Marquise des Ténèbres , livre ebook

icon

160

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2013

Écrit par

Publié par

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

160

pages

icon

Français

icon

Ebook

2013

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Quand les cadavres se relèvent d’entre les morts, Stella Hunyadi, la vampire hongroise exilée à Londres, se doit de mener l’enquête. Elle est loin d’imaginer que derrière cette histoire de meurtre et de sorcellerie, c’est tout un passé qui resurgit. En parcourant les sous-sols de l’effroyable Tour de Londres, entre jeux de pouvoir, séductions et manipulations, la belle immortelle aura fort à faire pour découvrir les liens tragiques qui nouent les vampires de la capitale...


Le troisième tome des Soupirs de Londres ouvre une fenêtre sur le passé des vampires londoniens. Des murmures de l’Ecosse aux ombres de la Tour de Londres, la roue de la destinée tourne inexorablement pour ces immortels torturés et puissants...

Voir icon arrow

Date de parution

13 juillet 2013

Nombre de lectures

25

EAN13

9782919550425

Langue

Français

Marquise des Ténèbres
Les soupirs de Londres

Ambre Dubois
Éditions du Petit Caveau - Collection Sang d'Absinthe
Avertissement


Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fichier est sans DRM sur la plupart des revendeurs (sauf Fnac & Kobo), parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
Table des matières
Avertissement
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Epilogue
Remerciements
Mentions légales
Dans les caveaux d’insondable tristesse
Où le Destin m’a déjà relégué ;
Où jamais n’entre un rayon rose et gai ;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,
Charles Baudelaire
Le corbeau observait la victime de son regard vide.
Un dernier son rauque s’échappa de ses lèvres entrouvertes, un dernier mot murmuré, ultime souffle d’espoir vers la vie avant le grand plongeon.
Son esprit habita encore son corps quelques instants, empli d’amertume. Depuis toujours, il savait, au plus profond de son être, que le désir et la passion provoqueraient sa déchéance.
Il avait tant souffert de la tentation, il avait tout expérimenté pour s’en détourner, pour se purifier l’âme. Mais son corps et ses pensées lui faisaient vivre un enfer sur terre, le torturaient chaque nuit, chaque heure. Alors, il avait plongé à bras le corps dans le péché, incapable de résister. Il avait su que ses errements causeraient un jour sa perte. Pourtant, malgré cette certitude, il n’avait su renoncer au plaisir, à tous les plaisirs. L’heure était donc venue de payer.
Sans un bruit, l’assassin s’éloignait, les lèvres maculées de sang. Il était heureux et satisfait. Dans sa main brillaient les délicats pétales d’une rose blanche. Il la serra comme un trophée, comme une victoire. Ses épines transpercèrent l’épaisseur de ses gants et pénétrèrent au cœur de sa peau, provoquant une douleur presque jouissive. Il aimait le pouvoir, il aimait les hommes, il aimait cette nuit sans fin qui était la sienne et la douce folie qui se nichait peu à peu dans les méandres de son cerveau.
Au détour d’un chemin, il disparut, ne laissant pour seul souvenir derrière lui qu’une épaisse odeur de sang.
Le corbeau resta longtemps immobile, à observer ce corps recroquevillé, ce cadavre au teint grisâtre. La couleur du sang qui maculait sa gorge semblait éclatante au côté de celle de sa peau exsangue. Dans la nuit sans lune, la scène ressemblait presque à une œuvre d’art. Presque.
Dans le silence, le volatile poussa un cri éraillé, sinistre. Le vent se leva et ses prunelles se mirent à refléter un éclat venu de nulle part.
Il s’envola, abandonnant le mort à sa solitude éternelle.
Les hululements de la chouette habitaient l'atmosphère autour de nous. Son chant, clair et répétitif, prenait une dimension mystique en se répercutant sur les arbres de la forêt. Quand une brise chaude se mit à souffler, le frémissement des branches lui offrit un accompagnement mélancolique.
Doucement, elle quitta son poste d’observation pour venir se poser plus près de nous, escortant notre marche de sa mélopée monotone.
Cela faisait plusieurs heures que Corwin et moi déambulions dans la forêt de Hampstead, sans but précis. Nos pas nous avaient menés loin des rues tumultueuses du centre de Londres. Cet été, la capitale était un véritable cauchemar pour les êtres habitués à la solitude et au silence.
Ainsi, les zombies existent réellement ?
La voix du vampire n’était qu’un murmure, la nature autour de nous imposait le respect. Je lui répondis sur le même ton :
Si un vampire boit le sang d’un humain au point de le laisser pour mort, il arrive que le mortel se relève de sa tombe sous la forme d’un zombie.
Quelles différences présente-t-il avec un vampire, dans ce cas ?
Mon compagnon venait de stopper sa marche et de tourner ses grands yeux vert d’eau vers moi. Depuis quelques semaines, il avait retrouvé un peu de sa bonne humeur, mais il m’avait confié que des états d’âme continuaient de le tarauder aux heures les plus sombres de la nuit. Je m’arrêtai à sa hauteur dans un froufroutement de jupons, tendant presque religieusement l’oreille vers la petite chouette qui nous suivait dans notre escapade.
Pour qu’un humain devienne un vampire, il faut qu’il ait absorbé une partie du sang de son créateur avant de franchir le cap de l’Autre Monde. Le sang maudit coule dans ses veines et permet d’emprisonner son âme auprès de son corps au moment de sa mort. Le démon, attiré par la substance damnée, prend alors possession de cette enveloppe qui lui est offerte, attiré comme un aimant. Un zombie, lui, n’a pas reçu d’essence vampirique. Son âme quitte cette terre et la carcasse qui lui servait d’habitacle. Je suppose que le simple fait qu’un vampire ait laissé ses traces sur la peau du cadavre suffit à guider un démon pour qu’il s’empare de son corps.
Mais le cadavre continue de se décomposer…
Donc le monstre doit se dépêcher de profiter du peu de temps qu’il passe sur Terre pour s’abreuver de sang et de chair humaine avant de replonger dans les Ombres.
Je n’y entendrai jamais rien à toutes ces histoires de démons !
Je ne pus m’empêcher de sourire à sa remarque alors que nous poursuivions notre chemin improvisé entre les branchages et les ronces. Nos pérégrinations nous ramenèrent à proximité des habitations. La Londres étouffante de ce mois de juillet n’avait guère de charme. Les nuits étaient courtes et grouillantes, bon nombre d’humains passaient les longues heures nocturnes à déambuler dans les rues, en quête d’une hypothétique fraîcheur qui ne venait pas. Voilà plus d’une semaine que cette écrasante chaleur perdurait et je ne prenais plus aucun plaisir à me mêler à cette foule suante et irritable.
Une petite clairière était la dernière chose qui nous séparait des affres citadines. À cette distance, mon aura pouvait déjà percevoir les premières étincelles de vie. En me concentrant un peu, j’aurais été capable de les sentir respirer, de frôler leur sommeil et de visionner leurs rêves et leurs angoisses.
Stella ?
Corwin s’était de nouveau arrêté. Perdue dans mes pensées, je ne l’avais pas remarqué et me retournai pour l’observer. Il avait pris soin de se vêtir d’un nouveau costume noir fort élégant qui mettait en valeur son imposante chevelure rousse. Depuis quelque temps, il semblait prendre plaisir à s’habiller comme un gentleman. La vie au Manoir finissait par effacer les dernières traces du jeune homme humain qu’il avait été : un simple valet gauche et maladroit.
Mon examen le gêna car il détourna brutalement la tête en se raclant la gorge. Vampire au caractère encore humain. Je me demandais si j’avais un jour été aussi naturelle que lui, moi, la créature impassible qui le détaillait en silence, le regard vide.
Pour détendre mon compagnon, je m’avançai vers lui. Arrivée à sa hauteur, je m’empressai de glisser ma main sous son bras en souriant.
Pardonne-moi, Corwin. J’étais juste en train de me dire que tu étais particulièrement élégant ce soir.
C’est Eva qui m’a apporté ce costume. J’ai cru comprendre qu’elle l’avait fait faire par sa couturière attitrée.
Et il te va à la perfection. Tu ressembles à un vrai gentilhomme de la haute société.
D’une main, il souleva son chapeau haut-de-forme satiné pour me saluer le plus sérieusement possible. Avec une courbette, il se prit à me baiser la main. La bienséance aurait certainement conclu que ses lèvres s’attardaient trop longuement sur ma peau.
Ce contact froid me fit frissonner. Depuis plusieurs nuits, je n’avais pas encore eu l’occasion de me nourrir et il allait falloir que je m’acquitte bientôt de cette obligation. Un bourdonnement diffus vibrait dans mes oreilles et, malgré la chaleur, le froid envahissait peu à peu mes membres. Pourquoi diantre les nuits d’été étaient-elles si courtes dans ce pays ?
Une fois de plus, Corwin sembla se méprendre sur mon trouble et attarda son contact sur mes doigts. Si sa condition de vampire ne l’avait pas préservé des émotions, je crois qu’il se serait mis à rougir.
L’été ne me réussit pas, murmurai-je pour le rassurer, en glissant ma main hors de sa poigne. Je n’y trouve jamais le temps de me sustenter.
Mon compagnon laissa échapper un profond soupir, déçu ou irrité. Il n’appréciait guère les discussions qui le ramenaient à ce besoin vital de boire du sang humain. Bien qu’il se soit endurci avec les mois et soit également devenu moins dépendant, il avait toujours en horreur le fait de devoir mordre un mortel. Cet acte semblait lui rappeler à quel point son corps était devenu celui d’un monstre. Pourtant, il n’avait jamais perdu le contrôle de son démon. Il n’avait jamais laissé son âme s’égarer pour permettre à la bête de prendre possession de lui. Sa maîtrise à ce niveau-là, pour un être si nouvellement créé, était impressionnante.
Dans ce cas, je crois qu’il est temps pour nous de retourner dans la ville, déclara-t-il à contrecœur.
Je savais à quel point il appréciait nos petites escapades, loin des rues, loin des vivants, loin des morts. Il pouvait alors se permettre de poser toutes les questions qui lui passaient par la tête sans avoir l’impression d’être un ignorant aux yeux des autres vampires. Ces interludes dans nos vies étaient devenus des petits rituels auxquels nous étions tous deux attachés.
Tu n

Voir icon more
Alternate Text