Inspecteur Gaspin - L Intégrale
277 pages
Français

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Inspecteur Gaspin - L'Intégrale , livre ebook

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Description

Intégrale regroupant les 8 enquêtes de l'inspecteur Gaspin de Claude Ascain initialement parues à partir de 1952 bien que la plupart des intrigues résultent d'une réécriture de textes précédents de l'auteur.


Contient les titres suivants :


- Le danseur mondain


- Rendez-vous avec la mort


- Le mystérieux monsieur Garret


- Vol en quinze secondes


- En trois coups de dés


- Dans un vieux château


- Solution dernière minute


- Exécution sans bavure

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070038987
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0034€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Inspecteur GASPIN

LE DANSEUR MONDAIN
Roman policier

par Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
CRIME AU PALACE

Un homme aux yeux pénétrants, au visage énergique, quitta le taxi, paya rapidement et s'engouffra dans le hall de marbre blanc, du « Marvel » le grand palace des Champs-Élysées.
Un portier, doré sur toutes les coutures, s'avança, interrogateur. L'arrivant jeta avec brièveté :
— Inspecteur Gaspin. On m'attend.
— Ah ! Parfaitement, monsieur l'Inspecteur... Par ici.
Le policier franchit un couloir aux murs tendus de rouge orné d'un tapis rouge également. Le portier avait spécifié que le bureau du directeur était à droite, première porte.
Il y avait là deux personnages qui discutaient. Dès l'entrée de Gaspin, ils s'interrompirent et l'un d'eux lui tendit la main :
— Bonjour ami. Vous avez fait vite.
C'était le commissaire de police du quartier. Il fit les présentations. L'inspecteur apprit qu'il était en face de M. Lespot, directeur général du « Marvel ».
Celui-ci était un petit homme chauve, affligé d'un léger embonpoint et qui tentait de remédier à ces deux inconvénients par une mise extrêmement soignée, et les artifices d'un savant coiffeur.
Habituellement, il souriait sans cesse.
Mais, ce matin-là, le tremblement de sa voix, la moiteur de son front, l'inquiétude manifeste qui se lisait dans son regard, tout témoignait d'un trouble extraordinaire.
Il frictionnait ses paumes sans arrêt, ne s'interrompant que pour gémir à mi-voix :
— Quel malheur !... Quel affreux malheur !
— Du calme, monsieur Lespot, du calme ! répondait le commissaire Arsénau.
— Il faut retrouver l'assassin, monsieur le Commissaire !
— Nous sommes là pour cela, justement, intervint Gaspin.
Le directeur se tourna vers lui, les mains suppliantes :
— Vous me le promettez ? Vous réussirez, n'est-ce pas ? Et vous mènerez l'enquête avec discrétion ? La réputation de l'hôtel...
Impatienté, l'inspecteur s'adressa à Arsénau, sans souci d'interrompre le personnage replet qui, maintenant, se frottait le crâne avec un mouchoir de soie blanche.
— Voyons... Il faut commencer par le commencement. Où en êtes-vous, Arsénau, de votre enquête ?
— Vous connaissez les faits, grosso modo. M me Maria Gorfuna, une riche Péruvienne, a été trouvée assassinée dans son appartement.
— Ma meilleure cliente ! psalmodia M. Lespot.
Gaspin avait préparé porte-mine et calepin. Il questionna ;
— Qui a découvert le crime ? Qui a donné l'alarme ?
— La femme de chambre de l'étage. C'est bien cela, monsieur Lespot ?
— Oui, oui, monsieur le Commissaire. C'est Armandine.
— Armandine ?... Bon, marmonna le policier, qui inscrivait. Et il était quelle heure, environ ?
— L'heure habituelle du réveil de M me Gorfuna. Huit heures.
— Elle se levait tôt, dites, pour une millionnaire qui n'avait pas grand-chose à faire !
— Elle faisait, expliqua le directeur, une grande marche tous les matins pour combattre l'obésité. Pauvre femme... Se donner tant de mal pour finir aussi tragiquement !... Elle aurait mieux fait de...
— Merci, interrompit sèchement l'inspecteur. Dites, Arsénau, il faudra m'envoyer cette Armandine à mon bureau, cet après-midi. Je veux l'interroger personnellement.
Il monta au luxueux appartement de M me Gorfuna. Il examina les lieux, étudia le corps.
La victime avait été attaquée de face, et tout était bouleversé, les tiroirs pendaient, on voyait de la lingerie jetée sur le tapis. Le lit était ouvert, les draps rejetés au pied.
M me Gorfuna avait été assaillie devant ce lit, elle gisait là, sur la carpette. Gaspin ne dit rien, mais il regardait partout. Ses compagnons respectaient son silence. De temps à autre, il jetait un hiéroglyphe sur son calepin.
On redescendit, finalement.
Dans le bureau de M. Lespot, l'inspecteur demanda au commissaire :
— Avez-vous constaté la disparition de bijoux, d'argent, là-haut, lors de vos premières recherches ?
Le directeur du « Marvel » devança la réponse :
— Elle déposait toutes ses valeurs dans le coffre spécial de l'hôtel dont je suis seul à posséder la clef. Elle ne gardait sur elle que la monnaie courante pour la journée. Quant aux grosses dépenses, elle avait l'habitude de payer par chèques.
Soudain, M. Lespot s'agita :
— Mais, j'y pense !... Ses bagues !... Ses boucles d'oreilles !... Tout ce qu'elle portait hier... Elle avait tout repris.
Il ouvrit un tiroir, tendit un papier :
— C'est son reçu. J'ai l'habitude de faire signer à mes clients une déclaration qui dégage, ainsi, toute ma responsabilité. C'est dans l'après-midi même qu'elle m'avait tout demandé.
— Sans vous donner de motifs ?
— Sans m'expliquer. Cela ne me regardait pas, d'ailleurs.
— Évidemment. Et cela représentait une grosse somme ?
— Certes. Un gros chiffre, monsieur l'Inspecteur.
En rentrant à son bureau, Gaspin songeait à deux choses déjà acquises.
1 ° M me Gorfuna n'avait pas été attaquée par un homme, inconnu d'elle, sinon, elle aurait crié en le voyant apparaître. Or, elle s'était levée pour lui ouvrir la porte, car elle était en peignoir, elle l'avait fait entrer.
2 ° L'assassin ne devait pas ignorer qu'elle avait tout récemment repris ses bijoux, puisqu'elle les portait la veille.
Et cela donnait bigrement à réfléchir.
Dès le début de l'après-midi, une grande fille brune et pâle, paraissant âgée d'une trentaine d'années, apparut devant lui. Elle était fort émue. Elle déclina son nom. C'était la femme de chambre.
— Asseyez-vous là, Mademoiselle. N'ayez pas peur. Tout ce que je vous demande, c'est de bien vous rappeler les circonstances.
— Oui, Monsieur... bégaya-t-elle, la voix étranglée.
— Vous étiez chargée de réveiller M me Gorfuna ?
— Oui, Monsieur. Tous les matins, à huit heures... Et ce... ce matin... Ah, c'est horrible !... Pauvre madame !
Elle se mit à sangloter. Gaspin la calma avec patience. Elle s'épongea les yeux, l'inspecteur reprit :
— Vous aviez une clef ?... Un passe-partout ?
— Non, Monsieur... Elle ne verrouillait jamais sa porte, il suffisait de tourner le bouton. J'entrais toujours librement.
Elle gardait les yeux baissés pendant qu'il posait encore diverses questions. Non, elle ne pouvait avoir entendu. D'ailleurs, personne ne pouvait entendre parmi les domestiques, au huitième étage.
Elle s'en fut et il se remit à réfléchir.
Quand on lui apporta le rapport du médecin légiste, il constata que ses propres constatations concordaient bien avec celles-ci. C'était donc avec un instrument contondant qu'on avait frappé. Et d'après le docteur, la mort pouvait se situer vers trois heures du matin, au plus tard.
CHAPITRE II
OÙ EST MIRLOBAR ?

Pendant ce temps, dans son bureau du palace, M. Lespot contrôlait les notes des locataires et, en compagnie d'un secrétaire particulier, les cochait au fur et à mesure que celui-ci annonçait leur règlement par chèque ou en espèces.
Le travail paraissait terminé, lorsque le secrétaire remarqua :
— Il manque la note de M. Mirlobar...
— Ah oui... Celui-là, je vais l'expédier à présent. Je ne l'ai jamais beaucoup aimé.
M. Lespot décrocha un appareil acoustique et parla à l'employé de la réception. Il apprit que M. Mirlobar était sorti et n'avait rien dit de spécial.
— À quelle heure est-il parti ?
— Un peu avant le déjeuner, monsieur Lespot.
Et il était près de dix-huit heures, maintenant.
D'habitude, Mirlobar ne manquait jamais le dancing. Après avoir fait vérifier, et appris que le personnage ne se trouvait pas là-bas non plus, M. Lespot fut pris d'un soupçon brusque.
Il se précipita au huitième étage où ce locataire occupait une mansarde fort modeste, analogue à celle du personnel et fit ouvrir la porte du logis, à l'aide d'un des nombreux passe-partout de réserve. Le lit n'était pas défait, la chambre se trouvait en ordre.
Perplexe, M. Lespot ouvrit, au hasard, un tiroir de la commode laquelle avec la couche et une chaise, formait le mobilier très sommaire.
— Quoi ?... Vide ?...
Les autres tiroirs également. Dans un coin, une valise se trouvait vide aussi. Aucun doute, l'homme était parti, et il avait emporté toutes ses affaires, laissant cette valise qui aurait fait dresser l'oreille.
Mais comment avait-il pu dissimuler ses vêtements, son linge, ses menus objets, puisque ce matin – le personnel en témoignait – il était sorti les mains libres ?
Alors, il avait agi en plusieurs fois, depuis quelque temps ?
Or on ne l'avait jamais vu emporter le moindre paquet. Il s'en allait, les mains dans les poches, son éternelle cigarette aux lèvres. Le directeur descendit, l'esprit en déroute.
Un groom l'informa qu'on l'attendait dans son bureau. C'était l'inspecteur Gaspin.
Le policier avait encore quelque chose à demander :
— Pouvez-vous me fournir la liste – si liste il y a – des fréquentations habituelles de la victime ?
— Elle voyait quantité de gens... Vous savez, des relations mondaines... Mais peu d'intimes. Ah, attendez... Elle fréquentait beaucoup Mirlobar. Hier, encore, elle a pris le thé avec lui et dîné également en sa compagnie.
— Quel est ce personnage ?
— Un bellâtre, un homme qui vit d'expédients. Il habite l'hôtel, et je le supportais parce que M me Gorfuna s'était prise d'amitié pour lui. Il la faisait danser.
Gaspin se montra intéressé. Il apprit de nouvelles choses :
— Je ne serais pas étonné, ajouta M. Lespot, que M me Gorfuna lui eût prêté, c'est une façon de parler, quelque argent, de temps à autre.
Les deux hommes eurent le même sourire rapide. Le directeur murmura, après un temps :
— Je dois dire que je n'ai jamais rien remarqué d'indécent ou de trop voyant, entre eux.
— Eh bien, j'aimerais voir ce M. Mirlobar. Je vais lui laisser une convocation.
— C'est que... Il a disparu. Je viens de le constater.
M. Lespot narra ce qu'il avait découvert et le visage de l'inspecteur devint très sérieux.
— Donnez-moi son signalement, je vous prie... Et aussi détaillé que possible !
Après avoir noté, il demanda l'autorisation de téléphoner.
— Allô... Donnez-moi, Despeaux. Comment ? Oui, c'est l'inspecteur Gaspi

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