Plongeon virtuel
234 pages
Français

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Description

Sherbrooke, 3 septembre 2037, 4H28. Une pirate informatique s’éveille, prisonnière d’un laboratoire aux geôliers invisibles. Un jeune cyberdépendant gît sans vie dans les sous-sols d’un immeuble à logements. Un inspecteur hanté de vieux fantômes et sa brillante recrue devront, avant la tombée de la nuit, élucider la mort de l’un afin de sauver la vie de l’autre, révélant une vérité aux conséquences historiques.
~
La cyberdépendance, la longévité grandissante de la population, l’omniprésence des médias sociaux, la pluralité des genres et le conspirationnisme ponctuent cette intrigue captivante. Récit de fiction campé dans un avenir qui nous submergera bientôt d’intelligence artificielle et de réalité augmentée, Plongeon virtuel est un ouvrage riche en émotions et accessible à tous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 mars 2023
Nombre de lectures 9
EAN13 9782897932510
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Plongeon
Virtuel
Stéphane Baillargeon
Plongeon
Virtuel
Réalisation de la couverture :
Christian Campana - christiancampana.com
Conception et illustration de la couverture :
Martine Cédilotte - illustrationcoco.ca
Recherche et création :
image A.I., Francis Perron, Philippe Paulin et Stéfan Vandal
Mise en pages :
Yoland Mallet
Tous droits réservés
© 2023, BÉLIVEAU Éditeur
Dépôt légal : 1 e trimestre 2023
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN : 978-2-89793-250-3
ISBN Epub : 978-2-89793-251-0


567, rue de Bienville Boucherville (Québec) Canada J4B 2Z5 450 679-1933

www.beliveauediteur.com
admin@beliveauediteur.com
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Reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition est illégal. Toute reproduction, utilisation d’un extrait du Epub ou du PDF, par quelque procédé que ce soit autre qu’autorisé par l’éditeur sera considérée illégale et une violation du copyright passible de poursuites pénales ou civiles. Tous droits de traduction et d’adaptation réservés.
À mes enfants, Maël, Solène et Élie, qui devront s’adapter à ce monde de demain.
Soyez humains, curieux, ouverts et flexibles parce que la seule chose qui ne changera jamais, c’est qu’il y aura toujours des changements. Et à partir d’ici ça ne fera que s’accélérer.
Prologue
Février 2027 – Place de la Cité, Sherbrooke
La jeune fille tentait maladroitement de tenir sur ses patins. Son petit visage asiatique, emmitouflé dans l’immense capuchon garni de fourrure de son parka, était d’une beauté saisissante. Tant de talent avait été employé à peindre le mélange de crainte et de détermination qui se lisait sur ses traits qu’il était difficile de ne pas être touché par sa détresse.
Assis sur un banc blanchi par le givre devant ce vieux fantôme, Samuel eut un léger frisson. Mélanie posa la tête sur son épaule et serra sa main dans les siennes à travers ses mitaines de laine.
Elle adorait ce petit spectacle virtuel et en appréciait chacun des mouvements avec une attention sacrée. Ce soir, plus que jamais.
Les flocons tombaient doucement, lâchement ballottés par une brise timide qui les poussait dans la lumière du lampadaire, où ils traversaient la petite fille irréelle qui se tenait devant eux.
La réalité augmentée avait toujours un aspect féerique lorsqu’il neigeait. Comme si le monde tangible et l’imagerie programmée que l’on y superposait se touchaient réellement. Comme s’ils prenaient conscience l’un de l’autre et se découvraient timidement, du bout des doigts.
Les flocons défiaient la logique en traversant l’image avec un effet étrange : celui de faire sentir que la mignonne patineuse était bien réelle et présente dans ce nouvel univers.
Elle avança laborieusement vers eux, les suppliant du regard de lui venir en aide. Samuel voulait lui tendre la main, la prendre dans ses bras, mais comme c’était chaque fois le cas, il était totalement impuissant devant sa détresse. Mélanie resserra son étreinte, tremblante.
La petite tomba à genoux et le désespoir s’empara d’eux trois. Chacun se noyait dans sa réalité respective, et aucun d’entre eux ne pouvait faire quoi que ce soit pour l’autre. Si près et pourtant si loin. La torture était insupportable.
Quand le visage de la jeune Asiatique se releva avec fierté, quand elle posa son regard dans le sien, Samuel y vit un espoir si convaincant qu’il se prit à penser qu’il était bien réel ; qu’il profiterait encore de la douce chaleur de Mélanie tout contre lui dans un an, voire dans dix ; que les larmes qui coulaient sur leurs joues étaient des larmes de joie ; que le rapport médical qu’il tenait dans sa main crispée était en fait un bilan de santé mensuel sans importance…
Lorsque la jeune fille se remit courageusement debout, aidée par une main invisible, l’image qui revenait en boucle s’arrêta brusquement, comme toujours, sans révéler la suite.
Le silence qui suivit donna l’impression d’une chute libre. Avant que la boucle animant la patineuse fantôme ne reprenne, l’inspecteur Samuel Simard se réveilla dans son lit, égaré, avec la même tristesse sourde qui accompagnait toujours ce rêve douloureux.
Sa vieille paire de lunettes vibrait sur la table de chevet. Il l’enfila maladroitement en s’asseyant dans son lit.
Les yeux de l’inspecteur voyaient l’information, mais son cerveau mit quelques secondes à comprendre ce qui se passait.
03 / 09/37 04 :16
Message de Mégane Bouchard :
« Cybercrime au 1478, rue Saint-Louis. »
Il enleva ses lunettes, glissa machinalement la main sur la moitié vide de son lit, puis, avec un profond soupir, trouva le courage de se lever.
Chapitre 1
Le vent était chaud et constant ; une douce caresse invisible qui rappelait à l’inspecteur que toute cette technologie n’existait pas au siècle dernier. Pas d’algorithmes de recherche, pas d’assistance intégrée, pas de réalité augmentée… Même pas d’Internet !
Il respira un bon coup, profitant de chaque seconde de liberté que lui procurait cette courte attente. La plupart des gens auraient pesté contre la lenteur du système de sécurité. Pas lui. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui, il était bien content de rester là à attendre dehors qu’une serrure désuète lui donne le droit d’entrer.
Il regarda machinalement autour de lui.
Le quartier ne s’améliorait pas avec les années. On avait beau dire que l’économie se plaçait, que l’apport de l’intelligence artificielle commençait à opérer les miracles annoncés, dans le quartier ouest de la ville, on se serait cru dans les années 2020.
De vieux conteneurs de vidanges débordaient à côté de voitures qui n’avaient jamais été connectées au réseau informatisé de la ville et qui devaient être en panne d’essence depuis plus d’une décennie.
Ici, la plupart des gens n’avaient pas les moyens de se payer l’intelligence artificielle limitée qui s’occupait de gérer et de synchroniser le bordel d’applications qui étaient censées simplifier la vie des citoyens.
Il y avait trop de frais d’abonnements à surveiller, trop de limites de consommation à respecter, trop de points de performance à accumuler pour espérer tout gérer sans faire d’erreurs.
Les services automatisés de confort adapté, communément appelés SACA, s’occupaient de gérer cette jungle informatique, en plus d’offrir une gestion résidentielle centralisée et un service de divertissement hors pair.
Bien sûr, il fallait en avoir les moyens.
Les vieux récalcitrants, qui préféraient continuer de choisir eux-mêmes chacun des fournisseurs de services dans leur maison, s’amusaient à appeler ces produits clés en main des sacs à merde…
Alors que le sexagénaire souriait pour lui-même en constatant qu’il faisait probablement partie de cette tranche de la société désormais, sa paire de lunettes RA vibra dans sa main. RA était l’abréviation de « réalité augmentée ». Ces abréviations étaient nécessaires parce qu’avec autant d’appareils et d’applications qui se multipliaient chaque mois, il fallait raccourcir les termes utilisés pour simplifier les conversations.
Contrairement à la réalité virtuelle, ou RV, la RA ne coupait pas les gens du monde ; elle était censée l’améliorer en y ajoutant du contenu numérique, comme des vidéos ou des personnages modélisées en 3D. Pour percevoir ces ajouts, qui se superposaient au monde réel à des endroits précis, les passants devaient porter des lunettes conçues spécialement pour ce nouveau mode de publication qu’on appelait des lunettes RA.
Avec un système GPS ultra précis, on venait donc coller une espèce de pellicule transparente virtuelle sur le vrai monde qui permettait à n’importe quelle compagnie louant une parcelle d’espace sur cette pellicule d’ajouter une publicité « par-dessus » la réalité. En regardant un endroit précis à travers ses lunettes RA, les passants voyaient le contenu virtuel qui y avait été ajouté.
Par exemple, devant la façade de la plupart des restaurants, on pouvait voir un chef cuisiner son plat vedette en tentant de convaincre le public que son resto était le meilleur en ville.
Bien sûr, les conseillers municipaux tentaient de diluer la pub avec des projections artistiques ou du contenu touristique pour ne pas perdre complètement le contrôle de l’image de leur ville, mais le résultat était plutôt chaotique.
Dans le centre-ville des métropoles du monde entier, il y avait maintenant tellement de projections du genre qu’elles en venaient à se chevaucher et devenaient impossibles à discerner clairement. Au lieu de limiter leur nombre, on avait créé des couches de réalité augmentée existant séparément, un peu comme des chaînes de télévision. Le passant pouvait donc choisir le canal qu’il voulait percevoir et changer d’un à l’autre à sa guise, transformant ainsi le décor virtuel de la rue sur laquelle il se trouvait.
Ça avait paru étrange au début, mais les propriétaires de l’espace virtuel avaient vite compris que c’était une manne sans fin : on pouvait louer la même parcelle de rue à l’infini et laisser les locataires promouvoir leur couche respective pour attirer la clientèle.
Un jeune génie de la programmation s’était rapidement enrichi en créant le Smart-Filter, un filtre hyperefficace qui décidait pour les usagers quelles images camoufler et quelles images laisser passer afin de créer un petit univers personnel adapté à leurs habitudes de consommation.
Bien sûr, on pouvait se demander si les habitudes de consommation de chacun n’étaient pas plutôt déterminées par ce que le filtre choisissait de laisser voir. Au bout du compte, c’était un gadget si pratique que personne ne mettait l’effort nécessaire pour répondre à la question. On se laissait guider par ces choix rassurants plutôt que de se perdre entre plusieurs chaînes de contenu impossible à trier.
Grâce à lui, la majorité des gens évoluait maintenant dans une

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