Qu est-ce que la société ? : (Volume 3)
764 pages
Français

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Qu'est-ce que la société ? : (Volume 3) , livre ebook

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Description

Les plus grands spécialistes français sont réunis dans ce volume. Ils éclairent les grandes questions que posent l'environnement et la ville, l'histoire, l'économie, la famille, le travail, la communication, la violence, l'État. Contributions de Gilbert Abraham-Frois, Edmond Alphandéry, François Ascher, Martine Barthélemy, Alain Bauer, Zygmunt Bauman, Jean Bazin, Hans Belting, Bruno Berthon, Pascal Boniface, Bernard Brunhes, Robert Castel, Olivier Cayla, Françoise Champion, Louis Chauvel, Jean-Marie Chevalier, Daniel Cohen, Élie Cohen, Béatrice Collignon, Alain Corbin, Geoffrey Crossick, Michel Didier, Yann Duchesne, Philippe Engelhard, Geneviève Fraisse, Michel Friedlander, François Gaudu, Xavier Gaullier, Jean-Louis Gombeaud, Christian Grataloup, Laurent Grégoire, Michel Grésillon, Yves Guermond, Françoise Héritier, Pierre Jacob, Denis Kessler, Richard Kleinschmager, Serge-Christophe Kolm, Catherine Labrusse-Riou, Abdallah Laroui, Claude Lefort, Jacques Le Goff, Jean-Pierre Le Goff, Philippe Lemoine, Thierry Leterre, Jean-Hervé Lorenzi, Michel Maffesoli, Philippe Martin, Yves Michaud, Jérôme Monnet, Olivier Mongin, Gérard Noiriel, Frédéric Ocqueteau, Jean-Pierre Orfeuil, Pascal Ory, Habib Ouane, Françoise Parot, Jean-Claude Passeron, Michelle Perrot, Étienne Picard, Denise Pumain, Alain Renaut, Michel Rocard, Robert Rochefort, Marcel Roncayolo, Didier Roux, Alain Schnapp, François de Singly, Jean-François Six, Brigitte Stern, Christian Stoffaës, Serge Tisseron, Alain Touraine, Jean-Didier Urbain, Yvan Vérot, Jean-Claude Ziv.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2006
Nombre de lectures 69
EAN13 9782738180773
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’équipe de l’Université de tous les savoirs est composée de : Yves Michaud (conception et organisation), Gabriel Leroux (assistant à la conception et à l’organisation), Juliette Roussel (rédaction et suivi éditorial), Sébastien Gokalp (programmation et suivi éditorial), Audrey Techer (documentation et suivi éditorial), Agnès de Warenghien (communication et production audiovisuelle), Julie Navarro (gestion), Karim Badri Nasseri (logistique), Catherine Lawless (communication et études de la mission 2000 en France).
© O DILE J ACOB, NOVEMBRE  2000 15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-8077-3
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Introduction

Voici, après Qu’est-ce que la vie ? et Qu’est-ce que l’humain ? , le troisième volume de l’Université de tous les savoirs : Qu’est-ce que la société ? Sa taille imposante tient au fait qu’il ne rassemble pas moins de soixante-seize leçons données du 31 mars au 14 juin 2000 sur les sciences humaines et les phénomènes sociaux.
Je rappelle à l’attention de ceux qui découvriraient avec ce livre l’entreprise de l’Université de tous les savoirs qu’il s’agit d’un cycle de trois cent soixante-six conférences (l’année 2000 est bissextile), ouvert le 1 er  janvier et s’achevant le 31 décembre 2000. Ces conférences sont données chaque jour au Conservatoire national des arts et métiers, y compris les samedis, dimanches et jours fériés. Elles portent sur les sciences, les techniques, les sociétés, les productions de l’esprit et les cultures — et leurs enjeux contemporains. Elles visent à parcourir les différents domaines de la connaissance sous un éclairage qui est moins celui du bilan encyclopédique que celui des orientations et des questionnements aux frontières de la connaissance en train de s’élaborer. Ces leçons quotidiennes sont chaque fois données par un éminent spécialiste et elles doivent offrir à un public non spécialisé un exposé sans concessions des connaissances et de leurs perspectives.
Je ne reviendrai pas ici sur l’histoire de la conception du projet ni sur la méthode utilisée pour mettre sur pied ce programme et les principes généraux qui ont présidé à son organisation : tout ceci a été exposé dans l’introduction au volume 1, à laquelle je me permets de renvoyer. Ce renvoi m’est cependant l’occasion de redire que l’entreprise forme un tout et que sa publication sous forme de séquences relativement autonomes est affaire de pure nécessité éditoriale. Certaines questions peuvent ainsi sembler absentes d’un volume donné alors qu’elles ont déjà été traitées ou vont l’être dans un autre volume. C’est le cas par exemple pour la sociologie et l’économie de la santé qu’il m’a semblé plus indiqué d’envisager dans le volume 2 à la suite de l’étude des maladies et de la médecine, ou encore pour les questions de pollution et de risques qui seront étudiées dans la continuité des techniques et des matériaux dans le volume 5.
 
Je vais me borner dans les pages qui suivent à quelques éclaircissements sur le fil conducteur de ce recueil, sur les choix qui ont été faits et sur les aspects essentiels des contributions apportées.
Le titre Qu’est-ce que la société ? indique d’entrée de jeu mon choix de procéder en termes d’objets plutôt que de passer par nos manières de les connaître, c’est-à-dire par le cadre des disciplines dont relèvent normalement ces objets. Ce cadre, bien sûr, ne peut être totalement laissé de côté, mais l’approche en termes d’objet permet de multiplier les éclairages et surtout de faire place aux approches transversales.
Ce primat de l’objet ne signifie pas que l’interrogation épistémologique soit oubliée. Au contraire, elle intervient dès la série des huit premières conférences portant sur la question on ne peut plus directe : « Y a-t-il encore des sciences humaines ? ». Le premier volume sur la vie avait, de même, proposé une étape de réflexion critique et épistémologique à mi-parcours du premier groupe de leçons. On trouvera cependant ici tout autre chose que ce qu’on avait trouvé lors de l’étape de réflexion critique du volume 1. Celle-ci faisait surtout apparaître la nécessité d’une orientation éthique par rapport aux pouvoirs humains sur la vie. Dans l’interrogation qui ouvre le volume 3, il apparaît que les résultats de l’enquête épistémologique sont d’évidence plus problématiques que ceux du travail de la connaissance domaine par domaine. Il y a là un paradoxe qui semble fragiliser l’ensemble de la démarche.
À y réfléchir plus attentivement, ce paradoxe n’est cependant redoutable que pour ceux qui se placeraient encore du point de vue d’une connaissance conçue comme grande théorie sûre d’elle-même et de ses principes d’explication. En fait, comme les contributions vont le montrer à répétition dans tous les domaines, ce sont des approches transdisciplinaires qui presque partout l’emportent en s’aidant chaque fois qu’il le faut de correctifs et d’ajouts empruntés selon les besoins à telle ou telle discipline. La démarche est le plus souvent « impure ». À ce propos, une expression vient à l’esprit, empruntée au domaine des programmes informatiques, celle de patch  : on sait que les programmes informatiques révèlent à l’usage des vulnérabilités, des trous et bogues, auxquels il est remédié par des compléments de programmation. Dans le cas de ce qui était traditionnellement appelé « sciences humaines », avec l’idée d’une spécificité des modes de conceptualisation et d’explication, on introduit pareillement des compléments, des ajustements, des correctifs qui opèrent comme des patchs et qui, de fil en aiguille, modifient considérablement concepts et modes d’explication. Qu’on songe à ce que la psychologie de la décision apporte à l’analyse économique de la rationalité, ou à ce que la mise en perspective historique apporte à la même science économique lorsqu’il s’agit de mettre en relation innovation, croissance et cycles économiques. De même, la science juridique, on le verra, ne craint pas d’emprunter à l’histoire autant qu’à la sociologie et la sociologie recourt, pour sa part, à l’analyse philosophique abstraite de concepts comme ceux d’identité et de communauté. L’explication est ainsi régulièrement complétée par des correctifs en provenance de tel ou tel autre domaine plus ou moins connexe du domaine principal d’explication. De complément en correction, le visage de ce qui était traditionnellement considéré comme une discipline peut s’en retrouver considérablement modifié. C’est probablement la géographie qui illustre le mieux cette situation paradoxale d’une discipline, pour s’exprimer toujours selon les termes traditionnels, d’autant plus dynamique et féconde qu’elle est devenue un carrefour d’approches démographique, ethnologique, sociologique et même mathématique articulées autour d’un objet — le territoire.
S’il y avait un premier enseignement à tirer de cette étude des sciences humaines, ce serait donc celui d’une disparité entre état de la théorie et état de la connaissance. Les sciences sociales sont indubitablement dans un statut disciplinaire incertain soit parce qu’elles n’ont toujours pas réglé leurs problèmes méthodologiques et épistémologiques de départ fort bien posés dès le XIX e  siècle par les pères fondateurs, soit parce qu’elles sont en train de connaître des renouvellements et même des tournants extrêmement importants (notamment l’histoire, la géographie et l’ethnologie dans un monde désormais pluralisé). Pour autant, leurs contributions sont loin d’avoir la fragilité qu’on pourrait craindre. Ce serait aussi une erreur d’opposer malaise dans la théorie et bonheur dans la pratique : les temps de la dramatisation théorique ont fait place à un pragmatisme d’investigation que l’on retrouvera à l’œuvre dans les sciences de la nature. Ce pragmatisme d’investigation ne peut même pas être appréhendé, comme on a eu souvent coutume de le faire, en termes de fuite vers l’activité (l’activisme ?) et l’expérience (l’empirisme ?). Il se développe en effet sur le fond de quelques prises de conscience fortes et lucides : celle de la relativité des perspectives, qu’elles soient temporelles ou spatiales, celle du cercle de l’action pratique et politique qui vient constamment modifier les termes de la connaissance en embrayant sur eux (notamment dans les domaines économique et sociologique), celle de la faible mais néanmoins possible commensurabilité des explications, celle enfin de la richesse des données sur lesquelles s’appuie la connaissance et de leur caractère néanmoins extrêmement lacunaire non seulement à l’échelle historique ou de pays à pays mais aussi compte tenu des biais tenant à nos propres intérêts pratiques, politiques et théoriques. Ces restrictions limitent les prétentions à l’absolu mais déterminent aussi positivement des champs d’affirmations dont la pertinence tient précisément à ces limitations. Pour donner une seule illustration concrète, la réflexion d’Abdallah Laroui sur la pratique occidentale de l’histoire « vue d’ailleurs » conduit à la fois à récuser ses prétentions à l’universalité et à lui assigner un champ de validité mais définie et limitée.
Une fois ce questionnement liminaire posé, le cheminement se déroule de la manière suivante.
Il commence par les milieux et les territoires humains. Ceux-ci sont si évidents qu’ils f

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