Les enquêtes de l Agence Walton - L Intégrale
252 pages
Français

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Les enquêtes de l'Agence Walton - L'Intégrale , livre ebook

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Description

Intégrale regroupant les 8 épisodes de « Les enquêtes de l'Agence Walton », initialement parus en 1945.


L’Agence Walton est composée de quatre membres : Teddy Walton, le boss jeune, charismatique, courageux et intelligent ; Babe Gilmore, sa belle et courageuse petite amie ; Ben Spirtz, l’homme imperturbable ; Bill Courant, l’homme à la face de rat.


Ces deux derniers sont surnommés les « Deux B ».


Contient les épisodes :


- Mrs Bennett mourut à l'aube


- L'affaire de la City Bank


- Le huitième pendu


- La bande Keminoff


- Ils vont nous tuer


- Meurtres à forfait


- L'insaisissable Mr Brown


- Le kidnapping Norton

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070038925
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DE L'AGENCE WALTON
- 1 -

M rs BENNETT MOURUT À L'AUBE

de
Harry SAMPSON
I
OÙ IL EST QUESTION DE DEUX HOMMES BIZARRES ET DUNE MILLIONNAIRE BLASÉE

Le petit homme à face de rat allait et venait, insensible au froid et à la lassitude, le nez dans le col de son pardessus, les mains au plus profond des poches. Il y avait près de quatre heures qu'il faisait les cent pas devant la somptueuse demeure des Mortimer ruisselante de lumières et de rythme, de ce rythme si particulier que Jacob Weisler, la nouvelle vedette du hot, imposait depuis quelques semaines aux millionnaires désenchantés du Bronx et de Central Park.
Le petit homme bâilla, alluma un mince cigare noirâtre et malodorant.
— La fête touche à sa fin, grogna-t-il en se rapprochant d'un cabriolet Ford noyé au milieu des arrogantes Packard et autres Lincoln... Attention, Ben, la belle Joyce ne va pas tarder à se montrer, il s'agit de ne pas la perdre.
Cinq minutes plus tard, en effet, une longue silhouette enveloppée de vison se profila dans le hall de l'hôtel Mortimer. Aussitôt, Ben appuya sur le démarreur pendant que son compagnon sautait à ses côtés.
— Damnée folle ! s'écria ce dernier. La voilà qui renvoie sa voiture. Et qui arrête un taxi !
— Une bougrement belle femme ! s'extasiait Ben. Bennett ne doit pas s'embêter...
— Faut croire que si, puisque... Bon Dieu, mets les gaz, il ne faut pas qu'elle nous échappe !
Alors commença une longue randonnée. La Ford lancée sur les traces du taxi qui emportait la déconcertante Mrs Bennett traversa tout New York, le New York endormi des quartiers commerçants et des faubourgs, le New York encore trépidant de Broadway et de Greenwich Village où les boîtes de nuit commençaient à pousser leurs clients sur le trottoir.
L'homme à la face de rat, que Ben appelait Bill, ne cessait de pester.
À la stupéfaction des deux hommes, le taxi pénétra dans la Chinatown, la ville chinoise, dont le pittoresque et les repaires mystérieux ne tentent guère que les amateurs de sensations nouvelles, et stoppa dans une rue étroite. Mrs Bennett tendit sans même le regarder un billet au chauffeur.
— Attendez-moi. Vous en recevrez autant quand je reviendrai...
Cinq dollars ! Le chauffeur avait compris. Il s'installa dans le fond de sa voiture, se serra dans son manteau de cuir et se mit à ronfler. Quand on fait le taxi, la nuit, que ce soit à New York, à Paris ou à Londres, quand on conduit une cliente élégante dans la Chinatown, au Passage Brunoy ou à Limehouse, on sait à quoi s'en tenir.
Ben gara sa Ford dans une ruelle voisine et les deux hommes tinrent conseil.
— Alors, on y va ?
— Et comment ! Bennett nous paie, hein ? Collons-lui-en pour son argent... Allez, passe-moi l'outil...
Tout en parlant, l'homme à la face de rat surveillait le manège de Mrs Bennett. Elle avait parcouru quelques mètres, s'était arrêtée devant la porte d'une maison aux murs pelés, mal éclairée par la lumière jaune d'un réverbère crachotant. Sa main gantée frappa trois coups sur le volet d'une fenêtre, puis deux coups à la porte qui s'ouvrit aussitôt, découvrant un couloir sombre qui absorba la jeune femme sans qu'elle ait ouvert la bouche. Toujours sans bruit, la porte se referma et tout retomba dans le calme.
Dans son taxi, le chauffeur dormait.
Bill et son compagnon s'immobilisèrent devant la peu engageante façade que barrait une enseigne délavée :
« Li-Tsang, Importation de thé de Chine »
— Tu parles ! En fait de thé...
Avec un synchronisme qui leur donnait un vague air d'excentriques de music-hall, les deux hommes mirent la main à leur poche revolver, chacun poussa une balle dans la chambre de son automatique et débloqua le cran de sûreté.
— On ne sait jamais avec ces maudits Jaunes...
Et Bill, « l'outil » dans sa poche gauche, la main crispée sur la crosse de son arme au fond de sa poche droite, frappa les cinq coups fatidiques. Silencieusement, la porte joua de nouveau sur ses gonds. Un Chinois en robe fleurie apparut sur le seuil. À la vue des visiteurs, il voulut repousser le battant, mais Ben avait avancé son pied.
— Gentlemen... commença-t-il.
Déjà Bill et l'autre avaient pénétré dans le couloir.
Bill s'expliqua, montra « l'outil », affirma :
— Vous voyez que nous avons des intentions pacifiques. Vous n'avez rien à craindre. Laissez-nous faire notre petit boulot et nous filons. En cas de refus de votre part, je tiens à vous avertir que celui pour lequel nous travaillons...
L'honorable Li-Tsang hochait la tête en souriant.
— Je sais, je sais, fit-il. Je ne tiens nullement à le contrarier. Vous êtes chez vous, messieurs. Mais je compte sur votre discrétion...
— Soyez tranquille. Sortis de la baraque, nous aurons oublié votre nom et le chemin qui mène à votre fabrique de dingos. Où est-ce ?
Li-Tsang se précipita dans un petit escalier en colimaçon qui débouchait au premier étage sur une manière de hall éclairé par des lanternes voilées. Il désigna une lourde tenture et disparut, comme absorbé par une trappe.
— C'est plus beau qu'au cinéma, souffla Bill qui écarta la tenture. Dieu, quelle mise en scène !
Le décor était pourtant semblable à celui de toutes les fumeries de la Chinatown, sur le parquet, une dizaine de nattes rangées en une file. Sur chaque natte un fumeur assoupi, la tête appuyée sur un oreiller de bois décoré. À sa gauche, une table basse supportant le traditionnel nécessaire du fumeur, rassemblé sur un plateau d'argent chichement éclairé par la flamme vacillante d'une veilleuse à huile. La pièce n'était éclairée que par ces veilleuses qui projetaient d'étranges ombres mouvantes sur les murs et créaient une atmosphère de veillée funèbre.
Le petit homme à face de rat sortit « l'outil » de la poche de son pardessus : l'outil, c'est-à-dire un minuscule appareil photographique. Puis sa torche électrique en main, il se mit en devoir de se promener le long de la rangée des fumeurs perdus dans leurs rêves. Les clients de Li-Tsang apparaissaient tous semblables, vêtus du kimono rituel qui laisse aux membres leur entière liberté, étendus sur le dos ou sur le côté, selon qu'ils « planaient » ou qu'ils fumaient. Couchée entre un coolie édenté et un homme squelettique et sans âge, Mrs Bennett paraissait dormir. Son beau visage impassible était d'une couleur de cire. Bill dirigea le rayon de sa lampe sur elle, aucune réaction ne se produisant, il en conclut qu'il pouvait opérer en tranquillité. Alors, aidé de Ben qui fit brûler une ampoule de magnésium, il photographia la femme et le coolie, la présence de ce dernier ne pourrait que prouver l'absolue déchéance de Mrs Bennett.
Les deux hommes retournèrent dans leur voiture. Et, de nouveau, l'attente recommença. Le petit jour les trouva luttant contre leur somnolence, fatigués mais vigilants. Un sale petit jour brumeux, sinistre, qui dégageait peu à peu du mystère de la nuit le décor de la Chinatown.
Soudain Bill se redressa. Mrs Bennett, très droite dans son manteau de fourrure, la démarche saccadée, les yeux privés d'expression, marchait vers son taxi.
— On dirait un cadavre, ricana Ben.
Il n'avait pas fermé la bouche que deux coups de feu résonnaient dans l'étroite rue déserte. Mrs Joyce Bennett porta les mains à sa poitrine en chancelant. Puis elle s'abattit à deux mètres de son taxi. Déjà les pavés se teintaient de son sang.
Quant au chauffeur, il dormait toujours !
II
QUI APPORTE QUELQUES EXPLICATIONS

À neuf heures du matin, en allant au bureau ou à l'usine, le bon peuple de New York put s'offrir la lecture d'un fait divers de qualité.
La manchette du « Star » hurlait littéralement.

UNE FEMME DE LA SOCIÉTÉ ASSASSINÉE DANS LA CHINATOWN
La police recherche deux individus suspects.

Il y en avait plus d'une colonne ! Et des photographies !
Dans Center Street, au Bureau Central de la Police, on avait la fièvre. Le maire venait de téléphoner pour exprimer sans aucune poésie son étonnement de constater que l'on pouvait assassiner une Mrs Bennett aussi facilement qu'une quelconque girl de chez Zigfrield et l'honorable B. W. Lampton, le commissaire en chef, sentant sa place lui échapper, s'en était pris à ses subordonnés.
Comme tout le monde à New York il avait en mains l'article du « Star ».
« La police recherche deux suspects ! » lut-il avec fureur.
— Parlons-en de la police ! Sans le « Star », elle ignorerait encore l'existence de ces deux suspects.
L'inspecteur Freeman, à qui s'adressaient ces paroles, ne broncha pas. Quand on a vingt ans de métier, on ne s'émeut pas facilement.
— Le « Star » vend des bobards, chef, dit-il calmement. Je suis certain qu'il n'en sait pas plus long que nous. Le meurtrier aurait pu avoir un seul témoin, le chauffeur de taxi qui a conduit Mrs Bennett dans la Chinatown ; or il dormait. Les détonations ne l'ont même pas réveillé. Il a fallu que les agents le secouent. Je l'ai interrogé, il se souvient en effet de deux hommes dans un cabriolet Ford, mais il est incapable de préciser s'ils ont attendu la sortie de la victime, il ne peut davantage préciser dans quelle maison Mrs Bennett a pénétré. Il y a quatre ou cinq boîtes louches que nous avons fouillées en vain tout à l'heure. Je donnerais ma tête à couper que sur ces quatre ou cinq boîtes il y a au moins une fumerie, mais ces diables de Jaunes savent si bien truquer leurs tanières.
À cet instant, la sonnerie du téléphone retentit. Le commissaire décrocha, fronça les sourcils :
— Pour vous, Freeman.
L'inspecteur s'empara du combiné, écouta sans que son visage trahit la moindre surprise.
— O. K., Ted, dit-il simplement avant de raccrocher.
Et au commissaire Lampton :
— C'est Teddy Walton. Les deux suspects auxquels le « Star » fait allusion sont deux hommes à lui. Ils surveillaient Mrs Bennett pour le compte de son mari.
— Et ils n'ont rien vu ? grinça Lampton. Pourtant, les limiers de l'Agence Walton sont imbattables, n'est-ce pas ? Les journaux le claironnent assez ! Un succès pour Walton ! Une cliente assassinée sous les yeux de ceux qui avaie

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