Zâa 6 - L'héritier , livre ebook

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Pendant que Zâa est prisonnier des griffes d’Ellyn, l’inquisitrice assoiffée de vengeance, Agamon est prêt à tout pour s’emparer du trône de l’Ombre. Même à déclencher une guerre entre l’Ombre et la Lumière.
Pour surmonter la souffrance et les dangers, Zâa va devoir redoubler de force et de volonté. C’est au cœur des Territoires qu’il se découvrira de nouveaux alliés, aussi inattendus que puissants. Ensemble, ils pourront affronter le redoutable traître et les troupes ennemies.
C’est une bataille à l’issue incertaine que le jeune chevalier de l’Ombre devra mener, pour espérer ramener la paix et découvrir enfin les fameuses prophéties du Cantique des Habals.
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Date de parution

27 mars 2014

Nombre de lectures

4

EAN13

9782894359082

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

ÉLODIE TIREL

L’HÉRITIER
Illustration de la page couverture : Boris Stoilov
Illustration de la carte : Élodie Tirel
Infographie : Marie-Ève Boisvert, Éd. Michel Quintin
Conversion au format ePub : Studio C1C4

La publication de cet ouvrage a été réalisée grâce au soutien financier du Conseil des Arts du Canada et de la SODEC.
De plus, les Éditions Michel Quintin reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

ISBN 978-2-89435-908-2 (version ePub)
ISBN 978-2-89435-684-5 (version imprimée)

© Copyright 2014

Éditions Michel Quintin
4770, rue Foster, Waterloo (Québec)
Canada J0E 2N0
Tél. : 450 539-3774
Téléc. : 450 539-4905
editionsmichelquintin.ca

1
Lorsque Zâa reprit connaissance, il était allongé dans une chambre minuscule sur un lit rudimentaire. Son crâne était douloureux, ses membres, engourdis, mais il était toujours vivant. Il se redressa lentement et constata, soulagé, qu’il n’y avait pas de chaînes ni d’entraves l’empêchant de bouger ou de marcher comme il l’avait d’abord cru. Il s’assit sur le lit et essaya de faire le point.
Il se souvenait d’Azorback, l’invocateur de la divine inquisitrice, qui avait pulvérisé ses gardes d’un simple sort, puis d’Ellyn qui, d’un geste de la main, l’avait paralysé. Incapable de bouger ni de proférer la moindre parole, Zâa avait sombré dans l’inconscience. Pourquoi autant de violence, alors qu’il avait accepté de rester sans discuter? Pourquoi ne pas le traiter avec le respect dû à son rang et l’inviter à attendre le retour de Keltar dans des conditions décentes? Que cherchait à prouver Ellyn? Qu’elle était plus puissante que lui?
Seul entre ces quatre murs de pierres dépourvus de porte, Zâa frissonna d’angoisse. Cette femme ne lui inspirait plus aucune confiance. Son regard glacial, ses paroles mielleuses, son sourire carnassier lui rappelaient trop Agamon.
« Ces deux-là sont de la même trempe, songea-t-il avec dépit. Elle a beau avoir promis de ne pas toucher un seul de mes cheveux, je la soupçonne d’aimer torturer ses prisonniers. Il ne me reste plus qu’à prier Xi pour que Keltar se dépêche! »
Zâa porta sa main à l’amulette de sa déesse protectrice. Il se leva pour se dégourdir les jambes, mais le tour de sa cellule fut vite fait. Dépité, il se rassit sur son lit, unique meuble de la pièce, et se rendit compte qu’il portait toujours sa cotte d’ atronium . Il se rappela alors le cadeau de Mauryn et palpa la manche gauche de son armure. La mystérieuse perle qu’elle lui avait offerte roula sous les mailles métalliques. Il la retira pour l’examiner.
« Ça alors! s’étonna-t-il. On dirait qu’elle a… grossi! Et les traînées pourpres sont plus nombreuses qu’avant. Elles ondulent davantage, aussi. Mais qu’est-ce que ça peut bien être? Si seulement ma mère avait eu le temps de… »
Un bruit de pierre raclant le sol le fit sursauter. Zâa tourna vivement la tête pour apercevoir la silhouette reptilienne d’Ellyn se découpant dans l’embrasure d’une porte qui venait d’apparaître. Il remit discrètement la perle sous sa manche et se leva vivement.
— Ellyn! Que signifie tout ça? s’écria-t-il, furieux, en montrant sa cellule.
— Tais-toi! rugit-elle en faisant siffler sa langue fourchue. Je ne t’ai pas autorisé à parler!
Stupéfait, Zâa crut avoir mal compris. Il fit un pas en avant vers la femme-serpent, qui brandit aussitôt un fouet impressionnant. Une vive douleur lui lacéra le cou. Le jeune homme chancela contre le lit en grimaçant.
— Es-tu devenue complètement folle? hurla-t-il en cherchant son pandhir pour riposter.
Son pandhir? Il ne l’avait plus! Où était passée son arme? Cette sale sorcière la lui avait-elle subtilisée?
Un méchant rire confirma ses craintes.
— Si c’est ton arme que tu cherches, mon mignon, c’est raté! le railla-t-elle avec férocité. Le fameux pandhir des chevaliers d’ Habal’Grack est à moi, désormais.
— Il ne te servira à rien : je suis le seul à pouvoir l’utiliser.
Un nouveau coup cingla violemment son visage. Zâa hurla de douleur.
— Oh non, ne hurle pas, j’ai horreur de ça! fit l’inquisitrice d’une voix soudain très douce, presque maternelle. Écoute-moi bien, mon ange. Quand je t’ordonne de te taire, tu te tais. Si tu refuses d’obéir, je te punis. C’est simple! Que je t’entende encore une fois et j’abats mon fouet sur ton joli petit visage. Ce n’est pas ce que tu veux, n’est-ce pas?
La main sur sa joue en feu, Zâa la dévisagea avec des yeux où se mêlaient l’incompréhension et la peur. À quoi jouait-elle donc?
— Ne me regarde pas comme ça! lui ordonna-t-elle d’une voix à nouveau sèche. Baisse les yeux, Zâa!
Mais le jeune homme ne comptait pas se laisser humilier davantage. Plein de haine, il fixa le regard émeraude de sa geôlière. Le fouet s’élança à nouveau dans l’air, mais Zâa – qui avait vu le coup venir – se recula vivement contre le mur et tenta d’attraper l’arme au vol pour l’arracher des mains d’Ellyn. La corde métallique glissa entre ses doigts comme un serpent et lui cisailla la peau plus sûrement qu’un poignard. Le sang gicla sur le sol.
L’inquisitrice éclata de rire pendant que Zâa regardait les lambeaux de peau qui pendaient à ses doigts, en grimaçant de douleur.
— Tu vois, on progresse, reprit-elle doucement. Tu n’as pas geint, cette fois. Je suis fière de toi. Mais tu ne dois plus essayer de prendre mon fouet. Plus jamais! C’est comme parler ou me regarder, c’est in-ter-dit. D’accord? Je reviendrai demain, et gare à toi si tu n’as pas compris la leçon! Aujourd’hui, j’étais plutôt de bonne humeur.
L’ouverture dans le mur réapparut. La femme-serpent disparut aussi rapidement qu’elle était arrivée, laissant Zâa seul et totalement désemparé.
Le jeune homme serra ses mains l’une contre l’autre de toutes ses forces pour atténuer la souffrance de sa chair à vif. Des larmes de rage emplirent ses yeux. Il était tombé sur une folle, une démente qui allait faire de sa captivité un véritable enfer.

Le lendemain, lorsque Ellyn lui rendit à nouveau visite, Zâa se redressa pour lui faire face. Il était fatigué, assoiffé et affamé. Ses doigts blessés l’avaient empêché de dormir une bonne partie de la nuit. Mais il ne voulait pas céder aux caprices de cette maudite créature. Il allait lui montrer qu’il n’était pas un être faible et qu’il n’avait pas peur d’elle.
— Ah, je vois que tu m’attendais! s’exclama-t-elle presque joyeusement. J’espère que tu vas te montrer plus docile qu’hier! Pour commencer, baisse les yeux, mon mignon!
— Je ne suis pas ton mignon! lâcha froidement Zâa en la fusillant du regard. Et je n’ai pas pour habitude de m’abaisser devant mes adversaires.
Un sourire étrange se dessina sur les lèvres sensuelles d’Ellyn. Son fouet surgit de nulle part et s’enroula autour des pieds de Zâa, le faisant violemment basculer. Il chercha aussitôt à se relever, mais, d’un coup sec, elle le fit à nouveau tomber.
— Ça suffit! hurla Zâa, humilié. Je suis le maître d’Habal’Grack et tu n’as pas le droit de me traiter ainsi.
— Ici, tu n’es rien, mon chou! fit-elle, amusée. Tu es à moi. Tu es mon jouet.
— Jamais! Keltar va revenir me chercher et tu verras que je ne t’ai pas menti. Je n’ai jamais envoyé d’ Ombres sur Ravaig et…
Un violent coup de fouet l’atteignit en plein visage, cette fois, l’empêchant de terminer sa phrase. Sa lèvre se déchira dans un éclair de souffrance.
— Tais-toi! Je te rappelle que tu n’as pas le droit de parler. Tu n’es pas encore assez maté pour ça. Plus tard, peut-être… En attendant, nous allons jouer un peu, tous les deux. Lève-toi, m

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