Virginia Blake , livre ebook

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Amnésique par accident, Virginia est une jeune artiste en vue, projetée dans un monde fictif, résolument contemporain, qu'elle traverse comme un songe feutré, peuplé de codes et implacable dans ses clivages. Au-delà des groupes tout-puissants qu'elle croise, des milieux clos de l'art et de la performance, elle enquête sur sa disparition – son évincement – pour découvrir de singulières vérités sur le monde réel, comme sur ses activités et ses amours anciennes. Jusqu'à son deuxième accident... Incursion dans l'univers de l'anticipation et, finalement, de la dystopie, "Virginia Blake" place son lecteur dans la même posture que son héroïne déboussolée. Repères brouillés, sentiment d'étrangeté et de dépossession, moeurs à décrypter, lois à apprivoiser: tous ces éléments se multiplient et se conjuguent pour mieux nous égarer, le romancier en profitant pour nous diriger au coeur d'une société qui ne goûte guère à la subversion. Tour à tour quête identitaire, thriller et tragédie amoureuse, "Virginia Blake" démontre une nouvelle fois la virtuosité romanesque et toujours imprévisible de D. Viseux.
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Publié par

Date de parution

14 novembre 2013

Nombre de lectures

17

EAN13

9782342015263

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Virginia Blake
Dominique Viseux Virginia Blake
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0118834.000.R.P.2013.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2013
Il faut que je réapprenne le sens des mots et des situa-tions. Si mon nom est véritablement Virginia Blake, il se peut que je ne l’aie jamais si bien porté qu’en cet instant où tout est neuf pour moi, où toute chose s’imprime en mon esprit avec une netteté saisissante parce qu’elle est dépouillée de signification. Je suis comme une feuille noire et vierge sur laquelle la moindre trace prend un relief inattendu. Tout à l’heure, il m’a dit : — C’est ici. Les portières ont claqué et résonné longtemps dans cet espace sombre que je devinais immense quoique très bas de plafond, où se mêlaient des odeurs de gaz brûlés et de béton refroidi. Je l’ai suivi. Nous avons pris un ascenseur. Durant la montée, j’étais à l’écoute de chaque bruit pour me distraire d’une gêne qui m’était insoutenable. Il me regardait sans parler ; je baissais les yeux, fixant dans le miroir les boutons de mon imperméable pour éviter que mon regard ne rencontre le sien. Sur le palier, il a glissé une carte et tapé un code ; pous-sant la porte, il m’a dit : — C’est ici. Nous nous sommes mis à l’aise. Tandis qu’il accrochait nos vêtements sur des cintres, au lieu d’explorer l’endroit je l’ai regardé faire. J’ai eu cette impression curieuse que c’était lui, maintenant, qui fuyait mes regards et qu’une chose non dite s’interposait entre nous, comme une suspi-cion mutuelle. Refermant le placard, après avoir enfilé des savates, il m’a dit :
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— Voilà. C’est chez moi. Enfin… chez nous. Puis il m’a contemplée longuement. Je n’ai su que ré-pondre, n’affichant qu’un sourire emprunté. Il a ajouté : — Chez toi, Ginie… Ces derniers mots m’ont fait tressaillir. Sans doute s’en est-il aperçu, pour m’avoir adressé aussitôt une tape ami-cale sur l’épaule en reprenant sur le ton le plus ordinaire possible : — Je vais me rafraîchir. J’en ai pour un quart d’heure. En attendant, fais donc le tour de l’appartement. Visite. Regarde un peu partout. Disparaissant dans la salle de bains, il m’a lancé en-core : — Tu es chez toi, Ginie… Fais comme chez toi ! L’appartement est vaste et luxueux. Arrangé avec goût, me semble-t-il, encore que je n’ai pas une présence d’esprit suffisante pour en apprécier la décoration, ni pour pénétrer le sens et la fonction de multiples objets, affiches ou toiles exposés sur les murs, sur les tables de verre, sur la moquette même. J’effectue une rapide visite des lieux, laquelle – à vrai dire – ne me passionne pas. Un long cou-loir me mène jusqu’à un atelier qui débouche lui-même sur une sorte de gymnase. Je reviens au salon et, pour pa-tienter, je refais l’inventaire de mon sac : quelques carnets de notes et de rendez-vous que je connais par cœur main-tenant ; des objets usuels. Rien qui me rappelle quoi que ce soit de décisif. En tenue légère, il apparaît à la porte du salon : — Tu as faim ? Je fais signe que j’ai un peu faim. Nous mangeons. Ce n’est pas très bon, mais un rien suffit à me rassasier comme à me dégoûter. Durant notre face à face à la table de la cuisine, l’insurmontable gêne de l’ascenseur me reprend. Il me demande :
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