Le Manoir
146 pages
Français

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Description

Londres, 1891. Le XXe siècle approchait. Il était attendu avec impatience et espéré comme un tournant favorable. Pour l'heure, le surpeuplement des quartiers les plus modestes posait de sérieux problèmes de cohabitation. Le manque de travail amenait son lot de vols, d'émeutes et d'agressions. Le tout, saupoudré de prostitution. La population était également plongée dans l'effroi depuis quelques années à cause des meurtres sur lesquels planait le nom de Jack l'Éventreur. Le désordre ambiant était propice aux dessous-de-table et autres arrangements. L'écart entre riches et pauvres s'accentuait. Un gouvernement dépassé, des tribunaux submergés et une police corrompue finissaient de planter ce sombre décor. Dans les quartiers huppés, la vie était différente. La haute bourgeoisie aimait se retrouver lors de petites fêtes et autres cocktails mondains. C'est dans ce contexte particulier que « le Cercle des Millionnaires » venait d'être créé. Ses membres organisaient des soirées privées pour lesquelles ils recherchaient, à chaque fois, de nouveaux participants. Comme aucune information ne filtrait de ces soirées, il était impossible de savoir ce qui s'y passait vraiment. C'est au tour de quatre personnalités influentes de la société londonienne d'être conviées à l'une d'elles. Un million de livres sont à gagner. Le montant individuel de participation n'est pas anodin, puisqu'il s'élève tout de même à cent mille livres. Rendez-vous est donné dans un manoir. Quelle peut bien être l'étrange condition pour remporter cette somme colossale ? Était-ce bien raisonnable pour elles d'être venues ? Et surtout, jusqu'où les poussera leur cupidité ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 août 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414256549
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-25655-6

© Edilivre, 2018
Du même auteur

Du même auteur :
Le souper de l’esprit. Pièce de théâtre. 2015.
© Creative_Hearts – Can Stock Photo Inc.
Le Manoir a été écrit en 2017.
Exergue

« Comme je l’ai fait moi-même en l’écrivant, je vous invite à lire ce livre en mettant une ambiance sonore d’orage et de pluie. »
Alexandre Martin
Prologue
L ondres, 1891.
Depuis longtemps, la Grande-Bretagne subissait un important flux migratoire d’Irlandais.
En Angleterre, Londres, déjà envahie par d’autres, faisait partie de ces villes les plus touchées.
Elle allait finir par se retrouver défigurée et inondée.
Le changement de siècle était attendu avec impatience et espéré comme un tournant favorable.
Pour l’heure, le surpeuplement des quartiers les plus modestes posait de sérieux problèmes de cohabitation. Le manque de travail amenait son lot de vols, d’émeutes et d’agressions. Le tout, saupoudré de prostitution. Whitechapel en devenait le triste exemple et était en train de rester dans les mémoires à cause des meurtres immondes perpétrés par un dénommé Jack l’Éventreur, jamais arrêté et sur lequel personne n’avait encore mis un visage. Une aubaine pour les cinglés et autres malades mentaux de tuer en son nom et de s’amuser à envoyer des lettres délirantes à la police en se faisant passer pour lui. Ces quartiers étaient de véritables poudrières. La faute aussi aux habitations construites les unes collées aux autres donnant une impression de labyrinthe fait de multiples ruelles qui, le soir venu et à cause de l’insuffisance de l’éclairage des becs à gaz souvent mal entretenus et paresseux, devenaient propices aux petits larcins et aux assassinats. Pour l’anecdote, dans certains de ses recoins, ressortait une odeur effroyable et tenace d’excréments, d’urine, de vomi et de foutre. S’accumulant par endroits, l’ensemble se solidifiait parfois avec le temps. La pluie, bien que régulière et généreuse, n’arrivait plus à décoller ce petit mélange sur lequel il n’était pas rare de glisser. Autant de glissades que les journalistes se régalaient à reproduire en dessin dans la presse. C’était là, l’un des rares divertissements de la population : savoir qui, la veille, s’était retrouvé sur son arrière-train. On reconnaissait aussi celui qui était allé voir les prostituées travaillant dans ces tristes ruelles à l’arrière de son pantalon taché ou… à son poignet cassé de s’être mal réceptionné.
Le désordre ambiant était propice aux dessous-de-table et autres arrangements. Ceux qui en profitaient étaient ceux qui en avaient les moyens.
Les banques proposaient des placements douteux, flous ou risqués. Les clients qui en faisaient les frais ne s’en relevaient pas.
Devant un gouvernement dépassé, des tribunaux submergés où les juges paraient au plus pressé et expédiaient les dossiers, une police corrompue aux moyens limités et qui n’osait plus intervenir dans certains coins, l’exaspération des Londoniens devenait telle qu’ils décidaient de se faire justice eux-mêmes. Les vengeances et les règlements de comptes étaient quotidiens.
Dans les quartiers huppés, la vie était différente. La haute bourgeoisie aimait se retrouver lors de petites fêtes et autres cocktails mondains.
Il y avait également des endroits très privilégiés, comme Mayfair, à l’Ouest et Vauxhall, au Sud. Les plus riches y vivaient en toute tranquillité. Eux aussi ne semblaient pas toucher par ce qui se passait. Du moins, ils n’en subissaient pas les conséquences.
C’est dans ce contexte particulier que « le Cercle des Millionnaires » (communément appelé « le Cercle ») venait d’être créé. Ses membres, pas encore identifiés, organisaient des soirées privées pour lesquelles ils recherchaient, à chaque fois, de nouveaux participants. Comme aucune information ne filtrait de ces soirées, il était impossible de savoir ce qui s’y passait vraiment.
*
Par une nuit d’orage et sous une pluie battante, un fiacre sombre file à vive allure dans les rues de la ville. Ses rideaux sont tirés, ne laissant rien apercevoir du passager à l’intérieur. Au cours de sa traversée, il s’arrêtera devant quatre demeures. À chaque fois, un homme, coiffé d’un haut-de-forme et vêtu d’une redingote dont le col montant cache son visage, en sortira et ira déposer une enveloppe dans chacune des boîtes aux lettres.
Sur la première est écrit : « Monsieur James Grant, chirurgien. » Sur la deuxième : « Monsieur Karl Wilson, commissaire. » Sur la troisième : « Monsieur Bill Walker, banquier. » Sur la quatrième et dernière : « Monsieur Alan Cooper, juge. »
La tâche accomplie, le fiacre disparaîtra dans la nuit.
I
U n mois plus tard.
Un soir, quatre hommes se présentent devant les grilles d’une propriété où, au milieu d’un parc boisé, se dresse un impressionnant manoir.
Ce qui renforce la sensation d’isolement de cette propriété géographiquement située dans le sud de Londres, plus précisément à Vauxhall, c’est qu’il y en a peu d’autres à proximité. Les seules présentes, cachées par de hauts murs et de grandes rangées d’arbres, se perdent ou s’étalent égoïstement autour. Privilège à savourer encore quelques années pour les propriétaires avant le nouveau siècle qui arrive et les multiples changements urbains annoncés.
Où qu’ils regardent, il n’y a ni passants ni circulation.
On les voit se saluer brièvement.
La pluie dense et le vent les obligent à ne pas s’attarder.
Ils passent les grilles et se dépêchent de traverser l’allée où le plus grand des arbres, qui en impose de par sa taille, fait office de cerbère à l’entrée. Ses longues branches, qui craquent sous le vent, offrent un jeu d’ombres en mouvement faisant croire qu’ils sont entourés d’entités vivantes leur donnant un ballet de bienvenue, lent et majestueux.
Ont-ils remarqué qu’au fond du parc à droite, deux paires d’yeux les regardaient ? Sûrement un petit couple de rongeurs nocturnes surpris de les voir fouler leur territoire.
Ils arrivent rapidement sous le porche et sont maintenant devant la porte principale du manoir.
Tous sont vêtus d’une redingote trempée par la pluie.
Pourquoi n’y a-t-il aucune lumière ? Qui peut bien habiter dans un endroit aussi austère ?
N’ont-ils pas senti cette odeur nauséabonde, remontant parfois de la terre, qui ne pouvait être imputée au seul manque d’entretien du parc ? La honte de concevoir que cette vilaine odeur puisse venir de l’un d’eux les empêchait d’en faire la remarque à haute voix.
Ils restent là, silencieux, s’ignorant presque. Certains semblent tendus, les yeux braqués sur cette porte, certainement pressés que l’on vienne leur ouvrir.
L’un d’eux, se rendant compte que les autres, peut-être par fierté, ne bougeront pas en premier, frappe.
Pas de réponse.
Un autre choisit de l’imiter.
Rien. Il semble n’y avoir personne.
Le premier décide de tourner la poignée.
La porte s’ouvre.
Ils entrent.
Si quelqu’un était venu leur reprocher leur audace d’être entrés sans autorisation, sans doute auraient-ils répondu que la pluie, le vent et l’endroit, qui leur avait paru désert, les y avaient poussés.
Les voilà dans un immense hall.
Le décor est splendide. Deux escaliers, recouverts d’un tapis rouge couleur sang, partent sur les côtés pour se rejoindre sur le palier du premier étage qui conduit à différentes portes par deux balcons apparents soutenus par des colonnes. Aux quatre coins du hall et au premier étage, de gigantesques chandeliers sur pied offrent un éclairage magnifique et mystérieux. Lustre chandelier imposant au plafond où un grand nombre de bougies créent une atmosphère particulière. Le sol, en marbre, est recouvert d’un tapis central. Il y a une porte sur leur gauche et une sur leur droite. Devant eux, tout au fond, une porte à double battant. Toutes en bois massif et vernis. Quelques plantes vertes, ici et là.
Le silence est pesant. Même les bruits extérieurs sont étouffés, comme intimidés à l’idée de pénétrer dans ce lieu.
Ils contemplent cet incroyable hall.
– Il y a quelqu’un ? La voix de Karl Wilson se perd dans les hauteurs. Non, personne. Aucun signe de vie. Il aperçoit une feuille épinglée sur la porte à double battant et, pendant que les autres continuent de regarder le hall dans son ensemble, va la détacher. Après l’avoir lue, il s’adresse à eux. Messieurs, je crois bien que ce mot est pour nous. Ils s’approchent pour y jeter un coup d’œil. Il nous est demandé d’entrer dans cette pièce. Exécutons-nous.
À quoi bon discuter ou s’interroger, ils allaient enfin être reçus, pensaient-ils.
Il est des endroits où l’invité n’est accueilli seulement qu’après la deuxième ou troisième porte passée.
Sans un mot, ils entrent tels des automates se dirigeant vers un but commun.
Karl Wilson est le premier, feuille en main. Bill Walker le suit. Alan Cooper est le troisième. James Grant est le dernier et referme la porte à double battant derrière lui.
Ils regardent la pièce où ils se trouvent, qui est un salon coquet.
Au sol, il y a un tapis sur lequel sont disposés un canapé deux places avec, devant lui, une table basse entourée de deux fauteuils. Le tout, face à une grande cheminée. Sur le pan de mur droit, au fond et à hauteur de bras, il y a un panneau dans le mur. À côté, un meuble à trois tiroirs et deux portes. Quatre verres et quatre bouteilles d’alcool y sont posés, ainsi que trois cendriers. Au-dessus de celui-ci, une fenêtre cintrée à deux vantaux au travers de laquelle nous voyons la pluie tomber et les éclairs déchirer le ciel. À l’extérieur, des barreaux ont été mis. Une chaise à l’angle. Sur la droite de la porte à double battant qu’ils viennent de passer, se trouve un portemanteau. À haut

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