etude violence enfants
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ETUDE SUR L'ETAT DES LIEUX DES VIOLENCES SEXUELLES FAITES AUX ENFANTS DE LA RUE ET AUX FILLES CLANDESTINES DANS LA VILLE DE OUAGADOUGOU BURKINA FASO. èmeETUDE REALISEE DANS LE CADRE DU 13 COURS INTERNATIONAL DE FORMATION EN RECHERCHE ACTION OUAGADOUGOU / juillet 2004 - juin 2005 OUSSOUMANA - SAWADOGO oussousawad2002@yahoo.fr 1 DEDICACES Ce modeste travail est dédié à tous les travailleurs des rues et à tous ceux qui travaillent dans les structures d'encadrement des enfants et jeunes de la rue et des filles clandestines dans la ville de Ouagadougou. Puissent les résultats de la présente recherche nous inviter à réfléchir et surtout à mieux prendre en charge la population cible, victime des violences sexuelles. REMERCIEMENTS Nous formulons toute notre gratitude à : - Monsieur le chef de mission de Médecins Sans Frontières Burkina - Monsieur le coordinateur médical de la Mission MSF Burkina - Madame la coordinatrice du Projet Enfants de la Rue - Equipe Médico-psychosociale du Projet Enfants de la Rue èmeQui, malgré les contraintes, nous ont permis de prendre part à ce 13 cours international de formation en recherche action. Nous remercions très sincèrement le Centre international de formation en recherche action (CIFRA) qui a financé notre participation à ce cours. Nous sommes ...

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                  TEDU EUS RETL' DAT LESUXIESED OIV CNELS SELLESEXUETES  FAINEAFUA XEDL TN SETE RUA IL FUX ANALC SELSENITSEDV LIELD D NA SALOUGOU BUE OUAGAD .OS    NIKRAF A    TU E        ADSNES EAEILEDR  13èE DUCADR LE ANRETNI SRUOC emATRMFOE  DALONTITCA  NOIGAUOUODAN IO RENHEECHERC40- j iu n0250  GOU / juillet 20                                S WAAN-  OuoDAGO        OUMAOUSS   
 
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o.ho  fr002day@2uossawas
REMERCIEMENTS
 DEDICACES    Ce modeste travail est dédié à tous les travailleurs des rues et à tous ceux qui travaillent dans les structures d'encadrement des enfants et jeunes de la rue et des filles clandestines dans la ville de Ouagadougou.  Puissent les résultats de la présente recherche nous inviter à réfléchir et surtout à mieux prendre en charge la population cible, victime des violences sexuelles.               Nous formulons toute notre gratitude à :  - Monsieur le chef de mission de Médecins Sans Frontières Burkina - Monsieur le coordinateur médical de la Mission MSF Burkina  Madame la coordinatrice du Projet Enfants de la Rue -- Equipe Médico-psychosociale du Projet Enfants de la Rue  Qui, malgré les contraintes, nous ont permis de prendre part à ce 13ème cours international de formation en recherche action.  Nous remercions très sincèrement le Centre international de formation en recherche action (CIFRA) qui a financé notre participation à ce cours.  Nous sommes également très reconnaissants envers tous nos éminents encadreurs, nos collègues participants à ce cours, qui, par leurs critiques constructives, nous ont permis d'améliorer le présent travail.  A nos enquêteurs ( Issa O, Lassina Z, Adélaïde S, Nébon B, Patrice P, Léon M, Ludovic S, Aboubacar Z) et à tous les responsables des associations, ONG et services publics de la ville de Ouagadougou. A ma famille (Gâfar, Nouroudine, Ahmed et Pascaline).   MERCI pour leurs apports.   
 
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SOMMAIRE
   Partie 1          Liste des abréviations et sigles Définitions opérationnelles  I. Problèmes de recherche / justification II. But pratique III. Question générale de recherche IV. Questions spécifiques de recherche V. Considération éthique       VI. Méthodologie  Type de l’étude / population / échantillon / lieu  Période d’enquête  Collecte des données  Les enquêteurs  Dépouillement, saisie, analyse et traitement des données VII. Résultats  Description de l’échantillon EDR/FC  Les types de violences sexuelles  Perception des violences sexuelles par les EDR/FC  Les dispositions spécifiques pour lutter contre les violences sexuelles VIII. Conclusions pratiques Faible accès des victimes de violences sexuelles à une prise en charge  Gain en savoir  Ce qui a été fait IX. Recommandations  Améliorer l’accès et la prise en charge des victimes de violences sexuelles  Plan d’action X. Références bibliographiques  Partie 2           Récits de vie Transcription des résultats  Annexes          Annexe 1 : Plan d’analyse  Annexe 2 : Plan méthodologique Annexe 3 : Interviews individuelles semi-structurées pour intervenants Annexe 4 : Questionnaire pour EDR/FC Annexe 5 : Questionnaire dufocus group Annexe 6 : Questionnaire sur les récits de vie Annexe 7 : Codes et données statistiques EPI infos           
 
P 4 P 4 P 5 P 6 P 7 P 7 P 7 P 7 P 8 P 8 P 8 P 8 P 8 P 8 P 9 P 9 P 9 P 9 P 14 P 15 P 15 P 15 P 15 P 15 P 16 P 17 P 18 P 18 P 33 P 37 P 37 P 38 P 38 P 39 P 41 P 41 P 42
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PARTIE 1  LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES   EDR Enfants De la Rue  F C Filles Clandestines  I I S S Interview Individuelle Semi-Structurée  M S F Médecins Sans Frontières  C I F R A Centre International de Formation en  Recherche Action M S Ministère de la Santé  M A S S N Ministère de l'Action Sociale et de  la Solidarité Nationale M J Ministère de la Justice  Q S R Question Spécifique de Recherche  O M S Organisation Mondiale de la Santé  R D Ressources Disponibles  R M Ressources à Mobiliser  O N G Organisation Non Gouvernementale  Z A C A Zone d'Aménagement Commerciale  et Administrative D P E A Direction de la Protection de l'Enfant  et de l'Adolescent.  I S T Infection Sexuellement Transmissible  S I D A Syndrome d'Immuno-Déficitaire Acquis    E P I -6 Epi Info versión 6             
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  DEFINITIONS OPERATIONELLES   Violence sexuelle ou agression sexuelle Tout acte sexuel commis sur autrui par une personne connue ou pas, utilisant toutes formes de contraintes (violence physique, drogue, chantage, torture psychologique …) dans tout contexte sans tenir compte du lieu.  Abus sexuel C'est de la violence sexuelle surtout utilisée dans les cas d’enfants, d’adolescentes et d’adolescents alors que l'abuseur est en position de responsabilité, d'autorité ou de domination. L'abus sexuel est donc un acte mettant en jeu un rapport d'inégalité. Cette inégalité inscrite dans un rapport de force constitue un abus de pouvoir.  Viol C'est un acte de pénétration, même légère, de la vulve, de l’anus ou de la bouche, imposé notamment par la force physique (usage de couteau, arme à feu, coups et blessures) en utilisant un pénis, d’autres parties du corps ou un objet.  Prise en charge Suivi médical, psychologique, social et réparation juridique des victimes.  Filles clandestines Filles âgées de 9 à 18 ans, vivant en rue ou dans un logement précaire, à plusieurs, obligées de se prostituer clandestinement pour survivre.  Enfants de la rue Enfants vivant dans la rue et ayant coupé les relations avec la famille.  Sites Lieux où les enfants de la rue se rencontrent soit pour y dormir, se cacher ou pour mener une activité quelconque.  Points d'écoute Lieux de rencontres identifiés dans les quartiers par les travailleurs de rues de MSF et les EDR/FC pour échanger sur les problèmes de ces derniers ou pour mener des groupes de paroles et de soutien.                                                   
 
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  I. PROBLEME DE RECHERCHE / JUSTIFICATION  Le projet Médecins Sans Frontières "Assistance Médico-psychosociale aux enfants de la rue, aux filles clandestines de Ouagadougou " est actif depuis 1997. Il s'est fixé comme mission de lutter contre l'exclusion sociale et la stigmatisation des enfants et jeunes de la rue, considérés comme boucs émissaires de tous les maux pour qu'ils trouvent une place dans la société Burkinabé. Aussi s'est-ilfixé pour objectif général de favoriser l’intégration des enfants de la rue et des filles clandestines dans et par la société Burkinabé. L’un des objectifs spécifiques du projet est « de susciter l’implication de la société Burkinabé dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants de la rue et aux filles clandestines. Le projet a une bonne expérience dans la problématique enfants de rue et filles clandestines. L'équipe terrain, composée de personnels médicaux, d’éducateurs sociaux et de psychologues travaille exclusivement en rue depuis six (6) ans. La proximité et la confiance que l'équipe a su instaurer auprès des enfants et filles, et l'expérience accumulée ont permis au projet d'atteindre la plupart des objectifs. Cependant, l’objectif d’impliquer la société dans la lutte contre les violences faites aux enfants et filles clandestines demeure insuffisamment couvert. En effet l’équipe ne maîtrisant pas certaines données de la problématique, ne sait pas comment et à quel niveau développer des activités adaptées. Le constat est que, malgré la bonne relation de confiance qui existe entre le projet et la population cible, les victimes n’ont pas recours aux services de MSF en cas de violences sexuelles. Ceci pourrait s’expliquer par plusieurs raisons : le sexe est un sujet tabou dans nos sociétés et de ce fait, la population cible en parle peu. Déjà exclue du fait de son statut, elle a peur des représailles possibles de la part de l'agresseur ou d'être stigmatisée par la société. A cela s'ajoute la mauvaise coordination des différents acteurs de terrain, entraînant une absence totale de stratégies efficaces de prise en charge de cas de violence sexuelle.   Les conséquences sont entre autres, l’abandon des victimes à elles-mêmes. Les agresseurs ne sont pas inquiétés. Il y a alors persistance du phénomène engendrant des troubles graves chez ces enfants et jeunes: troubles physiques, psychologiques, grossesses indésirées, avortements clandestins, IST/VIH/SIDA.  L'équipe a cependant pu mener plusieurs actions entrant dans le cadre du suivi et de la prise en charge des enfants de la rue et des filles clandestines victimes de violences sexuelles. Des groupes de paroles ont été ainsi organisés au profit de victimes, pour leur permettre de s’exprimer. Le suivi par le psychologue et la prise en charge médicale ont été également organisés. Une prospection pour identifier des services de santé capables de prendre en charge les cas éventuels a été faite. Par ailleurs, en partenariat avec les associations et ONG intervenant auprès des enfants de la rue, le projet a organisé une rencontre avec les partenaires pour témoigner et présenter les difficultés que l’équipe terrain a rencontrées dans la gestion des quelques cas de violence sexuelle afin d’obtenir un appui dans ce sens.  En dépit de toutes ces actions développées, les violences sexuelles demeurent un grand problème pour les enfants de la rue et les filles clandestines : on ignore l'état des lieux, on ne sait pas comment les victimes vivent ces violences, quelle est son ampleur au sein de la population cible, encore moins ce qui existe dans le domaine de la prise en charge ni qui fait quoi? Néanmoins, il est possible de parvenir à une meilleure connaissance de la problématique des violences sexuelles faites aux enfants de la rue (y compris les filles clandestines) afin de redéfinir les actions pertinentes à mener. Les actions suivantes pourraient être envisagées :  sur les nécessités d’une prise en chargeSensibiliser les victimes et leur proches pluridisciplinaire (santé, psychosociale, et juridique); en général les victimes sont surtout préoccupées par les soins de leurs blessures, ignorant les autres conséquences comme les grossesses, les IST/VIH, les troubles psychiques, etc.  en charge de la population cible. C’est une populationCréer des cadres adaptés pour une prise exclue, très mobile, qui manque de repère dans le temps. Il est absolument nécessaire d’en tenir compte pour un meilleur suivi dans la prise en charge.  protocole de prise en charge adapté; très souvent le protocole de prise en chargeRédiger un varie selon le praticien. Il n’existe pas protocole de référence dans le domaine et il n’est pas rare qu’on constate des insuffisances graves dans la prise en charge.  Accompagner les victimes pour une réparation juridique (sensibiliser les victimes pour qu’elles dénoncent leurs agresseurs et portent plainte) .  
 
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Mais pour mieux cerner le problème des violences sexuelles faites aux enfants de la rue et aux filles clandestines et susciter une implication de tous les acteurs, il nous faut réunir certaines informations qui nous manquent: - Quelles formes de violences sexuelles et quelle en est l’ampleur ? - Quelles sont les pratiques des cibles en cas de violences sexuelles (recours vers les structures et organisations de soutien)? - problème des violences sexuelles (aspect connaissance,Comment les cibles perçoivent le aspect attitude face aux violences sexuelles, aspects attentes par rapport à la prise en charge des violences sexuelles commises à leur endroit)? - Qu'est-ce qui existe (organisation, association, intervenant sur le problème spécifique, les textes de lois…)? - Que font-elles concrètement et comment le font-elles? - Quelles sont leur attentes par rapport à la lutte contre les violences sexuelles?  Notre préoccupation pour cette recherche est donc que : "La situation des violences sexuelles faites aux enfants de la rue (y compris les filles clandestines) et les déterminants de la prise en charge ne sont pas bien connus"  Cette recherche nous permettra, à terme, de mieux cerner le problème des violences sexuelles dans le contexte de la rue et organiser, de concert avec les partenaires, des réponses appropriées et adaptées au milieu.    II. BUT PRATIQUE   Faire l'état des lieux sur les violences sexuelles faites aux enfants de la rue (y compris les filles clandestines) afin d'identifier et de mettre en œuvre des actions pour une meilleure prise en charge.    III. QUESTION GENERALE DE RECHERCHE    Quel est l'état des lieux des violences sexuelles faites aux enfants de la rue (y compris les filles clandestines) ?    IV. QUESTIONS SPECIFIQUES DE RECHERCHE         1.  aux enfants de la rue (y compris les fillesQuels sont les types de violences sexuelles faites clandestines)?  2. Comment les enfants de la rue (y compris les filles clandestines) perçoivent-ils les violences sexuelles (Connaissance du phénomène, attitude, appréciation de la prise en charge, etc..)? 3. Quelles sont les dispositions spécifiques existantes pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants de la rue (y compris les filles clandestines)?    V. CONSIDERATION ETHIQUE les différents intervenants  Une autorisation d'entreprendre la présente recherche a été acquise auprès des responsables terrain de MSF ainsi que du siège. Le titre de l'étude, son but, ses objectifs et le chronogramme des activités leur ont été communiqués. Nous avons également expliqué le projet de l'étude aux enfants et jeunes de la rue et aux filles clandestines de la ville de Ouagadougou qui ont donné leur accord de participation.     
 
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VI. METHODOLOGIE  1.TYPE DE L'ETUDE / POPULATION / / LIEU ECHANTILLON  La présente étude se veut qualitative. Elle permettra, à terme, au Projet Enfants des Rues de Médecins Sans Frontières et aux autres intervenants dans le domaine, d’avoir assez d’information sur les violences sexuelles faites à cette population spécifique afin d’engager des actions appropriées dans la lutte contre ces violences. L'interview individuelle semi structurée, lefocus group, les récits de vie et la revue littéraire ont été utilisés comme instruments de recherche d'informations. Notre cible est constituée d'enfants et de jeunes de la rue, des filles clandestines, les différents intervenants dans le milieu, les associations, ONG et institutions intervenant dans la lutte contre les violences sexuelles, les acteurs du Ministères de la Santé, de l'Action Sociale et Solidarité Nationale, de la Justice, des Droits Humains. L'étude s'est déroulée dans la ville de Ouagadougou.               Tableau récapitulatif de l'échantillon Types de population Nombre Enfants de la rue (EDR) 123 Filles clandestines (FC) 64 Responsables ONG et associations 24 Psychologues 3 Gynécologues 5 Médecins 2 Magistrats 3 Commissaires police 5 Avocats 2 Total 231  2. PERIODE D'ENQUETE   L'enquête s'est déroulée du 02 février 2005 au 06 juillet 2005.  3. COLLECTE DES DONNEES   L'IISS à l'intention des EDR et FC leur a été administrée sur leurs sites en rue (93 EDR et 57 FC) et dans les centres d'accueil et d'hébergements (30 EDR et 7 FC). Quant à celle adressée aux responsables des structures et autres services (24), elle a été administrée dans leurs lieux de travail.  Dans son ensemble, l'IISS a été menée par les enquêteurs sous la supervision du chercheur. Lesfocus group et les récits de vie ont été organisés sur les sites et dans les points d'écoutes. Les résultats des focus groupont été enregistrés puis retranscrits et ceux des récits de vie ont fait l'objet d'une prise de note.  Les récits de vie ont été menés par le chercheur lui-même, qui a également animé, avec l'appui des enquêteurs les séances defocus group.  4. LES ENQUETEURS  Les enquêteurs sont:  et jeunes de la rue dans des centres fermés des enfants 3 encadreurs  5 travailleurs de rue (4 hommes, 1 femme) pour l'IISS etfocus group en rue sur les sites et dans les points d'écoute 1 travailleur de rue (le chercheur) pour les récits de vie en rue et dans les points d'écoute   Les enquêteurs ont été formés à la technique d'animation defocus group de remplissage des et questionnaires de l'IISS.  5. DEPOUILLEMENT, SAISIE, ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNEES.  
 
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 Les données ont été présentées et analysées avec un logiciel EPI Info version 6. Un plan d'analyse a été conçu pour l'exploitation des résultats.   VII. RESULTATS   1. DESCRIPTION DE L'ECHANTILLON EDR/FC (187)  Tableau descriptif de l'échantillon Résidence Age Niveau d'instruction Durée en rue parents Statut Non École  10-15 16-18 + de 18 aniquePrimaire Secondai - 5 + de 61-2 3O Provin scolarisé cor uaga re ans ans ans ans ans ans ce  EDR/FC 68/12 49/40 6/12 49 41 67 30 134 47 6 67 120 Total 80 89 18 49 41 67 30 134 47 6 67 120 Pourcent43% 47,5% 9,6% 26% 22% 36% 16% 72% 25% 3% 36% 64% age   2. LES TYPES DE VIOLENCES SEXUELLES    Au niveau de l’IISS : la majorité des EDR/FC ont été victimes d’abus sexuel 147/187 soit 78,6%, répartie comme suit:   Tableau récapitulatif sur les types de viol Types de violence sexuelle Nombre Pourcentage Viol 74 50% Attouchement 52 35% Séquestration 14 10% Prostitution forcée 7 5%    Une victime peut subir plusieurs violences à la fois. Comme le confirme cette fille de 17 ans, victime d'un viol collectif et d'attouchements, dans le récit de vie N°6: " Pendant qu’un te baise, les autres te touchent partout. Et dès que celui qui est sur toi fini, immédiatement un autre reprend. Ils te font prendre toutes les positions. Les bâtards sont infatigables. Vraiment je n'ose pas te raconter tout ce qu'ils ont fait".  Nous avons eu la même confirmation dans lesfocus group,en témoigne cette intervention de S. dans le focus groupFC de Dapoya: " Il y a des gens qui vont dans le vagin et dans l'anus. Si tu ne te drogues pas tu ne peux pas tenir".   3. PERCEPTION DES VIOLENCES SEXUELLES PAR LES EDR/FC  Connaissance du phénomène - Au niveau de l’IISS, 168/187, soit 89,8% des EDR/FC reconnaissent l’existence du phénomène et tous le considèrent inacceptable. - Comme le confirme cette fillette de 14 ans dans le récit de vie N°7 : " Plusieurs fois j'ai été obligée de faire des rapports avec les aînés. Même la semaine passée, Rasta m'a baisée de force. Je n'ai pas le choix. Ils sont là, le jour où l'envie de baiser leur vient en tête ils se promènent en rue et choisissent celles qu'ils veulent". -Tout comme ce garçon qui déclare dans lefocus groupEDR du centre ville :  "Je peux dire que nous avons quelques fois des rapports non voulus. Mais nos rapports sexuels sont surtout guidés par le besoin d'avoir de quoi manger, fumer du joint. Les "peaux gras" (blancs) profitent nous faire boire leur sperme".   9
Contexte de survenue des violences  Plusieurs moyens sont utilisés par les agresseurs pour avoir leurs victimes. Le tableau ci-dessous nous décrit les différents pièges qui sont tendus aux EDR /FC pour abuser d'eux.  Tableau récapitulatif de motif pour les EDR/FC Avoir de l'argent 55/147 37,5 % Eviter de se faire battre par l'agresseur 53/147 36 % Eviter d'être dénoncé 14/147 9,5 % Eviter des rafles des agents des forces de l'ordre 19/147 13 % Rester dans le groupe 6/147 4 %    Qui sont ceux qui pratiquent ces violences sur les EDR/FC et où les pratiquent-ils?  Tableau récapitulatif des agresseurs Population Générale 51/147 34,6 % Aînés de la rue 40/147 27,2 % Blancs 34/147 23,1 % Agents des Forces de l'ordre 22/147 15 %  Selon l’IISS, 51sur les 147 victimes, soit 34,6 % ont été abusées par des riverains qui utilisent plusieurs méthodes pour abuser : violence physique avec des armes blanches, l’argent et la drogue. 27,2 % des abus sont l'œuvre des aînés de la rue, dont certains parmi eux sont des proxénètes, ”protecteurs” et 23,1 % sont commis par des blancs qui utilisent l’argent pour pratiquer soit la sodomie ou des attouchements sexuels. Enfin, 15% sont commis par des agents des forces de l’ordre qui profitent des rafles policières et autres moments de patrouilles pour violenter et violer surtout les FC. Compte tenu de leur état de vulnérabilité, les EDR/FC sont abusés partout sans craintes, au vu et au su de la population. Ainsi 62,5% des victimes (92/147) ont été violées en pleine rue tandis que les autres ont été abusées soit dans des maisons en construction ou quelques fois pour les FC, dans des chambres de passe et dans les lieux de garde à vue ou à domicile (Cf. tableau ci-dessus)  Lisons les encadrés ci-après qui illustrent dans quels états ces enfants sont violés.  "La première fois c'était une nuit où il a bien plu. Il était minuit passé. Tout était bien noir. Je dormais sous les tables. Un monsieur est venu me réveiller. Il m'a mis un couteau sur la poitrine et m'a dit de le suivre. Je tremblais mais je ne pouvais que le suivre. Plus loin sous un autre hangar, il m'a dit d'enlever ma culotte parce qu'il veut me 'mogou' (enculer quelqu'un). Comme mon geste était lent, il ma giflé. J'ai compris qu'il pouvait me blesser mortellement. J'ai vite cédé. Il a lavé mon anus avec l'eau de pluie puis a lavé son’ bangala’ (pine). Puis il a enfoncé sa pine dans mon anus. J'ai crié. Mais il a continué ses mouvements. Ses ongles m'ont blessé aux épaules. (Il montre les cicatrices). Puis quand il a fini avec moi, j'ai beaucoup vomi. Il ne m'a rien dit. Il s'est habillé et il est parti. Maintenant je le connais. Il loge vers la salle de ciné de…….. Il a fait la même chose avec au moins six(6) de mes camarades que je connais. Mais nous allons un jour l'avoir. Nous allons le poignarder à mort." Silence……5mn. (Garçon de 14 ans du site CDG, récit de vie N°3)    bé est malheureusement décédé deux (2) semaines“…La police arrêté. J'avais mon bébé (ce bé m'a après). C'était la nuit de vendredi à samedi. Le lendemain samedi, le policier de garde m'a réveillée. Il m'a dit : «ou tu acceptes que je te couche ou tu poiroteras ici ». Je n'ai pas répondu et il s'est mis à enlever son pantalon. J'ai cédé. Entre temps, le bébé nous regardait. Je lui ai dit que c'était grave et cela aurait de graves conséquences. Il a simplement couvert le visage du bébé avec mon pagne. C'est peut-être la raison de la mort de mon bébé. J'en ai souffert…. M'a envoyé voir un psychologue à l'hôpital.Depuis, j'en souffre moins… ’’(A, FC de la gare routière,focus group routière)FC gare   10
"Le chef M. m'a dit: "soit tu te courbes pour que je pisse dans ton sale derrière ou tu passeras 2 semaines ici au commissariat". Quand je lui ai dit de porter un préservatif, il m'a dit," fils de pute, si j'étais malade je ne serais pas policier". Puis il m'a donné un coup de pied dans le cul. " Je me suis courbé et après il m'a libéré". Mais depuis je me sens souillée par la position utilisée car elle  est interdite chez nous." (M, FC de la gare routière,focus groupFC gare routière)
Nombre de cas 76 38 26 13 6
   Tableau récapitulatif des lieux de violence sexuelle Lieux Rue Maison en construction Lieux de garde à vue Chambre de passe Centre d'hébergement EDR/FC    Connaissance sur les conséquences des violences sexuelles 107/187, soit 57% des EDR/FC pensent que les abus sexuels peuvent entraîner le SIDA contre 33% qui disent qu’ils sont à l’origine des IST (Infections Sexuellement Transmissibles). 85/187, soit 45% disent qu’un abusé sexuel peut avoir une déchirure anale et/ou vaginale pouvant entraîner une incontinence anale comme le déclare ce garçon de 11ans, nouvellement venu en rue, dans le récit de vie N°2 , violé dans l’espace ZACA (Zone d’Aménagement Commerciale et Administrative)  "…Beaucoup de sang a coulé dans mon anus. Je ne pouvais pas marcher. Pendant 5 jours je ne pouvais pas aller à la selle. Mon corps se chauffait…"  Pas plus que cette FC qui affirme au cours dufocus groupde Dapoya :  "… . Nous avons fréquemment des maladies. Ça coule en bas. Le soir quand on est en rue, on a peur,   tu ne sais pas comment ça va se passer. Nous avons une vie d'enfer…’’  62,7%, (92/147) affirment que les violences sexuelles entraînent des troubles du sommeil, la peur et la consommation de la drogue. 11% des EDR/FC pensent qu’on peut avoir une grossesse après un abus sexuel. Comme le confirme Z lors dufocus groupFC de Dapoya : .. "…Les abuseurs nous donnent des IST, le Sida, les grossesses et les avortements. B. est morte suite à un avortement ".  Tableau illustratif de la connaissance des EDR/FC sur les conséquences des violences sexuelles Conséquence Réponse Pourcentage SIDA 107 57% Déchirures anales et ou vaginale 85 45% IST 62 33% Trouble de sommeil, consommation de drogue 92 62,7% Grossesse 21 11% Nausée - vomissement 40 21%  Une même personne peut citer 2 à 3 conséquences   Comment les EDR/FC vivent les violences sexuelles?  62/147, soit 42,2% des victimes pensent que les violences sexuelles font partie de la vie en rue. Mais cela n'est pas sans effets sur leur vécu. Ainsi 62,7% des victimes se sentent troublées par le phénomène: elles ressentent la peur, l’insomnie, font des cauchemars et consomment la drogue (voir tableau ci-dessus).
 
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