cours de lallumage des feux précoces ou causés par les feux tardifs, ils feront lobjet dobservations qui accompagneront la fiche. De mes observations sur le terrain, les qualités des feux précoces et tardifs se présentent comme suit :
11 FICHE DE SUIVI : des Feux dans les villages échantillons retenus. Animat.ouResp.ZoneVilleQuartierQualitéNbreQualitéNbrehaQuali.NbrehaNbreTyped.ConflittypeCamp Peul feux d ha feux feux tardif Défri. nouveaux conflits transhu- de Village précoces feux tardifs 22/3/00 Contrô- défri mants règlement au précoce 22/3/00 lés chemt. au 31/9/99 31/12/99 31/12/99 Contrôlés ABDOULAYE IssaDengou 3 2 3 2 ADAM IbrahimKadégué 2 3 Bodi 2 3 Kaouté AKAKPOClaudine 3 2 Frignioun ( GOMINA Issiaka) AMIDOU Djibril M Borko 3 2 Angara Débou 2 3 ATTA Sahadatou 3Nagavilé 2 ( AVAKOUDJO JulienBIAO Alassane Manigri 3 2 Igbèrè 2 3 GOUNOU OrouDan (Ville Bassila) Taba 2 3 NDA RomaiGuiguisso 2 3 n 3 Diépani 2 OGBOLO Codjo 2 Adjiro 3 OUMAROU Moky Nioro 2 3 Dengou, Kadégué,Nioro, Mboko, Manigri et Diépani : Qualité des feux précoces : 3 Qualité des feux tardifs : 2 Les surfaces brûlées précocement sont grandes, apparemment supérieures ou égales à la moitié de lespace pouvant subir le passage du feu. Cependant les surfaces brûlées plus tard en feu tardif ou qui sont susceptibles de lêtre sont assez importantes à peu près la moitié de toute la superficie qui subit le passage annuel du feu. Frignioun, Igbèrè, Taba, Nagayilé, Guiguisso et Adjiro présentent entre eux une situation similaire des feux qui est caractérisé par : Quantité des feux précoces 2 Quantité des feux tardifs 3. En effet, les superficies soumises aux feux précoces paraissent plus faibles que celles incinérées en feux tardifs qui ont été importants. 1.1.2.2 - Bilan de lanimation par la méthode dévaluation quantitative des superficies brûlées. Cette méthode qui avait été dailleurs proposée au projet en 1996 a lavantage de réduire considérablement la part de subjectivité dans lestimation des superficies brûlées et de mettre à disposition des éléments de comparaison constants et objectifs entre différentes campagnes. Rappel des points essentiels de la méthode :