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L’émergence du leadership reconnu dans le canal dedistribution inversée : le cas des déchets industrielsAuteur :Virginie NOIREAUXDirecteur de thèse : Jacques COLINLaboratoire : CRET LOG (Centre de recherche sur le transport et la logistique) Faculté des sciences économiques de l'université de la Méditerranée - Aix-en-Provence - FranceerLe 1 juillet 2002 représente une rupture dans la gestion des Quel leadership reconnu du canal dedéchets en France.A cette date, la loi 13 juillet 1992 entre en distribution inversée peut émergervigueur et interdit la mise en décharge de déchets autres quedans le contexte de la gestion desultimes, ce qui modifie les habitudes logistiques.Avant 2002, ladéchets ?gestion des déchets correspond au modèle historique « collecte-mise en décharge ». En 2002, les activités liées à la gestion deAinsi, nous étudions l’émergence du leadership reconnu dansces flux exigent des transports, des tris et des valorisations1 le cas particulier des canaux de distribution inversée. Pourmultiples. Pour l’ADEME (1999) il s’agit du passagerépondre à ces questions, une méthodologie mixte qualitatived’organisations logistiques linéaires à des organisations logistiquesa été mise en œuvre.complexes. Du fait de ces nouvelles obligations, les entreprisesLes choix méthodologiques de notre recherche sont influencésdoivent recourir à de nouvelles organisations qui prennentpar l’objet d’étude : l’émergence du leadership reconnu, ainsialors deux formes ...

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DÉCHETS - REVUE FRANCOPHONE D’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE - CAHIER SPÉCIAL DU NUMÉRO 44 - DÉCEMBRE 2006 - REPRODUCTION INTERDITE
Le 1
er
juillet 2002 représente une rupture dans la gestion des
déchets en France.A cette date, la loi 13 juillet 1992 entre en
vigueur et interdit la mise en décharge de déchets autres que
ultimes, ce qui modifie les habitudes logistiques.Avant 2002, la
gestion des déchets correspond au modèle historique « collecte-
mise en décharge ». En 2002, les activités liées à la gestion de
ces flux exigent des transports, des tris et des valorisations
multiples. Pour l’ADEME
1
(1999) il s’agit du passage
d’organisations logistiques linéaires à des organisations logistiques
complexes. Du fait de ces nouvelles obligations, les entreprises
doivent recourir à de nouvelles organisations qui prennent
alors deux formes distinctes : les organisations bi-latérales liant
un prestataire à une entreprise productrice,et les organisations
collectives liant plusieurs parties prenantes qui organisent une
gestion spécifique des déchets sur des critères géographiques
ou sectoriels.
Cependant,en 2002,à la date d’application de la réglementation,
l’ADEME annonce que les objectifs ne seront pas atteints
2
. Les
déchets industriels prennent encore trop souvent « le chemin
de la décharge ».
Dans ce contexte, la recherche s’interroge sur les retards et les
éléments favorisant la mise en place d’une organisation logistique
réglementaire à partir d’explications sociopolitiques. Cette
recherche cherche à comprendre le processus d’émergence de
ces nouveaux canaux. Elle s’intéresse au courant sociopolitique
des canaux qui prend en compte leur dimension sociale et
place le pouvoir au cœur de l’analyse. La place centrale du
pouvoir conduit à s’interroger sur le rôle d’une direction du
canal, le leader, et plus spécifiquement le leader reconnu. La
reconnaissance d’un leader permet d’augmenter la satisfaction
des membres du canal, de diminuer les conflits, et d’éviter les
comportements non réglementaire des acteurs. De ce fait, la
question centrale de la recherche est la suivante :
Quel leadership reconnu du canal de
distribution inversée peut émerger
dans le contexte de la gestion des
déchets ?
Ainsi, nous étudions l’émergence du leadership reconnu dans
le cas particulier des canaux de distribution inversée. Pour
répondre à ces questions, une méthodologie mixte qualitative
a été mise en œuvre.
Les choix méthodologiques de notre recherche sont influencés
par l’objet d’étude : l’émergence du leadership reconnu, ainsi
que par son terrain d’application : le canal de distribution
inversée.
Du fait de la quasi-inexistence des travaux portant sur les
aspects sociopolitiques des canaux de distribution inversée, la
démarche de la recherche est exploratoire. Cette dernière
engendre une approche qualitative. Afin de répondre à
l’ensemble du questionnement, il est mis en œuvre une
démarche mixte qui suit deux phases qualitatives distinctes :l’une
analysant le contenu, et l’autre, le processus. Le mode de
raisonnement employé est à la fois abductif et inductif suivant
que l’on se réfère à l’analyse du contenu ou du processus.
La stratégie d’accès au terrain, guidée par le choix de la
méthodologique mixte, comprend 41 entretiens et 6 études
de cas. Les cas choisis sont des études longitudinales (dont
une en temps réelle sur 2,5 ans) d’émergence d’organisations
collectives sur des zones industrielles. Cette approche mixte
permet d’étudier l’émergence du leader reconnu dans les
canaux de distribution inversée en répondant à la totalité des
sous-questions de recherche soulevées.
L’émergence du leadership reconnu dans le canal de
distribution inversée : le cas des déchets industriels
Auteur :Virginie NOIREAUX
Directeur de thèse : Jacques COLIN
Laboratoire : CRET LOG (Centre de recherche sur le transport et la logistique)
Faculté des sciences économiques de l'université de la Méditerranée -
Aix-en-Provence - France
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DÉCHETS - REVUE FRANCOPHONE D’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE - CAHIER SPÉCIAL DU NUMÉRO 44 - DÉCEMBRE 2006 - REPRODUCTION INTERDITE
Quels sont le ou les acteurs susceptibles de devenir les
leaders reconnus dans les canaux de distribution inversée ?
Pour répondre à cette sous-question, une étude de contenu
a été retenu. Nous y répondons à travers des entretiens
d’experts (consultants, ingénieurs de l’ADEME, entreprises
productrices porteurs de projet…).
Dans cette recherche, nous considérons trois leaders potentiels :
les prestataires, les entreprises productrices de déchets et les
organisations collectives (appelées également coalition de
parties prenantes).
Quel est le processus d’émergence du leadership reconnu
dans le canal de distribution inversée ?
Cette sous-question correspond à l’approche processuelle de
la recherche.Nous y répondons en étudiant six cas d’émergence
d’organisations collectives de manière longitudinale.
Quels sont les contextes historique, social et réglementaire
de la distribution inversée en France ?
Nous répondons à cette sous-question en traitant les deux
autres, à travers les éléments explicatifs qui ressortent à la fois
du terrain, mais également de la littérature.
Les résultats reposent sur les trois attributs du leadership
reconnu : expertise, légitimité et volonté d’efficience. En ce qui
concerne les entreprises productrices, les résultats montrent
qu’elles ne possèdent pas les compétences pour organiser et
gérer un canal lié à la gestion des déchets. Les prestataires
privés n’ont pas, aux yeux des autres membres, une vision
d’efficience pour la gestion des déchets. De plus, les pratiques
de certains prestataires ne leur confèrent pas la légitimité de
devenir le leader reconnu. Seuls deux types d’acteurs sont
susceptibles de devenir les leaders reconnus des canaux : les
leaders historiques que sont les collectivités locales,notamment
pour les plus petits producteurs de déchets sans trop de
spécificités, et les organisations collectives, approchées comme
des coalitions de parties prenantes pour l’ensemble des entreprises.
La phase longitudinale de la recherche s’appuie sur ce dernier
type.Elle montre que le leadership reconnu des canaux émerge
sous certaines conditions liées aux acteurs (la gestion collective
doit regrouper certains membres, s’appuyer sur une structure
et posséder un « porte-drapeau »), aux choix logistiques
(flexibilité des collectes, dégressivité du tarif de collecte, calcul
du coût de traitement, location du matériel et utilisation de
technologies d’informations) et aux choix organisationnels
(communication, formation, système de contrôle…).
Enfin,la recherche a permis d’élaborer une typologie des canaux
de distribution inversée, en fonction de l’impact financier qu’il
a sur l’entreprise.
Dans le canal économique, les flux de déchets, ont une valeur
supérieure sur le second marché à leur coût de collecte et
transport. Une fois qu’ils sont produits, leur coût d’élimination
pour les entreprises est nul ou positif.
Le canal non-économique représente un coût d’élimination
pour les producteurs puisque leur valeur sur le second marché
est faible ou représente une charge.
1 - ADEME, (1999) ; « La logistique des déchets ménagers,
agricoles et industriels » ;ADEME édition, Synthèse 1999, Coll.
Données et Références, Paris.
2 -
Le Monde
,dossier Industrie :« Le défi des déchets industriels » ;
30 janvier 2002.
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