Un murmure de Voix , livre ebook

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2016

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Je m’appelle Humphrey. Simplement Humphrey. Ce soir-là, j’ai perdu mon travail en voulant sauver un ahuri qui prétendait pouvoir communiquer avec l’au-delà. Par curiosité, je l’ai ensuite suivi dans l’une de ses aventures, et devinez quoi ? Le gamin disait vrai.
Et c'est ainsi que je me suis retrouvé entraîné dans une affaire de disparition : la famille Flemington était persuadée que leur enfant a été enlevé, d'autant plus que leur bonne avait été assassinée. Ce qu'ils ignoraient, c'est que l'esprit de la servante hantait toujours les lieux et détenait les clefs de l'affaire...

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Date de parution

15 février 2016

Nombre de lectures

6

EAN13

9782373420227

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Camden 1 - Un murmure de voix
Pauline Andreani
Éditions du Petit Caveau - Collection gothique
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous !
Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau.
Si vous lisez cette histoire avec un Kindle, n'hésitez pas à activer les polices/fontes de l'éditeur (dans le menu des polices).
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R  Chapitre 1 - Camden Elmore, para-praticien  R
C’était un peu avant minuit qu’il entra dans ce bar que l’on appelait encore la Divine Comédie, tenu par un Français dans le nord de Soho. En cet hiver 1935, nous avions, nous, Londoniens, un ciel aussi gris que s’il avait été fait de plomb. Un ciel bas, sinistre, qui laissait présager que nous aurions sans doute de la neige le lendemain. C’était d’ailleurs ce que la météo annonçait.
Lorsque je vis Camden Elmore pour la première fois dans cet établissement, je songeai que ce petit ne ferait pas long feu. Il fallait vous dire que la « Divine Comédie » tenait davantage d’une vaste blague que d’un endroit luxueux et divin, et ce gosse arrivait un peu comme un chien dans un jeu de quilles.
J’ai toujours adoré ce club plein de magouilleurs français et italiens ou de riches messieurs venus des quatre coins du monde pour mieux montrer leurs poules sous leur meilleur jour.
Il ne se jouait pas seulement du poker à nos tables et s’y retrouver tous les soirs était un peu comme retomber à chaque fois dans un microcosme fourmillant d’élucubrations diverses et variées, parfois même d’aventures.
Oui, quand je parlais de blague ou de comédie, c’était surtout en pensant aux drôles d’oiseaux que nous voyions débarquer tous les soirs et qui étalaient leurs liasses de billets, tout droit sorties du revers de leurs manteaux de fourrure, sur le tapis de jeu. Ce soir-là, je m’occupais de Mantini, un riche industriel de Turin et notamment de son accompagnatrice , Nina. Nina… encore une qui venait de rafler le gros lot…
  — Je te conseille vivement de ne pas trop t’approcher de ce particulier, lui adressai-je en douce. Il paraît qu’il a la main lourde et c’est pas qu’une image.
  — Bats tes cartes, mon agneau, veux-tu ?
Elle se moquait éperdument de ce que je pouvais bien lui apprendre. Elle était trop occupée à siroter son gin tandis qu’elle oscillait entre les particuliers tout en se pendant à leurs épaules sous un rire éclatant de femme enivrée. Nina… elle se disait actrice. Mais, lorsque vous l’interrogiez bien, elle ne jouait que modérément et toujours dans ce même bar. Le reste du temps, elle menait sa vie aux bras de certains galants de la trempe de mon client… Ce dernier, à travers son verre à cocktail, adressa un regard flou à ses cartes. Il protesta vivement de son accent chantant : 
  — Eh, mais !… Tu les bats pas comme il faut…
Je ne sais guère ce qu’il me voulait avec ces cartes battues ou non. Toujours est-il que c’est à cet instant-là que le gosse attira mon attention. Il était près du bar, du moins venait de s’y installer il y avait de cela deux minutes, et commençait à piquer largement du nez dans son verre de scotch – je sais reconnaître n’importe quel alcool à vue d’œil. J’ai été barman, un temps.
Une hôtesse, une amie de Nina, s’approcha de lui afin de savoir s’il ne cherchait pas quelque compagnie. Il hocha la tête vaguement et posa à peine un regard sur elle, chose qui la fit fuir, vexée. J’étalais mes cartes tranquillement. La demoiselle passa tout près, sans manquer de lever les yeux au ciel. Elle ajouta au croupier à ma droite, Thierry de son prénom, un : « Celui-là, l’est pas frais… », ce qui le fit sourire.
On craignait de devoir le sortir, comme nous le faisons habituellement lorsqu’un client ne sait pas se tenir. La Divine Comédie ne s’embarrassait pas de videurs. Elle avait ses croupiers, ses serveurs, son barman. J’en faisais partie. Humphrey. Simplement Humphrey. Et j’étais croupier… suffisamment baraqué pour vider n’importe qui. 
L’attention de Thierry fut elle aussi happée par ce curieux petit personnage, si bien que son intérêt ne se portait plus sur son jeu mais sur ce môme. Il le surveillait puisque, au moindre geste esquissé par le gamin, mon brave ami de Français faisait mine de se lever pour voir ce qui clochait ou non. À plusieurs reprises, ses efforts furent bien inutiles, puisqu’il ne semblait pas que ce curieux jeune homme ennuyait quiconque. Je me tournai donc vers lui pour l’apaiser d’un geste et lui dire de ne pas se tracasser. Bien que ce club soit ouvert à tous, il n’en demeurait pas moins que l’on exigeait une certaine clientèle. Et ce bonhomme semblait avoir tout juste l’âge de raison pour consommer quoi que ce soit… 
Aussi curieux que cela puisse paraître, il avait fini par s’endormir sur le bar – tant et si bien que Thierry avait décidé d’agir. Il s’était excusé auprès de ses clients, s’était dirigé vers lui et l’avait secoué. Il obtint ainsi un soupçon d’attention.
De mon côté, j’observais la scène avec insistance, si bien que je fis se retourner ce gros pacha de Mantini, cigare au bec, main à la hanche de sa demoiselle… Je vis que mon Français, guindé, sérieux comme un pape, demeurait des plus insistants et des plus énergiques face à un jeune homme qui acquiesçait sûrement pour mieux se tirer d’affaire. Le barman s’en mêla et tendit l’oreille tout en faisant mine d’essuyer ses verres, tandis que le petit bonhomme s’expliquait en des gestes approximatifs. Ses propos devaient davantage tenir du balbutiement qu’autre chose, mais, curieusement, il tenait tête à Thierry. Ce dernier renâclait, s’impatientait, signifiant alors – mais d’une voix trop basse pour que nous entendions quoi que ce soit – qu’il était temps qu’il fasse place nette. Que croyez-vous que l’autre fit ? Il se leva, considéra mon compagnon – qui faisait peut-être deux têtes de plus que lui – réajusta fermement son chapeau et sembla dire quelque chose de si invraisemblable que Thierry déposa une main consternée sur sa bouche. Il hocha la tête puis prit immédiatement congé, direction les autres tables occupées. Je vis son regard s’arrêter sur moi et sa main me faire signe. Je soupirai. Encore un qu’on allait sortir…
— Mais… qu’a-t-il fait ce jeune homme à la fin ? demanda Mantini, une pointe de frustration dans la voix. C’est invraisemblable.
— C’est un club privé, ici, conclus-je, avant de sortir de table et de descendre vers le bar.
Thierry, pendant ce temps, avait réussi à ramener un serveur et un autre croupier de notre gabarit. Nous nous postâmes face à ce qui ne me semblait rien d’autre qu’une crevette avinée, un enfant égaré qui aurait chipé les affaires de son père pour sans doute faire plus mature.
Dans d’autres circonstances, j’en aurais ri. Vraiment. Thierry embraya, si énergique que son accent français se faisait sentir à mesure que la moutarde lui montait au nez :
— … et séance tenante ! acheva-t-il un index pointé sur lui. Sinon c’est pas mes gars, mais la police que j’appelle.
Mouvement d’effroi de la part du môme :
— Ah non ! Pas la police ! Ce sont des crapules, et je les déteste.
— Alors, montre-toi raisonnable, intervint le serveur, et déguerpis ! C’est pas un endroit pour les mômes et puis c’est privé !
L’autre fronça les sourcils, scandalisé :
— Mais… je suis pas un gosse… et j’ai… j’ai de l’argent !
— Allez, ça suffit ! Suis-nous !
Thierry s’empara alors de lui par la peau du dos, prêt à le jeter dans les bras de ses compagnons, notamment entre les miens. Je m’écartai à temps et levai mes paluches. Ce fut Amos le serveur qui s’en chargea. Le petit bonhomme cria comme un damné, donnant coups de poings et de pieds à qui souhaitait en recevoir. Il se débattait comme un beau diable… ou un sac à patates si, comme moi, vous avez fait un peu de boxe.
— Humphrey ! Aide-moi, bon sang !
Esquissant une brève grimace, je saisis ce véritable danger public à bout de bras et le ceinturai à la poitrine. Il se mit à hurler exactement comme un goret que l’on conduirait à l’abattoir. La chose la plus surprenante étant que c’était mon prénom qu’il criait…
— Humphrey !! Humphrey, c’est vous ?
— Humphrey, vide-moi cette saloperie.
— Humphrey ! J’ai un message pour vous ! 
Non, décidément, j’étais beaucoup trop sollicité…
Nous traînâmes notre petit perturbateur au milieu des tables des clients, quittâmes le bar, descendîmes de quelques marches jusqu’à l’arrière-cour. Nul doute. Thierry allait lui faire passer l’envie de flâner dans le coin… Il n’était guère difficile de le trimbaler à travers toute cette Divine Comédie. J'en arrivais presque à le soulever de terre tant il était léger. Et il continuait, imperturbable, comme s’il détenait la vérité universelle :
— Vous êtes Humphrey ? J’ai un message pour vous. C’est important, s’il vous plaît ! Je vous en prie…
— Ferme-la, le môme ! aboya Amos.
Puis il ouvrit la porte débouchant sur la ruelle où nous rangions les poubelles et les gêneurs en fin de soirée.
— Un peu d’air frais mélangé aux senteurs de poisson pourri va te faire le plus grand bien.
Thierry n’attendit pas que je le pose. Il l’agrippa par le col de sa chemise et le projeta contre le mur d’en face. Mon compagnon ricana, bientôt suivi par Amos et l’autre croupier. De mon côté, je restais à l’écart.
Je n’avais jamais vu cette personne de mon existence et ne la connaissais ni d’Eve ni d’Adam. De plus, même si ma vie n’avait pas été glorieuse ces quinze dernières années, je m’étais rangé et suffisamment bien rangé pour n’être ennuyé de personne. Aussi cherchais-je donc où j’avais bien pu croiser ce visage quelque part. Et d’ailleurs, aussi insolite que cela puisse paraître, mon messager s’était comme habillé pour l’occasion : un long manteau de pluie, un chapeau

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