La mort existe-t-elle ? Prix du jury Prix Femme Actuelle 2015
133 pages
Français

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La mort existe-t-elle ? Prix du jury Prix Femme Actuelle 2015 , livre ebook

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Description

Rica Étienne La mort existe-t-elle ?   Thriller   Prix du jury 2015   Éditions Les Nouveaux Auteurs 16, rue d’Orchampt 75018 Paris www.lesnouveauxauteurs.com     ÉDITIONS PRISMA 13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex www.editions-prisma.com     Copyright © 2015 Editions Les Nouveaux Auteurs — Prisma Média Tous droits réservés ISBN : 978-2-8195-04108 À André The most beautiful and deepest experience a man can have is the sense of the mysterious.   Albert Einstein Chapitre 1 Derrière sa fenêtre, le commissaire Vincent Delicourt fixait le canal Saint-Martin. Hypnotisé par le jeu miroitant du soleil sur l’eau, il récapitulait la situation. Fin juillet, Beaupin, un confrère de la brigade criminelle, lui avait remis les maigres éléments révélés par la police scientifique et l’enquête de voisinage, les photos de scène de crime, les conclusions du légiste. Août était passé sans rien de nouveau, la France était plongée dans son habituelle léthargie estivale. On était le 15 septembre et aucun élément décisif n’avait surgi depuis le premier meurtre, début avril. C’était toujours comme ça, quand une affaire démarrait mal, tout devenait confus et emberlificoté. La presse s’acharnait. Au moindre assassinat ou viol de femme brune, elle s’indignait de l’inefficacité de la police comme si cette dernière était plus fautive encore que l’assassin lui-même.

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Publié par
Date de parution 27 août 2015
Nombre de lectures 3
EAN13 9782819504108
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rica Étienne
La mort existe-t-elle ?
 
Thriller
 
Prix du jury

2015
 
Éditions Les Nouveaux Auteurs
16, rue d’Orchampt 75018 Paris
www.lesnouveauxauteurs.com
 
 
ÉDITIONS PRISMA
13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex
www.editions-prisma.com
 
 
Copyright © 2015 Editions Les Nouveaux Auteurs — Prisma Média
Tous droits réservés
ISBN : 978-2-8195-04108
À André
The most beautiful and deepest experience a man can have is the sense of the mysterious.
 
Albert Einstein
Chapitre 1

Derrière sa fenêtre, le commissaire Vincent Delicourt fixait le canal Saint-Martin. Hypnotisé par le jeu miroitant du soleil sur l’eau, il récapitulait la situation. Fin juillet, Beaupin, un confrère de la brigade criminelle, lui avait remis les maigres éléments révélés par la police scientifique et l’enquête de voisinage, les photos de scène de crime, les conclusions du légiste. Août était passé sans rien de nouveau, la France était plongée dans son habituelle léthargie estivale. On était le 15 septembre et aucun élément décisif n’avait surgi depuis le premier meurtre, début avril. C’était toujours comme ça, quand une affaire démarrait mal, tout devenait confus et emberlificoté. La presse s’acharnait. Au moindre assassinat ou viol de femme brune, elle s’indignait de l’inefficacité de la police comme si cette dernière était plus fautive encore que l’assassin lui-même. La hiérarchie piaffait, il fallait résoudre au plus tôt cette affaire de serial killer, « peu importaient les moyens mis en œuvre maintenant ».
Delicourt savait ce que cela signifiait, il avait le champ libre pour utiliser ses méthodes et ses informateurs habituels. Ses résultats parlaient pour lui, il était le flic des situations désespérées. Aujourd’hui, il avait rendez-vous avec Garance Ombreuse, la seule qui pouvait l’aider à dénouer la situation.
 
Bon ! récapitula-t-il devant les photos des victimes punaisées au mur de son bureau. Louise Quintois est assassinée chez elle le 8 avril dans la soirée. Femme brune de trente-huit ans. Très belle. Morte par strangulation. L’arme du crime : un lacet de cuir. Les micro-fragments prélevés sur sa peau l’indiquaient. Peu de traces de violence, pas de traces de viol. Un sillon net sur le cou et quelques ecchymoses. Rien sous les ongles qui aurait pu provenir de l’assassin contre lequel elle se serait débattue, pas d’ADN exploitable, pas de fibres ni de poussières particulières. Un travail parfaitement maîtrisé par l’assassin. La victime avait été tuée dans le salon et traînée dans sa chambre sur son lit, comme l’attestaient les sillons imprimés en creux sur la moquette profonde, caressée à contresens du poil. Aucune effraction constatée. Louise Quintois connaissait sans doute son meurtrier, elle l’a fait pénétrer dans son appartement. Les voisins n’ont pas signalé de bruits anormaux ni de cris particuliers. Elle a été retrouvée le lendemain du meurtre par sa femme de ménage qui possède son propre jeu de clés.
La rigidité du cadavre est complète, les lividités ventrales. Elles apparaissent d’abord sur le cou et s’étendent ensuite à d’autres régions de l’organisme, vers la quinzième heure après le décès, Delicourt le sait. Les yeux sont clairs et les pupilles en mydriase bilatérale. Le décès remonte à la soirée qui précédente, sans doute après 21 heures selon les estimations du légiste.
Delicourt s’empara d’un cliché montrant la jeune femme, nue, allongée sur son lit, les bras le long du corps, la délicate fourrure de son pubis recouverte d’une flûte de Pan. Il sourit tristement à ce détail. Il repensa à sa mère, elle lui avait offert une flûte semblable faite de simples roseaux. Une babiole conservée des années dans sa boîte à trésors avec un caillou en forme de cœur ramassé là-bas aussi, au Jardin d’acclimatation. Autres temps, autres mœurs, la flûte retrouvée chez la victime provenait de chez Tang Frères, l’épicier chinois qui les importait d’Asie par conteneurs entiers. Un indice difficilement exploitable. Delicourt se demanda une fois encore ce que pouvait signifier cette mise en scène absurde à la limite du puéril.
Sur les photos, le visage de Louise Quintois semblait apaisé malgré sa mort par asphyxie cérébrale et la peau légèrement cyanosée. Le commissaire repensa à la profession de la victime, flûtiste à l’orchestre de l’Opéra de Paris. Son collègue, le commissaire Beaupin, avait tout d’abord supputé que la flûte de Pan sur la flûtiste était une forme de référence, et peut être même d’hommage rendu à la professionnelle, pas de hasard là-dedans en tout cas. Ce qui sous-entendait que l’assassin connaissait la profession de sa proie et qu’il avait agi avec préméditation, puisqu’il avait déposé cet objet particulier à cet endroit particulier après son homicide. C’était compter sans les deux autres meurtres commis par la suite : même mise en scène, instrument de musique déposé exactement dans les mêmes conditions, sur des femmes nues, étendues sur leur lit, étranglées par un lacet de cuir… mais ces femmes n’étaient pas des flûtistes !
Était-ce la lubie étrange d’un serial killer  ou une indication sur le plan qu’il comptait mener à bien ? S’agissait-il d’un pervers fétichiste ou d’un calculateur obsessionnel particulièrement intelligent ? Voilà ce qu’il faudrait élucider, entre autres.
Les appels lancés aussitôt après ce premier homicide aux différents hôpitaux ou cliniques psychiatriques n’avaient rien indiqué de probant : pas de fou échappé de l’asile correspondant au profil. Ses lieutenants avaient consulté la base de données des meurtriers déjà répertoriés dans les fichiers de la police, rien d’intéressant non plus. C’était apparemment un néophyte, absent de tous les fichiers policiers ou hospitaliers.
Pour l’heure, une seule chose était gravée dans le marbre : cette marotte de déposer la flûte sur le sexe des victimes avait valu à l’assassin le sobriquet de Joueur de flûte dans la presse, on l’appelait aussi le Tueur de brunes . Un article retrouvé par Delicourt parlait d’un «  serial killer mélomane qui faisait la tournée du XIII e  ». Ah ! ce Patrick Lancelot, toujours dans la dentelle !
Le commissaire avait croisé pour la première fois la route du journaliste sur l’affaire du Gang des Batignolles , il y a quelques années de cela. Il appréciait ce type acharné comme un roquet qui ne lâchait jamais prise. Au fond, ils se ressemblaient tous les deux, des obsessionnels de la vérité, des traqueurs de faussaires, des allumés à leur façon… Des types bien qui essayaient de semer le mieux, là où la cupidité et l’arrogance installaient leur nid.
 
Delicourt s’éloigna du mur et s’assit à son bureau. Un long moment, il resta immobile, le nez sur Google Earth et un plan des rues du XIII e . Seule sa main s’affairait méticuleusement sur la souris. Louise Quintois, assassinée le 8 avril, dans la nuit, rue de l’Espérance. Drôle d’endroit pour un tel drame ! soliloquait-il à voix haute. Une vieille habitude qu’il ne trouvait même plus farfelue, sa voix lui donnait le sentiment d’être en conversation avec un alter ego lui renvoyant des avis, des doutes et des suggestions.
Alice Dampierre, assassinée le 22 mai, rue des Cinq-Diamants. Voyons, ces deux rues sont à moins de cinq minutes à pied… Rue des Cinq-Diamants… Curieux quand même, le nom de cette rue, cela signifie-t-il quelque chose, comme pour la rue de l’Espérance ?
Lolita Lopez, tuée le 28 juillet, Avenue d’Italie. Là encore, on est à deux encablures, le tueur agit dans le même quartier.
Il se promena encore un instant sur Google Earth, la bouche froncée, l’œil aiguisé, les doigts crispés, comme s’il allait surgir de l’écran un nouvel indice. Trois forfaits effectués dans un mouchoir de poche, quelques rues à peine séparant chacune de ces pauvres femmes. Un signe qui a sa raison d’être ou bien un hasard ça aussi ?
Alice Dampierre, la victime numéro 2, appelle Urgences Médecins à 20 heures, elle est extrêmement angoissée, le docteur débarque une demi-heure plus tard, personne ne répond, et pour cause, elle est morte. Il prévient les pompiers qui découvrent le cadavre à 20h45. Le meurtre a été commis dans cette tranche horaire très resserrée.
Lolita Lopez, la dernière des trois, est découverte par sa concierge. Au bureau, on ne l’a pas vue alors qu’une réunion « de la plus haute importance » devait avoir lieu à 9 heures et que la victime a imposé à toute l’équipe d’être ponctuelle, sinon la porte ! L’assistante téléphone à la concierge et lui demande de sonner chez sa chef, c’est capital. La concierge ne veut rien entendre. L’assistante insiste, la concierge dit que ce n’est pas ses oignons. Elle va jusqu’à la menacer de non assistance à personne en danger. En dix ans, Lolita Lopez n’a jamais manqué la moindre réunion, elle a forcément eu un problème. La concierge finit par capituler et jette un œil à l’intérieur grâce à son jeu de clés. Il est 11 heures. C’est là qu’elle découvre la victime nue dans son lit avec un joujou sur los pelos del pubis .
 
Depuis un mois et demi, le tueur semblait en avoir fini avec sa funeste besogne. Se remettrait-il bientôt à l’ouvrage ? Impossible à prévoir évidemment ! L’homme agissait à toute heure, sans rythme particulier. Delicourt avait même fait vérifier les jours de pleine lune, les fêtes des saints, rien de ce côté-là. Avec les tordus, on ne savait jamais, les coïncidences pouvaient faire sens…
Par ailleurs, les trois femmes d’âges et de milieux très différents ne se connaissaient pas. A priori.
Louise Quintois, artiste.
Alice Dampierre, avocate.
Lolita Lopez, attachée de presse.
L’équipe du commissaire Beaupin avait épluché ordinateurs, mails, Facebook, relevés de téléphone, carnets d’adresse, agendas, lieux de naissance, relevés de CB, les clubs de gym du quartier, la boulangerie où elles achetaient leur pain, leur restaurant favori, les clubs de vacances fréquentés ces deux dernières années. Les victimes avaient deux dénominateurs communs et seulement deux : leur meurtrier et leur qu

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