Etude de l ONU sur la violence-Sommaire
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RÉSUMÉ DE LA RÉUNION DE CONSULTATION « La violence est un très gros problème pour les enfants. L’enfance est la période qui compte le plus, et ce qui vous arrive lorsque vous êtes un enfant restera en vous pour le reste de votre vie. » Fillette de 13 ans, groupe de consultation de la Consultation régionale nord-américaine de l’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants INTRODUCTION L’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants, dirigée par l’expert indépendant Paulo Pinheiro, est une collaboration visant à recueillir les apprentissages clés, à dégager les pratiques prometteuses, de faire ressortir les lacunes et de mettre en évidence les possibilités d’actions. Cette étude, qui sera déposée lors de l’Assemblée générale de l’ONU en 2006, a pour objet de compiler et d’accroître les connaissances des pays à travers le monde et de les partager afin de renforcer la législation, les politiques et les pratiques visant à contrer la violence à l’égard des enfants. La Consultation régionale nord-américaine de l’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants a réuni plus de 200 représentants de la société civile et des gouvernements canadiens et américains, de même que 360 jeunes, pour qu’ils partagent leurs connaissances sur la violence contre les enfants dans différents contextes ...

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RÉSUMÉ DE LA RÉUNION DE CONSULTATION   « La violence est un très gros problème pour les enfants. L’enfance est la période qui compte le plus, et ce qui vous arrive lorsque vous êtes un enfant restera en vous pour le reste de votre vie. »  Fillette de 13 ans, groupe de consultation de la Consultation régionale nord-américaine de l’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants   INTRODUCTION  L’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants, dirigée par l’expert indépendant Paulo Pinheiro, est une collaboration visant à recueillir les apprentissages clés, à dégager les pratiques prometteuses, de faire ressortir les lacunes et de mettre en évidence les possibilités d’actions. Cette étude, qui sera déposée lors de l’Assemblée générale de l’ONU en 2006, a pour objet de compiler et d’accroître les connaissances des pays à travers le monde et de les partager afin de renforcer la législation, les politiques et les pratiques visant à contrer la violence à l’égard des enfants.  La Consultation régionale nord-américaine de l’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants a réuni plus de 200 représentants de la société civile et des gouvernements canadiens et américains, de même que 360 jeunes, pour qu’ils partagent leurs connaissances sur la violence contre les enfants dans différents contextes nord-américains. Il s’agissait de l’une des neuf consultations menées dans le monde en 2004-2005 afin d’ajouter une perspective régionale à la démarche. Un éventail de moyens ont été utilisés pour recueillir les connaissances lors de la consultation :  
 
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ƒ  des mémoires et un rapport d’examen régional préparé à l’aide des contributions de la société civile; ƒ  des questionnaires remplis par les gouvernements du Canada et des États-Unis; ƒ  des groupes de consultation impliquant 340 jeunes (de moins de 18 ans); ƒ  une réunion de consultation (1 au 3 juin 2005), organisée à l’Université de Toronto par le gouvernement du Canada en partenariat avec le Centre d’excellence pour la protection et le bien-être des enfants et l’Université Victoria et coordonnée par UNICEF Canada sous la direction d’un comité de direction binational multidisciplinaire.  Le présent document résume les délibérations de la réunion de consultation visant l’amélioration de la recherche, de la législation, des politiques et des pratiques relatives aux problèmes de violence spécifiques (actuels et émergents) auxquels font face les enfants nord-américains. Ce résumé met l’accent sur les actions possibles en matière de prévention et de réponse plutôt que de faire une mise en contexte de la violence ou une analyse détaillée de ce qui fonctionne – et comment – et ce qui ne fonctionne pas – et pourquoi –, ce qui a déjà été présenté suite à d’autres consultations (voir www.unicef.ca/mission/childProtection/violencestudy.php ).  Les points de vue cités ne sont pas nécessairement ceux de tous les participants de la consultation. Ils ont été recueillis lors des 13 tables rondes de la réunion de consultation, qui rassemblait les diverses perspectives des gouvernements fédéraux et provinciaux, des organismes non gouvernementaux, des établissements d’enseignement, des organismes de protection de l’enfance, des associations professionnelles, des groupes communautaires, des praticiens, des médias, des groupes religieux, de l’industrie et des enfants (voir la liste des participants sur le site Web). De plus, les aspects de la violence soulevés lors des tables rondes ne font pas le tour de la question. Ils soulèvent plutôt les questions fondamentales et émergentes, pertinentes partout en Amérique du Nord et instructives pour la communauté mondiale. Ci-joint, on retrouve le point de vue des jeunes participants dans les délibérations. On peut y lire leurs déclarations sans fard sur la violence faite aux enfants partout sur le continent.   Violence  Pour les fins de l’étude, la violence est définie comme toute violence physique, psychologique (psychosociale) et sexuelle infligée à des enfants par abus, négligence ou exploitation, comme des actes commis ou omis de forme directe ou indirecte (avec une emphase sur la violence intentionnelle), qui met en danger ou nuit à la dignité, à la condition physique, psychologique ou sociale ou au développement de l’enfant.   Enfant Un enfant désigne tout être humain dès sa naissance et en dessous de l’âge de 18 ans.     
 
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ACTIONS TRANSVERSALES PRIORITAIRES  La participation massive à la Consultation régionale nord-américaine de l’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants a permis rassembler un grand nombre d’expertises et d’expériences variées. Des idées communes ont malgré tout émergé des tables rondes thématiques. Les possibilités d’actions communes issues de ces discussions sont présentées ci-après. Elles permettraient de répandre des pratiques prometteuses ou ayant fait leurs preuves ou encore de combler les lacunes au niveau de la recherche, de la législation, des politiques ou de la pratique.  A. Améliorer et partager nos connaissances fondées sur des preuves concernant la violence infligée aux enfants, de même que les pratiques préventives et judicieuses  L’épidémiologie et la surveillance – les méthodes utilisées pour recueillir des données sur l’incidence de la violence contre les enfants – sont, de même que la recherche évaluative, essentielles pour comprendre les racines de la violence, les facteurs qui lui permettent de sévir et, plus important encore, les façons fondées sur l’expérience de la prévenir et d’y répondre. Cependant, la violence demeure une réalité insaisissable. Les difficultés sont nombreuses : définitions multiples de la violence; variation des objectifs et des méthodes de cueillette de données d’un pays et d’une région à l’autre; répétition et triangulation des méthodes pour en évaluer l’incidence réelle; comparabilité dans le temps et dans l’espace; manque de collaboration entre les professionnels et les limites de juridiction; et bases d’échantillonnage qui ne représentent pas les populations marginalisées.  Les États-Unis et le Canada sont des états fédéraux où les compétences relatives aux services à l’enfance sont divisées et parfois même partagées entre le gouvernement fédéral, d’une part, et les états ou les provinces, d’autre part. Cela étant, il peut être difficile de faire en sorte que les enfants soient protégés de la violence au moyen des meilleures politiques et pratiques qui soit. L’écart entre les normes et les pratiques des différentes autorités touche l’âge maximal pour recevoir des services de protection à l’enfance, la responsabilité de rapporter les abus et les négligences, etc. Ces écarts, de même que le partage de compétences et le chevauchement de ces dernières, font en sorte que trop d’enfants tombent dans les mailles du filet de la protection sociale que nous nous efforçons de tisser.  On a ciblé, à partir des apprentissages clés, des pratiques prometteuses et des lacunes identifiées, les mesures concrètes prometteuses que voici :  ƒ  Utiliser des instruments de mesure nationaux exhaustifs, comparables, triangulés et stables pour évaluer de façon régulière et prévisible l’incidence réelle de la violence infligée aux enfants. ƒ  Développer l’évaluation de l’exposition des enfants à différentes formes de violence, incluant la violence dans la fratrie, la violence conjugale, la violence dans les sports, les préjudices liés à au travail, la discrimination, le rôle des genres et de l’orientation sexuelle et l’exploitation sexuelle. ƒ  Faciliter la cueillette et l’analyse de données non regroupées sur la violence infligée aux enfants souffrant d’incapacités, aux enfants demandeurs d’asile, aux enfants immigrants, aux enfants autochtones, des enfants des minorités visibles
 
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et aux enfants placés en institution. Intégrer l’utilisation de données non scientifiques et embaucher des chercheurs issus de ces communautés. ƒ  Créer et utiliser des critères cohérents pour définir les enfants souffrant d’incapacités et les enfants séparés de leur famille. Respecter les droits des autochtones de se reconnaître comme tel. ƒ  Mesurer le succès des programmes de prévention, de soutien et de traitement à différentes échelles (locale à nationale) et diffuser les données obtenues. Partager plus largement les pratiques exemplaires. ƒ  Développer le réseau de collaboration au sein des ministères et des paliers de gouvernement en ce qui a trait aux services à l’enfance, incluant les objectifs négociés, l’évaluation des résultats et la cueillette et le partage de connaissances utiles. Mieux coordonner les efforts dans le but de réduire les chevauchements et la duplication et de combler les lacunes afin de s’assurer que les enfants « ne passent plus à travers les mailles du filet » et que l’intérêt supérieur des enfants passe avant les conflits de compétence. ƒ  Créer des réseaux entre les gouvernements, les ONG, les universités et les citoyens pour favoriser le partage des connaissances utiles. ƒ  Coordonner la cueillette de données et la recherche nationales aux efforts mondiaux.   B. Mettre sur pied un bureau fédéral pour l enfance et développer et renforcer les bureaux des provinces et des états (défenseurs des enfants, commissaires ou ombudsman)  Un réseau solide de bureaux d’aide à l’enfance au niveau fédéral, provincial et au niveau des états augmenterait la protection et le bien-être des enfants. Actuellement, seulement quelques provinces et états ont des mécanismes formels de défense des enfants. Il n’y a pas de mandat clair ou conféré par la loi fédérale pour la défense des enfants, comme c’est le cas pour les aînés.  On a ciblé, à partir des apprentissages clés, des pratiques prometteuses et des lacunes identifiées, les mesures concrètes prometteuses que voici :  ƒ  Mettre sur pied, dans toutes les provinces et dans tous les états, des bureaux avec des mandats précisés par la loi qui fonctionneraient selon les « Principes de Paris » et incluraient : autonomie, pouvoir conféré par la loi, exclusivement centré sur les enfants, approche fondée sur les droits, continuité, accessible aux enfants, engagement direct auprès des enfants, lignes d’urgence, équilibre entre la protection au cas par cas et la protection systémique, financement adéquat et de multiples sources et représentation dans tous les services et établissements gouvernementaux. ƒ  S’assurer que les bureaux rendent des comptes aux jeunes et à la population en général quant à leurs résultats. Publier des rapports publics de façon régulière en consultation avec les jeunes. ƒ  Préciser les conditions des obligations du gouvernement à répondre aux rapports publiés par le bureau et les conditions de l’accès à la justice pour les jeunes.     
 
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C. Examiner et modifier les lois fédérales, provinciales et les lois d état afin qu elles soient dans l intérêt supérieur des enfants ’ ’  La ratification massive de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant a mis en place une norme mondiale concernant le droit à la survie, au développement et à la protection des enfants. Le Canada a ratifié la Convention, ce que les États-Unis n’ont pas encore fait. Dans ces deux pays, les récentes réformes législatives ont permis de faire avancer les droits des enfants (notamment dans le cas du système judiciaire pour les jeunes). Au Canada, la nouvelle Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents soutient des pratiques prometteuses en matière de déjudiciarisation, de justice réparatrice et de diminution de la violence infligée aux enfants dans les établissements correctionnels. Les États-Unis ont aboli la peine de mort pour les enfants. Toutefois, l’intérêt supérieur des enfants n’est pas systématiquement pris en compte à travers les limites légales et les limites de compétences. Un fort consensus est ressorti de la consultation à l’effet de revoir la législation nationale afin de répondre à l’intérêt supérieur des enfants et de respecter l’esprit et l’intention des normes internationales des droits humains concernant les enfants.  On a ciblé, à partir des apprentissages clés, des pratiques prometteuses et des lacunes identifiées, les mesures concrètes prometteuses que voici :  ƒ  Entreprendre des modifications législatives progressistes afin de renforcer la protection et le bien-être des enfants au lieu d’une réforme ad hoc reposant sur l’évolution aléatoire de la jurisprudence – particulièrement en ce qui a trait à la protection de la jeunesse, au système judiciaire pour les jeunes, à la loi sur l’éducation et aux obligations relatives aux autochtones. ƒ  Étendre la définition légale d’un enfant comme étant toute personne de moins de 18 ans à tous les états, provinces et territoires. ƒ  Mettre sur pied et soutenir une coalition d’organismes non gouvernementaux représentatifs afin de veiller au respect des droits des enfants et de rédiger des rapports, notamment concernant les droits des enfants souffrant d’incapacités, des enfants demandeurs d’asile, des enfants immigrants et des enfants autochtones. ƒ  Raffermir les sanctions prévues contre la violence familiale, la violence psychologique et les punitions corporelles dans la loi relative à la protection des enfants.   D. Mettre en place des mesures plus efficaces pour réagir aux risques multiples auxquels font face les enfants autochtones, les enfants membres de minorités visibles, les enfants réfugiés et les enfants souffrant d incapacités  La violence infligée aux enfants n’a pas de frontières culturelles, socioéconomiques ou géographiques. Toutefois, les enfants autochtones, les enfants membres de minorités visibles, les enfants immigrants, les enfants réfugiés et les enfants souffrant d’incapacités connaissent des risques multiples et disproportionnés dont les effets négatifs sur le développement sain des enfants s’additionnent. Ces enfants ont tendance à être particulièrement vulnérables et à être exposés à de multiples facteurs de risque qui, lorsqu’ils s’accumulent, l’emportent sur les facteurs de protection présents dans leur vie. Un leadership communautaire solide, le respect des valeurs traditionnelles
 
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et des efforts de mise en valeur des contributions des différentes communautés sont des éléments porteurs d’espoir pour la prochaine génération de jeunes.  On a ciblé, à partir des apprentissages clés, des pratiques prometteuses et des lacunes identifiées, les mesures concrètes prometteuses que voici :  ƒ  Améliorer la collaboration entre les services d’assistance sociale, les organismes œuvrant auprès des immigrants et des réfugiés et les services à l’enfance. ƒ  Favoriser les possibilités permettant aux jeunes d’avoir une image positive d’eux-mêmes et de leur héritage au sein de la société. ƒ  S’attaquer au problème de la surreprésentation des populations marginalisées dans le système judiciaire pour les enfants. ƒ  Intégrer les services à l’enfance aux programmes de soutien (aide à l’emploi, services de garde, etc.) aux familles de réfugiés et de demandeurs d’asile. Utiliser ces services pour aider les parents et les enfants à résoudre ensemble les problèmes de violence. ƒ  Étendre les services de soutien aux enfants détenus et non accompagnés de 16 et 17 ans. ƒ  Éliminer le placement des enfants séparés de leur famille dans des établissements de justice et de détention. ƒ  Réduire le temps d’attente pour la réunification des familles de demandeurs d’asile (parents et enfants). ƒ Reconnaître et soutenir les pratiques traditionnelles autochtones, incluant les  modes substitutifs de règlement des conflits. Favoriser la souplesse afin de tirer profit des forces des différentes communautés. ƒ  Partager équitablement le soutien parmi les services communautaires autochtones et non autochtones. ƒ  Soutenir des programmes de sensibilisation et d’éducation pour favoriser la connaissance de l’histoire de la colonisation des autochtones, de leur expérience et de leur contribution unique. ƒ  Désigner un procureur de la Couronne dans chaque état, province et territoire spécialement responsable de la poursuite dans les cas de violence infligée aux enfants souffrant d’incapacités. Promouvoir la collaboration entre la police, les jeunes, les écoles, les familles et les organismes communautaires en ce qui a trait à l’équité et à la violence. Préconiser des sentences équitables dans le cas d’actes violents contre des enfants souffrant d’incapacités.
  E. Faire participer pleinement les jeunes dans la création de mesures pour contrer la violence infligée aux enfants  Les enfants qui ont participé à la consultation dans le cadre de groupes de consultation ou à titre de délégués lors de la réunion étaient issus de divers environnements sociaux et géographiques. C’est étonnant à quel point nombre d’entre eux sont régulièrement hantés par de nombreuses formes de violence. Ils sont profondément conscients de l’omniprésence de la violence, de ses effets et de ses causes. Leur attitude va du désespoir à l’espoir. Plusieurs voient les adultes comme la cause de la violence dans leur vie, tout en mettant leur espoir de protection en leurs mains. La violence doit être contrée en faisant pleinement participer les jeunes. Ils doivent être impliqués et
 
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consultés dans le processus d’identification, d’élaboration et de mise en œuvre de réponses, et ce, tant au niveau de la recherche, de la législation, des politiques que de la pratique.  On a ciblé, à partir des apprentissages clés, des pratiques prometteuses et des lacunes identifiées, les mesures concrètes prometteuses que voici :  ƒ  Créer un environnement dans les services à l’enfance et les autres établissements et organismes gouvernementaux dans le but de faciliter la prise de parole chez les jeunes : utilisation d’un langage accessible pour les jeunes; utilisation de mécanismes de représentation adaptés aux enfants de différents groupes d’âge et aux capacités diverses; et autonomisation des jeunes pour qu’ils puissent faire valoir leurs droits et s’en prévaloir. ƒ  Adopter une loi comportant l’obligation statutaire d’écouter les jeunes et de les impliquer dans la formulation des lois, des politiques et des programmes. ƒ  Impliquer les jeunes à titre de chercheurs, de créateurs, de codirigeants, d’éducateurs et de participants dans la lutte contre la violence. ƒ  Fonder les services sur une bonne compréhension de la vie quotidienne des jeunes. ƒ  S’assurer que la méthodologie et les instruments de recherche et de cueillette des données sont éthiques et respectueux des droits et de la sécurité des jeunes, notamment dans le prolongement de la divulgation et de la protection de la vie privée lors de la déclaration de mauvais traitements. ƒ  Faire part des résultats aux enfants. ƒ  Soutenir plus d’initiatives venant des jeunes et d’organismes dirigés par des jeunes.
  PROBLÈMES CLÉS ET ÉMERGENTS  Les participants aux tables rondes ont fait ressortir des zones d’intervention – milieu de vie, milieu d’apprentissage et loisirs – afinde s’attaquer aux formes les plus courantes de violence ainsi qu’à ses formes émergentes en Amérique du Nord. Dans chacun de ces milieux, les services offerts sont fondamentalement réactives. Les participants ont insisté sur la nécessité d’investir dans des lois, des politiques et des pratiques préventives afin de créer un environnement où les enfants seraient plus à l’abri de la violence.  A. Violence dans le milieu de vie  « [J’ai] été battu… Je n’ai jamais compris pour quelle raison ni ce que j’avais fait de mal. Je me souviens de la frayeur et de la douleur. »  Leader auprès des jeunes, groupe de consultation de la Consultation régionale nord-américaine de l’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants   La maison et la famille offrent à la majorité des enfants la sécurité et la protection dont ils ont besoin pour assurer leur développement et leur réussite. Or, c’est dans le milieu familial plus que tout autre qu’ils subissent de la violence. La négligence, le problème le plus courant, reçoit moins d’attention que les autres formes de violence familiale. C’est
 
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majoritairement lors des premières années de leur vie que les enfants subissent de la violence et de la négligence, ce qui vient entraver un développement sain au point de vue émotionnel, physique et intellectuel et diminuer la capacité des enfants à maintenir des relations positives. L’éducation des parents est la clé de la diminution de la violence familiale, or on note un manque de consensus sur la façon d’élaborer et d’exécuter les programmes d’éducation.  Les enfants pris en charge par l’état et les institutions judiciaires vivent diverses formes de violence et d’abus. L’arrivée à un jeune âge dans le système de protection de l’enfance semble mener de la famille d’accueil et au foyer de groupe aux institutions judiciaires pour les jeunes. Le tiers des enfants en détention sont passés par les organismes de protection de la jeunesse. Trop souvent, les enfants qui ont besoin de ressources en santé mentale sont dirigés vers des établissements judiciaires. L’accent mis sur le contrôle social (p. ex. le confinement et l’isolation) et le manque de sanctions à l’égard des abuseurs encouragent une culture de la violence dans plusieurs établissements d’état.  ƒ  On a ciblé les mesures concrètes suivantes, jugées prometteuses si élaborées avec l’entière participation des jeunes :  Augmenter le financement de la recherche sur les mauvais traitements infligés aux enfants et sur leur prévention, incluant l’évaluation de programmes, les facteurs de résilience et les facteurs tampons. ƒ  Investir dans les services de protection de l’enfance afin qu’ils aient suffisamment d’employés. ƒ Réduire le surpeuplement dans les établissements gouvernementaux accueillant  les enfants et former davantage le personnel qui y travaille. ƒ  Favoriser l’éducation des familles, des employés d’établissements gouvernementaux et des enseignants en ce qui a trait au développement de l’enfant, aux stratégies de socialisation non violentes, à la discipline adéquate et à la stimulation de la culture du respect. ƒ  Mettre sur pied des services de protection de l’enfance efficaces pour les enfants autochtones. ƒ  Explorer les solutions de rechange aux prises en charge prolongées et promouvoir le recours à des pratiques différentes (p. ex. placement auprès de membres de la famille). ƒ  Investir dans le soutien essentiel aux familles d’enfants souffrant d’incapacités afin de réduire le stress et les situations pouvant mener à la violence et d’abolir la cession de la garde des enfants au profit de l’état pour obtenir les services nécessaires. ƒ  Favoriser une meilleure intégration des établissements accueillant les enfants souffrant d’incapacités. Réduire l’exclusion sociale et l’isolement, qui rendent les enfants plus vulnérables à la stigmatisation et aux abus. ƒ  Intégrer des professionnels spécialisés dans les incapacités au sein des services de protection de l’enfance. Instaurer des protocoles afin d’assurer des services aux enfants souffrant d’incapacités. Régler les problèmes de communication. ƒ  Encourager la déjudiciarisation de la justice et les solutions de rechange qui évitent qu’on instruise les enfants et qu’on leur impose des peines d’adulte et des condamnations à perpétuité sans libération conditionnelle.
 
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ƒ  S’assurer que les établissements de justice ont des mécanismes de surveillance garantissant la sécurité et le respect des droits des enfants   . ƒ  Programmes de réadaptation en santé mentale, d’éducation, de loisirs et de préparation à l’emploi. Formation et rémunération adéquates du personnel. Des établissements plus petits (moins de 200 lits). Un mécanisme indépendant de traitement des plaintes. Conseils consultatifs des jeunes. Responsabilisation efficace des adultes qui violent les droits des enfants vivant en établissement. ƒ Favoriser la participation de la communauté pour garantir une justice sûre et  sécuritaire aux jeunes : intégrer les programmes de justice à la communauté des contrevenants, instaurer et assurer le suivi de normes cohérentes et impliquer les familles et les organismes communautaires dans l’élaboration de programmes.   B. Violence dans le milieu d apprentissage  « J’ai inscrit la date et l’heure chaque fois que je me faisais harceler. Je l’ai apporté au directeur, qui a dit: “[…] J’ai des choses plus importantes à faire que de me soucier de ce qui s’est passé il y a deux semaines de ça“. »  Élève du secondaire, groupe de consultation de la Consultation régionale nord-américaine de l’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants   En Amérique du Nord, les enfants sont plus souvent des victimes de violence que des agresseurs, et les adultes sont plus souvent source de violence que les enfants. Toutefois, l’agression par les pairs est une source courante de violence dans la vie des enfants. L’intimidation – physique ou sociale –peut avoir des répercussions importantes sur les enfants, et ce, tant sur le plan émotionnel, intellectuel que physique. L’incidence de l’agression physique chez les femmes est pratiquement équivalente à l’intimidation masculine, même si la société est consciente des effets dévastateurs de l’agression sociale. L’intimidation est un cycle qui peut prendre naissance dès les premières années de la vie de famille pour ensuite s’accélérer dans la communauté. Les interventions élaborées doivent développer des solutions axées sur les compétences relationnelles et la culture du respect et s’appuyer sur les étapes de développement des enfants, les nouveaux intimidateurs, les victimes, les spectateurs et les adultes.  On a ciblé les mesures concrètes suivantes, jugées prometteuses si élaborées avec l’entière participation des jeunes :  ƒ  Investir dans la recherche et la diffusion des connaissances sur les stratégies de prévention et d’intervention efficaces en matière d’intimidation, en mettant l’accent sur le rôle des spectateurs et le rôle des genres. ƒ  Améliorer la communication et le soutien entre les parents et l’école. ƒ Transmettre des compétences aux victimes pour leur permettre de faire face à  l’intimidation : rester ferme, délimiter les frontières et demande de l’aide aux adultes. Aider tous les enfants à développer des attitudes et des compétences sociales positives.  Promouvoir la culture du respect à l’école et à la maison. ƒ   
 
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C. Violence dans les loisirs  « Les cotes sont là pour veiller à ce que les enfants ne jouent pas à des jeux trop violents, mais ça ne nous arrête pas. Mes parents savent que je joue à ces jeux et ils ne s’en préoccupent pas. »  Garçon de 11 ans, groupe de consultation de la Consultation régionale nord-américaine de l’Étude du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies sur la violence contre les enfants   La culture de la violence a envahit l’Amérique du Nord : la violence est banalisée et glamourisée dans les jeux, les jouets, les films et les sports. Les adultes et les enfants partagent un accès universel à un univers médiatique violent. On assiste à une escalade du niveau et de la quantité de violence dans les produits médiatiques, de même que du nombre d’heures que les enfants passent à « jouer » avec eux. Quant aux systèmes de cotes et aux dispositifs de contrôle parental, les recherches démontrent que les parents ne les comprennent pas et les utilisent rarement pour contrôler l’utilisation d’Internet ou le choix de film ou de jeu vidéo de leurs enfants. Sur les terrains de jeu, trop d’enfants subissent différentes formes de violence de la part des autres joueurs, des entraîneurs et des parents et perdent du coup les avantages éducatifs et sociaux potentiels du sport. Les clubs de compétition sportive valorisent souvent l’agression et mettent en péril la sécurité et le bien-être des jeunes athlètes. La violence et les blessures sont parfois même applaudies, recherchées et normalisées par les participants et les spectateurs. Le fardeau de ces formes de violence est encore plus lourd pour les enfants qui sont également exposés à la violence en milieu familial et ailleurs. La violence dans les médias et dans les autres contextes de jeu des enfants est un problème de santé sociale qui exige une réponse vaste et systémique et la collaboration de l’industrie, du gouvernement, de la communauté et des familles.  On a ciblé les mesures concrètes suivantes, jugées prometteuses si élaborées avec l’entière participation des jeunes :  ƒ  Investir dans la recherche pour déterminer comment les parents, les enseignants, le gouvernement, l’industrie et la communauté dans son ensemble peuvent introduire des stratégies permettant de médier et de contrer les normes et les valeurs apprises par les enfants dans les médias. ƒ  Améliorer l’efficacité des systèmes de cotation des jeux, des films et des sites Web. Coordonner l’utilisation des cotes dans l’industrie, l’application de la loi et les organismes de réglementation. Étendre l’application des cotes à l’ensemble des produits médiatiques (p. ex. aux sites Web). Favoriser leur utilisation adéquate par les parents et les enfants à l’aide d’un programme efficace de changement social impliquant des outils de développement de la pensée critique et de la prise de décision. ƒ  Coordonner les efforts de recherche, d’application de la loi et de réactions des écoles, des parents, des jeunes en matière de cyber-intimidation. ƒ  Hausser le niveau de protection des enfants et de responsabilisation dans les sports communautaires et dans les autres contextes de loisirs compétitifs à l’aide : de mécanismes de respect des règles du jeu, de surveillance et de conformité; de programmes de formation des entraîneurs et des arbitres; et de la vérification des casiers judiciaires des adultes impliqués dans les activités de loisirs des enfants.
 
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ƒ  Favoriser l’éducation et la formation des entraîneurs, des arbitres, des joueurs et des parents : codes et reconnaissance de l’esprit sportif, mesures appropriées de la performance, rejet de la violence, diminution des blessures et codes de conduite. ƒ Mettre en place et promouvoir des normes et des mesures de protection pour les  jeunes athlètes concernant : le nombre d’heures par semaine consacrées au déplacement, à l’entraînement et aux compétitions; l’accès à l’éducation; et la protection contre les blessures et les risques d’abus. Faire de ces normes des conditions au financement gouvernemental.  En donnant cette orientation à notre action commune, nous pouvons endiguer la violence qui fragilise nos enfants et nos communautés. Nous pouvons travailler ensemble, de concert avec les jeunes, pour faire de l’enfance un moment de découvertes et de possibilités infinies, et non pas quelque chose dont il faut se remettre.                                  Rédigé par Lisa Wolff Secrétariat – UNICEF Canada Étude de l’ONU sur la violence contre les enfants Octobre 2005
 
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