Le concile des louves
351 pages
Français

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Description

MARIE HUSSON-ROBERT


LE CONCILE DES LOUVES


Sur les bords de l’Aixette, près du pont d’Aixe, de hautes ruines recouvertes de lierre. Comment imaginer 500 ans plus tôt, l’imposant château, citadelle militaire de premier plan, fief des Lanteuil de Marval, où Philibert, gouverneur, s’intronise grand défenseur du catholicisme ? En cette époque de violence et de fureur religieuses, aucune limite dans la cruauté, aucune éthique ne brident les agissements de ces châtelains. Malheur à ceux ou celles qui tentent d’y opposer tolérance ou modération, ils récolteront la souffrance et la mort pour tout solde.


Dans la quiétude contemporaine du lieu, comment deviner le calvaire enduré par Cléophée, propriétaire de l’ancienne demeure familiale des Lanteuil de Marval, mystérieusement disparue, à l’aube, près de la Vienne ? Les enquêteurs arrêteront -ils la vague meurtrière et implacable issue du passé ?






Une intrigue palpitante mêlant 16e siècle et époque contemporaine.




Un redoutable thriller historique au dénouement à couper le souffle.





Marie Husson-Robert, née dans le Limousin, y a passé une partie de son enfance.


Docteure es Sciences, elle écrit depuis toujours par plaisir. Le souci de l’Histoire, la finesse et la curiosité du chercheur, le suspense font le succès de sa plume.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782382110805
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Concile des Louves
 
 
Marie HUSSON-ROBERT
Le Concile des Louves
M+ ÉDITIONS 5, place Puvis de Chavannes 69006 Lyon mpluseditions.fr
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
© M+ éditions
Composition Marc DUTEIL
ISBN 978-2-38211-080-5
 
«   La violence n’est le Crédo d’aucune religion   »
Romain Rolland
 
 
 
À mes parents,
À mes grands-parents,
Affectueusement.
 
Chapitre I
Ce matin-là ne serait pas comme les autres   ! Camille Vareille le comprit tout de suite. Depuis plus de dix ans et en toutes saisons, il promenait son chien dès l’aube, entre six et sept heures, sur les bords de la Vienne en longeant la petite route «   chemin de St Jacques   », qui s’échappait contre la rivière depuis le Moulin de Tarn. Elle était dangereuse car fréquentée par des automobilistes peu respectueux des limitations de vitesse ; il restait donc toujours sur ses gardes, le cas échéant, quant au rappel de son chien qui aimait fureter dans la fraîcheur du lieu. Or, cette fois-ci, une voiture sombre lui faisait face, sur le côté de la chaussée tout en mordant sur le macadam, feux de route allumés, moteur coupé, la portière du chauffeur grande ouverte.
–   En voilà un qui aura peine à redémarrer   ! pensa-t-il en première intention. La batterie sera déchargée.
Il s’approcha en regardant alentour, le conducteur se trouvait probablement à proximité.
–   Peut-être a-t-il eu un malaise   ? se dit le vieil homme inquiet, prêt à lui porter secours.
Son chien, aussi curieux que lui-même, s’approcha de l’habitacle pour flairer l’intérieur.
–   Au pied, Titus, pas bouger   ! lui lança-t-il, s’attendant à voir surgir le propriétaire de derrière les buissons d’aubépine bordant un vieux muret de pierre.
Le chien stoppa immédiatement son mouvement. M. Vareille se retourna, attendit quelques secondes puis fit le tour du véhicule : il ne put que constater sa solitude.
–   Il y a quelqu’un   ? appela-t-il malgré tout pour s’en assurer.
Aucune réponse ne lui parvint et personne ne se manifesta. Titus avait repris son exploration en faisant des cercles autour de la voiture, comme pour chercher une piste.
Le vieil homme n’aimait pas se mêler des affaires des autres mais ce véhicule abandonné l’intriguait. Il s’approcha de la portière ouverte : les clés étaient sur le tableau de bord.
–   Encore un inconscient, il pourrait se faire dérober son auto bien trop facilement   ! marmonna-t-il.
Puis ses yeux aperçurent un sac en cuir renversé devant le siège du passager sur lequel gisait une feuille de papier épais. Il plia son vieux buste en soupirant pour s’introduire vers l’intérieur et saisit ce papier. Il l’ouvrit et découvrit quelques mots :
«   Tout est fini, je n’en peux plus. Enfin trouver la paix   !   »
Surpris de sa lecture, il laissa choir ce document sur l’herbe humide de rosée dont s’imprégna aussitôt le lourd papier. L’encre, sous l’effet de l’eau imbibée, s’éclaircit et bava tout autour du tracé initial.
–   Zut   ! Dans quoi t’es-tu fourré mon vieux   ? Qu’est-ce que c’est que ce bazar   ? maugréa-t-il en se baissant pour ramasser la feuille. Comme il allait s’en saisir, il remarqua un objet légèrement dissimulé sous la voiture et tendit la main pour l’attraper. C’était une chaussure de femme, une sandale légère. Il scruta encore dans l’herbe mais ne trouva pas la seconde.
–   Ça sent mauvais, mon p’tit père. Ça sent mauvais   ! Nous ferions bien d’appeler les gendarmes, dit-il à haute voix en prenant son chien à témoin.
Déposant ses trouvailles sur le siège du conducteur de la voiture abandonnée, il tâta ses poches pour trouver son portable qui ne le quittait jamais. Son âge avancé et son veuvage avaient décidé ses enfants à lui offrir ce téléphone adapté pour permettre à leur père d’alerter les secours en cas de problème. Comprenant l’angoisse de se s rejetons et considérant les avantages que lui-même pouvait tirer de ce gadget, il avait promis de ne jamais s’en séparer. Il parvenait même à jouer en ligne, comme ses petits-enfants...
Ses mains tremblaient en composant le numéro d’urgence ; sans doute la fraîcheur humide en était-elle responsable, à moins que ce ne fût l’inquiétude qui montait en lui depuis ses surprenantes découvertes...
–   Centre d’appel de la Gendarmerie, bonjour   ! Que puis-je pour votre service   ? lança une voix dynamique.
–   Je crois que je viens de découvrir un suicide, répondit le vieil homme. Pourriez-vous intervenir   ?
–   Qui êtes-vous Monsieur   ? Où vous trouvez-vous   ?
M. Vareille déclina patiemment son nom, son adresse, et précisa les circonstances de son appel. Il répondit scrupuleusement aux questions qu’on lui posa, donnant tous les détails nécessaires pour rendre crédible sa déclaration. Puis enfin il raccrocha, assuré que les gendarmes venaient le rejoindre.
Engagé à ne pas quitter les lieux, il patienta. L’air environnant, en ce début juillet, lui parut plus humide qu’à l’accoutumée et il frissonna, comme saisi par la moiteur qui s’élevait de la Vienne. Il lui sembla entendre un bruit : la chute d’un corps dans l’eau vive de la rivière...
Alors, soudain, le temps lui parut ralentir : les secondes devenaient des minutes puis celles-ci des heures… La tension se fit plus nette et la peur le gagna peu à peu.
Pourtant, l’arrivée de la patrouille fut très rapide, s’annonçant au loin par un bruit de sirènes. Le centre d’appel de Limoges avait immédiatement contacté la gendarmerie d’Aixe-sur-Vienne qui s’était aussitôt mobilisée pour se rendre sur le lieu du drame. Le capitaine Schäfer, commandant de la communauté de brigades, accompagnait un adjudant-chef et un GAV 1 .
À leur arrivée, M. Vareille ressentit subitement un énorme soulagement.
 
La sonnette de la porte retentit. Marie quitta la cuisine en trombe et courut vers l’entrée, aussitôt accompagnée de son chien.
–   Quel entrain, ma chérie   ! remarqua ironiquement Thomas, son père, qui se préparait un café fort pour débuter sa journée.
Il entendit quelques aboiements aussitôt contraints par la voix de sa fille :
–   Assis, Marley, et tais-toi   !
Le ton était ferme et l’animal obéit.
Thomas sourit en pensant à ce tandem d’enfer qui vivait sous son toit. Un an auparavant, il avait cédé au caprice de sa fille qui lui réclamait un chien depuis plusieurs années. À présent, il ne regrettait pas sa décision. Marley, un border collie doté d’un charme incontestable, surnommé Bob par son maître, avait rejoint la famille, juste sevré de sa mère et de sa portée. Maintenant, son jeune âge le rendait encore tout fou, mais il déployait tellement d’attachement à sa fille et à lui-même que Thomas se surprenait à penser à lui lorsqu’il était au travail et que l’animal restait seul. Un chien idéal : propre au bout de trois semaines, il n’avait jamais fait de bêtise dans l’appartement lorsqu’il restait livré à lui-même. Débordant d’énergie, il incitait ses maîtres à faire de longues promenades. Quand on lui parlait, il regardait son interlocuteur droit dans les yeux tout en oscillant la tête pour mieux écouter, voire comprendre, les mots qu’on prononçait, à l’affût de l’ordre qui viendrait ensuite... Une boule de poils soyeux que sa fille modelait selon ses besoins et ses envies : câlins tendres, courses folles ou interminables jeux... Ils n’étaient plus deux mais trois ; une famille atypique soudée, entre autres, par une étroite et indissociable complicité.
Thomas portait sa tasse à ses lèvres lorsque Marley revint comme un fou dans la pièce et lui colla la tête sous son coude, manquant de lui faire renverser son café.
–   Calme toi, Bob   ! Qu’y a-t-il   ? demanda-t-il en se levant aussitôt pour suivre l’animal qui repartait aussi vite, dérapant sur les larges dalles du sol.
–   Papa, tu viens   ? s’impatienta Marie, au seuil de la porte. C’est Louis-Xavier   ! Dépêche-toi.
Thomas trouva son voisin en discussion avec sa fille. Il semblait énervé et son agitation se propagea au chien qui tournait autour du visiteur.
–   Bonjour Louis   ! jeta Thomas en lui tendant la main. Vous avez un problème   ?
–   Je cherche Cléo. Nous devions nous retrouver tôt à l’atelier ce matin ; cela fait plus d’une demi-heure que je l’attends.
–   Elle ne s’est peut-être pas réveillée, Marie va aller voir...
–   Cela ne sert à rien, j’en viens   ! J’ai tambouriné à sa porte mais elle n’est pas là... C’est pour cela que je venais chez vous, peut-être l’avez-vous vue   ? Je sais que votre fille et elle sont souvent ensemble...
–   Marie vient juste de se lever et, pour ma part, je n’ai fait qu’un rapide tour de jardin avec Marley sans voir âme qui vive. Mme Desmoulins ne devrait pas être bien loin si vous aviez rendez-vous. Elle n’a pas l’habitude de se désengager sans prévenir, me semble-t-il.
–   Sa voiture n’est pas sous le porche de la grange comme d’habitude, insista encore l’artiste. Où est-elle, bon sang   ?
...

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